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Eolien en mer : EDF et Alstom sont les grands gagnants du premier appel d’offres

Le Gouvernement a lancé le 11 juillet 2011 un premier appel d’offres pour le développement de capacités de production d’électricité par énergie éolienne offshore. La date limite de remise des offres était fixée au 11 janvier 2012. Cet appel d’offres avait pour objectif de franchir une première étape vers l’objectif de 6 000 MW d’éolien en mer et d’énergies marines à horizon 2020.

Cet appel d’offres représentait une puissance maximale de 3 000 MW répartie sur 5 zones : Le Tréport, Fécamp, Courseulles-sur-Mer, Saint-Brieuc et Saint-Nazaire. L’objectif de franchir une première étape vers 6 000 MW d’éolien en mer et d’énergies marines à horizon 2020, représente une production d’environ 1000 à 1200 éoliennes, qui fourniront l’équivalent de la consommation annuelle de 4,5 millions de foyers. Les offres des candidats ont été notées selon 3 critères : – la qualité du projet industriel et social (40 %), – le prix d’achat de l’électricité proposé (40 %), – le respect de la mer et de ses usages (20 %). La Commission de régulation de l’énergie (CRE) a transmis au Gouvernement le 28 mars 2012 son rapport de synthèse sur l’analyse des offres. La CRE souligne que l’ensemble des dossiers reçus sont de bonne qualité, avec des propositions industrielles solides. Néanmoins, les prix d’achat de l’électricité proposés par les candidats présentent des écarts significatifs et dépassent, dans certains cas, le prix plafond fixé par le cahier des charges de l’appel d’offres. Le Gouvernement a annoncé aujourd’hui les lauréats suivants, après en avoir saisi la CRE, qui en a pris acte : – Fécamp (Seine-Maritime, puissance 498 MW), lauréat : Eolien Maritime France ; – Courseulles-sur-Mer (Calvados, puissance 450 MW), lauréat : Eolien Maritime France ; – Saint-Nazaire (Loire-Atlantique, puissance 480 MW), lauréat : Eolien Maritime France ; – Saint-Brieuc (Côtes d’Armor, puissance 500 MW), lauréat : Ailes Marines SAS ; – Le Tréport (Seine-Maritime – Somme), déclaré sans suite.
Les 4 sites confirmés par l'appel d'offres
Les 4 sites confirmés par l’appel d’offres
La société Eolien Maritime France (EMF), dont les actionnaires principaux sont EDF Energies Nouvelles et Dong Energy Power, énergéticien danois, propose des éoliennes fournies par Alstom. La société Ailes Marines SAS, dont les actionnaires principaux sont Iberdrola, énergéticien espagnol, et EOLE-RES SA, propose des éoliennes fournies par Areva et des partenariats avec Technip et STX notamment. EDF et Alstom sont donc les grands gagnants de l’appel d’offre. Sur les cinq sites où le ministère de l’industrie avait ouvert la possibilité de créer des champs d’éoliennes, les Français en récupèrent trois. Iberdrola et Areva obtiennent le quatrième site. Le cinquième, celui du Tréport en Seine-Maritime, pour lequel seul un groupement monté par GDF Suez concourrait, n’a pas été attribué [[Dans un communiqué, le ministère de l’écologie explique cette décision : « La zone du Tréport n’a pas fait l’objet d’une concurrence suffisante, présente le prix d’achat de l’électricité le plus élevé parmi les 5 zones, et entraîne à elle seule une surcharge de l’ordre de 500 millions d’euros pour la Contribution au Service Public de l’Electricité. De ce fait, afin d’éviter une augmentation inconsidérée des factures d’électricité, l’appel d’offres sur la zone du Tréport est déclaré sans suite. »]]. Dans un communiqué de presse, le gouvernement se félicite de la sélection de ces lauréats qui permet dès à présent le déploiement d’une puissance totale de près de 2 000 MW, un investissement de 7 milliards d’euros, et la création de 10 000 emplois industriels directs dans les régions Pays-de-la-Loire, Bretagne, Basse-Normandie et Haute-Normandie. « Des usines de fabrication d’éoliennes (turbines et pâles) seront implantées à Saint-Nazaire, à Cherbourg et au Havre. Des usines d’assemblage et de fondations seront créées à Saint-Nazaire, Brest, Cherbourg et au Havre. Un grand nombre d’industriels déjà présents sur la façade maritime, en particulier les Chantiers de l’Atlantique à Saint-Nazaire, bénéficieront d’importants contrats de sous-traitance. Des centres d’exploitation et de maintenance seront localisés dans 4 ports : La Turballe, Saint-Brieuc, Ouistreham, et Fécamp » résume le ministère de l’écologie. « Ces projets, correspondant jusqu’à 1.500 mégawatts (MW) de nouvelles capacités installées, s’accompagnent d’un plan industriel ambitieux qui représente la création d’environ 7.500 emplois directs et indirects », précise le consortium européen mené par Alstom et EDF, précisant que les usines seront implantées à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) et à Cherbourg (Manche). « Les bases d’une nouvelle filière industrielle exportatrice sont ainsi posées », ont relevé les partenaires. « En parallèle, des sites pour la construction des fondations, l’assemblage des éoliennes et l’installation en mer seront implantés par le consortium, ainsi que des centres d’exploitation-maintenance des parcs. Ce dispositif représente la création d’environ 2.500 emplois », a indiqué le consortium. Le démarrage de production est prévu pour 2014 Dans un communiqué distinct, Alstom a indiqué que ces trois projets portaient sur l’installation d’environ 240 éoliennes dont les commandes « interviendront champ par champ » à partir de 2014, et lui rapporteront plus de 2 milliards d’euros de commandes qui seront enregistrées dans ses comptes sur plusieurs années. Le groupe a précisé que son investissement dans l’éolien offshore français serait « de l’ordre de 100 millions d’euros », ce qui permettra « de répondre aux besoins du marché français et d’un marché européen en pleine expansion ». Le démarrage de la production à Saint-Nazaire et Cherbourg est prévu en 2014. « Le groupe Areva se chargera de la fabrication au Havre des aérogénérateurs ainsi que de la maintenance des éoliennes », a également indiqué le consortium. Le groupe a précisé dans un communiqué séparé qu’il créerait deux usines au Havre, l’une dédiée à la fabrication de pales et l’autre à la fabrication des turbines, et a indiqué que le projet retenu « permettra la création de quelque 2.000 emplois à travers un réseau étendu de partenaires et de fournisseurs dans toute la France, particulièrement en Bretagne ». « Cette base industrielle sera idéalement positionnée pour servir les parcs éoliens de la Manche et de la mer du Nord qui représentent le plus grand marché mondial », a indiqué le groupe nucléaire, confirmant ainsi que ces usines pourraient desservir des marchés à l’export, notamment dans le cadre des méga-appels d’offres en cours au Royaume-Uni. Un deuxième appel d’offres va suivre « Nous nous réjouissons de voir reconnue par le gouvernement français la qualité de notre réponse à son appel d’offres et c’est une grande fierté de nous voir attribuer le champ le plus convoité », a commenté le président du directoire d’Areva, Luc Oursel. « Les énergies renouvelables sont au coeur de la stratégie d’Areva, notre expérience va nous permettre de participer activement au développement d’une filière industrielle créatrice d’emplois en France et fortement exportatrice », a-t-il ajouté. Le gouvernement lancera au deuxième semestre le deuxième appel d’offres pour de nouvelles zones en matière d’éolien offshore, qui devait initialement être lancé avant l’élection présidentielle, a annoncé vendredi le ministre de l’Industrie Eric Besson. Cette deuxième tranche comprendra des zones situées au large du Tréport (Seine-Maritime) et de Noirmoutier (Vendée), a ajouté le ministre, en assurant que l’objectif d’atteindre au total une capacité de 6.000 mégawatts dans l’éolien offshore serait atteint. Vigilance du côté des écologistes Dans un communiqué de presse, France Nature Environnement (FNE) demande une gestion exemplaire de ces sites en matière de protection de l’environnement et de transparence plus particulièrement à EDF grand gagnant de l’appel d’offres. Pour Benoit Hartmann, porte-parole de FNE « Nous attendons de la part d’EDF une totale transparence dans la gestion de ces sites, à la mesure de la responsabilité qui vient d’être confiée au groupe, dans le respect de la biodiversité et des écosystèmes marins. » Selon cette fédération écologiste, la construction d’éoliennes en mer interroge le partage de l’espace marin – « nouvelle frontière » du XXIème siècle – et l’équilibre des usages : « Si FNE soutient le développement de l’éolien en mer, elle reste attentive à l’impact potentiel de ces parcs sur la biodiversité marine car pour la France ces éoliennes sont une première expérience ». FNE reconnaît cependant que la France a l’un des plus gros potentiels d’énergie marine renouvelable grâce à sa zone économique exclusive, la deuxième derrière celle des Etats-Unis. Les territoires d’outre-mer, plus que n’ importe où en France, sont particulièrement dépendants des importations d’énergies fossiles. Aussi, FNE a défendu, lors du grenelle de la mer, la nécessiter de développer les ENR marines, en priorité, à l’outre-mer. Ce secteur, gros pourvoyeur d’emplois, permettrait de relancer la filière industrielle d’excellence. Bruno Genty, président de France Nature Environnement, conclut : « S’il se concrétise, cet appel d’offre est une bonne nouvelle pour le développement des énergies renouvelables en France. Souhaitons que ce nouveau souffle relance l’éolien terrestre, étouffé par la loi Grenelle 2 et les amendements dits Ollier. »

 

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David Naulinhttp://cdurable.info
Journaliste de solutions écologiques et sociales en Occitanie.

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