Les négociations internationales pour un traité mondial qui visent à mettre fin à la pollution plastique ont repris pour une dizaine de jours à Genève, en Suisse. La France, aux côtés de l’Union européenne, s’engage pleinement dans cette cinquième session, avec l’objectif d’aboutir à un accord ambitieux et juridiquement contraignant, couvrant l’ensemble du cycle de vie des plastiques : de la production à la gestion des déchets, en passant par la consommation et le recyclage.

Un défi mondial, une réponse globale
La pollution plastique est une urgence environnementale et sanitaire. Sans action, la production mondiale de plastique pourrait tripler d’ici 2060.
Chaque année en France, 100 000 tonnes de plastiques finissent dans la nature.

Plus d’un quart des substances chimiques des plastiques sont reconnues dangereuses pour la santé humaine, et cette pollution impacte lourdement la biodiversité et les écosystèmes, en particulier les milieux marins.
Traité mondial sur les plastiques – ce que la science dit des éléments essentiels pour sa réussite
Pollution plastique : l’ampleur du désastre

Quelles mesures clés selon les ONG pour opérer la nécessaire réduction de la production ?
Une mobilisation internationale et européenne

En prévision des négociations, la France a mobilisé 95 pays pour appeler à un traité ambitieux avec l’Appel de Nice (The Nice Wake Up Call). Signée par Agnès PANNIER-RUNACHER lors de la 3ème Conférence des Nations Unies sur l’Océan (UNOC-3) qui s’est tenue du 9 au 13 juin dernier à Nice, cette déclaration commune s’articule autour de cinq points :

- Appeler à l’adoption d’un objectif mondial de réduction de la production et de la consommation de polymères plastiques primaires ;
- Mettre en place une obligation juridiquement contraignante pour éliminer progressivement les produits plastiques les plus problématiques et les substances chimiques préoccupantes, en soutenant l’élaboration d’une liste mondiale de ces produits et substances ;
- Améliorer, par une obligation contraignante, la conception des produits plastiques et s’assurer d’un impact environnemental minimal et qui protège la santé humaine ;
- Se doter d’un mécanisme financier à la hauteur de l’ambition du traité et soutenant sa mise en œuvre efficace ;
- S’engager en faveur d’un traité efficace et ambitieux qui peut évoluer dans le temps et réagir aux changements des preuves et connaissances émergentes.
Des actions concrètes en France
Forte de lois structurantes (loi anti-gaspillage, loi climat et résilience), et d’une filière à responsabilité élargie du producteur (REP) à la pointe, la France a déjà adopté des mesures pionnières :
- interdiction progressive des emballages plastiques à usage unique d’ici 2040,
- objectifs de réduction et de réemploi,
- développement du recyclage
- et soutien massif à l’innovation industrielle.
Le Plan Plastiques 2025-2030 cible les usages du plastique, améliore la performance de collecte et de tri, et développe l’économie circulaire sur tous les territoires.
La pollution plastique en 2 minutes

Un moment décisif à Genève en Août 2025
La reprise des négociations à Genève vise à trouver un consensus permettant l’adoption d’un traité international qui engage les pays à des mesures concrètes, ambitieuses et coordonnées. Face aux enjeux, la France jouera un rôle moteur, avec ses partenaires européens et internationaux, afin de protéger l’environnement, la santé humaine et d’accélérer la transition vers une économie circulaire.

« la France est engagée pour porter une voix forte contre la pollution plastique. sans accord liant les États sur ce sujet, la production de plastique devrait tripler d’ici 2060, et donc la pollution qui va avec. Je serai à Genève pour porter la voix des pays signataires de l’Appel de Nice.
j’appelle chaque État à la responsabilité avant que nous ne soyons dépassés par cette pollution aux conséquences délétères sur notre santé et nos écosystèmes naturels. »
Agnès PANNIER-RUNACHER, ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche
« Plastic People »

Une enquête sur notre addiction au plastique et sur la menace croissante que représentent les microplastiques pour la santé humaine. Presque chaque morceau de plastique fabriqué se décompose en « microplastiques ».
Ces particules microscopiques dérivent dans l’air, flottent dans tous les plans d’eau et se mélangent au sol, devenant ainsi un élément permanent de l’environnement.
Quel est l’impact de ces envahisseurs invisibles sur notre santé ? Et peut-on y faire quelque chose ?