« Il est plus économique de produire de manière écologique ! » Voici le credo d’Emmanuel Druon. Depuis quinze ans, il l’applique avec succès dans sa propre entreprise, qu’il gère selon les principes « écolonomiques ». Toutes les décisions prises dans la conduite des projets sont guidées par les trois critères du développement durable : – réduction de l’impact sur l’environnement et prévention des pollutions ; – réduction du risque au travail et baisse de la pénibilité des postes ; – amélioration de la productivité de l’activité et du site industriel.
Cet ouvrage, qui apporte une preuve par l’exemple, est une réflexion de fond sur la manière de gérer son entreprise « autrement ». Tout en retraçant l’histoire de Pocheco, Emmanuel Druon donne ici des solutions opérationnelles et des idées innovantes transposables à toute entreprise. Optimisation de l’emploi des matières premières et contrôle de leur provenance, traitement des eaux usées et des différents déchets liés à l’activité, analyse du cycle de vie des produits, développement de partenariats de proximité… Autant de choix stratégiques dont Emmanuel Druon prouve qu’ils sont à la fois meilleurs pour l’environnement et pour l’économie de l’entreprise. L’impact environnemental est un sujet auquel toutes les sociétés se trouvent peu à peu confrontées, et les consommateurs sont eux-mêmes de plus en plus attentifs au mode de production des produits qu’ils achètent. L’expérience de Pocheco montre qu’il est possible de sortir du capitalisme financier actuel tout en restant rentable. Il s’agit d’opérer une nouvelle « révolution industrielle », avec les armes du 21e siècle, et de proposer un modèle qui engage la responsabilité personnelle des chefs d’entreprise, dans leurs promesses de qualité et leurs obligations de résultats. Ce livre s’adresse donc autant aux dirigeants d’entreprises qu’au grand public citoyen. « Les premières pages confirment la curiosité et l’espoir. Les réflexions sont ciselées, l’ambition éclairante, le courage exemplaire et l’envie contagieuse. » Franck Cislini, Délégué au Développement Régional de La Poste en charge de la RSE. « Alors que certains esprits brillants se perdent dans des idées générales qui n’auront aucun impact sur la vie des Français, il est reconfortant de découvrir des hommes et dcs femmes qui agissent chaque jour pour changer les manières de travailler et de vivre. L’aventure entrepreneuriale d’Emmanuel Druon, PDG de l’entreprise Pocheco qui produit 2 milliards d’enveloppes par an en témoigne ». Le Figaro Economie « A l’heure où l’on nous rebat les oreilles de la désindustrialisation galopante de la France, voici un témoignage qui devrait intéresser un large public, au premier rang desquels nos politiques et, bien sûr, les chefs d’entreprises. De quoi donner des idées ! » NetPME « Emmannuel Druon nous expose son histoire, celle d’un homme qui pense qu’il est plus économique de produire de manière écologique. La préface de Corinne Lepage chantre du combat écologique mais surtout de la centaine de collaborateurs investis dans l’aventure témoigne qu’une nouvelle forme d’entreprise est possible. (…) La lecture de cet ouvrage est dynamisante et donne envie d’une autre approche du projet entrepreuneurial. Il nous reste à espérer que ces exemples en inspirerons d’autres et que de nouvelles PME vont éclore ». Denis Cristol, coach Interview d’Emmanuel Druon :Extrait
Préambule : Idéalistes, pragmatiques et militants par Emmannuel Druon « On oppose souvent écologie et réalisme dans le monde occidental qui voue à l’économie de marché un quasi-culte [[Sur ce sujet je vous conseille le livre d’Hervé Kempf, journaliste au Monde et essayiste : Pour sauver la planète, sortez du capitalisme, Éditions du Seuil, 2009. Il nous informe et fait tomber quelques fausses vérités pourtant répé- tées en boucle par les médias comme des informations indiscutables.]]. Est-il réaliste d’être écologiste lorsque l’on se place du point de vue de l’entreprise et de l’entrepreneur ? De mon point de vue, ce débat est dépassé. Je comprends pourtant ce discours tenu par nombre d’entrepreneurs. L’économique prime sur l’ensemble de leurs préoccupations, souvent à juste titre : les clients veulent des prix. C’est-à-dire des prix bas, plus bas, toujours plus bas. Légitimement, cette préoccupation est centrale puisque personne ne peut se permettre de perdre un client. D’ailleurs, la question de la croissance est toujours centrale. Sans beaucoup de discussion. Questionner ce sujet qu’est notre rapport à l’économie, ou notre rapport à la croissance, revient à demander si le modèle dominant de l’économie de marché peut être remis en question ou pas. Je pense qu’il doit l’être. Cela fait-il de moi un révolutionnaire ? J’appartiens à cette génération née vingt ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, qui n’a connu, depuis son entrée sur le marché du travail, que la crise. Je peux donc émettre quelques doutes et poser quelques questions à propos de la validité du système qu’on nous propose. La présentation apocalyptique de la situation environnementale est une source de découragement qui, selon nos sensibilités, nous porte parfois collectivement jusqu’à la panique froide [[Selon l’expression d’Isabelle Stengers, in « Les vendredis de la philosophie », France Culture, le 27 février 2009.]]. Nous nous sentons responsables et coupables, au moins partiellement, en tant que citoyens d’un pays occidental riche. L’affaire est beaucoup trop sérieuse et ne supporte pas la désinformation, le «lobbying», la paresse intellectuelle ou le manque d’intégrité. Nous devons, nous citoyens, salariés ou chômeurs, entrepreneurs, fonctionnaires, artisans, agriculteurs, nous réapproprier les outils de la connaissance. C’est d’ailleurs l’un des objectifs que j’ai assignés à cet ouvrage : démonter certaines idées reçues. Nous ne pouvons pas nous contenter d’informations déformées et polémiques, souvent nourries d’ignorance ou de désinformation (intentionnelle ou pas). Idéalement, c’est-à-dire au plan de notre idéal, nous ne pouvons pas accepter cette situation. Nous rêvons d’autre chose, pas uniquement pour les générations futures mais pour nous-mêmes. En réaction, nous sommes parfois animés de désirs irrationnels, par exemple celui d’arrêter la fonte des glaciers, là, comme par enchantement! On ressent confusément que face à la gravité de la situation, il nous faudrait une force magique pour inverser le cours des choses. Une sorte de toute-puissance dont nous sommes dénués. Rationnellement, nous le savons. Nous sentons aussi qu’il n’est plus temps de s’en remettre aux seules incantations. Le trop répandu « y a qu’à, faut qu’on » n’est pas une solution. Enfin, ce ne sont pas « les autres » à qui nous pourrions confortablement nous référer pour régler l’affaire. Au fait, qui? Quels autres? Les «politiques»? Notre voisin de palier ? Alors comment faire pour agir utilement ? Dans le meilleur des cas, on donne une contribution financière aux associations de terrain. Puis plus rien. Pas de continuité, une catastrophe en chasse une autre, sans répit. Un effet d’usure s’installe, qui nous conduit à un certain découragement. Notre responsabilité individuelle doit être engagée dans chacun de nos actes. À chaque instant. Je ne vois d’ailleurs pas d’autre moyen que de micro-agir. Nous ne possédons pas les clés d’une action à grande échelle, mais nous disposons de notre libre arbitre. Et ce sont, tous les jours, tous nos actes qui comptent. En refermant ce livre, vous tenterez l’expé- rience. Chez Pocheco, PMI du nord de la France, nous avons décidé d’agir. À notre échelle. Nous sommes convenus de micro-agir, c’est-à-dire d’intervenir de manière suivie, comme on gère une opération en entreprise. L’entreprise n’est pas un lieu de militantisme mais, pour celles et ceux de la population active qui bénéficient d’un emploi, elle est un lieu où réfléchir à nos actes. Et les amender, tous les jours, en fonction de l’informa- tion qu’on trouve, prend tout son sens. Nous considérons que nous ne perdons pas notre citoyenneté en franchissant les portes de l’entreprise. Chez Pocheco, chaque investissement doit répondre à trois critères que nous avons définis et qui sont devenus sine qua non. L’investissement doit produire une réduction mesurable de notre impact sur l’environnement, une réduction mesurable de la pénibilité et/ou de la dangerosité des postes, et il doit permettre de gagner de la productivité de façon mesurable. Chaque investissement revient ainsi à réaliser des « écolonomies ». C’est une idée très installée dans nos esprits que produire ou construire en respectant l’environnement coûte en moyenne 20 % plus cher que selon les méthodes dites traditionnelles. Nous démontrons que cette notion est dépassée. Il est moins cher de produire propre ! Cet essai établit la validité du concept d’«écolonomie» appliqué à l’entreprise classée dans la catégorie PMI. J’y présente une série de livres et de documents qui compléteront votre information. Une autre partie du problème repose sur le choix des techniques. Tout ce qui est présenté ici et concerne notre site de production est-il transposable dans votre entreprise ou chez un particulier ? À l’échelle près, la réponse est positive. Nous nous inspirons même souvent de ce que certains d’entre nous ont expérimenté chez eux, pour le reproduire à l’échelle du site industriel. Et ne croyez pas que je m’exonère de ce que je décris ! Je dois encore évoluer, changer beaucoup de mes mauvaises habitudes. Mais si nous sommes plus nombreux jour après jour, sans faire grand bruit d’ailleurs, à corriger nos actes en fonction des informations que nous partageons, alors il n’est peut- être pas trop tard pour vivre mieux. Car il n’y a pas de bonne raison de ne pas changer. Si nous réussissions à produire en réduisant à tel point notre impact sur l’environnement que notre activité industrielle, en plus de servir un produit utile à des clients satisfaits, participerait à son échelle à l’amélioration de la situation climatique, alors nous pourrions envisager nos vies de travail avec moins d’anxiété et, faut-il le dire, avec moins de culpabilité. Plus sereins ». …Sommaire
I Entreprendre et produire autrement – Un modèle dominant qui bat de l’aile – Les PME, un fabuleux terrain d’expérimentation – Les trois piliers du développement durable II La preuve par les actes – L’origine des matières premières – L’écolonomie et l’analyse du cycle de vie – Gérer l’énergie, de la cave au grenier – Nos déchets sont une richesse ! – Donner de l’avenir à l’entreprise III Renouer avec l’humain – L’entreprise, pépinière de talents et d’activités – Ces petits plus qui font la différence IV Un nouveau modèle d’entreprise… – Roch et Viviane Tillieux, gérants de Tillieux Menuiserie – Pierre Coppe, architecte – Éric Derville, fondateur de Norauto – Éric Sauvage, cofondateur et gérant de TexeuropAcheter l’ouvrage
Références : Écolonomies, Entreprendre et produire autrement de Emmanuel Druon – Editeur : Pearson – Date de publication : septembre 2012 – 192 pages – ISBN-13: 978-2744065187 – Prix public : 21 €