En Champagne, de plus en plus de producteurs se lancent dans la viticulture sans désherbants ni produits chimiques. Pour le réveillon du nouvel an, nous vous avons sélectionné quelques crus d’exception…
Le champagne, qui sait souvent faire oublier qu’il s’élabore à partir de raisins, a plutôt pris jusqu’à aujourd’hui l’habitude de construire son image à l’aide d’artifices techniques et commerciaux. Mais depuis quelques années, des viticulteurs développent une autre image, plus respectueuse de l’Homme et de la nature. Pour eux, la démarche bio ne manque pas d’arguments rationnels. Le champagne reste un produit d’exportation par excellence et, vendant beaucoup de bouteilles en Europe du Nord, les Champenois s’entendent, de ce côté-là, de plus en plus souvent réclamer des vins sans désherbants ni produits chimiques. Il y a donc une demande. Et, avant que celle-ci ne se manifeste, beaucoup de vignerons, sans répondre à toutes les conditions de la culture bio, avaient déjà compris depuis longtemps que le champagne n’est grand que par l’expression de ses terroirs de craie et qu’il fallait préserver la vigne de toute autre influence. C’est d’ailleurs chez eux que se développent aujourd’hui la plupart des tentatives pour aller le plus loin possible. Leurs efforts coûtent plus ici qu’ailleurs, rappelait L’Express en 2004 : la Champagne est resté très longtemps le vignoble le plus «sale» et le plus pollué de France. L’affaire des «gadoues» ou «boues de ville» en est le triste symbole. Pendant des décennies, beaucoup de vignes furent, ici, nourries du produit des décharges urbaines, notamment parisiennes. Cela a continué malgré l’apparition du plastique, devenu, à partir des années 1960, l’élément dominant des détritus ménagers. Il a fallu attendre 1995 pour que cette pratique soit interdite. Le sol en reste marqué: dans les vignes de beaucoup de grandes marques – marques dont les publicités vantent sur papier glacé la pureté et la luminescence de leurs bulles – les vendangeurs doivent encore piétiner brosses à dents, piles usagées, sacs en plastique, débris de jouets, etc. La pollution n’est pas seulement esthétique, ces gadoues étant riches en éléments métalliques alors que le propre d’un terroir crayeux est leur absence. Si l’on ajoute au tableau les désherbants chimiques épandus de plus en plus souvent par hélicoptère, on comprend aisément que la pratique bio constitue ici une rupture culturelle moins aisée qu’ailleurs. Aujourd’hui ils sont une vingtaine de viticulteurs à vendre un champagne élaborée à partir de raisins cultivés sans pesticides, sans herbicides, sans fongicides ni engrais de synthèse.Les producteurs
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Le plus santé
En choisissant un champagne bio, les maux de tête les lendemains de fête seront rares grâce à la présence beaucoup plus limitée de sulfite. Le sulfite ou anhydride sulfureux, est l’un des polluants atmosphériques les plus agressifs. Mais antioxydant et antiseptique il permet de stabiliser le vin et le conserver. Dans les champagne bio, l’utilisation est réduite de moitié en moyenne, parfois même elle est complètement supprimée. Vérifier bien l’étiquette la mention « contient des sulfites » est obligatoire à partir de 10g/ml. Par contre, le producteur n’a pas obligation de mentionner la dose exacte.