Attention, Yves Paccalet revient avec un nouveau pamphlet qui va encore décoiffé bon nombre de lecteurs ! L’auteur revendique sa liberté de râler, protester, geindre, crier, hurler…. Il précise : « ce dictionnaire énervé de l’écologie participe d’un principe de fureur qui me semble tout aussi légitime que celui de précaution. L’écologie se dresse avec force contre l’adversité je-m’en-foutiste ou vénale de ceux qui croient (ou veulent faire croire) que tout ne va pas si mal ; que la situation n’est ni désepsérée, ni grave ; que les annonciateurs de catastrophes sont des monomaniaques ou des paranoïaques ; que la sublime intelligence humaine résoudra tous les problèmes, y compris ceux de l’intelligence humaine ; que les parfaites solutions de la science et de la technique existent ; que la croissance matérielle sans limite constitue un espoir authentique ; que la liberté d’entreprendre nous garantit un avenir radieux ; bref, que tous ces intégristes verts, ces ayatollahs rétrogrades de la chlorophylle, des énergies douces et de la décroissance, nous conduisent au malheur. Il me plaît de devenir l’énervé de l’écologie. Soyons grognons, mes frères ! »
Voici la critique réalisée par JNE, le réseau des journalistes écrivains pour la nature et l’Ecologie : Un joli titre, pour du super Paccalet ! L’écrivain/philosophe/ naturaliste bouscule les idées conformistes de tous bords – y compris celles des écologistes – avec des formules fines mais qui frappent fort ; il s’amuse de nos tics de langage et ridiculise en quelques lignes les imposteurs médiatiques. Un régal. Comme L’humanité disparaîtra, bon débarras ! (Arthaud 2006), c’est un pamphlet sans concession, mais… rangé par ordre alphabétique, puisqu’il s’agit d’un dictionnaire. On y constate une fois de plus la large érudition de l’auteur, avec des portraits de personnages des sciences, de la philosophie, de la politique ou de l’écologie, avec des bijoux comme cet extrait visionnaire d’Edgar Poe, ces citations de Debussy, d’Aldous Huxley, d’Issa ou de Bashô (deux poètes japonais). Ne manquez pas les définitions de « Nutella, Faire du bien à la planète, Pêche sportive, Dialogue, Covoiturage, Ferry, Couche-culotte, Cicéron, Disneyland, Lalonde… » , bref, presque tout. On peut ne pas être d’accord avec la totalité des positions d’Yves Paccalet, mais qu’importe ; réjouissons-nous de son parler vrai et ne bêlons pas avec les moutons. Nul doute que les anti-écologistes primaires vont foncer tête baissée contre ce « Dictionnaire énervé de l’écologie », qui leur semblera sans doute extrémiste (à ce propos, reportez-vous à la définition de « Bougie ») ou misanthrope. Justement, le misanthrope n’est-il pas celui qui défend des valeurs nobles, mais qui se voit déçu par le triomphe du mercantilisme, du superficiel et de la médiocrité ? s’énerver est un plaisir salutaire…Extrait : Jean-Louis Borloo
Alors que Le Canard Enchaîné annonce aujourd’hui Jean-Louis Borloo à Matignon, voici l’article que lui consacre Yves Paccalet dans son « Dictionnaire énervé de l’écologie » : « Super-ministre français de l’Écologie, l’homme du président Sarkozy dans le montage et le ramassage du Grenelle de l’environnement… Jean-Louis Borloo s’enrichit comme avocat d’affaires, l’un des mieux payés du monde selon le magazine américain Forbes. Fortune faite, il se lance dans la politique sous les couleurs (mais quelles couleurs ?) du Parti radical valoisien. Il est élu maire de Valenciennes. Après une gaffe et un passage météoritique au ministère des Finances, il entre en écologie. On le voit courir la planète pour exposer sa verditude aux caméras, des glaciers du Groenland aux récifs de coraux des tropiques. Yann Arthus-Bertrand est en général du voyage. Un saut en avion, un survol en hélicoptère, et hop ! Je deviens grand témoin devant les caméras. Au diable mon bilan carbone… Jean-Louis Borloo ambitionne (disent ses proches) de devenir Premier ministre, puis président de la République : rien d’original. Pour l’heure, il accepte la réputation de compagnon de la dive bouteille que lui font les Guignols de l’Info de Canal +. En fuyant (à la buvette !) un débat sur les OGM à l’Assemblée nationale, il est accusé, par sa sous-ministre Nathalie Kosciusko-Morizet, de participer à un « concours de lâcheté et d’inélégance ». Sa sous-ministre suivante, Chantal Jouanno, fait du karaté et essaie de recoller les morceaux brisés du Grenelle et de Copenhague. Lorsqu’on lui parle d’un projet, quel qu’il soit, Jean-Louis Borloo répond en tapotant l’épaule de son interlocuteur : « On va le faire… On va le faire ensemble ! » (L’auteur de ces lignes se l’est entendu dire.) Moyennant quoi, sur à peu près tous les sujets (bonus-malus, réduction des pesticides, cantines bio, taxe carbone, etc.), le ministre d’On-va-le-faire-ensemble est contraint de manger son chapeau ou d’avaler des couleuvres. Mais vert, le chapeau ! Et écologiques, les couleuvres ! » Vous pouvez lire d’autres extraits de ce dictionnaire sur le blog d’Yves Paccalet en cliquant ici.Références
Dictionnaire énervé de l’écologie : les mots pour le pire d’Yves Paccalet – Editeur : Les éditions de l’Opportun – Date de publication : octobre 2010 – 250 pages – ISBN-13: 978-2360750139 – Prix public : 15 €