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Des résidus de pesticides omniprésents dans les cheveux des eurodéputés selon une étude Pollinis

L’analyse de cheveux de 44 eurodéputés, journalistes et scientifiques révèle la présence de pesticides chez 91 % des personnes testées. Des résultats qui montrent la contamination généralisée et persistante de notre environnement.

0a5abe58-f0fd-8b35-14a9-8801b16dc9be.jpg Une étude menée par l’association POLLINIS montre l’omniprésence de pesticides dans l’organisme des 30 eurodéputés, et 14 journalistes et scientifiques qui ont participé à la campagne de tests cheveux organisée les 14 et 15 juin 2022 au Parlement européen à Bruxelles. Les analyses menées pour identifier 62 pesticides par le laboratoire indépendant IRES – Kudzu Science révèlent la présence de pesticides dans l’organisme de 40 personnes sur les 44 testées, dont une majorité est interdite au sein de l’Union européenne.

CHIFFRES CLÉS :

  • 91 % des échantillons testés contiennent au moins un pesticide ;
  • Les échantillons contiennent en moyenne 3 pesticides ;
  • Sur les 27 pesticides différents retrouvés dans l’ensemble des échantillons, 55 % sont interdits au sein de l’Union européenne en usage agricole ;
  • 95 % des échantillons positifs contiennent au moins 1 pesticide interdit en usage agricole dans l’Union européenne ;
  • Le 4,4 DDE est la substance détectée le plus fréquemment. Il s’agit d’un métabolite du 4,4 DDT, pesticide interdit dans l’UE depuis 1978.
Omniprésents dans l’environnement, les pesticides peuvent se retrouver dans l’organisme entre autres par ingestion (eau, alimentation), par inhalation (air) ou contact (peau). Par ailleurs, les pesticides interdits pour l’usage agricole en raison de leur dangerosité ne le sont pourtant pas toujours pour les usages domestiques (produits anti-poux, anti-moustiques, insecticides domestiques, etc.).
« Le troisième pesticide le plus détecté dans notre étude – la transfluthrine – est d’ailleurs autorisé en insecticide domestique sous le règlement REACH, dont la révision indispensable vient d’être repoussée par la Commission européenne. Ces résultats montrent l’urgence de réviser ce texte censé écarter du marché les substances chimiques nocives pour l’environnement et la santé humaine », prévient Barbara Berardi, directrice de la recherche à POLLINIS.
L’analyse des cheveux est une méthode de plus en plus utilisée aujourd’hui, car les concentrations de pesticides détectées sont directement corrélées à un niveau d’exposition réel. Ces produits — dont l’impact dévastateur sur les pollinisateurs et la biodiversité est déjà largement documenté — ont également des effets néfastes sur la santé humaine, y compris à très faible concentration. De plus, la toxicité accrue issue de l’interaction entre plusieurs substances (effet cocktail) fait de l’exposition chronique à différents pesticides un risque potentiel pour la santé humaine. Rapport sur la contamination aux pesticides

CITATIONS

« Les résultats de cette analyse montrent que l’exposition aux pesticides est massive et généralisée », relève Nicolas Laarman, Délégué général de POLLINIS. « Alors que le Parlement européen entame les discussions sur le nouveau règlement sur la réduction de l’usage des pesticides d’ici 2030, et notamment des pesticides les plus dangereux, il est urgent que l’Union européenne réforme son système d’évaluation du risque qui ne prend en compte ni les effets chroniques, ni les effets cocktails de ces substances sur la santé humaine et l’environnement » affirme Nicolas Laarman.
« Les résultats de l’étude de POLLINIS sur la présence généralisée de pesticides dans les organismes montrent que la décision de la Commission européenne de reporter les négociations sur le règlement REACH est un très mauvais signal et un nouveau coup dur tant pour nos politiques environnementales que de santé humaine, » dénonce Eric Andrieu (eurodéputé S&D, France). « Ces pesticides disséminés dans nos champs finissent dans nos assiettes puis dans le corps de chacun d’entre nous. C’est un danger au quotidien pour tous les citoyens, consommateurs et agriculteurs. Cela doit cesser ! »
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« Les pesticides ne connaissent pas de frontières : ils sont transportés par le vent, s’infiltrent dans les eaux souterraines et dans les sols pour y rester pendant des décennies. Ils s’accumulent même dans nos corps, » explique Sarah Wiener (eurodéputée Greens/EFA, Autriche). « Les analyses de POLLINIS démontrent encore une fois le risque de santé auquel nous sommes exposés tous les jours. La moitié des pesticides découverts sont bannis dans l’Union européenne à cause de leur toxicité. Cela ne peut pas continuer ainsi. »
« Les résultats des tests montrent clairement que les Européens dans leur vie quotidienne ont une possibilité d’être exposés aux pesticides, même à des pesticides dont l’utilisation est bannie dans l’UE », déclare Anja Hazekamp (Députée GUE/NGL, Pays-Bas). « Je suis inquiète pour les députés européens dont les résultats montrent des cocktails de résidus de pesticides et je suis inquiète du fait que les citoyens européens sont toujours exposés à des pesticides toxiques. Un autre fait alarmant est que l’effet cocktail n’est toujours pas testé et personne n’est sûr de leurs effets sur la santé humaine. C’est pourquoi je continue à me battre pour un environnement libre de produits toxiques, et plus spécifiquement pour une interdiction de l’utilisation de tous les pesticides dangereux qui devrait également s’appliquer à l’alimentation importée »
« La pollution toxique porte atteinte à nos corps. Pendant combien de temps encore ? L’agriculture durable, l’économie circulaire ainsi que la lutte contre le cancer : tous ces secteurs ont besoin de produits sûrs. C’est la dynamique à suivre et pour permettre à l’industrie de la diriger, notre législation doit s’y accorder », déclare Martin Hojsík (eurodéputé Renew Europe, Slovaquie)
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