Débat du second tour : plusieurs associations interpellent Léa Salamé et Gilles Bouleau afin qu’ils consacrent au minimum 20% des questions posées aux deux candidats à la crise écologique.
De nombreuses associations lancent une campagne d’interpellation à destination des rédactions, des journalistes Léa Salamé et Gilles Bouleau, les deux modérateurs retenus pour animer le débat du second tour de l’élection présidentielle. Celui-ci est programmé le mercredi 20 avril 2022 prochain sur TF1 et France 2. Les associations, soutenues par de nombreux citoyens, demandent à ce qu’un minimum de 20% de l’ensemble des questions posées aux deux candidats qualifiés pour ce second tour soit consacré aux enjeux écologiques. En effet, l’écologie a été le grand oublié de la campagne présidentielle. Ces dernières semaines, le climat et la biodiversité n’ont représenté qu’entre 1,5 % et 5,5 % du temps médiatique de cette campagne, selon le baromètre des quatre ONG de « L’affaire du siècle ». Trop peu. Suite à la publication du dernier rapport du GIEC début avril, le débat présidentiel sur l’émission Elysée 2022 n’avait consacré que 0,7% du temps à la crise écologique. Alors même que les scientifiques nous alertent sur le fait que l’humanité ne dispose plus que de 3 ans pour inverser la courbe des émissions de gaz à effet de serre, si nous voulons contenir le réchauffement planétaire à 1,5°C. Dans ce contexte, et considérant qu’il s’agit peut-être du dernier débat présidentiel avant que les effets du réchauffement climatique soient irréversibles (le prochain étant prévu pour 2027), cette campagne s’intitule « #DernierDébat ». La campagne #DernierDébat est composée de plusieurs axes de mobilisation :- Lettre ouverte adressée aux rédactions de TF1, France 2 ainsi qu’aux journalistes sélectionnés pour la modération du débat, leur demandant de consacrer un temps conséquent aux enjeux écologiques.
- Courrier adressé à l’ARCOM proposant de fournir des recommandations de contenus quantitatifs et qualitatifs orientant les questions de ce débat vers ces enjeux vitaux.
- Suggestion de questions à destination des journalistes pour alimenter le déroulé du débat du second tour.
- Campagne d’interpellation sur les réseaux sociaux autour du #DernierDébat et de visuels et supports vidéos dédiés.
La lettre ouverte
Madame Salamé, Monsieur Bouleau, Les scientifiques sont formels : les prochaines années seront déterminantes pour inverser la courbe de nos émissions et avoir une chance de réduire le réchauffement planétaire à 1,5°C. Si un tel réchauffement entraîne des conséquences mortelles pour une grande partie des êtres humains, chaque seuil de réchauffement supplémentaire aggrave cette réalité. Plus que jamais, la crise écologique est à notre porte. Or, le temps médiatique accordé à la question n’est pas à la hauteur. Cette campagne présidentielle a priorisé les enjeux de sécurité, d’immigration, de cohésion sociale, de pouvoir d’achat, de retraites ou encore de conflits internationaux. Seuls 0,7% du temps de parole a été accordé à l’écologie lors du débat Élysée 2022 ayant succédé à la publication du dernier volet du 6ème rapport d’évaluation du GIEC. Alors même que les 278 plus éminents climatologues nous annonçaient qu’il nous restait 3 ans pour éviter le pire. C’est dérisoire, insuffisant, et surtout dangereux. Il y a tant à dire, tant de décisions à prendre. Or pour débattre, nous devons être informés. Des débats quotidiens devraient avoir lieu sur les différents plans d’action, la place des technologies et celle de la sobriété, nos stratégies d’adaptation, le rôle de la puissance publique, des entreprises et des individus, l’accompagnement social, la solidarité vis-à-vis des pays les plus impactés. Il y a tant à faire. Il y a surtout urgence : la fenêtre d’opportunité pour agir est brève. Bientôt, il sera trop tard, même pour s’adapter. Vous animerez mercredi 20 avril le débat du second tour de l’élection présidentielle. Ce débat présidentiel sera le dernier avant l’échéance fixée par le GIEC. Ce dernier débat revêt donc une importance sans précédent. Le climat ne peut plus, de nouveau, être le grand oublié. Nous vous demandons donc, avec une ferveur issue de notre anxiété collective grandissante, de dédier au minimum 20% de vos questions à la crise écologique. De questionner les candidats, sans relâche, sur leur programme en la matière. Nous voulons des réponses articulées, chiffrées, cohérentes et surtout à la hauteur des enjeux. Votre métier est d’informer le grand public de l’urgence qui se profile et qui, pour 3,4 milliards d’humains sur Terre, est déjà réalité. Aidez-nous à nous assurer que ceux qui nous gouvernent détiennent les clés de compréhension de ces enjeux. Faîtes, enfin, de la crise écologique la priorité.lettre_ouverte_dernierde_bat.pdf