Environ 700 militants écologistes et altermondialistes se sont réunis samedi à Lyon pour un « contre Grenelle » de l’environnement visant à faire des propositions alternatives à celles qui vont émerger de la consultation organisée en octobre par le gouvernement. Le « Contre-Grenelle de l’environnement » était une réponse au Grenelle de l’environnement du président Sarkozy. En effet, de nombreuses associations écologistes avaient souhaité de ne pas participer au Grenelle institutionnel mais de s’inscrire dans une démarche d’opposition politique face à cette tentative de récupération du mouvement écologiste.
A l’initiative du mouvement de la Décroissance [[Le journal La Décroissance, l’association casseurs de pub et l’Institut d’études économiques et sociales de la décroissance soutenable]], des militants anti-nucléaires (Sortir du Nucléaire, Criirad), altermondialistes (Attac, Alter Ekolo), des organisations paysannes (Confédération paysanne, Nature et Progrès) ou politiques (LCR) ont défilé à la tribune devant une salle comble. Pour les initiateurs de cette rencontre, « L’organisation d’un Grenelle de l’environnement par le gouvernement Fillon n’est ni sérieuse ni crédible. Ce projet d’accords de Grenelle de l’environnement constitue une tentative d’OPA sur le monde de l’écologie. Il s’agit d’une offensive pour vider l’écologie de son discours social, politique et philosophique. Il vise à réduire l’écologie politique à une logique d’accompagnement du programme économique néolibéral de ce gouvernement. » « Nous refusons de voir l’écologie se transformer en un rapport consumériste à la nature. L’écologie est autant inséparable de son contenu politique qu’indissociable de son contenu social. Elle s’oppose frontalement à la logique productiviste du “travailler plus pour gagner plus” qui a été au centre de la campagne présidentielle de ce gouvernement. » « Nous voulons dénoncer l’OPA de la droite et des milieux d’affaire sur l’écologie, et verser au débat des propositions pour entrer dans une vraie négociation avec un rapport de force », a déclaré le politologue Paul Ariès lors du Contre-Grenelle. Le Grenelle de l’environnement « va permettre au gouvernement d’imposer sa vision de l’écologie en concédant quelques gadgets, comme la réduction de la vitesse de 10 km/h, mais sans remettre en cause le tout-routier ou le nucléaire », selon Paul Ariès. Réclamant un moratoire durable sur les OGM, les autoroutes, les incinérateurs et le nucléaire, les militants ont réaffirmé leur souhait de faire payer l’eau et l’énergie en fonction des usages, d’interdire les grosses cylindrées, de reconvertir le réseau routier en voies de chemin de fer, cyclables, potagers, etc. « Certaines de nos propositions sont présentes dans le Grenelle officiel, mais elles ne seront jamais adoptées ni appliquées, alors que l’on sait aujourd’hui, a souligné Paul Ariès, qu’il ne suffit pas de faire la même chose en consommant moins, mais qu’il faut totalement changer nos modes de vies ».Le film du Contre-Grenelle
Pour comprendre le mouvement de la décroissance et sa position sur le Grenelle de l’environnement :