LA COMMISSION DU DÉVELOPPEMENT DURABLE OUVRE SA SESSION ANNUELLE
Les délégations réfléchissent aux moyens de mettre en œuvre
le développement durable sans porter atteinte à l’environnement
La Commission du développement durable a débuté ce matin sa quatorzième session, dominée par son débat général, qui a été l’occasion pour les délégations d’examiner les progrès réalisés dans les domaines de l’énergie au service du développement durable, du développement industriel, de la pollution atmosphérique et des changements climatiques.
Le principal rapport du Secrétaire général à l’ordre du jour examinait de manière conjointe ces quatre questions aussi complexes qu’interdépendanteS. L’adoption d’une approche intégrée pour relever les défis du développement durable peut servir à renforcer les synergies, à trouver des solutions avantageuses pour tous et à réduire la nécessité d’arbitrages éventuels, indique le Secrétaire général, relayé sur ce point par de nombreuses délégations. Toutefois, plusieurs autres se sont dites convaincues de la nécessité d’examiner chacune de ces questions séparément et de manière équilibrée, pour éviter que l’examen d’un point ne se fasse au détriment d’un autre.
Les petits pays insulaires et les pays en développement ont tout particulièrement fait entendre leur voix aujourd’hui, dans la mesure où ils sont les plus exposés aux effets du changement climatique, malgré leur faible industrialisation. S’exprimant au nom de l’Alliance des petits États insulaires (AOSIS), le représentant de Sainte-Lucie a ainsi jugé cruel et ironique que les pays qui contribuent le moins à l’émission des gaz à effet de serre soient les plus vulnérables aux dangers du changement climatique.
S’exprimant pour sa part au nom du Groupe des 77 et de la Chine, qui représente les pays les plus pauvres du monde, le représentant de l’Afrique du Sud a souligné la nécessité de trouver de nouveaux moyens de production et de consommation, de gérer et de protéger les ressources naturelles, à l’heure où 2,4 milliards de personnes dans le monde sont privées d’accès aux énergies modernes, notamment à l’électricité. L’accès à l’électricité en Afrique subsaharienne, par exemple, est le plus faible au monde, a rappelé le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, José Antonio Ocampo. De l’avis du représentant de l’Afrique du Sud, la communauté internationale ne devrait épargner aucun effort pour répondre aux besoins des pays en développement concernant les technologies appropriées, les ressources financières, l’éducation et la formation, le renforcement des capacités et la promotion des ressources humaines. La question de la coopération entre pays, notamment dans le domaine du transfert de technologies, a d’ailleurs été soulevée par de nombreux orateurs. Pour sa part, le représentant du Brésil a fait état de l’expérience concluante de son pays avec l’éthanol, désormais principal carburant des véhicules dans ce pays et connu pour réduire sensiblement la pollution atmosphérique.
Parallèlement à son débat général, la Commission du développement durable a tenu cet après-midi une table ronde intitulée « Amélioration de l’accès dans les zones urbaines et rurales du point de vue de l’utilisation finale de l’énergie » , au cours de laquelle trois spécialistes ont présenté leurs expériences respectives: Roderick F. De Castro, Directeur de programme à la Fondation Mirant aux Philippines; Jyoti K. Parikh, Directrice exécutive de Recherche et Action intégrées pour le développement en Inde; et Olav Kjorven, Directeur de l’énergie et de l’environnement au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Les experts ont souligné à cette occasion que l’amélioration de l’acheminement des énergies modernes contribuait à la lutte contre la pauvreté. Ils ont attiré l’attention sur la dimension sexospécifique de cette question, dans la mesure où les femmes sont celles qui se déplacent le plus souvent pour aller chercher des combustibles solides tels que le bois ou le charbon, indispensables aux activités de base que sont la cuisine et le chauffage.
La Commission a entendu un certain nombre de délégations qui lui ont présenté les résultats des activités et des manifestations intersessions sur le suivi et la mise en œuvre du Programme Action 21 et des engagements pris à l’issue du Sommet mondial pour le développement durable, qui s’était tenu à Johannesburg (Afrique du Sud) en 2002.
Outre ceux déjà cités, les représentants des pays suivants ont pris la parole: Guyana (au nom du Groupe de Rio et de la Caricom), Cuba, Chine, Pays-Bas, Costa Rica, Canada, Qatar, Azerbaïdjan, Inde, Afrique du Sud, Autriche (au nom de l’Union européenne), Zambie, Fédération de Russie, Indonésie, République-Unie de Tanzanie, Islande, Jamaïque, Algérie, Costa Rica, Turquie, Australie, Canada, Japon, Koweït, Israël, Suisse, Afrique du Sud, Serbie-et-Monténégro, États-Unis, Pakistan, Italie, Mexique, Palaos, îles Salomon et Tuvalu.
En début de séance, la Commission du développement durable a élu M. Azanaw Tadesse Abreha (Éthiopie) au poste de Vice-Président. Celui-ci a remplacé ce matin le Président de la Commission, M. Aleksi Aleksishvili, Ministre des finances de la Géorgie, qui n’a pu assister au début des travaux en raison d’une urgence nationale.