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Climat : Le GIEC rédige une synthèse pour contraindre les Etats à aller beaucoup plus loin

Comment les scientifiques vont-ils s'accorder sur ce document de synthèse ?

L’océan Arctique sera-t-il vide de glaces l’été en 2050 ou en 2080 ? La mousson africaine montera-t-elle plus au nord, ou se rétractera-t-elle plus au sud ? Les cyclones tropicaux seront-ils plus nombreux et intenses, ou le seront-ils moins ? Le niveau des océans ne va-t-il s’élever que d’un demi-mètre, ou plus d’ici à la fin du siècle ? Honnêtes, les scientifiques chargés d’explorer le futur climatique de la planète l’avouent souvent : ils ne «savent pas tout», explique Pascale Braconnot à Libération (édition du 13 novembre 2007), du Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement (LSCE, CNRS-CEA, université de Versailles-Saint-Quentin). C’est dans ce contexte que les représentants d’une centaine de pays se retrouvent cette semaine à Valence en Espagne pour s’accorder sur un document de synthèse sur les risques croissants liés aux changements climatiques, qui devrait contraindre les gouvernements à aller beaucoup plus loin. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), récompensé par le prix Nobel de la paix avec l’ancien vice-président démocrate américain Al Gore, se réunit jusqu’au 17 novembre pour condenser 3.000 pages de travaux en un rapport de synthèse de 25 pages destiné aux décideurs. Selon une dépêche de l’AFP, les experts mondiaux du climat s’affrontent sur le contenu final, que certains jugent fade, voire déjà dépassé. Explications.

400 délégués négocient à huis-clos la synthèse « politique » en 25 pages qui sera publiée samedi de leur 4ème rapport, une somme de plus de 3000 pages parue en trois volumes depuis le début de l’année. Ce « Résumé à l’intention des décideurs » constituera pour les cinq prochaines années un document de référence devant guider les décisions politiques en matière de lutte contre le changement climatique. Avec cet enjeu, les discussions sont donc « difficiles », a reconnu mardi l’un des délégués du GIEC à l’Agence France Presse. Selon lui, les participants s’accrochent vivement sur la pertinence d’intégrer ou non les résultats des dernières études parues sur le climat depuis la date de clôture des travaux, il y a environ un an. Nombre de discussions, à ce stade, relèvent pourtant de préoccupations nationales : ainsi, rapporte le délégué, le Pérou et la Suisse militent pour une référence spécifique aux impacts de la fonte des glaciers. En revanche, les Etats-Unis, exposés aux cyclones, contestent la mention d’une augmentation prévisible – en fréquence et en intensité – des tempêtes tropicales d’ici la fin du siècle, arguant que les données observées peuvent être interprétées de diverses manières. Mais pour plusieurs participants, Royaume-Uni et Inde notamment, si le résumé final est trop édulcoré par rapport aux éléments contenus dans le rapport, il ne constituera plus un outil fiable pour les dirigeants politiques. Ceux-là regrettent par exemple que le projet de résumé qui leur est soumis comme base de travail n’ait pu prendre en compte les preuves scientifiques récentes d’une accélération du réchauffement – rétrécissement de la calotte glaciaire arctique, fonte des glaciers au Groenland, ou moindre capacité de la planète à absorber des niveaux toujours croissants d’émissions de CO2 (dioxyde de carbone, le principal des gaz à effet de serre)… Ce 4e rapport du Giec devra inspirer les ministres de l’Environnement de l’Onu qui se retrouveront le mois prochain à Bali pour négocier les futurs efforts de lutte contre le réchauffement, après 2012 et la fin de la première phase du protocole de Kyoto. Dans son volet scientifique, le rapport prévoit que d’ici 2100, la température moyenne du globe pourra s’élever de 1,1 à 6,4°, avec une moyenne « plus sûrement comprise » entre 2,2 et 4°C, par rapport à la fin du 20è siècle. Les experts citent plusieurs conséquences déjà visibles de ce réchauffement – dû à l’homme avec une quasi certitude – comme le retrait des glaciers, la moindre couverture neigeuse dans les régions alpines, la fragilité des glaces d’été en Arctique ou la fonte du permafrost. Ce résumé, qu’ils négocient mot à mot, « c’est l’unique source vers laquelle se tourneront toutes les parties qui recherchent une information scientifique objective sur le changement climatique », leur a rappelé lundi le Secrétaire adjoint de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), l’un des deux organismes de tutelle du Giec (avec le Programme des Nations unies pour l’environnement, Pnue). Rendez-vous dimanche sur Cdurable.info pour lire le texte final.

 

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David Naulinhttps://cdurable.info
Journaliste de solutions écologiques et sociales en Occitanie.

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