Dans un contexte mondial de globalisation, de crises à répétitions, notamment aidées par un usage massif des technologies de l’information et de la communication, nous pensons qu’avec des « Citizen miles » permettant un micro-mécénat orienté et des financements locaux, on peut passer à une économie de transition (entre croissance et décroissance) et de prise de conscience active.
C’est justement par le biais d’un portail Internet que peut se mettre en place un système de « Reliance sociétale » basé sur les principes de la gouvernance et de la démocratie, ainsi que du marché économique. Le tout demeure adossé aux préceptes du développement durable, de la Citoyenneté et de la Solidarité, et offre ainsi avec la participation de chacun (personne physique ou morale), une véritable plate-forme de gouvernance « publique et Privée » au service de tous.
Mutations de Consommation : levier indispensable pour une transformation sociétale)
– par Gilbert Isoard (CHEDD-Méditerranée – Polytech Marseille)
Gilbert Isoard est directeur du CHEDD-Méditerranée et professeur associé vacataire à Polytech (Aix-Marseille Université).
Le Collège des Hautes Études pour un Développement Durable – Méditerranée (CHEDD-MED) s’adresse et fait se rencontrer des responsables relevant de la fonction publique comme du secteur privé et de la société civile. (Actuellement en recomposition des partenariats académiques et entrepreneuriaux pour 2013 – 2017). Objectif du CHEE&DD : contribuer à former les décideurs et responsables aux enjeux du développement durable et de la méditerranée. Pour cela, nous travaillons de concert avec des experts des deux rives de la méditerranée et notamment avec le Réseau des Collèges (Réseau des CHEDD). Proche des actions de l’ Europe vers les pays de l’union de la méditerranée, nous sommes en accord avec les orientations nécessitées par le rapprochement des peuples et des cultures pour des défis à résoudre qui ne peuvent souffrir de considérations partisanes et refermées sur des vues à court terme.
Polytech Marseille, école d’ingénieurs d’Aix-Marseille Université, est implantée au sein d’un des principaux pôles d’enseignement supérieur et de recherche en France. École publique, elle est membre du Réseau des écoles Polytech et propose un cursus complet d’études d’ingénieurs (recrutement après le bac ou à bac + 2).
UN « CITIZEN MILES » : POUR UN INDICATEUR D’UNE CONSOMMATION CITOYENNE ET RESPONSABLE…
Dans un contexte mondial de globalisation, de crises à répétitions, notamment aidées par un usage massif des technologies de l’information et de la communication, nous pensons qu’avec des « Citizen miles » permettant un micro-mécénat orienté et des financements locaux, on peut passer à une économie de transition (entre croissance et décroissance) et de prise de conscience active.
C’est justement par le biais d’un portail Internet que peut se mettre en place un système de « Reliance sociétale » basé sur les principes de la gouvernance et de la démocratie, ainsi que du marché économique. Le tout demeure adossé aux préceptes du développement durable, de la Citoyenneté et de la Solidarité, et offre ainsi avec la participation de chacun (personne physique ou morale), une véritable plate-forme de gouvernance « publique et Privée » au service de tous.
Alors consommation, croissance ou décroissance ?
La question a le mérite d’être posée, mais – soyons réalistes, ’elle ne pourrait se décliner que par paliers, progressivement, non sur un mode binaire… En effet la croissance entraînera mécaniquement la limitation des ressources et reviendra à une décroissance forcée, non maitrisée, source de tensions et de conflits ; la décroissance acceptée n’est pas possible sans des concertation et des ajustements, dont personne ne veut en premier… la solution pourrait passer par des mécanismes de transitions qui doivent permettre des prises de consciences individuelles, des capacités d’entrainement par l’exemplarité locale alors qu’aujourd’hui nous sommes assez loin de telles pratiques et d’acceptation d’une autre façon de vivre.
Concernant cette question, il semble préférable de déplacer la problématique sur la façon dont nous gérons nos transactions et nos échanges liés à la consommation, dont retours indirects (feed-back) sur les comportements entraînent de fait des prises de conscience.
Évidemment puisqu’il est le dénominateur commun entre tous, il faudrait s’intéresser à l’ « argent » ou plus précisément à la monnaie comme levier de fonctionnement global, donc à nos modes de vie associés à une consommation omniprésente…
L’argent ? bien sûr, mais pas le mien si possible (et surtout pas sans moi, jamais sans mon consentement.. démocratie oblige !) . Le débat sur ces sujets est bien « bloqué » et depuis au moins une bonne décennie on voit à maints colloques et conférences qui posent savamment les mêmes questions sous-jacentes, des publications de livres, des vendeurs d’angoisses et de solutions toutes souvent partielles… alors qu’il serait préférable de :
- Renforcer les solutions locales qui favorisent l’environnement, la solidarité, la culture… (Mais cela va à l’encontre des groupes financiers qui nous gouvernent en ayant tous regroupé leurs décisions, malheureusement bien trop éloignées du « terrain »)
- Permettre aux jeunes générations de participer, voire de faire fonctionner des projets locaux réels à visées pédagogiques… (Là aussi une trop grande distance avec le pouvoir régalien nuit souvent aux bons fonctionnements locaux)
- Permettre aux entreprises et aux budgets marketing et promotionnels dépensés en purs frais, d’avoir un recyclage financier sur des projets locaux… (Yes we can !!)
- Redonner sens aux choix de société par des statistiques d’usages qui nous alertent sur nos divers choix de vie, avec un indicateur, celui qui nous manque pour valoriser nos sens et nos envies.
CHEDD
Face à une recomposition sociale et durable qui semble nécessaire… Beaucoup trop de questions restent sans réponses fiables et demeurent liées à la consommation :
- Comment réconcilier le court terme avec le long terme ?
- Comment concilier économie du profit avec solidarité économique ?
- Comment redonner du sens à nos actes de consommations ?
- Comment éduquer en masse par l’exemplarité ?
- Comment relier personnes, projets et territoires ?
- Comment rapprocher égoïsme et altruisme ?
- Comment ne pas opposer consommation et écologie ?
- Comment agir localement de manière plus citoyenne et plus efficace ?
- Comment donner plus… sans dépenser plus ?
- Comment valoriser les « réseaux sociaux » vers du « bien vivre ensemble » ?
- Comment rapprocher Individu et société par quelques buts communs ?
Vastes questionnements… Dont la seule solution véritablement systémique passe par la consommation et la monnaie des échanges… Mais la grande masse des consommateurs continue à consommer selon les mêmes principes d’échanges et de monnaie qu’auparavant… et ceux qui ont les réels moyens de faire changer les choses n’ont pas vraiment un intérêt personnel à le faire… « pour de vrai ».
À nous d’infléchir (probablement par une véritable consommation de transition) les modifications nécessaires… Cela ne se fera pas autrement qu’en étant déterminés et souples tout en tentant de garder un cap sur des solutions pertinentes. Nous souhaiterions rapprocher toutes ces interrogations en une solution synthétique et si possible élégante qui permettrait à chacun de participer plus activement à une évolution rêvée et non pas à une révolution forcée, par nature. Pour cela il nous faut intervenir en amont des habituelles solutions techniques de terrain, (solidarités locales de biens et de services) et aller vers un dénominateur commun, ou, pour les puristes, vers une invariante systémique, qui permettrait de résoudre d’un seul coup plusieurs problématiques.
Ainsi le « point commun premier » se trouve en amont de tout ce qui est concret dans la consommation.., donc dans la monnaie qui permet nos échanges. Puisque nous avons plusieurs monnaies en cours au niveau planétaire, il s’agit de travailler sur une sorte de méta-monnaie mondiale (d’où le terme de « Citizen miles »), convertible en espèces sonnantes et trébuchantes qui soient distribuées localement là où c’est nécessaire et où cela est visible par l’exemplarité et la solidarité active,… (La confiance locale n’excluant pas le contrôle, la valorisation et l’évaluation)
Tout manipulateur de « monnaies » en fait est invité à abonder sur cette nouvelle forme de démocratie financière qui a, de plus, un pouvoir de mobilisation financière locale très important ; traitons le mal par le mal en réintroduisant de la confiance et du sens dans nos échanges.
Quelle que soit la source de financement, du moment qu’elle est affectée à une conversion de « Citizen miles » en euros, elle devient par nature une « énergie financière orientée », une forme de monnaie hybride, complémentaire, sur des actions utiles et bénéfiques à la communauté, et devient un indicateur d’incitation citoyenne et de coopération intelligente à la mesure d’un territoire.
Gilbert ISOARD
Email : gi@employeur-responsable.fr
Web : http://www.employeur-responsable.fr
En savoir plus sur Gilbert Isoard…
Gilbert ISOARD, 56 ans en 2012, possède une expertise reconnue de consultant et ex-directeur de missions dans un très grand cabinet de conseil et d’audit international, il est également depuis de nombreuses années chargé d’enseignements en tant que Professeur associé au sein du réseau des écoles universitaires d’ingénieurs Polytechnique, dans des activités liées aux systèmes d’informations, au marketing et aux nouvelles technologies et notamment en matière d’évaluation des stratégies des organisations.
Il a participé et dirigé, à ce titre, de nombreuses missions tant en France, qu’à l’Etranger, notamment des Mission d’« Expert » à l’ONU. Il dispose également d’une large expérience de la conduite de missions pluridisciplinaires en environnement complexe. Par ailleurs il développe depuis plus de dix ans des concepts et des méthodes appliquées à des projets autour des TIC, du développement durable, et de la responsabilité sociétale des entreprises et des organisations.