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Charte d’engagement et d’objectifs pour une publicité éco-responsable : ce sera sans nous

Ce vendredi 11 avril, le secteur professionnel de la publicité et le Ministère de l’écologie l’Ecologie, de l’Energie, du Développement durable et de l’Aménagement Territoire (MEEDAT) ainsi que le secrétariat d’Etat à l’industrie et à la consommation ont signé une « charte d’engagement et d’objectifs pour une publicité éco-responsable ». Cette signature est l’aboutissement d’une campagne menée depuis décembre 2006 par les ONG de l’Alliance pour la Planète afin que le secteur de la publicité prenne conscience de sa responsabilité environnementale. Pourtant aucune des ONG de l’Alliance n’a souhaité siéger dans le dispositif qui sera proposé demain.

Tout d’abord, l’Alliance se réjouit de la volonté affichée par les professionnels de la communication de mettre un terme aux publicités faisant usage abusif de l’argument écologique (greenwashing) ou faisant la promotion de comportements écologiquement incompatibles. Pour mémoire, la publicité est l’un des secteurs les plus en retard en terme de responsabilité environnementale comme l’a montré le 21/03/08 le rapport de la Direction des Etudes Economiques et de l’Evaluation Environnementales (D4E) du MEEDAT portant sur l’application de l’article 116 de la loi du 15 mai 2001 dite loi NRE. Pourtant, le passage au vert de l’ensemble de notre économie ne pourra se faire qu’avec le soutien de la publicité.

Pour l’instant, l’essentiel de la profession semble plus tentée de surfer sur la vague que de participer à cette nécessaire révolution des modes de vie et de comportement. L’action du BVP est à cet égard particulièrement symptomatique. D’un côté, des publicités vantant des automobiles ayant des taux d’émission supérieurs aux normes fixées par Bruxelles peuvent se prétendre écologiques et de l’autre, une campagne du SMICTOM des Châtelets (Côtes d’Armor) faisant la promotion de la prévention des déchets et donc des produits durables est jugée préjudiciable aux intérêts des secteurs économiques et cela malgré le soutien de l’ADEME, partenaire occasionnel du BVP !!!.
C’est cette duplicité que l’Alliance pour la Planète ne cautionnera jamais.

Le nouveau dispositif qui est présenté aujourd’hui n’est pas un réel dispositif de co-régulation. Sa gouvernance a été construite pour permettre aux professionnels de rester mettre du jeu et de passer outre les remarques des parties prenantes.
1/ Les associations représentant la société civile sont en dehors du cœur du dispositif à savoir le contrôle avant diffusion. Présentes dans le Conseil Paritaire de la Publicité (CPP), leur rôle se limitera à la présentation de propositions et avis sur les règles déontologiques, à alerter sur les manquements et à contribuer à l’évaluation annuelle du respect des règles. Telles les oies du capitole, elles pourront jacasser mais ne jamais agir.

2/ Le Jury de déontologie publicitaire composé de 9 personnalités « impartiales » et « indépendantes » majoritairement choisis par la profession. Le premier tiers sera désigné par le président du CPP composée pour moitié de professionnels, le second tiers procédera du président du Conseil de l’Ethique Publicitaire désigné par les publicitaires et enfin le dernier tiers – dont le président du jury de déontologie publicitaire – sera directement désigné par le président du conseil d’administration de l’organisme français de régulation professionnel de la publicité (ex-BVP).

Alors que le jury ne s’est pas encore réuni, ni n’a été désigné, on ne peut que s’étonner de la présentation ce matin de sa future présidente, Marie-Dominique Hagelsteen – ancienne directrice des services juridiques du Groupe Elf Aquitaine puis présidente du BVP de 1994 à 1998. Tout cela n’augure pas du meilleur alors que l’urgence écologique est à nos portes.

A ce titre, les associations rappellent que 99 % des publicités automobiles en cours ne respectent pas la loi concernant l’affichage des consommations de carburant et les émissions de CO2 par les véhicules. Pour dénoncer ces pratiques illégales, une centaine de plaintes symboliques ont déjà été déposées sur le site www.affichezleco2.fr. Ce point a été soulevé ce matin lors de la signature de convention mais n’a pas soulevé beaucoup d’émoi des professionnels présents…

Les ONG de l’Alliance pour la Planète ont donc constitué un Observatoire Indépendant de la Publicité afin de donner un contenu réel à la co-régulation souhaitée lors du Grenelle de l’Environnement.
Rendez-vous est pris à la fin de l’année pour évaluer ensemble l’état de la publicité responsable en France.

Annexe : Semaine du développement durable, les publicités écoblanchissent à la pelle

En deux semaines, nous avons assisté à un florilège de promotion de produits « respectueux » de l’environnement.

– Alpha Roméo 159 est la voiture officielle du Marathon de Paris.
Avec 157 g de CO2 par Km, on cherche encore la cohérence.
Areva : avec une nouvelle baseline « L’énergie au sens propre » et au sens sale ???
– Porshe : « tous nos modèles développent un plaisir durable. Comment concilier sportivité, plaisir et développement durable ? ».
A 300 gr CO2/km, on se demande si l’on doit en rire ou en pleurer…
Volvo V70 : « Conçue pour répondre au respect de l’environnement ». 157g CO2/Km et 1, 7 Tonne. No comment.
Et le best of the worst de ce 1er semestre 2008 : Volkswagen nous gratifie de plusieurs campagnes d’un très bon goût…
– Volkswagen Passat SW: « Vous allez prendre goût à l’écologie. » « Si vous cherchiez une bonne raison de vous intéressé à l’écologie, vous avez trouvé : « … » Avec de tels arguments, l’écologie pourrait bien devenir votre seconde nature. » 137g CO2 /Km, 1,4 Tonne. Sans commentaire.
– Volkswagen 4×4 Tiguan : Au choix une petite virée sur une piste amazonienne avec un Perroquet Ara qui passe du rouge au vert pour les accrocs de la jungle urbaine (sic) ou un petite séance de stock-cars pour essayer votre « brand new » pare-buffle sur des zèbres ou des éléphants sur le nouveau site : urbanjungledriving.com.

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