Dans l'actualité :

COP29 Climat : vers un réel engagement des États à sortir des énergies fossiles ?

Publié fin mars 2023, le dernier rapport de synthèse...

La France s’adapte pour vivre à +4°C ?

Inondations, pénuries d’eau, sécheresse des sols, canicules, feux de...

Comment accélérer la transition écologique et sociale grâce aux communautés ?

“(Re)faire tribu” est la newsletter mensuelle d'Hugo, 24 ans,...

Bio, fausses promesses et vrai marketing : une information au service du lobby agrochimique ?

Il y a quelques jours, j’ai reçu un communiqué de presse sur la sortie d’un livre intitulé Bio, fausses promesses et vrai marketing. Je vous livre l’argumentaire tel quel : « Fruit d’une longue enquête, le dernier livre de Gil Rivière-Wekstein fait voler en éclats certaines idées reçues sur l’agriculture biologique. Oui, l’agriculture biologique utilise des pesticides. Oui, elle a recours à des molécules préoccupantes. Oui, certaines pratiques dans le bio peuvent contribuer à la mort des sols ». Fin de citation. Avec cet étrange livre, j’ai voulu en savoir plus sur son auteur, son réseau et a qui il profitait. Et je n’ai pas été déçu…

Mardi 15 mars. Je ne sais pas si c’est un hasard, mais à quelques heures de la diffusion très médiatisée du documentaire « Notre poison quotidien » de Marie-Monique Robin sur Arte, je reçois donc un communiqué de presse que je vous livre ci-dessous en intégralité (prenez le temps de bien le lire, je n’ai rien changé) : «Le terme « bio » renvoie à une image de produit naturel et sain. Il est ainsi paré de toutes les vertus et, fort logiquement, ponctue les discours des politiques, des publicitaires et des associations écologistes. Pas un propos lié à l’environnement où il ne soit question de « bio ». Il faut manger, vivre et penser « bio ». Plus surprenant, c’est qu’il n’y avait pas encore eu d’enquête approfondie sur ce sujet. Le livre de Gil Rivière-Wekstein comble cette lacune et passe au crible les trois promesses du bio :
  • il serait meilleur pour la santé ;
  • il respecterait davantage l’environnement ;
  • il encouragerait le développement de la petite agriculture.
Les conclusions de l’auteur, à contre-courant de l’ »écologiquement correct », sont sans appel : le bio n’est pas à la hauteur de ses promesses, pourtant claironnées par une véritable campagne de marketing. Même les qualités gustatives ne sont pas au rendez-vous. Comme le rappelle Jean de Kervasdoué dans sa préface, « en aveugle, même les experts avertis ne font pas la différence entre un produit bio et un produit qui ne l’est pas. L’auteur souligne d’ailleurs en passant que, pour le vin notamment, le label bio ne garantit en rien les qualités gustatives de ce précieux nectar ». Mais Gil Rivière-Wekstein a poussé son investigation plus loin. Pendant plus de deux ans, il a réuni les différents éléments pour retracer les origines du bio qui remontent bien avant le Grenelle de l’Environnement. Il révèle que les racines du bio s’enfoncent dans une terre bien sombre. Avant de prendre des accents altermondialistes, le bio a en effet longtemps été l’apanage des milieux agrariens réactionnaires et hygiénistes dans les années trente, des adeptes de « la terre qui ne ment pas » dans les années quarante, puis du poujadisme dans les années cinquante. C’est dans cette plongée au cœur de ses fondements historiques et idéologiques, mêlés de théories ésotériques sur de mystérieuses « forces vitales », que nous emmène Gil Rivière-Wekstein. Avec Bio, fausses promesses et vrai marketing, Gil Rivière-Wekstein ouvre un débat nécessaire, alors qu’il semble tellement naturel de consommer bio à tout prix. L’agriculture biologique doit se sauver d’elle-même, de son idéologie comme de son cahier des charges de production, aujourd’hui obsolète. L’évolution de la réglementation sur les pesticides naturels utilisés en agriculture biologique conduit les producteurs bio dans des impasses techniques et économiques. Dans le même temps, la société industrielle, que les pionniers de l’agriculture bio rejetaient, profite aujourd’hui de son développement. Elle pourrait aussi l’enterrer prématurément. Or, l’agriculture biologique a sa place sur l’échiquier agricole : celle d’une production de qualité, à l’image de certains labels, ou d’une production plus spécifique de produits hors du commun. L’avenir du bio s’écrit aujourd’hui. Il pourrait passer par les biotechnologies… Plus qu’un livre polémique, l’ouvrage de Gil Rivière-Wekstein cherche à réconcilier toutes les agricultures, sans sectarisme ni a priori
.» Accompagnant la sortie de ce livre un site web de promotion a été mis en ligne. Vous pouvez le consulter en cliquant ici. Je vous invite à lire notamment la rubrique « le saviez-vous ? » Extraits :
  • « Tout comme l’agriculture conventionnelle, l’agriculture biologique utilise, elle aussi, des pesticides. Notamment, le spinosad, l’azadirachtine (huile de neem), les pyréthrines, la Deltaméthrine, le Bacillus thuringiensis, le virus de la granulose du carpocapse, le cuivre, le soufre etc. Certains de ces produits, comme la roténone, sont aujourd’hui suspectés d’avoir un lien avec la maladie de Parkinson. Certains pesticides utilisés en AB sont des perturbateurs endocriniens. En effet, c’est le cas de l’huile de neem, interdite en France mais autorisée dans certains pays européens. Toutefois, certaines associations d’agriculteurs biologiques l’utilisent en toute illégalité au motif que ce serait une PNPP (Préparation naturelle peu préoccupante) ».
  • « Notre assiette – bio ou conventionnelle – contient un nombre impressionnant (plus de 128) de résidus de produits chimiques. C’est vrai. Faut-il s’en inquiéter ? Pas nécessairement. La quantité totale des résidus de pesticides retrouvée dans un menu quotidien représente 0,0003 mg. Soit un cachet d’aspirine partagé par 1,5 million de personnes  ! En revanche, en nous nourrissant normalement, nous ingérons quotidiennement 1,5 g de substances végétales naturelles mais potentiellement toxiques (acide caféique, d-limonène, safrole, estragole, psoralène, acrylate d’éthyle, sinigrine, hydrazino-benzoate, sésamol, acétate de benzyle, acide chlorogénique, hydroquinone, furfural, etc). Soit une quantité 5 millions de fois supérieure à celle des pesticides de synthèse absorbés par notre organisme  ! »
Enfin, une vidéo a été réalisé pour faire la promotion de ce livre édité par Le Publieur (« le premier portail de publication et de vente, ouvert à tous – particuliers, associations, institutions-, qui veulent publier des textes qui leur tiennent à cœur ou développer une activité éditoriale ») :

Gil Rivière-Wekstein et ses réseaux

Après avoir rassemblé ces éléments de promotion, je me suis ensuite demandé qui était Gil Rivière-Wekstein. Est-il le journaliste « indépendant » qu’il prétend être ? Voici quelques éléments de réponse glanés sur le web pour mesurer son objectivité :
  • L’auteur de ce livre, Gil Rivière-Wekstein, peut-on lire dans sa biographie « est interpellé par des amis agriculteurs, qui lui proposent de lancer une lettre d’information indépendante pour répondre aux mises en cause environnementales de plus en plus fréquentes dont le monde agricole fait l’objet. De cette rencontre est née Agriculture & Environnement (A&E), une lettre résolument polémique et engagée (sous-titrée « Pesticides, ogm, santé, écologie politique, l’agriculture ou le bio sont autant de sujets traités avec pertinence et impertinence »). Aujourd’hui, Gil Rivière-Wekstein y consacre l’ensemble de son temps ». Sur ce site on peut lire des attaques contre des personnalités comme Marie-Monique Robin, auteur de notre poison quotidien (« globalement orientée à gauche »), François Veilletette du Mouvement Générations durables (« un monsieur Antipesticides pas très crédible »), Fabrice Nicolino (L’auteur de Pesticides, un scandale français serait « sur les traces de Thierry Meyssan ») ou le Professeur Belpomme. Marie-Christine Blandin, sénatrice Europe-Ecologie-Les Verts, dénonçait en 2008 dans Politis les pressions exercées par les pro-OGM sur les parlementaires. Dans cet entretien elle confiait : « Régulièrement, nous recevons de modestes informations, mal présentées, d’origine mal définie, sous le couvert d’une étrange association, qui publie un quatre-pages, Agriculture et environnement. Sur tous les thèmes, cette feuille, un véritable libelle, attaque violemment ceux qui mettent en doute l’agriculture intensive et évoquent le réchauffement climatique. On y trouve des calomnies, des diffamations sur le professeur Belpomme, Greenpeace, Nicolas Hulot, le WWF ou l’association Kokopelli. Souvent des attaques sordides. Avec un ton presque militant. Comme ce n’est pas sur papier glacé, c’est presque plus efficace ! » Daniel Sauvaitre, président de l’Association Nationale Pommes Poires, écrit sur blog à propos de Gil Rivière-Wekstein qu’ « il est l’honneur du journalisme » (encore faut-il qu’il détienne une carte de journaliste…) : « Je conseille à tous les professionnels qui œuvrent dans ces métiers de production et qui sont aujourd’hui pour le moins déstabilisés et désemparés face à l’avalanche médiatique qui s’abat sur eux, qui trouve de surcroît un large écho chez les politiques et dans l’administration, de lire Gil Rivière-Wekstein et s’ils le peuvent de s’abonner à sa lettre mensuelle. Tant qu’il y aura des journalistes comme lui qui refusent d’hurler avec les loups, qui ont cette exigence de vérité et qui abhorrent la manipulation, tous les espoirs sont toujours permis ». Ce que ne précise pas Daniel Sauvaitre, c’est qu’il est régulièrement interrogé par Gil Rivière-Wekstein dans cette lettre « indépendante ». Le Canard enchaîné dévoile en 2007 que « Gil Rivière-Wekstein qui se présente comme un « journaliste agricole » a participé à la création d’une société d’intelligence économique qui a pondu en 1999 une « étude sur la nature des mouvements écologistes et leurs véritables objectifs ». » Gil Rivière-Wekstein ne s’en cache d’ailleurs pas puisque sa biographie précise qu’il « propose des formations sur les acteurs de l’écologie politique et apporte un décryptage de leurs méthodes ».
  • En 2006, Gil Rivière-Wekstein publie « Abeilles, l’imposture écologique ». Selon sa biographie : « Il révèle comment deux insecticides, susceptibles d’être impliqués dans les mortalités inhabituelles des colonies d’abeilles, ont pu servir de prétexte à l’utilisation du principe de précaution pour des raisons politiques aux dépens des considérations scientifiques. Véritable plaidoyer contre la recherche facile du bouc émissaire, cette enquête sur l’origine des mortalités d’abeille met en garde contre les discours alarmistes et les raisonnements simplistes ». L’idée de ce livre est bien de démontrer que l’industrie agrochimique n’est pas responsable de la disparition de nombreuses colonies d’abeilles à travers le monde.
  • Gil Rivière-Wekstein, qui ne s’en cache pas, est membre de l’Afja (Association Française des Journalistes Agricoles). Cet organisme, cinquantenaire, a pour « membres associés » des fabricants de pesticides et d’OGM : Bayer (qui produit l’insecticide Gaucho, accusé d’être une cause de mortalité des abeilles), l’UIPP, organisation professionnelle des Industriels de la Protection des Plantes (avec Bayer, BASF et Monsanto entres autres), le groupe Syngenta , un des leaders mondiaux sur le marché de « la protection des plantes » et n°3 sur celui des semences… Un « membre associé » paye une cotisation de 625 €. De là à dire que l’AFJA est financée par les fabricants de pesticides… On retrouve tout de même dans cette association des journalistes qui exercent dans des médias « indépendants » tels que : « La France Agricole », « Le Betteravier Français », « Phytoma-La défense des végétaux », « Réussir Grandes Cultures », « Semences et Progrès » … Le Ministère de l’agriculture récompense régulièrement les membres de cette association avec le « Grand prix du journalisme agricole ».
  • Il est donc facile de comprendre pourquoi des sites comme agriavis.com (« l’avis des agricuteurs ») font la promotion du dernier livre de Gil Rivière-Wekstein qui en retiennent, pour essentiel, ce message (le reste étant un simple copié-collé du communiqué de presse émanant de l’auteur) : « De quoi clouer le bec à Isabelle Autissier, François Veillerette, le docteur Laurent Chevallier, Nicolas Hulot ou encore Nathalie Kosciusko-Morizet, Noël Mamère, Isabelle Saporta… et autres agitateurs politico-médiatiques ».Le site Plus belle ma terre a également opté pour un copié-collé du communiqué. Bon, de la part de la société LetMotiv qui est aussi celle qui a réalisé le site de Jean-Marc Morandini, je ne suis pas trop surpris par cette pratique.
Je vous laisse donc seul juge de la réelle objectivité de Gil Rivière-Wekstein. Dans un droit de réponse à « L’Express », il écrivait à propos du travail de Marie-Monique Robin, « auteur-militante du reportage Le Monde selon Monsanto » : « Faire de Monsanto le coeur d’une menace planétaire alors que son chiffre d’affaires s’élève à 5 milliards d’euros (soit seize fois moins que celui de Carrefour et l’équivalent de ce que la Société Générale a perdu en une seule journée), me semble être le fruit d’une thèse contestable ». Cher Monsieur, il me semble que votre dernier livre est également le fruit d’une thèse contestable et que votre travail ressemble aussi, à s’y méprendre, à celui d’un auteur-militant. Même si le bio, comme tout business, a été récupéré comme une affaire juteuse par la grande distribution ou certains industriels, il n’en demeure pas moins une voie plus durable, plus respectueuse des hommes et de notre environnement. Pour dénoncer toute dérive sans orientation et parti pris, encore faut-il avoir l’honnêteté intellectuelle de dire pour qui on roule…

 

A lire

La France s’adapte pour vivre à +4°C ?

Inondations, pénuries d’eau, sécheresse des sols, canicules, feux de...

Comment accélérer la transition écologique et sociale grâce aux communautés ?

“(Re)faire tribu” est la newsletter mensuelle d'Hugo, 24 ans,...

Une Initiative mondiale pour l’intégrité de l’information sur le changement climatique

Au G20 2024 à Rio de Janeiro, le gouvernement...

L’avenir de la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) est-il en danger ?

Dans un contexte économique incertain, où les entreprises jonglent...

Newsletter

spot_img

Sur Cdurable

Immobilier régénératif : méthode et stratégie pour passer à l’action

Face aux grands défis environnementaux, sociaux et sociétaux et...

Le télétravail : un levier pour lutter contre le dérèglement climatique ?

France Stratégie et l'Inspection générale de l'environnement et du...

Manger flexitarien, végétarien ou végétalien sauvera-t’il notre avenir, biodiversité et climat ?

La consommation de viande est le principal poste d'émissions...

Livre Blanc de la construction durable en Outre-mer

Pour répondre à l’urgence des enjeux liés aux spécificités...
David Naulin
David Naulinhttp://cdurable.info
Journaliste de solutions écologiques et sociales en Occitanie.

COP29 Climat : vers un réel engagement des États à sortir des énergies fossiles ?

Publié fin mars 2023, le dernier rapport de synthèse du GIEC est sans équivoque : le réchauffement de la température moyenne mondiale s’accélère et...

La France s’adapte pour vivre à +4°C ?

Inondations, pénuries d’eau, sécheresse des sols, canicules, feux de forêts, retrait-gonflement des argiles…, le changement climatique impacte déjà notre quotidien, notre environnement et nos...

Comment accélérer la transition écologique et sociale grâce aux communautés ?

“(Re)faire tribu” est la newsletter mensuelle d'Hugo, 24 ans, parti découvrir l’art de faire communauté. Tous les mois, il nous partage des pépites pour...

7 Commentaires

  1. Bio, fausses promesses et vrai marketing : une information au service du lobby agrochimique ?
    D’abord, je tiens à vous remercier pour l’attention que vous portez à mon dernier livre Bio, Fausses promesses et vrai marketing. En revanche, il est dommage que vous n’ayez pas attendu la lecture du livre pour rédiger votre article. Vous auriez alors découvert qu’il n’est nullement à charge contre l’AB, mais bien à charge contre les idées reçues autour de l’AB. Je continue à croire que l’agriculture biologique a sa place, car, très souvent, elle apporte aux consommateurs des produits de qualité et des produits originaux. Cela suffit pour justifier son développement.
    Concernant votre « enquête » à mon sujet, vous avez découvert que je suis membre de l’Afja, association française des journalistes agricoles. Bigre ! Je confirme. Nous sommes dans cette association une petite centaine de 100 journalistes qui couvrent l’agriculture, notamment pour les médias généralistes comme L’Humanité, Le Figaro, l’AFP, Le Monde, ainsi que pour l’essentiel de la presse agricole, notamment La France Agricole, Agrapress, Agriculture Horizon.
    Par ailleurs, il est vrai que j’ai rédigé en 2006 un livre intitulé Abeilles : l’imposture écologique, qui, pour la première fois, mettait clairement en évidence que la mortalité des abeilles était d’ordre multifactoriel et non le fait unique du Gaucho et du Régent. Depuis, cette hypothèse fait l’unanimité et d’autres ouvrages ont été rédigés reprenant les mêmes conclusions. Notamment le livre L’étrange silence des abeilles écrit par Vincent Tardieu, ancien journaliste à Libération et au Monde.
    En outre, vous avez raison de signaler les propos de Marie-Christine Blandin, qui estime que Agriculture & Environnement apporte une voix contradictoire à la sienne sur le dossier des OGM. En effet, j’ai dénoncé dès le début l’instrumentalisation politique de ce dossier par Nicolas Sarkozy qui, sur ce sujet, entretient des peurs inutiles sur les risques sanitaires et environnementaux des OGM. Autoriser ou non les OGM est sans aucun doute un choix politique, mais, selon moi, il doit se justifier par des arguments réels et non par des craintes injustifiées sur la santé ou l’environnement.
    Enfin, vous auriez aussi pu ajouter que je reste convaincu que la France a fait le bon choix en optant pour l’énergie nucléaire, un mode de production d’électricité que je défends depuis plusieurs dizaines d’années. Vous l’aurez compris, je ne m’aligne pas sur le discours anxiogène des « marchands de peur », ni sur la stigmatisation systématique des autorités publiques sur le mode du « tous pourris » qui a alimenté la vague bleue marine…

    Gil Rivière-Wekstein
    Agriculture & Environnement

    • Bio, fausses promesses et vrai marketing : une information au service du lobby agrochimique ?
      Cher monsieur,
      Merci pour votre commentaire et droit de réponse.
      Effectivement, comme je le précise dès le début de mon article, c’est bien le contenu du communiqué de presse qui m’a fait bondir. Je ne juge pas le contenu de votre livre, puisqu’il ne sortira en librairie que le 14 avril prochain.
      Nous ne manquerons pas d’actualiser cet article, s’il y a lieu, dès réception d’un exemplaire de « Bio, fausses promesses et vrai marketing » en service de presse à :
      CDURABLE.info – 48800 Les Aydons

      • Bio, fausses promesses et vrai marketing : une information au service du lobby agrochimique ?
        Bonjour David Naulin,

        D’abord bravo pour votre décryptage du livre de Mr Rivière-Wekstein et des activités de son auteur. Comme vous, je n’ai pas lu le livre, pas encore paru, mais la présentation qu’en fait l’éditeur et les interview de l’auteur qu’on peut lire ou voir sur internet suffisent pour s’en faire une bonne idée. Comment Mr Rivière-Wekstein peut-il prétendre, dans sa réponse, que le livre n’est pas à charge quand il lui dénie – sur la base d’arguments totalement fallacieux -tout impact positif sur la santé et sur l’environnement, alors que ce sont précisément les raisons d’être du bio ! Sans parler des allusions au poujadisme et aux attaches avec l’extrême droite des promoteurs de l’agriculture biologique après la seconde guerre mondiale faites par Mr de Kervasdoué dans sa préface. J’ai moi-même joué un rôle majeur dans le développement de l’agriculture biologique dans les années 60 et 70, dans le cadre de Nature et Progrès. Et même si (je l’espère) je ne suis pas personnellenent diffamé dans le livre, je ressents ces accusations comme une diffamation vis-à-vis des pionniers du mouvement bio dans leur ensemble. Je sais d’autant plus de quoi je parle que j’ai connu personnellemnt la plupart de ceux dont parle l’auteur sur le site du livre. Je lirai bien sûr le livre, mais il suffit de lire la préface et les interview de l’auteur pour voir que l’objectif est bien de montrer que le bio ne présente aucun intérêt, sauf pour proposer quelques produits très particuliers. Bref, le bio c’est une niche, et surtout qu’il n’en sorte pas !
        Claude Aubert
        Ingenieur agronome

        • Bio, fausses promesses et vrai marketing : une information au service du lobby agrochimique ?
          la bio n’a pas à être une niche! elle doit réoccuper toute la place! et chasser l’autre immonde tueuse de sols, de insectes, d’oiseaux, d’abeilles, et de gouts! vos procédés de « malin » ne marchent pas. aller chercher un lien entre l’amour de la terre et les fascistes est vraiment la marque d’un esprit tordu! allez vous faire foutre. je mange bio et depuis longtemps et je sais bien faire la différence, car elle existe! l’autre agriculture n’offre que des erzatz! ce ne sont plus ces merveilleux épinards, artichauts, oignons, pommes de terre, salades vertes, betteraves, chous etc…avec leur tous LEUR gout; non en agri à rendement tous ces produits que nous offre la terre ont perdu toute leurs saveurs. et je suis persuadée qu’il ya un lien entre la grosse déprime des français et le manque de saveur généralisé de l’alimentation de masse que leur vend les agrobusiness men.et les éléveurs sans scrupules; et tout cela est triste et grave pour la suite. il faut cesser toute cette mascarade!

          • Bio, fausses promesses et vrai marketing : une information au service du lobby agrochimique ?
            Interpellant, je vais le lire, bien entendu car le bio a deux branches, une paysanne et une industrielle.

            Le mouvement bio prend de l’ampleur, il a les faveurs du public, et c’est évident qu’il a été repris par les industries avec plus de moyens, le marketing à l’appui.. Certains ont flairé la poule aux œufs d’or. De ce fait, on peut fabriquer des biscuits bio, avec de l’huile de Palme bio et participer ainsi à la déforestation, ou à l’utilisation douteuse des populations indonésiennes ou camerounaises, et tout cela sans avoir pour cela un biscuit bénéfique pour la santé, mais il est au moins ‘bio’ pour ceux à qui cela donnerait bonne conscience. De là découle l’intérêt de faire une différence entre ces deux courants pour éviter toutes confusion… .

            On remarque qu’il est grand temps de différencier le « bio du bio » car cette confusion créée par certains industriels (d’autres ont quand-même une éthique et travaillent sérieusement) laisse la porte ouverte à ce genre de discours, pour défendre un style d’agriculture de guerre basée sur l’essence même des armes à destruction massive utilisées durant les guerres, et qu’on a, à coup de matraquage marketing, fait passer pour seule et unique façon de nourrir la planète.
            Je travaille tous les jours pour sauvegarder une agriculture paysanne en voie disparition depuis 40 ans, les produits de terroirs sont industriels et là aussi la confusion est énorme… Un peu d’ordre dans tout ça ferait le plus grand bien, sans être noyés dans un océan de labels qui troublent un peu les choses même si leur buts est au contraire de les rendre limpides…

            On pourrait commencer par enseigner une agriculture intelligente aux futurs agronomes? Pour qu’ils en sortent avec autre chose comme vision que la liste de toutes les matières actives apprises, étudiées et maitrisées à travers les visites nombreuses de champs d’essais jolis comme tout, bien propres et productifs comme il faut, le tout sous la tutelle de Bayer ou Belchim et j’en passe.

            Parole d’une agronome qui se destinait, comme chaque jeune ingénieur sortant d’une haute école, à une belle carrière dans l’agro-industrie et qui travaille maintenant dans un Parc naturel à développer des circuits courts. Très heureuse de la prise de conscience.

            A méditer….Et bonne lecture!

  2. Réglementations applicables aux produits phytopharmaceutiques et aux matières fertilisantes et supports de cultureune information au service du lobby agrochimique ?
    Message réglementaire

    En application de l’article L. 253-1 du Code rural et de la pêche maritime, la mise sur le marché des produits phytopharmaceutiques est interdite s’ils ne bénéficient pas d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) ou d’une autorisation de distribution pour expérimentation. Au sens de ce même article, sont définies comme produits phytopharmaceutiques les préparations contenant des substances actives destinées à la lutte contre tous les organismes nuisibles ou à prévenir leur action, à exercer une action sur les processus vitaux des végétaux, à assurer la conservation des produits végétaux, ou encore à détruire ou freiner la croissance des végétaux indésirables.

    Les produits à base d’huile de neem (ou margousier) ou d’azadirachtine, connus pour leurs propriétés insecticide et vermifuge, sont donc considérés comme des produits phytopharmaceutiques et relèvent du champ d’application de la réglementation applicable à ces produits. En tant que tels, ils sont soumis à l’obligation d’autorisation de mise sur le marché pour être commercialisés et utilisés sur le territoire national.

    A l’échelle européenne, la substance active azadirachtine contenue dans l’huile de neem a fait l’objet, le 8 décembre 2008, d’une décision de la Commission Européenne de non-inclusion à l’annexe I de la directive 91/414/CE. Cette décision précise que les États membres doivent retirer les autorisations de mise sur le marché de produits phytopharmaceutiques contenant cette substance d’ici au 31 décembre 2010 au plus tard.

    En France, aucun produit phytopharmaceutique, ni aucune matière fertilisante à base d’huile de neem ou d’azadirachtine n’est actuellement autorisé, quel que soit l’usage qui pourrait en être fait. La mise sur le marché de produits à base d’huile de neem constitue donc une infraction et est passible de suites judiciaires. Ces produits doivent être éliminés comme tout produit phytopharmaceutique non utilisable (PPNU).

    Par ailleurs, les produits contenant de l’huile de neem ou de l’azadirachtine ne peuvent en aucun cas être commercialisés en tant que matières fertilisantes et supports de cultures au titre des dispositions visées aux articles L. 255-2 et suivant du Code rural et de la pêche maritime n’étant ni homologués ni conformes à une norme rendue d’application obligatoire.

    Les tourteaux de neem qui ne sont pas homologués ou conformes aux normes NFU 42- 001/A10, NFU 42-001 ou NFU 44-051, sont également à retirer du marché au plus tard au 31 décembre 2011 à moins qu’entre temps leur situation ait pu être individuellement ou globalement régularisée dans le cadre de procédures individuelle ou collective de mise sur le marché, respectivement l’homologation ou la normalisation.

    Par ailleurs, les Autorités nationales compétentes rappellent que tout produit destiné à la lutte contre des organismes nuisibles à des cultures sont, par définition, à considérer comme produits phytopharmaceutiques soumis aux dispositions visées aux articles L. 253-1 et suivants du Code rural et de la pêche maritime.

  3. Bio, fausses promesses et vrai marketing : une information au service du lobby agrochimique ?
    « Enfin, vous auriez aussi pu ajouter que je reste convaincu que la France a fait le bon choix en optant pour l’énergie nucléaire, un mode de production d’électricité que je défends depuis plusieurs dizaines d’années ».
    -Mais oui Monsieur, il n’était pas utile de l’ajouter, on l’avait déjà tous deviné, comme on a déjà aussi probablement pour qui vous travaillez quand vous écrivez avec autant de malveillance. Enfin consolons-nous, il paraît que Pluton balaye « tout ce qui est mité » -à mons que ça soit « tous ceux qui sont mités », alors Vive le Plutonium ! et allons vite respirer le Bon Air de Fukushima ! dont vous êtes un ardent promoteur puisque le MOX vient de la douce France.