A la surprise générale, Barack Obama a été récompensé d’un prix Nobel de la Paix, le troisième jamais attribué à un président américain en exercice, moins d’un an après son élection. Le président américain, très étonné par ce choix qu’il accueille avec « une profonde humilité », a accepté la prestigieuse récompense dans laquelle il voit « un appel à l’action ». Il se rendra à Oslo, le 10 décembre, pour la recevoir tout en soulignant que « ce prix doit être partagé par chaque personne qui se bat pour la justice et la dignité ». C’est un « appel lancé à tous les pays pour qu’ils se dressent face aux défis communs du XXIe siècle ». « Ces défis peuvent être relevés à condition qu’ils ne soient pas portés par une seule personne », a-t-il prévenu comme pour minimiser les fortes attentes internationales qui pèsent sur lui, notamment sur la question du changement climatique. En effet, François Bonnet dans Marianne (N°651 – Semaine du 10 au 16 octobre 2009) nous apprend que ces derniers jours, l’administration Obama recule sur ses objectifs de réduction des gaz à effet de serre au risque de provoquer l’échec de la conférence de Copenhague.
François Bonnet nous apprend ainsi que Carol Browner, la principale conseillère de Barack Obama, a présenté comme une évidence le fait qu’une législation américaine sur les réductions de gaz ne sera pas adoptée cette année : « Nous l’aimerions, mais cela ne se produira pas ». Cependant, en juin dernier, les députés américains avaient adopté une loi fixant enfin des objectifs de réduction des gaz à effets de serre : de 17% à l’horizon 2020 à 83% en 2050. « Pour la première fois, les Etats-Unis s’engageaient dans un processus clair de lutte contre le réchauffement, eux qui ont toujours refusé le protocole de Kyoto », rappelle François Bonnet. « Mais cette loi est aujourd’hui enterrée dans les tranchées du Congrès. Or, sans elle, Obama n’a pas grand chose à dire au reste du monde ». « Les Etats-Unis émettent un quart de ces gaz à effet de serre que la conférence de Copenhague va justement s’efforcer de réduire : est-ce que le Sénat américain peut comprendre cela ? » s’est énervé John Bruton, l’ambassadeur de la Commission européenne. « Or, le Sénat ne comprend pas. Et plus grave, Barack Obama non plus », conclut François Bonnet qui note avec ironie :« ce sont aujourd’hui, les Chinois qui protestent contre l' »immobilisme » américain ». Espérons que l’attribution de ce Prix Nobel obligera Obama à revoir la position américaine. Si cela n’était pas le cas, l’Histoire risquerait de retenir qu’il aura été le principal responsable de l’échec de la conférence de Copenhague, considérée par beaucoup comme « un rendez-vous crucial pour le climat et l’Humanité ». Les citoyens peuvent faire entendre leur voix en participant à différentes campagnes de mobilisation lancées par les nombreuses ONG qui seront présentes à Copenhague. Plus vous serez nombreux à apporter votre soutien, plus elles pourront être entendues et faire pression pour obtenir un accord qui engageront tous les Etats vers un développement soutenable. – Copenhague 2009 : l’ultimatum climatique ! – Le compte à rebours est lancé jusqu’à Copenhague – Beds are burnings : une pétition musicale mondiale en faveur de la Justice ClimatiqueLe discours de Barack Obama