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Institut des Futurs souhaitablles

Alors que le monde ralentit, c’est l’occasion de pratiquer l’otium : ce temps libre et fécond, qui permet de se régénérer en profondeur.

Découvrir l'Otium du peuple, par Jean-Miguel Pire

Il y a des moments où s’accorder du repos n’est pas une fuite, mais une stratégie. Alors que le monde ralentit, c’est l’occasion de renouer avec l’otium, ce temps libre, choisi et fécond, qui permet de se régénérer en profondeur. L’Institut des Futurs souhaitables sait que c’est dans ces creux, ces silences, que naissent les transformations souhaitables. Il nous invite à découvrir l’Otium du peuple, guidés par Jean-Miguel Pire.

L’otium n’est pas une pause vide, mais un espace pour laisser reposer l’esprit, pour cultiver l’imaginaire, pour écouter ce qui murmure sous le vacarme. Car le repos véritable prépare l’action. Il affine les intentions, recharge les forces, redonne du souffle aux engagements.

Et si faire une pause était notre meilleur moyen d’action ?

Dans une époque où l’hyperactivité est de mise, Jean-Miguel Pire, historien et sociologue, nous invite à redécouvrir un mot ancien aux bonnes vertus : l’otium. Ce loisir fécond, hérité de la Rome antique, se tient à l’exact opposé du divertissement vide. Il n’est ni productif, ni rentable, ni monétisable. Et c’est précisément ce qui le rend essentiel.

« L’otium, c’est la jouissance d’un temps désintéressé, d’un temps pour penser. Un luxe ? Non. Une nécessité oubliée. » 

Jean-Miguel Pire le vit au quotidien : il baigne dans ce temps suspendu, ce rythme long qui permet d’explorer, de douter, de relier les idées sans pression de livrable. Mais il le sait aussi, cette liberté est devenue rare. Pour beaucoup, elle relève de l’impossible. Il en a fait un objet de recherche. Et une pratique de vie.

« Pour retrouver l’otium, il faut commencer par changer de regard sur le temps. »

Il nous propose une image : celle d’une maison intérieure. Chaque heure de la journée serait une pièce. On y entre, on y habite, on en sort. Certaines sont dédiées à l’action. D’autres, à la contemplation.

Et si vous aménagiez une pièce pour vous, cet été ? Un demi-siècle plus tôt, cette demi-heure aurait pu s’appeler “paresse”. Aujourd’hui, elle pourrait bien s’appeler salut.

Jean-Miguel suggère de commencer simplement par :

  • une conversation profonde,
  • une balade dans la nature,
  • ou bien une lecture lente et consciente,

Le tout, loin des écrans avec une seule condition : en ressortir transformé·e.

Dans une société qui multiplie les injonctions, rares sont les espaces où l’on peut se poser sans produire. L’otium nous propose cela. Un retour à soi, sans culpabilité. Mais alors, est-il accessible à toutes et tous ?

Jean-Miguel nuance, « Historiquement, jamais nous n’avons eu autant de temps libre. Ce qui nous manque, c’est l’espace mental. » L’otium est une invitation à se libérer de la charge invisible, à désaturer nos têtes et nos cœurs.

Imaginez : un monde où l’on commence sa journée non par un café pris sur le pouce, mais par un moment de reconnexion fécond. Où l’on déploie ses idées comme ses muscles, où l’intelligence bien-humaine se muscle chaque matin par la pensée libre.

Cet été, pas de grandes résolutions. Seulement un geste : prendre rendez-vous avec soi-même.

Feuilleter un extrait de L’otium du peuple – À la reconquête du temps libre

Dans un monde où l’addiction aux écrans nous prive de temps pour réfléchir, ce livre vous invite à renouer avec l’otium, le « loisir fécond » des Anciens. Libéré des urgences, il favorise la sagesse et le bien commun. 

Bourdieu et Foucault y voyaient une clé pour le souci de soi et d’autrui. D’élite à universel, l’otium est désormais à la portée de tous !

Jean-Miguel Pire est historien, sociologue, chercheur à l’École Pratique des Hautes Études (EPHE).

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Cyrille Souche
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