Selon une étude commandée par l’organisation gouvernementale anglaise UK Trade & Investment et réalisée par l’Economist Intelligence Unit, intitulée « A Change in the Climate : Is business going green? », l’étude avait pour but de connaître le comportement des entreprises face au changement climatique (634 dirigeants interrogés au niveau mondial), en voici un résumé très éclairant sur le chemin qui reste à parcourir dans la tête des dirigeants d’entreprise !
« 1/ seule une entreprise sur dix dans le monde contrôlerait totalement ses émissions deCO2. 2/ 32% des entreprises ne contrôlent pas leurs émissions directes de CO2 et n’ont pas l’intention de le faire. 3/ Environ une société sur cinq (18%) se contente de mesurer l’efficacité énergétique alors que 25% des entreprises contrôlent les émissions de certains secteurs. 4/ 20% des entreprises interrogées disposent d’un plan de réduction des émissions et 28 % d’entre elles prévoient de disposer d’un tel plan d’ici 2010 5/ 40 % de ces entreprises utilisent déjà des énergies renouvelables ou prévoient de le faire dans les trois prochaines années. 6/ 55% d’entre elles estiment que la règlementation a un effet significatif voire très significatif sur leur intention de maitriser les émissions 7/ Pour la plupart des entreprises européennes, le montant des frais d’exploitation ne dépasse pas 1% et s’aligne sur les moyennes mondiales. 8/ 12% des entreprises interrogées estiment que les efforts environnementaux auront un impact global négatif sur les dépenses. 9/ 38% de ces entreprises s’attendent à ce que leurs efforts se traduisent par des actions en interne, comme la plantation d’arbres par des employés » (sic !) – Télécharger l’étude intégrale au format .pdf (english) Bref, au regard de cette étude, mon interprétation est la suivante : Les entreprises n’ont encore ni la volonté (faute de vrais pressions règlementaires et économiques) ni la capacité (pour trouver de vrais bonnes idées, simples et efficaces, avec un ROI inférieur à 3 ans, les mettre en œuvre, les déployer) de passer réellement à l’action. N’ayant pas encore cette capacité ni cette réelle volonté, elles n’ont par contre pas de mal à s’orienter vers les solutions de types technologiques – et c’est le paradoxe ! – comme les énergies renouvelables (qui coûtent encore cher et dont le ROI est encore supérieur à 3 ans mais qui est plus « visible » …) La compensation pour s’acheter une bonne conscience ou la plantation d’arbres sont les premières idées qui sont réellement mises en œuvre … Malgré « le bruit et la fureur » dans les médias, les blogs, les discussions, l’opinion publique, l’affichage des gouvernements et collectivités, les quelques success stories, la maturité sur ces questions, au sein des entreprises, qui devrait se traduire par un passage à l’action concrète et durable porté par les acteurs et fonctions clefs est encore très faible et il faudra beaucoup de temps, de volonté, de courage et d’énergie avant d’y arriver s’il n’y a pas une réelle pression politique et économique contraignante.