Le sommet du G20 est aussi une opportunité que doivent saisir les chefs d’Etat pour basculer vers une économie plus respectueuse de l’environnement. En vue d’atteindre cet objectif, le WWF recommande les dispositifs suivants :
1/ La mise en place de financements innovants
Le WWF demande au G20 la mise en place au niveau international de nouveaux mécanismes de financement innovants pour le climat, le développement et la biodiversité : le G20 doit envoyer un signal politique fort à la communauté internationale en vue d’obtenir un engagement sur les financements innovants lors de la Conférence des Parties de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques à Durban en décembre 2011.
La taxation des « bunkers » des secteurs maritime et aérien représente à elle seule un potentiel de 6 à 12 milliards de dollars par an. Pour parvenir à mobiliser les 100 milliards de dollars par an promis lors du sommet de Copenhague, les pays développés doivent mobiliser des sources de financement complémentaires, avec en particulier une taxe sur les transactions financières ; une telle mesure permettrait d’imposer les transactions de marché impliquant des actions, obligations, devises et produits dérivés afin, notamment, de contribuer au financement de la lutte contre le changement climatique.
► Le G20 doit envoyer un signal politique fort à la communauté internationale en vue d’obtenir un engagement sur les financements innovants lors de la Conférence des Parties de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques à Durban. La mise aux enchères ou taxation des « bunkers » des secteurs maritime et aérien représente à elle seule un potentiel de 6 à 12 milliards de dollars par an selon le AGF (Advisory Group on Finance) et les modalités techniques de mise en œuvre de ces financements sont à l’étude dans les deux organisations internationales de l’aviation (ICAO) et du transport maritime (IMO). Pour parvenir à mobiliser les 100 milliards de dollars par an promis lors du sommet de Copenhague, les pays développés doivent mobiliser des sources de financement complémentaires, avec en particulier une taxe sur les transactions financières présentant un potentiel considérable. Pour ces deux sources, les bunkers et la taxe sur les transactions financières, le principe de « no net incidence » doit être mis en œuvre afin de garantir aux pays en voie de développement que leurs économies ne seront pas négativement impactées par ces nouvelles mesures.
2/ La réforme des subventions aux énergies fossiles
Dans le contexte de la croissance actuelle, les questions liées à l’énergie et au changement climatique sont d’une importance capitale. Le WWF encourage le G20 à réformer les subventions aux énergies fossiles et à lier ces réformes à la nécessité d’investir massivement dans les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique, le climat et le soutien aux pays en développement, à garantir l’accès à l’énergie pour tous et un approvisionnement en énergie entièrement renouvelable d’ici 2050.
Dans son récent rapport Pour une énergie 100% renouvelable d’ici 2050, le WWF affirme qu’un approvisionnement en énergie entièrement renouvelable en harmonie avec la nature est possible d’ici 2050.
Le WWF encourage le G20 à réformer les subventions aux énergies fossiles et plus précisément à :
► Mettre en place un système de référence international pour les comptes rendus des Etats et assurer une révision indépendante des rapports nationaux par des experts d’organisations internationales compétentes ;
► Inclure dans la déclaration une définition complète et transparente des subventions aux énergies fossiles ;
► Adopter un calendrier précis pour la mise en œuvre des plans d’action de réforme des subventions des énergies fossiles ;
► Lier ces réformes à la nécessité d’investir dans les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique, le climat et le soutien aux pays en développement ;
► Garantir l’accès à l’énergie pour tous.
3/ Gouvernance et économie verte
Le WWF incite le G20 à prendre le leadership en matière d’économie verte et à adopter de nouveaux indicateurs de durabilité reflétant les trois piliers sociaux, environnementaux et économiques du développement durable : adoption par exemple des indicateurs de performance environnementale aux côtés des indicateurs « classiques » tel le PIB (un indicateur sur les émissions de CO2, sur l’eau, sur la biodiversité, etc.) ; investissement dans des politiques qui favorisent la création d’emplois verts ; mise en place des plateformes intergouvernementales afin d’assurer une meilleure gouvernance environnementale et de permettre une coordination des décisions entre les différents ministères.
Aujourd’hui, nous épuisons notre capital de ressources naturelles, favorisant ainsi l’émergence d’une crise environnementale majeure alors même que la transition vers une économie verte représente un formidable potentiel de croissance et de création d’emplois.
Le WWF encourage le G20 à :
► Investir dans la protection du capital naturel afin de favoriser l’émergence d’une économie verte ;
► Adopter des indicateurs de performance environnementale aux côtés des indicateurs « classiques » tel le PIB ;
► Investir dans des politiques qui favorisent la création d’emplois verts ;
► Mettre en place des plateformes intergouvernementales pour une meilleure gouvernance environnementale.
Le WWF poursuit son action quotidiennement pour la mise en place de ses solutions et sera présent à Cannes lors du sommet du G20 pour faire entendre sa voix.