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Alternatives Economiques Poche (n° 054 - février 2012)

L’énergie autrement : la clé du XXIe siècle

La part de l’électricité produite à partir de sources renouvelables dans la consommation totale est inférieure aujourd’hui à ce qu’elle était en France il y a quinze ans ! Elle n’était plus que de 14,5 % en 2010, contre 18 % en 1995.

Part de l'électricité renouvelable dans la consommation d'électricité, en %  N. B. : Electricité renouvelable : hydraulique, éolien, biomasse, photovoltaïque.
Part de l’électricité renouvelable dans la consommation d’électricité, en % N. B. : Electricité renouvelable : hydraulique, éolien, biomasse, photovoltaïque.
Autant dire que l’objectif européen assigné à la France (21 % d’électricité renouvelable en 2010) a été largement manqué écrit Sandra Moatti dans le dernier numéro de Alternatives Economiques (n° 310 – février 2012). « Notre pays est en Europe un de ceux, avec la Grèce, où cette part stagne le plus. Pour tenir les engagements qu’elle a pris et rattraper son retard, la France va devoir quasiment doubler la part des renouvelables dans son mix énergétique d’ici 2020. Mais il ne suffira pas pour cela d’accroître la production d’électricité verte, il faudra aussi maîtriser la consommation : elle a quadruplé en quarante ans, essentiellement du fait des secteurs résidentiel et tertiaire, et continue de progresser rapidement » conclut la journaliste. Et pourtant, pendant ce temps « les énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz), qui ont été à la base de l’explosion de l’activité économique à l’échelle mondiale depuis trois siècles, s’épuisent inexorablement » rappellent Guillaume Duval et Naïri Nahapétian dans l’introduction du nouveau Alternatives Economiques Poche (n° 054 – février 2012) consacré à l’énergie réalisé en partenariat avec France Inter et VALOREM, producteur indépendant d’énergies vertes. Par le biais de ce hors-série, ce pionnier de l’éolien en France, souhaite attirer l’attention du public et des décideurs politiques sur les problèmes que rencontre la filière des énergies renouvelables (EnR) pour son développement tout en présentant les opportunités considérables qu’elle laisse présager. Alors si les objectifs du Grenelle 1 de l’environnement sont tenus, les énergies renouvelables permettront la création de 125 000 emplois directs qualifiés et non-délocalisables (pour 86 000 aujourd’hui). Mais on sera encore loin de l’Allemagne qui compte dès aujourd’hui plus de 350 000 emplois dans ce secteur qui connaît une forte croissance mondiale avec un investissement de plus de 200 milliards de dollars en 2010. Comparativement en France, la part de l’éolien dans la CSPE [[Contricution au Service Public de l’Electricité (source : Commission de Régulation de L’Energie)]] qui permet, entre autres, de soutenir les renouvelables, se porte à peine à 11,8 % de sa valeur. Malgré un engagement de l’Etat pour le développement des énergies renouvelables en France et des objectifs supérieurs à ceux de l’Union Européenne (23 % d’énergies renouvelables dans le mix énergétique français en 2020), les lois du Grenelle 2 semblent avoir fortement ralenti la filière éolienne terrestre (classement en ICPE [[Installations Classées pour la Protection de l’Environnement]], règles des 5 éoliennes minimum…). Et pourtant, alors que le chômage explose, deux chiffres résument l’intérêt du développement d’une filière industrielle portée par un tissu essentiellement constitué de PME (et quelques grands groupes) :
  • 1 Twh éolien représente 1 036 emplois
  • 1 Twh nucléaire c’est 318 emplois [[Source : SER-FEE, conférence de presse du 26 avril 2011, « Energies renouvelables, perspectives et développement industriel ».RTE, « Le bilan électrique français 2010».]].
Mais le développement des énergies renouvelables en France doit surtout répondre à un enjeu bien plus global nous rappelent dans ce hors-série Guillaume Duval et Naïri Nahapétian : « Le dérèglement climatique entraîné par l’usage excessif des énergies fossiles menace la survie de l’espèce humaine. Il existe d’autres défis écologiques majeurs (eau, biodiversité, pollutions chimiques…), mais le changement indispensable et radical du modèle énergétique sera à n’en pas douter une des questions clés du XXIe siècle. La crise économique actuelle est d’ailleurs à bien des égards déjà une crise écologique : c’est la hausse du prix du pétrole et des matières premières qui a précipité en 2008 l’explosion de la bulle immobilière. Et c’est encore la reprise de cette hausse qui a fait replonger l’activité économique dans les pays développés en 2011. Il n’y aura pas de sortie de crise durable en France et en Europe sans une réduction rapide de la très forte dépendance de nos économies à l’égard des ressources énergétiques fossiles importées. » « Quand il est question de cette conversion écologique, le débat se focalise le plus souvent sur les différentes techniques de production d’énergie. Pourtant, l’essentiel est ailleurs : c’est avant tout du côté de la sobriété et de l’efficacité dans l’usage de l’énergie qu’il faut rechercher les solutions. C’est d’abord cette démarche qui nous permettra peut-être de continuer, demain, à vivre décemment, voire mieux encore qu’aujourd’hui, malgré les multiples contraintes que nous impose la crise écologique. Le potentiel de ces économies est énorme dans nos sociétés de gaspillage. Notamment dans un pays comme la France qui, sous l’impact de son programme nucléaire, a fait particulièrement peu d’efforts en la matière depuis trente ans ». Intéressé par ces enjeux ? Je vous invite à commander ce hors-série au prix de 9,50 € directement sur le site d’Alternatives Economiques en cliquant ici. Le sommaire est accessible en cliquant ici.

 

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Journaliste de solutions écologiques et sociales en Occitanie.

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