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Réseau Forêt et Commerce du WWF

Des entreprises engagées pour un commerce responsable du bois

Pour éliminer l’exploitation illégale du bois et améliorer la gestion forestière

samedi 29 novembre 2008
Posté par Cyrille Souche

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Les forêts tropicales disparaissent à un rythme alarmant : plus de 13 millions d’hectares de foret tropicale sont perdues chaque année. Or le commerce de bois issu de forêts surexploitées ou exploitées illégalement en est la cause majeure de leur disparition.

C’est pourquoi, le Réseau International Forêt et Commerce, initiative du WWF, s’appuie sur une démarche partenariale avec les entreprises de la filière bois ou commercialisant des produits à base de ce matériau, pour la mise en œuvre concrète de la gestion durable des forêts, garantissant à la fois la pérennité des ressources, le maintien de la biodiversité (faune et flore) et le bien-être social des populations dépendantes de la forêt. Le WWF les accompagne, par un appui technique soit vers la certification, soit vers des achats de bois responsable. Ce réseau contient à ce jour 360 entreprises dans 34 pays,soit 15% du volume de bois commercialisé dans le monde et couvre 23,7 millions d’ha de forêt certifié, plus 9,3 millions d’ha en cours de certification.



La France, en tant que premier importateur Européen de bois africain, a une responsabilité particulière envers ces forêts. Ainsi les membres du Réseau en France sont en priorité des utilisateurs de bois tropicaux. Il s’agit actuellement de Berry Wood, Castorama, Conseil Régional Nord-Pas de Calais, Fournier, Leroy Merlin, et Nature et Découverte . Ils s’engagent, et ce pour l’ensemble de leurs activités, à éliminer le bois illégalement exploité, les essences menacées de disparition pour
des raisons de surexploitation, et tout produit dont l’origine ne peut être prouvée. Ils doivent aussi justifier d’un approvisionnement croissant en produits forestiers issus de forêts certifiées par un
système indépendant et crédible (FSC).

« Il est urgent que toutes les entreprises concernées s’engagent à nos côtés pour cesser de participer à la destruction des forêts tropicales » déclare Claude Dumont, Président du WWF-France.

Les résultats de l’enquête 2008 sur les produits en bois tropicaux africains confirment cette nécessité.
Aucune amélioration n’a été apportée sur les garanties environnementales et les informations offertes aux consommateurs de produits en bois tropical africain depuis 2007 :

 Seuls 4 % des produits à base de bois tropical africain affichent le label FSC

 Plus de 90 % des produits ne mentionnent pas le nom scientifique de l’essence

 Près de 80 % des produits n’indiquent pas le pays d’origine

 La meilleure enseigne n’obtient que 10 % de produits labellisés

Tous les résultats de l’enquête

Télécharger le dossier de presse Réseau Foret et Commerce 27-11-2008

Parce que 250 000 hectares de forêts tropicales sont détruits
ou dégradés chaque semaine.

Parce qu’une grande partie des forêts tropicales est surexploitée
ou exploitée illégalement.

Parce que la France est le troisième importateur européen
de bois tropicaux.

Le WWF lance le Réseau Forêt et Commerce en France
(anciennement Club ProForêt), une émanation du Réseau
International Forêt et Commerce (Global Forest and Trade
Network), initiative du WWF visant à éliminer l’exploitation
illégale du bois et à améliorer la gestion forestière.

Les forêts tropicales disparaissent à un rythme alarmant

Près de 13 millions d’hectares de forêt tropicale disparaissent
chaque année, soit environ l’équivalent de la superficie
de la forêt française.

Or, elles abritent une extraordinaire diversité de plantes et
d’animaux - plus de 50 % de la diversité biologique terrestre
 et constituent une source d’approvisionnement en matières
premières précieuses pour l’homme. En infl uant sur le cycle de
l’eau et le régime des pluies, et en stockant naturellement le
carbone, elles contribuent à réguler le climat. Les causes de
cette disparition sont multiples et complexes et les conséquences
graves pour l’environnement et l’homme.

L’exploitation illégale, minière et non durable du bois, le
braconnage intensif d’espèces animales pour la viande de
brousse et l’agriculture constituent les causes majeures de
la disparition de la biodiversité forestière. Les spécialistes
estiment que 40 % de la destruction de la forêt tropicale provient
de leur conversion en plantations ou en cultures permanentes
(soja, huile de palme). L’exploitation abusive des forêts,
caractérisée par des exploitations illégales ou non durables,
serait directement responsable, selon la Banque Mondiale, de
20 % de la disparition de la forêt tropicale.
En outre, l’aménagement de routes à travers la forêt vierge permet
aux agriculteurs d’y pénétrer et de la transformer en plantations
agricoles mais favorise aussi le commerce de viande
de brousse et l’accès pour les braconniers et les exploitants
illégaux. La FAO estime que la combinaison surexploitation et
déforestation pour l’agriculture engendre un taux de déforestation
proche de 40 %.

Des conséquences dramatiques pour la population humaine et la faune sauvage

Cette disparition a des conséquences sur la biodiversité terrestre.
L’indice Planète Vivante des forêts tropicales du WWF [1] baisse de plus de 60 %, depuis 1970, pour les populations animales. Par ailleurs, le GIEC [2] estime que près de 20 % des émissions de gaz à effet de serre sont à l’origine de la déforestation et de la dégradation des forêts, qui contribuent ainsi au
réchauffement climatique.

De plus, près de 350 millions de personnes dépendent directement
des forêts pour leur survie
. La disparition de massifs
forestiers a des impacts économiques et sociaux forts : elle entraîne
la perte irrémédiable de services pour les populations qui
s’y ravitaillent en viande, fruits, graines, tubercules et produits
médicamenteux, mais également en bois dont elles dépendent
en tant que source d’énergie.

Au regard des enjeux multiples et du rôle des forêts tropicales
dans la préservation de l’environnement mondial, la responsabilité
de leur gestion durable doit être globale et ne saurait par
conséquent incomber aux seuls pays abritant celles-ci.

Le commerce du bois issu de forêts surexploitées ou exploitées illégalement, une cause majeure de leur disparition

La France en tant que premier importateur de bois tropicaux
africains a une responsabilité particulière dans la gestion forestière
et doit donc renforcer son engagement en faveur de la
durabilité de leur gestion.

39 % des importations françaises de bois tropical sont présumées d’origine illégale [3].

On estime qu’environ la moitié des transactions internationales
de bois tropical serait issue de l’exploitation forestière illégale
et du commerce lié. Ce chiffre se base sur la comparaison entre
les volumes de bois déclarés à l’exportation par les pays
producteurs et ceux déclarés à l’importation par les pays importateurs.
En effet, les données issues des statistiques douanières relatives
au commerce des espèces tropicales sont malheureusement
trop peu fi ables, absentes ou inutilisables.

Les pratiques contraires aux réglementations nationales ont
lieu tout au long de la filière : de l’exploitation à la commercialisation
en passant par la transformation et le transport.
Elles se traduisent, par exemple, par des coupes dans des
zones protégées ou en dehors des concessions, l’abattage
d’espèces protégées, des coupes d’arbres n’ayant pas atteint
le diamètre minimal d’exploitation, le non paiement des taxes
d’exportation. Ces pratiques illégales sont renforcées par l’insuffisance des contrôles due au manque de moyens financiers
et matériels, par la corruption et la pauvreté.

Le nouveau règlement européen FLEGT (Forest Law Enforcement,
Governance and Trade) constitue une première étape
vers la vérification de la légalité. Il fixera aux acteurs de la filière
bois les obligations de légalité concernant la mise sur le marché
de bois et produits dérivés. Applicable d’ici 2 ans, ce règlement
devrait limiter l’utilisation du bois d’origine illégale.
Cependant, la stricte application des lois n’est généralement
pas suffisante pour permettre le renouvellement de certaines
espèces d’arbres, comme en témoigne le taux de reconstitution
très bas de certaines espèces, autorisé au Cameroun. Elle doit
être combinée à une bonne gestion forestière pour éviter le risque
de leur disparition.

Dans le secteur forestier où la transparence fait cruellement
défaut, seul le label FSC permet de lutter efficacement contre
la surexploitation du bois et la disparition de la biodiversité forestière.
Cette certification repose en effet sur un audit indépendant
de terrain, sur la base du référentiel FSC qui inclut
des critères sociaux, environnementaux et économiques. Cet
audit comprend une large consultation des parties prenantes et
la vérification de la chaîne de traçabilité qui permet de suivre le
bois depuis sa forêt d’origine jusqu’à sa mise sur le marché.
Les accords internationaux destinés à améliorer la gestion des
forêts tropicales étant peu efficaces à ce jour, une responsabilité
importante revient aux acheteurs et aux consommateurs.

Le WWF lance le Réseau Forêt et Commerce France

Pour promouvoir en France les principes et la mise en œuvre
concrète de la gestion durable des forêts dans le monde, le
WWF met en place une démarche partenariale avec les entreprises
de la filière bois et/ou utilisatrices de produits issus
de la transformation de ce matériau. Le but de cette coopération
est d’encourager, par un appui technique, le commerce et
l’utilisation de bois provenant de massifs forestiers gérés selon
des Principes et Critères garantissant à la fois la pérennité des
ressources, le maintien de la biodiversité (faune et flore) et le
bien-être social des populations dépendantes de la forêt. Cette
coopération a démarré en 1999 avec le lancement du Club Pro-
Forêt constitué d’entreprises membres fondateurs comme Assi-
Domän, Berrywood, Carrefour, Ceanothe, Colin, EPI, Kinnarps,
et 3 Suisses. A saluer les premiers résultats -dans l’amélioration
de leur approvisionnement- obtenus par Carrefour, avec 80 %
des produits de la gamme mobilier de jardin certifiés FSC, et
par Castorama, avec 60% de produits certifiés FSC dans cette
même gamme. Après 9 ans d’activité, ce club est relancé sous
le nom de Réseau Forêt et Commerce France, déclinaison à
l’échelle nationale du Réseau International Forêt et Commerce
(Global Forest and Trade Network – GFTN Cf. Carte P 9)

Cette démarche s’adresse à tous les professionnels, utilisateurs
et distributeurs de bois et de ses produits dérivés qui s’engagent
dans une démarche responsable et choisissent de soutenir la
gestion durable des forêts, comme une exigence éthique autant
qu’économique, à travers le Réseau International Forêt & Commerce.
Elle favorise le renforcement des interactions entre les
opérateurs forestiers responsables et les acheteurs désireux de
commercialiser des produits bois certifiés.

Les membres du Réseau

Avec sa nouvelle appellation, le Réseau Forêt et Commerce
France s’est doté d’une nouvelle charte et d’un business plan
en harmonie avec les autres réseaux nationaux comme celui
de l’Allemagne, de l’Angleterre, de la Malaisie ou du Vietnam.
Il compte à ce jour sept membres : Setragroup, Berrywood,
Nature et découvertes, Castorama (partenaire stratégique du
WWF), Leroy Merlin, Fournier (Mobalpa) et le Conseil Régional
Nord pas de Calais. Carrefour poursuit son engagement en
tant que partenaire stratégique du WWF.

D’autres groupes ont manifesté leur intérêt pour devenir membre
 ; c’est le cas de Pier import (distribution de meubles en bois)
et de Dynasol (leader français de vente de parquet).
Quelle est la nouveauté de ce réseau ?

Tout en gardant sa ligne directrice initiale, le Réseau Forêt et
Commerce France va se recentrer sur les entreprises qui utilisent
ou commercialisent du bois tropical en priorité. L’enjeu est
d’intégrer au réseau des entreprises dont l’activité a un impact
sur les forêts du Bassin du Congo, l’une des éco-régions prioritaires
pour le WWF, et sur laquelle la France a une lourde responsabilité
en tant que deuxième importateur de bois après la
Chine. Ainsi le réseau s’ouvre-t-il à d’autres sociétés, comme
celles du secteur de la transformation et du négoce, qui elles
aussi ont un rôle à jouer dans l’amélioration de la gestion durable
de ces forêts.

Enfin, le mode de fonctionnement du Réseau Forêt et Commerce
France sera harmonisé avec celui des autres pays, notamment
en ce qui concerne le reporting annuel de ses membres
qui deviendra obligatoire.

Qui peut être membre du Réseau Forêt & Commerce
France ?

• les propriétaires forestiers, gestionnaires et experts
forestiers

• le secteur du commerce du bois, papier, emballage,
carton, ameublement, menuiserie, distribution, parquets,
négoce, charpente, panneaux

• les prescripteurs et utilisateurs de bois : les entreprises
œuvrant dans le secteur de la construction et toutes les
organisations qui prescrivent les produits bois et /ou dérivés,
comme les éditeurs, les architectes,

• les institutions fi nancières et les établissements de crédit
 : banques, assurances

• les collectivités publiques : agences gouvernementales,
mairies, collectivités territoriales.

Ces catégories se répartissent en 2 groupes, celui des producteurs
et celui des consommateurs. Ce dernier est constitué des
membres « Commerce du bois » - transformateurs, distributeurs,
utilisateurs finaux et prescripteurs de bois, ainsi que des membres
« institutionnels », comme les associations de consommateurs,
les organismes scientifiques, les collectivités. Localisé dans un
pays « consommateur », le Réseau Forêt et Commerce France
concernera davantage cette deuxième catégorie de membres.

Quels avantages offre le réseau Forêt et Commerce
aux entreprises ?

• Un appui technique et une assistance efficace, par
l’évaluation des risques dans la chaîne d’approvisionnement
et un appui dans l’élaboration et la mise en œuvre
de politiques environnementales (politique d’achat responsable
et mise en place de la chaîne de traçabilité)

• Une réduction des risques d’approvisionnement en
bois de source illégale ou inconnue

• Une mise à disposition des informations sur l’offre et
la demande des produits certifiés à travers le réseau
mondial

• Une mise en relation avec les partenaires potentiels

• Une image positive et une crédibilité renforcée auprès
des différents partenaires

• Une veille d’informations sur les principaux pays producteurs,
les zones à risques, l’exploitation illégale et le commerce lié

 Télécharger le dossier de presse Réseau Foret et Commerce 27-11-2008

[1Rapport Planète Vivante 2008, WWF

[2Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat

[3Par combinaison des chiffres d’importation et du taux d’exploitation illégale : « Failing the Forest Europe’s Illegal Timber Trade »WWF-UK, 2005.

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