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6ème Rapport du GIEC

Changement climatique généralisé et rapide, d’intensité croissante

Les réactions des parties prenantes

« Un réchauffement comme celui de ces dernières décennies n’a jamais été observé depuis des millénaires ou même davantage », alerte le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), l’instance onusienne de référence sur l’étude du climat, qui publie le premier chapitre de son sixième rapport, qui porte sur les causes du changement climatique : un état des lieux des connaissances sur le climat et ses perspectives d’évolution en fonction des émissions de gaz à effet de serre.

ipcc_altlogo_full_cmyk.5d57ae42.pngLes scientifiques observent l’évolution du climat dans toutes les régions de la planète et dans l’ensemble du système climatique, selon le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) publié aujourd’hui. Nombre des changements relevés sont sans précédent depuis des milliers, voire des centaines de milliers d’années, et certains phénomènes déjà en cours – comme l’élévation continue du niveau de la mer – sont irréversibles sur des centaines ou des milliers d’années. Toutefois, des réductions fortes et soutenues des émissions de dioxyde de carbone (CO2) et d’autres gaz à effet de serre limiteraient le changement climatique. Alors que la qualité de l’air en bénéficierait rapidement, la stabilisation des températures mondiales pourrait prendre 20 à 30 ans, selon le rapport du Groupe de travail I du GIEC intitulé Changement climatique 2021: les éléments scientifiques. Ce document a été approuvé vendredi par 195 gouvernements membres du GIEC à l’issue d’une session d’approbation virtuelle de deux semaines amorcée le 26 juillet. Le rapport du Groupe de travail I est le premier volet du sixième Rapport d’évaluation du GIEC, dont la publication s’achèvera en 2022.
«Ce rapport est le fruit d’efforts extraordinaires dans des circonstances exceptionnelles», a déclaré Hoesung Lee, président du GIEC. «Les innovations qu’il renferme, et les progrès qu’il met en lumière dans la science du climat, ont une valeur inestimable pour les négociations et les décisions touchant au climat».

Réchauffement accéléré

Le rapport fournit de nouvelles estimations de la possibilité que le réchauffement planétaire excède 1,5 °C au cours des prochaines décennies et fait valoir qu’à moins de réductions immédiates, rapides et massives des émissions de gaz à effet de serre, la limitation du réchauffement aux alentours de 1,5 °C, ou même à 2 °C, sera hors de portée. Le rapport montre que les émissions de gaz à effet de serre dues aux activités humaines ont élevé les températures d’environ 1,1 °C depuis la période 1850-1900 et conclut que la température mondiale, en moyenne sur les 20 prochaines années, devrait atteindre ou franchir le seuil de 1,5 °C. Cette estimation s’appuie sur de meilleurs jeux de données d’observation pour évaluer le réchauffement passé, ainsi que sur les progrès accomplis dans la compréhension scientifique de la réponse du système climatique aux émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine.
«Ce rapport nous confronte à la réalité», a déclaré Valérie Masson-Delmotte, coprésidente du Groupe de travail I du GIEC. «Nous avons aujourd’hui une image beaucoup plus claire du climat passé, présent et futur, ce qui est essentiel pour comprendre ce vers quoi nous allons, ce qui peut être fait et comment nous préparer

Changements croissants dans toutes les régions

Nombre des caractéristiques du changement climatique dépendent directement de l’ampleur du réchauffement planétaire, mais ce que les gens vivent est souvent très éloigné de la moyenne mondiale. Par exemple, le réchauffement est plus prononcé sur les terres émergées que sur l’ensemble du globe et il excède le double de la moyenne mondiale dans l’Arctique.
«Le changement climatique touche déjà toutes les régions de la Terre de multiples façons. Les changements observés augmenteront avec tout réchauffement supplémentaire», a déclaré Panmao Zhai, coprésident du Groupe de travail I du GIEC.
Selon le rapport, les changements climatiques s’accentueront dans toutes les régions au cours des prochaines décennies. Dans le cas d’un réchauffement planétaire de 1,5 °C, les vagues de chaleur seront plus nombreuses, les saisons chaudes plus longues et les saisons froides plus courtes. Avec une hausse de 2 °C, les chaleurs extrêmes atteindraient plus souvent des seuils de tolérance critiques pour l’agriculture et la santé publique. Mais il ne s’agit pas seulement de température. L’évolution du climat entraîne de nombreux changements qui diffèrent selon la région – et qui augmenteront tous avec la poursuite du réchauffement. Ces modifications concernent l’humidité et la sécheresse, les vents, la neige et la glace, les zones côtières et les océans. Par exemple :
  • Le changement climatique intensifie le cycle de l’eau. Cela apporte des pluies plus intenses, avec les inondations qui les accompagnent, et des sécheresses plus intenses dans de nombreuses régions.
  • Le changement climatique modifie la répartition des pluies. Il est probable que les précipitations augmenteront aux hautes latitudes, alors qu’une baisse est projetée dans une grande partie des régions subtropicales. Des changements sont attendus dans les pluies de mousson, qui varieront d’une région à l’autre.
  • Les zones côtières seront confrontées à l’élévation du niveau de la mer tout au long du XXIe siècle, qui contribuera à accroître la fréquence et la gravité des inondations dans les zones de faible altitude et à accentuer l’érosion du littoral. Les épisodes de niveaux marins extrêmes qui survenaient une fois tous les 100 ans dans le passé pourraient se produire tous les ans d’ici à la fin du siècle.
  • La poursuite du réchauffement amplifiera le dégel du pergélisol et la perte de manteau neigeux saisonnier, la fonte des glaciers et des calottes glaciaires et la diminution des glaces de mer arctiques en été.
  • Les changements dans l’océan, dont le réchauffement, la fréquence accrue des vagues de chaleur marines, l’acidification et la baisse de la teneur en oxygène, ont été clairement reliés aux activités humaines. Ils affectent les écosystèmes marins, aussi bien que les populations qui dépendent de ceux-ci, et ils se poursuivront au moins jusqu’à la fin de ce siècle.
  • Il est possible que certains aspects du changement climatique soient accentués dans les villes, notamment la chaleur (les milieux urbains étant souvent plus chauds que les zones environnantes) et, dans les villes côtières, les inondations dues à de fortes précipitations et à l’élévation du niveau de la mer.
Pour la première fois, le sixième Rapport d’évaluation offre une évaluation régionale poussée du changement climatique, en s’attachant notamment aux informations utiles pour éclairer l’évaluation des risques, l’adaptation et d’autres processus décisionnels; il définit aussi un nouveau cadre qui permet de transcrire ce que les changements physiques du climat – chaleur, froid, pluie, neige, sécheresse, vent, inondations côtières et autres – impliquent pour la société et les écosystèmes. On trouvera ces informations régionales détaillées dans le nouvel Atlas interactif , ainsi que dans les fiches régionales, le Résumé technique et la version intégrale du rapport.

Influence humaine sur le climat passé et futur

«Il est clair depuis des décennies que le climat de la Terre change, et l’incidence des activités humaines sur le système climatique est incontestable», a déclaré Mme Masson-Delmotte. Le nouveau rapport fait état d’avancées majeures dans la science de l’attribution – qui permet de saisir le rôle du changement climatique dans l’intensification de phénomènes météorologiques et climatiques tels que les vagues de chaleur extrêmes et les épisodes de fortes pluies. Le rapport montre que les actions humaines peuvent encore déterminer l’évolution du climat à venir. Il est clairement établi que le dioxyde de carbone (CO2) est le principal moteur du changement climatique, même si d’autres gaz à effet de serre et divers polluants atmosphériques affectent eux aussi le climat.
«Il faudra, pour stabiliser le climat, procéder à des réductions fortes, rapides et soutenues des émissions de gaz à effet de serre et ramener à zéro les émissions nettes de CO2. La limitation des autres gaz à effet de serre et des polluants atmosphériques, en particulier le méthane, pourrait être bénéfique pour la santé publique comme pour le climat», a déclaré M. Zhai.

A propos

Changement climatique 2021: les éléments scientifiques. Contribution du Groupe de travail I au sixième Rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat Le rapport du Groupe de travail I expose la compréhension physique la plus récente du système climatique et du changement climatique, réunissant les derniers progrès de la science du climat et conjuguant les multiples éléments probants apportés par le paléoclimat, les observations, l’analyse des processus et les simulations à l’échelle mondiale et régionale. Il montre comment et pourquoi le climat change et témoigne d’une meilleure compréhension de l’influence humaine sur un large éventail de caractéristiques climatiques, dont les phénomènes extrêmes. Une plus grande place est donnée aux informations régionales utiles pour évaluer les risques climatiques. On pourra consulter le Résumé à l’intention des décideurs de la contribution du Groupe de travail I au sixième Rapport d’évaluation, ainsi que des documents et informations supplémentaires, sur le site: https://www.ipcc.ch/report/ar6/wg1/ La publication du rapport, initialement prévue en avril 2021, a été retardée de plusieurs mois par la pandémie de COVID-19 qui a contraint le GIEC, comme l’ensemble des milieux scientifiques, à conduire ses travaux en ligne. C’était la première fois que le GIEC organisait une session d’approbation virtuelle pour l’un de ses rapports. Quelques chiffres sur la contribution du Groupe de travail I au sixième Rapport d’évaluation 234 auteurs, représentant 66 pays • 31 auteurs coordonnateurs • 167 auteurs principaux • 36 éditeurs-réviseurs et • 517 auteurs collaborateurs Plus de 14 000 références citées 78 007 observations formulées par les experts et les gouvernements (premier projet de texte: 23462; deuxième projet de texte: 51387; distribution finale aux gouvernements: 3 158) Pour de plus amples renseignements sur le sixième Rapport d’évaluation, cliquez ici.

Le GIEC

capture_d_e_cran_2021-08-12_a_07.51.52.pngLe Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) est l’organe des Nations Unies chargé d’évaluer les travaux scientifiques consacrés aux changements climatiques. Créé en 1988 par le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) et l’Organisation météorologique mondiale (OMM), il a pour mission de fournir aux décideurs, à intervalles réguliers, des évaluations scientifiques concernant les changements climatiques, leurs conséquences et leurs risques et de présenter des stratégies d’adaptation et d’atténuation. La même année, l’Assemblée générale des Nations Unies approuvait cette initiative de l’OMM et du PNUE. Le GIEC compte 195 États Membres. Des milliers de personnes contribuent aux travaux du GIEC dans le monde entier. Pour rédiger les rapports d’évaluation, les scientifiques du GIEC étudient bénévolement les milliers d’articles scientifiques publiés chaque année afin de parvenir à une synthèse exhaustive de ce que l’on sait des facteurs du changement climatique, de ses impacts et des risques futurs, ainsi que de la manière dont l’adaptation et l’atténuation peuvent réduire ces risques. Le GIEC compte trois groupes de travail: le Groupe de travailI se charge des éléments scientifiques de l’évolution du climat, le Groupe de travail II des conséquences, de l’adaptation et de la vulnérabilité, et le Groupe de travail III de l’atténuation du changement climatique. Il compte également une Équipe spéciale pour les inventaires nationaux de gaz à effet de serre qui élabore des méthodes afin de mesurer les émissions et les éliminations de gaz à effet de serre. Au sein du GIEC, l’Équipe spéciale pour les données servant aux évaluations du changement climatique fournit au Centre de diffusion de données des indications sur la conservation, la traçabilité, la stabilité, la disponibilité et la transparence des données et des scénarios afférents aux rapports du GIEC. Grâce aux évaluations du GIEC, les pouvoirs publics à tous les niveaux disposent d’informations scientifiques sur lesquelles asseoir leurs politiques climatiques. Ces évaluations occupent une place centrale dans les négociations internationales sur les mesures à prendre pour faire face au changement climatique. Dans un souci d’objectivité et de transparence, les rapports du GIEC sont rédigés et révisés en plusieurs étapes. Un rapport d’évaluation du GIEC comprend les contributions de chacun des trois groupes de travail, auxquelles s’ajoute un rapport de synthèse. Ce dernier rassemble les conclusions des rapports des trois groupes de travail et de tout rapport spécial préparé pendant le cycle d’évaluation correspondant.

Le sixième cycle d’évaluation

À sa 41e session (février 2015), le GIEC est convenu de produire un sixième Rapport d’évaluation. À sa 42e session (octobre 2015), il a élu le nouveau Bureau chargé de superviser la rédaction de ce rapport et des rapports spéciaux qui devaient être publiés au cours du cycle d’évaluation. En octobre 2018 est paru le rapport intitulé Réchauffement planétaire de 1,5 °C, Rapport spécial du GIEC sur les conséquences d’un réchauffement planétaire de 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels et les trajectoires associées d’émissions mondiales de gaz à effet de serre, dans le contexte du renforcement de la parade mondiale au changement climatique, du développement durable et de la lutte contre la pauvreté. Le rapport Changement climatique et terres émergées, Rapport spécial du GIEC sur le changement climatique, la désertification, la dégradation des sols, la gestion durable des terres, la sécurité alimentaire et les flux de gaz à effet de serre dans les écosystèmes terrestres est paru en août 2019, suivi en septembre 2019 par le Rapport spécial sur l’océan et la cryosphère dans le contexte du changement climatique. En mai 2019, le GIEC a publié la Révision 2019 des Lignes directrices 2016 du GIEC pour les inventaires nationaux de gaz à effet de serre, qui met à jour les méthodes utilisées par les gouvernements pour estimer les émissions et les éliminations de ces gaz sur leur territoire. Les contributions des Groupes de travail II et III au sixième Rapport d’évaluation seront prêtes en 2022 et le rapport de synthèse sera achevé dans le courant du deuxième semestre 2022. – Pour de plus amples renseignements: www.ipcc.ch Ce document est une publication officielle de l’OMM. Le GIEC en ayant revu la version finale, l’OMM décline toute responsabilité ou obligation quant à la forme définitive du document.

Réactions des parties prenantes

Conseil consultatif scientifique des académies européennes

capture_d_e_cran_2021-08-25_a_07.18.51.pngCrise du climat et de la biodiversité : 16 domaines critiques sur lesquels les dirigeants du monde doivent agir pour sauvegarder la civilisation humaine Le récent rapport du GIEC confirme que le réchauffement climatique s’accélère de plus en plus. L’impact se joue en temps réel alors que nous voyons les villages inondés et les forêts brûler. En même temps, la crise cachée de la perte de biodiversité se poursuit avec la perte de forêts au profit du défrichage, exacerbée par les incendies. Les crises du climat et de la biodiversité se potentialisant l’une l’autre, le nouveau commentaire de l’EASAC ajoute les données les plus récentes afin d’informer le Sommet de Glasgow sur le climat ainsi que le Sommet sur la biodiversité en Chine cet automne, en mettant l’accent sur 16 domaines nécessitant une action urgente pour protéger l’humanité du pire. Le commentaire résume les dix années d’analyse scientifique de l’EASAC dans les domaines de l’environnement, de l’énergie et des biosciences. Il a pour toile de fond l’augmentation inexorable de la température et de l’humidité, qui atteint dans certaines régions des niveaux tels qu’il est difficile, voire impossible, pour les humains, les cultures et le bétail de survivre. S’appuyant sur des données scientifiques trop récentes pour avoir été incluses dans le rapport du GIEC, les académies des sciences européennes appellent les gouvernements à traiter les crises du climat et de la biodiversité comme une seule, et d’urgence égale. Traiter les crises du climat et de la biodiversité comme une seuleCe que nous voyons cet été avec des canicules, la sécheresse, les crues soudaines et des incendies est probablement toujours bien meilleur que ce que nous verrons à l’avenir« , explique le professeur Michael Norton, directeur du programme environnement de l’EASAC. « La perte de biodiversité et le changement climatique dangereux se potentialisent mutuellement dans leurs conséquences désastreuses. C’est un cercle vicieux qui conduit non seulement à des conditions météorologiques extrêmes, mais aussi à l’effondrement des systèmes alimentaires et à l’augmentation des risques de pathogènes dangereux, de zoonoses et d’autres impacts sur la santé. » Le commentaire illustre les interactions des crises multiples: le remplacement des forêts tropicales par l’agriculture réduit la biodiversité en même temps qu’il libère le carbone stocké, réduit l’absorption de carbone dans les terres et augmente les émissions d’autres gaz à effet de serre (GES). Le réchauffement des températures et les changements associés en matière de précipitations réduisent la productivité agricole et entraînent le déplacement d’espèces, les menant parfois à l’extinction. Le réchauffement et l’acidification des océans ainsi que l’affaiblissement de leur circulation réduisent la capacité des océans à absorber et à éliminer le dioxyde de carbone (CO2) de l’atmosphère, tout en changeant ou en dégradant les écosystèmes. Echapper à notre propre destruction Mais les scientifiques voient aussi des opportunités: la conservation, la gestion et la restauration des écosystèmes, par exemple, peuvent atténuer le changement climatique et permettre l’adaptation à ses effets tout en renforçant la biodiversité. « Ces défis ont des solutions, mais jusqu’à présent, les conventions sur le changement climatique et sur la biodiversité ont manqué de volonté politique pour les mettre en œuvre, ou les décideurs politiques ont choisi des solutions de facilité sans tenir compte des conséquences« , explique M. Norton. « L’exemple classique est l’incapacité à évaluer correctement les impacts climatiques de la combustion d’arbres pour la production d’électricité avant d’allouer des milliards d’euros en subventions. Les deux réunions de l’automne doivent tracer une sortie de la route actuelle qui mène à notre propre destruction. » Basé sur les travaux antérieurs de l’EASAC, le commentaire comprend une liste de 16 domaines d’action dans lesquels les gouvernements auraient déjà dû faire plus. Ces domaines concernent le changement climatique, le rôle de la biomasse pour la production d’énergie, les émissions de gaz à effet de serre provenant de différentes matières premières pétrolières, les politiques visant à réduire les émissions dans les transports, les bâtiments et les infrastructures, ainsi que les interactions entre le changement climatique et la santé humaine. S’appuyer sur le système basé sur le PIB ne fonctionnera pas Les questions systémiques telles que les obstacles aux changements transformateurs nécessaires pour faire face à la crise du climat et de la biodiversité sont également abordées. « S’appuyer sur le système économique actuel pour obtenir les réductions nécessaires ne fonctionnera pas« , déclare M. Norton. « Le système fondé sur le PIB, dans lequel les intérêts de l’industrie fossile, de l’industrie alimentaire et de l’agriculture font augmenter les niveaux de CO2, la déforestation, le défrichement et la surpêche, n’est pas apte à réduire les niveaux atmosphériques de gaz à effet de serre dans un délai aussi court que possible. » Les scientifiques indiquent clairement que les gouvernements doivent appuyer sur le bouton de réinitialisation. Si l’humanité veut arrêter le changement climatique et préserver la biodiversité dont elle a besoin pour survivre, elle doit changer le système économique pour en faire un système qui récompense et encourage les choix et les comportements durables. L’accent mis sur les points de basculement détourne l’attention de la gravité des tendances linéaires sous-jacentes. Depuis le sommet de Paris sur le climat en 2015, l’accent a été mis sur les points de basculement. Mais selon l’EASAC, les tendances menaçantes se déroulent également sous la forme de changements progressifs incrémentiels. « L’accent mis sur les points de basculement crée une image de points relais jusqu’auxquels le changement climatique peut être considéré comme « ok ». Or, non seulement les différents points de basculement interagissent entre eux et accroissent les dangers, mais les tendances linéaires sous-jacentes, telles que la température et l’humidité, sont graves en soi« , explique M. Norton. Une chance pour une action coordonnée, audacieuse et transformatrice « En tant que parents et grands-parents, nous sommes aussi terrifiés que tout le monde par ce que nous voyons venir. Mais en tant que scientifiques, nous savons qu’il existe des moyens d’atténuer le pire et de s’adapter. Mais seulement à condition que les gouvernements d’Europe et du monde entier prennent leurs responsabilités et font preuve de leadership dès maintenant« , déclare Lars Walloe, président du programme environnement de l’EASAC. Grâce aux ordres du jour politiques étroitement liés du sommet sur le climat et du sommet sur la biodiversité, les négociateurs ont l’occasion de prendre des mesures coordonnées, audacieuses et transformatrices afin de mettre en place un nouveau cadre plus intégré et cohérent pour faire face ensemble à la perte de biodiversité et au changement climatique. L’urgence est telle qu’il faut travailler ensemble dès maintenant, tirer parti des nombreuses synergies potentielles entre les mesures relatives au changement climatique et à la biodiversité – comme la restauration massive des écosystèmes – et changer la trajectoire de l’humanité vers un avenir durable. – Télécharger la note (en anglais) : Crise du climat et de la biodiversité : 16 domaines critiques sur lesquels les dirigeants du monde doivent agir pour sauvegarder la civilisation humaine À propos du Conseil consultatif scientifique des académies européennes (EASAC) L’EASAC est formé par les académies scientifiques nationales des États membres de l’UE, de la Norvège, de la Suisse et du Royaume-Uni, qui collaborent pour donner des conseils aux décideurs européens. L’EASAC permet à la voix collective de la science européenne de se faire entendre. Par l’intermédiaire de l’EASAC, les académies travaillent ensemble pour fournir des conseils indépendants, experts et fondés sur des preuves concernant les aspects scientifiques des politiques européennes à ceux qui élaborent ou influencent les politiques au sein des institutions européennes. – www.easac.eu

Le Mouvement de la Paix

Déclaration suite au 6ème Rapport du GIEC et urgence climatique logo-mvtpaix-rond2-248x248-2.png Le 1er volume du 6ème rapport du GIEC a été publié le 9 août 2021, donc 3 mois avant la COP 26 qui se déroulera du 1ᵉʳ au 12 novembre 2021 à Glasgow, en Écosse, et qui réunira les 195 États membres de la Convention-Cadre des Nations unies sur les changements climatiques. Ce rapport met en évidence l’impact des activités humaines sur l’ampleur, la rapidité et la généralisation des changements du système climatique actuellement observés. Il montre que les émissions de gaz à effet de serre (GES) dues aux activités humaines ont élevé les températures d’environ 1,1°C depuis la période 1850-1900. Cinq scénarios sont analysés, du plus optimiste – augmentation de la température moyenne mondiale de 1,5°C – au plus pessimiste – son augmentation de 4°C – d’ici à 2040. Un Atlas interactif (https://interactive-atlas.ipcc.ch) est proposé comme outil pour « fournir une information plus transparente et accessible », explique Valérie Masson-Delmotte, Directrice de recherche au CEA et coprésidente du groupe de travail chargé de la première partie de ce 6ème rapport. Les rapports du GIEC, issus d’un travail important de nombreux scientifiques du monde entier, sont indispensables pour que les politiques et les décideurs prennent les bonnes initiatives pour rééquilibrer les climats, mais aussi pour tous les citoyens afin que la société civile puisse s’impliquer. Ils sont nécessaires pour nourrir la prise de conscience collective qui ne cesse de croître et ainsi répondre au désarroi des citoyens devant les catastrophes observées et annoncées. La France a salué officiellement cette publication mais le gouvernement français est embarrassé par l’absence de la plupart des réalisations concrètes sur lesquelles il s’était engagé depuis les Accords de Paris (COP 21) et la Convention Citoyenne pour le Climat. Pour limiter le réchauffement, il n’y a qu’une seule solution : arriver à la neutralité carbone, il ne faut pas émettre plus de CO2, et de méthane que ce qui peut être absorbé naturellement et artificiellement. Mais comme dans les éditions antérieures de ces rapports, aucune mention n’est faite sur l’importance des effets sur le climat des activités militaires, en temps de guerre sur son propre sol ou en projection dans d’autres pays (Sahel, Afghanistan…), comme en situation de paix en dehors de la participation à un conflit. Le bilan carbone des différentes manœuvres, exercices, … des armées est certainement considérable mais on n’en parle pas, ou de manière partiale : la presse a parlé, en les majorant, des manœuvres récentes de la Russie sur son propre sol mais elle est muette sur les manœuvres US/OTAN actuelles et prévues pour 2021 et 2022 dans l‘est de l’Europe et dans le Pacifique qui mobilisent plus de 10 fois plus d’effectifs et de matériels. Les conditions du combat aérien du futur, à la base de la conception du successeur du chasseur-bombardier Rafale, comprennent un usage massif des drones et l’expansion des moyens de communication entre ces aéronefs, le sol et les satellites : on ignore trop souvent la pollution générée par le « big data » civil et militaire dont l’impact est sans doute du même ordre de grandeur que celui qui est généré par les transports ou l’industrie. Il ne faut cependant pas désespérer : une réflexion générale sur nos modes de vie et de production pourra stabiliser le climat. L’Atlas Interactif joint à ce rapport permet de simuler les multiples futurs potentiels par région et il donne des outils pour que chacun puisse réfléchir et s’impliquer individuellement et collectivement. Et si, mondialement, étaient éliminées les sources importantes d’émission de Gaz à Effet de Serre produites par les armées ainsi que les diverses pollutions détériorant l’environnement souvent à très long terme : pillage des ressources de la Terre et humaines, déforestations, accaparement des terres vivrières, utilisation de produits toxiques, risque d’explosion d’une des 17000 bombes nucléaires, mais aussi l’extension des réseaux de communication énergivores ? Et si les dépenses et investissements engloutis dans des œuvres de mort liées à toutes les armées du monde, qu’elles soient en guerre ou non, étaient consacrés à la recherche de la sécurité humaine dans ses sept composantes interdépendantes (économique, alimentaire, sanitaire, environnementale, personnelle, communautaire et politique) définies en 1994 par le PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement) ? S’ils en ont la volonté politique, avec l’ONU, les femmes et les hommes sont capables d’arrêter les guerres et de freiner les activités militaires tout en développant la coopération à la place de la domination et de la surexploitation des ressources. Œuvrons pour qu’ils soient capables de préserver notre planète et de trouver des solutions pour minimiser les conséquences du dérèglement climatique dont ils sont responsables. C’est bien à une convergence des luttes dans tous les domaines de la vie que nous appelons grâce à l’ingéniosité de femmes et d’hommes, pour plus de solidarité, pour le partage des ressources naturelles, pour vivre dans un monde davantage en sécurité. Le dérèglement climatique est inéluctable quel que soit le scénario, mais ses conséquences peuvent devenir extrêmement dramatiques avec l’augmentation de la température mondiale moyenne si nous n’agissons pas au niveau nécessaire, comme il est encore possible. Il nous faut prendre conscience que la militarisation en constante progression dans la majorité des pays (Dépenses mondiales militaires : 1981 Md$ pour l’année 2020, sans doute encore plus en 2021) impacte le changement climatique. Il nous faut prendre conscience que le dérèglement climatique augmente les inégalités sociales qui sont la source de nouveaux conflits (insécurité alimentaire, des frontières, augmentation des migrations…). Et ne pas oublier dans les rapports le secteur militaire comme source de CO2 ! Le Mouvement de la Paix s’est engagé dans toutes les actions pour le désarmement, y compris nucléaire, pour la justice sociale et climatique, et participe aux différentes initiatives pour la Paix et pour le climat en appelant à promouvoir la Culture de la Paix avec ses 8 domaines d’action et les 17 Objectifs du Développement Durable. Seule une pratique constructive, collective et démocratique peut empêcher que les pires scénarios deviennent des réalités. L’optimisme ne peut être que la conséquence d’actions concrètes.
La 2ème édition du livret « Paix et Climat » édité par le Mouvement de la Paix est un outil pour réparer le grand vide des implications des activités militaires et guerrières dans le dérèglement climatique
La 2ème édition du livret « Paix et Climat » édité par le Mouvement de la Paix est un outil pour réparer le grand vide des implications des activités militaires et guerrières dans le dérèglement climatique
– www.mvtpaix.org

Gouvernement

logo_gouv.jpg LA FRANCE SALUE LA PUBLICATION DU PREMIER VOLUME DU 6ᵉ RAPPORT D’EVALUATION DU GIEC La France salue la publication, aujourd’hui lundi 9 août 2021, du premier volume du 6ᵉ rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) sur les aspects physiques du changement climatique. Fruit d’une collaboration internationale de près de 250 scientifiques issus de plus de 60 pays, ce nouveau rapport du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC) présente l’état actuel des connaissances sur le changement climatique et ses dernières tendances, ainsi que de nouvelles projections climatiques mondiales et régionales – en fonction de différents scénarios socio-économiques -, portant notamment sur la température, les précipitations et la hausse moyenne du niveau des mers. Le constat du GIEC est alarmant : la hausse de la température globale s’est encore accentuée, à un rythme qui fera très probablement dépasser le seuil de 1,5°C de réchauffement depuis l’ère préindustrielle entre 2021 et 2040. Pour limiter et stabiliser le réchauffement climatique sous les 2°C, voire à 1,5°C, le GIEC réaffirme qu’il faut baisser les émissions de CO2 rapidement et atteindre zéro émissions nettes de CO2 autour de 2050 ainsi qu’une forte réduction des émissions des autres gaz à effet de serre. Les conséquences du changement climatique déjà observées seront accentuées au fur et à mesure du réchauffement global. Cela touche notamment les extrêmes de température, l’intensité des précipitations, la sévérité des sécheresses, l’augmentation en fréquence et intensité des événements climatiques aujourd’hui rares. Certains impacts, comme la montée du niveau de la mer ou encore la fonte des calottes glaciaires, seront irréversibles à l’échelle de plusieurs centaines voire milliers d’années. Les mécanismes naturels d’absorption du carbone, notamment par les forêts et les océans, seront de moins en moins efficaces. Ce rapport renforce la volonté de la France de continuer à agir, au niveau international et au niveau national, dans le cadre de l’accord de Paris pour limiter les émissions de gaz à effet de serre et se préparer à certains impacts devenus inéluctables du changement climatique. Sous l’impulsion notamment de la France, l’Union européenne a adopté un objectif de neutralité carbone pour 2050 et a rehaussé son ambition en portant son objectif de réduction des émissions nettes à au moins 55 % d’ici 2030 par rapport à 1990. La Commission européenne a publié le 14 juillet une série de propositions législatives pour mettre en œuvre cette ambition. Au niveau national, la loi climat et résilience, issue des travaux de la Convention citoyenne pour le climat, met en place de nouvelles mesures sur les transports, la rénovation des logements ou encore la lutte contre l’artificialisation qui contribueront, avec l’ensemble des mesures déjà prises au cours du quinquennat, à atteindre nos objectifs. À travers le deuxième plan national d’adaptation au changement climatique, le Gouvernement met également en œuvre les actions nécessaires pour protéger les citoyens et adapter tous les secteurs de l’économie aux futures conditions climatiques, tout en améliorant leur résilience.
«Ce rapport du GIEC rappelle à juste titre, une nouvelle fois, l’urgence réelle de prendre toutes les mesures nécessaires pour mettre pleinement en œuvre l’accord de Paris qui est notre boussole à tous, Etats, collectivités, société civile, entreprises, ONG pour limiter le réchauffement climatique et ses conséquences. La COP26 qui se tiendra en novembre à Glasgow est un rendez-vous crucial pour rehausser l’ambition mondiale en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. La diplomatie française est pleinement mobilisée aux côtés de la présidence britannique de la COP26 et appelle tous les Etats qui ne l’ont pas encore fait à rehausser et mettre en œuvre leurs objectifs climatiques nationaux, comme l’a fait l’Union européenne en décembre 2020.» a déclaré Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères.
« Les travaux du GIEC constituent pour tous les pays du monde la pierre angulaire scientifique sur laquelle fonder nos politiques climatiques. Sept ans après sa dernière évaluation, le GIEC anticipe une accélération du réchauffement climatique et une intensification des évènements dramatiques que nous subissons d’ores et déjà sur tous les continents. Face à cette menace, la ligne est claire : appliquer pleinement et partout l’Accord de Paris. A la fois pour réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre et nous adapter à des évènements climatiques de plus en plus extrêmes. L’Europe a montré l’exemple avec le rehaussement de notre ambition de réduction des émissions nettes à -55 % d’ici 2030 par rapport à 1990 et le paquet « fit for 55 ». Le défi est immense car il implique de sortir en une décennie d’une civilisation fondée sur les énergies fossiles depuis plusieurs siècles. Avec un plan de relance de 30 milliards d’investissements verts, la loi Climat et Résilience, une action européenne et internationale déterminée pour décarboner l’économie mondiale, la France se bat. » a déclaré Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique.
« La recherche a le devoir d’approfondir notre connaissance des phénomènes liés au dérèglement climatique et l’enseignement supérieur a la mission de sensibiliser et de former tous les étudiants aux enjeux de la transition écologique et aux objectifs du développement durable. Le nouveau constat posé par le GIEC est implacable : aucune région du monde n’est épargnée par le changement climatique et les populations en subissent désormais des conséquences très directes. Je tiens à saluer l’excellence et l’implication des chercheurs du monde entier qui nous alertent, avec la plus grande rigueur scientifique, sur ce qui nous attend collectivement si nous ne prenons pas les nouvelles orientations qui s’imposent. De nombreux efforts ont d’ores et déjà été engagés à l’échelle mondiale, mais il faut aller plus loin. Notre planète est notre bien le plus précieux, il y a urgence à agir. » a déclaré Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation.
Depuis plus de 30 ans, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) évalue l’état des connaissances sur l’évolution du climat, ses causes, ses impacts. Il identifie également les possibilités de limiter l’ampleur du réchauffement climatique et la gravité de ses impacts et de s’adapter aux changements attendus. Les rapports du GIEC fournissent un état des lieux régulier des connaissances les plus avancées. Cette production scientifique est au cœur des négociations internationales sur le climat. Elle est aussi fondamentale pour alerter les décideurs et la société civile. En France, de nombreuses équipes de recherche travaillent sur ces sujets, impliquant plusieurs centaines de scientifiques, qui contribuent à différentes phases d’élaboration des rapports du GIEC. La contribution financière française au budget du GIEC s’élève à 1 million d’euros par an. – Le résumé pour décideurs du volume 1 du 6ᵉ rapport d’évaluation du GIEC – www.ecologie.gouv.fr

France Nature Environnement

logo_principal_rouge_180-4.pngRapport du GIEC : l’état d’urgence climatique Qu’apprend-on de nouveau du dernier rapport du GIEC sur le climat ? Pas grand-chose. Le dérèglement climatique continue. Les effets dévastateurs se font ressentir. L’avenir s’assombrit. Autant d’éléments qui sont connus depuis longtemps tout comme les causes de ce dérèglement. C’est sur la compréhension de l’être humain que ce rapport interroge le plus : alors que les mécanismes du réchauffement climatique anthropique sont compris depuis plus d’un demi-siècle, alors que l’on sait ce qui doit être fait pour l’arrêter, les émissions de gaz à effet de serre continuent de croître, amplifiant la catastrophe à venir. L’état d’urgence climatique est là. Il est vital d’en prendre la mesure. Une urgence vitale Par où commencer ? Les fontes record de glaces au Groenland ? La Sibérie, le Canada, la Grèce, la Turquie, la Californie en feu ? Les pluies torrentielles en Allemagne, en Belgique et en Chine ? La famine à Madagascar ? L’humanité se prend de plein fouet les premiers effets du dérèglement climatique qu’elle a causé. Or ces effets ne sont en aucun cas une surprise. Ils sont prévus, anticipés depuis des décennies par les scientifiques. Si l’on se retourne sur les 50 dernières années d’évolution du climat, deux constantes apparaissent :
  • Toutes les prévisions des climatologues se sont révélées justes.
  • Toutes les promesses de réduction des émissions de gaz à effet de serre ont été bafouées.
En 2022, l’humanité battra un nouveau record d’émissions de gaz à effet de serre. Le rapport du GIEC manque de mots pour alerter sur le danger d’extinction de l’espèce humaine. Tout simplement. Et pourtant, rien ne bouge. Nous lever et agir Face à ce danger existentiel, la mobilisation doit être immédiate, globale, totale. En 18 mois de pandémie du COVID 19, l’humanité a fait la preuve qu’elle était capable de se mobiliser, de financer la recherche scientifique, de modifier fondamentalement ses comportements afin de réduire cette menace sanitaire. Face à un danger bien plus grand, notre mobilisation doit être aussi grande. Les émissions de gaz à effet de serre sont d’abord une résultante des modes de vie et de consommation des pays les plus riches. Au niveau national et européen, tout doit être mis en œuvre pour réduire drastiquement l’empreinte carbone des Français et des Européens pour arriver à la neutralité carbone avant 2050. L’état d’urgence climatique doit être déclaré afin que toutes les actions politiques soient guidées et évaluées à l’aune de leur impact sur la réduction des émissions et de l’empreinte carbone des Européens. Un système indépendant de mesure et d’évaluation de l’effet des politiques sur cette empreinte doit être mis en place et devenir contraignant. L’ensemble de la société doit être mobilisée dans ce but. Pour Arnaud Schwartz, président de France Nature Environnement : « Depuis 30 ans, l’humanité, de COP en COP, de rapport du GIEC en rapport du GIEC se montre incapable de réduire ses émissions de gaz à effet de serre, et suit la courbe du pire scénario climatique. C’est littéralement suicidaire. Nous devons refuser le destin qui nous est promis. Nous devons nous lever et agir, enfin, concrètement, pour réduire drastiquement nos émissions de carbone. Oui ce sera très difficile. Oui, il faudra changer radicalement nos modes de vie. Mais plus on attend, et plus ce sera difficile. Et le changement radical de nos modes de vie est inéluctable face au dérèglement climatique. La question n’est pas : doit-on changer nos modes de vie, mais bien souhaite-t-on piloter ce changement de la manière la plus socialement juste possible, ou attend-on de le subir dans toute sa violence ? Faisons preuve d’ambition, de vision, de courage et aussi de créativité pour construire ce monde vivable. Pour nous. Pour nos enfants. C’est un impératif pour nos politiques et pour chaque citoyen et citoyenne. Ecoutons les scientifiques et agissons. » – https://fne.asso.fr

Attac

capture_d_e_cran_2021-08-13_a_09.55.46.pngNouveau rapport du GIEC : à quelques semaines de la COP26, l’urgence absolue de ruptures politiques, écologiques et sociales Alors que les records de chaleur, les catastrophes climatiques, les incendies, se multiplient aux quatre coins du globe, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) publie le premier volet de son sixième rapport, sept ans après le dernier. Le bilan est dramatique et sans équivoque. La planète devrait atteindre 1,5°C de réchauffement à l’horizon 2030, 10 années plus tôt que prévu (déjà 1,1°C en moyenne sur les 10 dernières années par rapport à 1850). A moins de réductions immédiates, rapides et à grande échelle de nos émissions de gaz à effet de serre, limiter le réchauffement climatique à 1,5°C (accord de Paris) sera impossible. Un consensus scientifique est également établi pour la première fois : 100 % du réchauffement climatique est dû aux activités humaines, réchauffement rapide qui se généralise et s’intensifie. Pour Aurélie Trouvé, porte-parole d’Attac : « A quelques mois de la COP26, ce rapport interpelle avant tout les gouvernements des pays riches, dont l’inaction climatique devient, plus que jamais, criminelle« . C’est le cas de la France : en février dernier, le tribunal administratif de Paris a conclu que l’État a commis une « faute » en ne respectant pas ses engagements de réduction des gaz à effet de serre. Puis en juin, le Haut Conseil pour le Climat estimait que « les efforts actuels sont insuffisants pour garantir l’atteinte des objectifs de 2030 ». Et pourtant, la loi climat adoptée en mai dernier est une loi au rabais, qui a exclu toutes les propositions ambitieuses de la Convention citoyenne pour le climat (CCC). Le gouvernement français, comme ceux des autres pays riches, refuse d’agir suffisamment pour tenir ses engagements (-40 % d’émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030, sachant que l’Union européenne vient d’adopter une trajectoire de -55 %, elle-même insuffisante pour rester sous la barre des + 1,5°C). Pas d’emploi sur une planète morte ! Sauver le climat, gagner des droits, créer des emplois A l’annonce du rapport, le secrétaire général de l’ONU appelle les pays à « mettre un terme aux nouvelles explorations et production d’énergies fossiles et déplacer les subventions aux énergies fossiles vers les renouvelables« . Pour Attac, la crise écologique nécessite des ruptures en matière de politiques publiques : arrêt de toute subvention aux énergies fossiles, conditionnalité écologique de toute aide publique, planification et reprise en main du secteur bancaire pour guider l’investissement dans la transition écologique, taxation des sites industriels les plus polluants, reprise des propositions de la CCC, augmentation forte des financements à destination des pays pauvres qui sont les premiers impactés par le réchauffement climatique… Pour Raphaël Pradeau, porte-parole d’Attac : « Urgences écologiques et sociales nécessitent des mesures radicales : c’est le sens des 25 propositions récemment formulées par des dizaines d’organisations syndicales et associatives« . – https://france.attac.org

 

Documents joints

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