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Terra eco N°34 - Mars 2012

Aux banques, citoyens !

Les délires de la spéculation ont jeté le monde au bord du gouffre. Et si, au lieu d’encadrer les marchés, on se passait d’eux ? Et si on se réappropriait nos monnaies ? Terra eco consacre un dossier et une enquête exclusive sur les Français et le système financier.

EDITO : Redonnons des couleurs à l’argent Par Walter Bouvais, Cofondateur et directeur de la publication du magazine Terra eco
Walter Bouvais - (Crédit photo : flore-aël surun - tendance floue)
Walter Bouvais – (Crédit photo : flore-aël surun – tendance floue)
« Au lieu d’aller dans la rue… Faire des kilomètres avec sa voiture… Tu vas dans dans la banque de ton village et tu retires ton argent (…) Et là, on va nous écouter autrement. » En octobre 2010, l’ex-vedette du foot Eric Cantona incitait les Français à retirer leurs bas de laines des banques pour provoquer la révolution [[Lire L’interview mémorable d’Eric Cantona.]]. Quelques mois plus tard, alors que les nuages de la crise financière demeurent au-dessus de nos têtes, les Français gardent une mauvaise image « des » banques. Nous ne sommes pas dupes de la responsabilité du système bancaire dans la crise qui secoue notre époque. Mais quand il s’agit de « leur » banque, les Français font preuve de jugements beaucoup plus modérés. Comme si la défiance s’émoussait au contact de notre banquie(è)r(e). Et qu’attendons-nous de lui ou d’elle ? Les mêmes réponses reviennent : en priorité, une baisse des tarifs, des prêts plus accessibles, etc. [[Lire Enquêtes Ifop de février 2011 et OpinionWay/« Terra eco ».]] Nous sommes très loin de la révolution de « Canto ». Mais dans la plupart des enquêtes, rien n’est dit – ou si peu – sur ce que nous pourrions attendre des banques concernant l’usage qu’elles font de notre argent. Celui que nous gagnons et plaçons chez elles. C’est le nœud du problème : le système bancaire n’est, à nos yeux, qu’un grand « machin » dont les rouages nous échappent. Et nous vivons cela comme une fatalité. Difficile de percer la complexité du système. Il suffirait pourtant de si peu. Ne sommes-nous pas disposés à scruter les étiquettes alimentaires : local ou pas ? Bio ou pas (même si cela n’intéresse pas Marine Le Pen) ? Alors pourquoi ne pas appliquer le même raisonnement quand il s’agit des euros que nous gagnons et que nous plaçons ? Financent-ils des HLM, des éoliennes (même si cela n’intéresse pas non plus Marine Le Pen), des entreprises écologiquement et socialement responsables, des projets d’insertion, des investissements d’avenir ? Ou, a contrario, des centrales à charbon, des marchands d’armes ou des entreprises indifférentes ? Pot de confiture Il est temps de demander à nos banques de nous expliquer ce qu’elles font des euros que nous leur confions. Et, puisque la finance aime la libre circulation des capitaux, n’hésitons pas à voter avec nos pieds. Les banques l’ont déjà anticipé. Prises les mains dans le pot de confiture, elles cherchent aujourd’hui à se racheter – au moins une image – en nous abreuvant de jolies campagnes publicitaires aux allures de grandes causes. Alors, prenons-les au mot. Demandons-leur des comptes. Et s’il le faut, changeons de banque pour changer les banques.

Dossier : Aux banques, citoyens !

Terra eco N°34 - Mars 2012
Terra eco N°34 – Mars 2012
« Il faut se demander si le capitalisme né dans les années 1980, sous l’impulsion de Ronald Reagan et Margaret Thatcher, a besoin d’être réformé. La réponse est oui, car il est non seulement instable mais, à bien des égards, injuste. » Ces mots ne sont pas ceux d’un candidat socialiste en campagne, mais d’un récent éditorial du Financial Times, quotidien britannique qui ferait passer notre Figaro national pour une feuille altermondialiste. Le FT s’alarme : les marchés financiers ont attrapé tous les leviers du pouvoir et font n’importe quoi, spéculant à courte vue, saccageant les perspectives d’avenir. Le lecteur de Terra eco s’étonnera que tant de brillants esprits aient attendu 2012 pour découvrir ce que n’importe quel lycéen en filière économique sait : un système déconnecté de l’économie réelle et placé entre les mains d’une poignée de spéculateurs ne peut ressembler à autre chose qu’une imbécile partie de casino. Mais voilà : les régulateurs – et leurs supplétifs intellectuels – ont, eux, par naïveté et par intérêt, cru dur comme fer à ce qu’on appelle « l’efficience des marchés ». Cette théorie pourrait se résumer simplement à : « Lâchez la bride aux marchés : ils ne peuvent pas se tromper. » « C’était aussi une manière très arrangeante pour les politiques de ne rien trancher, dénonce Pascal Canfin, eurodéputé Europe Ecologie – Les Verts et fondateur de Finance Watch. Fixer les taux d’intérêt, les taux de change, cela exige de se mettre d’accord, de réfléchir, de négocier. Laisser le marché décider de tout est bien plus commode. » Méthodiquement, les marchés ont donc été dérégulés, les garde-fous ont sauté, et les acrobaties les plus toxiques ont été autorisées. Jusqu’à ce que les inévitables catastrophes surviennent – crises de 2007-2008 et de 2011 –, obligeant les citoyens à régler la note. Bye-bye les marchés Aujourd’hui, les politiques promettent, graves comme jamais, qu’ils vont remettre la finance au pas, que l’heure du laissez-faire et des rémunérations obscènes a sonné. « Mais la financiarisation n’est jamais remise en cause, regrette André Orléan, économiste et directeur de recherche au CNRS, le Centre national de la recherche scientifique. Si les marchés conduisent à l’instabilité, alors il ne faut pas simplement les encadrer : il faut contester leur place, centrale. » Idée géniale ou raisonnement populiste ? Terra eco s’est posé la question : à quoi ressemblerait notre économie si elle se passait des marchés financiers ? Après tout, c’est en grande partie l’épargne, donc le fruit du labeur des ménages, qui les irrigue. Et que serait notre quotidien si les monnaies conventionnelles, qui permettent d’accumuler du capital jusqu’à l’absurde, laissaient la place à des monnaies éthiques et solidaires ? Utopique ? Mais les alternatives existent déjà un peu partout. Au sommaire de ce dossier :
  • ENQUETE Quand les traders n’auront plus de dents. Allez chiche ! On se passe des marchés pour financer les entreprises et les Etats. On met quoi à la place ?
  • VERBATIMS Les présidentiables ont-ils toujours haï la finance ? De Sarkozy à Hollande en passant par Le Pen et Joly, petites phrases des candidats sur la finance, avant et après.
  • ECLAIRAGE Une autre finance est possible ? Oui, mais… Epargner et investir solidaire. Voilà qui sonne bien en ces temps troublés sur les marchés. Reste à savoir si les particuliers et les entrepreneurs y gagnent.
  • MARKETING Pub : les banques en pleine opération rachat. Critiqués par le grand public depuis la crise, les grands noms du secteur veulent séduire. Mais la danse du ventre n’est guère subtile.
  • PORTRAIT De l’argent, il fait table rase. Le conférencier Jean-François Noubel prédit l’avènement tout proche de monnaies créées par tout un chacun.
  • EXPERIENCE Jetez vos euros par la fenêtre ! Se passer des devises officielles et ne dépenser qu’en monnaies à vocation solidaire et écolo ? L’idée paraît farfelue mais pourrait changer le monde !
  • REPORTAGES Les altermonnnaies d’ailleurs « Palmas » au Brésil, « fureai kippu » au Japon, dans le monde entier, des expériences différentes d’échanges voient le jour.
  • SONDAGE Enquête exclusive : les Français et le système financier. Banques, banquiers, Bourse… Quels rapports entretenons-nous avec ces différentes entités ? Réponses avec ce sondage OpinionWay pour « Terra eco ».
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Egalement au sommaire de ce numéro : – un entretien avec Marine Le Pen (que vous pouvez lire en ligne). Climato-sceptique, la candidate à l’élection présidentielle pour le Front national tacle les énergies renouvelables et le bio. Pourtant, Marine Le Pen se voudrait écolo : « Je suis plus cohérente que les Verts ». – Abonnez-vous à Terra ecoTrouvez ce numéro (liste des kiosques).

 

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David Naulinhttp://cdurable.info
Journaliste de solutions écologiques et sociales en Occitanie.

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