Cette semaine, Danielle Nierenberg nous écrit de Banjul en Gambie pour souligner les innovations qui améliorent pas seulement les vies et l’agriculture des fermiers, mais aussi la conservation des environnements où ils habitent et travaillent.
Des organisations comme Rhino Conservation Trust, le Jane Goodall Institute et la Mokolodi Wildlife Reserve assistent les fermiers dans la recherche de solutions pour protéger leurs environnement, améliorer la sécurité de la nourriture et augmenter leur revenu.
Améliorer la vie des fermiers tout en préservant celle des animaux et des plantes sauvages

Auparavant cette semaine, on a mis en lumière l’OP-ED de Nicholas Kristof dans le New York Times sur le Gabon, un pays de l’Afrique centrale - ouest, où les droits des fermiers sont souvent en conflit avec les efforts de conservation des animaux et plantes sauvages. Une jeune chef de village et fermière, Evelyn Kinga a expliqué qu’elle n’aime pas les éléphants parce qu’ils mangent ses plantes cassava – une récolte dont elle a besoin pour survivre, car elle ne profite pas des riches étrangers qui viennent au Gabon pour l’écotourisme.


Mais la situation ne doit pas rester ainsi, dit Raoul du Toit, Directeur de Rhino Conservation Trust à Zimbabwe. Son organisation travaille directement et localement avec les fermiers afin d’aider la communauté à se rendre compte que la protection des animaux et des plantes sauvages peut servir leurs intérêts.

Raoul Du Troit promeut le « planning au niveau du paysage » qui prend en compte les besoins du monde naturel, l’environnement et les communautés de fermiers. Au lieu de se baser sur les agences du développement et les gouvernements pour prendre des décisions sur l’emplacement des clôtures pour les bovins ou sur les espaces où les fermiers peuvent planter leurs cultures, les communautés locales et les personnes directement intéressées doivent s’impliquer elles-mêmes dans le processus décisionnel. L’aide au développement, selon Raoul du Toit, devrait suivre ce que les parties directement intéressées demandent et signalent, et pas agir dans l’autre sens. En plus, le Rhino Conservation Trust fournit des matériaux scolaires pour les écoles afin que les étudiants puissent apprendre les liens existant entre l’agriculture écologique et la conservation du monde naturel dès le plus jeune âge. (Voir aussi Helping Farmers Benefit Economically from Wildlife Conservation)
Et Raoul du Toit n’est pas seul dans ses efforts pour améliorer la vie des fermiers, ainsi que pour protéger les animaux et les plantes sauvages.

En Tanzanie, le Jane Goodall Institute (JGI) a commencé comme un centre pour la recherche et la protection des populations sauvages de chimpanzés dans la région et c’est maintenant, grâce a leurs efforts, le Gombe National Park.

Toutefois, dès les premières années 90, l’organisation s’est rendue compte que, afin de réussir dans ses projets, il fallait commencer à répondre aux besoins des communautés qui habitaient autour du parc. JGI plantait des arbres pour refaire la forêt, mais des membres de la communauté les coupaient – pas parce qu’ils voulaient détruire le travail, mais parce qu’ils en avaient besoin comme combustible et pour produire du charbon.
Face à cette situation, le JGI a commencé à travailler avec les communautés afin de développer des projets d’utilisation de la terre mandatés par le gouvernement, d’aider les communautés à pratiquer la prévention de l’érosion du sol, l’agrosylviculture et la production de produits à valeur ajoutée, comme le café et l’huile de palmier. « Ce sont ces services, » dit Pancras Ngalason, le Directeur Exécutif de JGI Tanzanie, « dont les gens ont besoin pour apprécier l’environnement » et qui, en fin de compte, n’aideront pas seulement la protection des chimpanzés et d’autres animaux sauvages, mais aussi la construction de communautés saines et viables du point de vue économique. (Voir aussi Rebuilding Roots in Environmental Education)
Au Botswana, la Mokolodi Wildlife Reserve accomplit plus que l’enseignement des étudiants et de la communauté sur la conservation et la protection du monde naturel et de l’environnement ; en même temps, ils éduquent les étudiants à la permaculture. En cultivant des légumes de variétés locales, en recyclant l’eau pour l’irrigation et en utilisant la fertilisation organique – y compris la crotte des éléphants -, le Centre Educationnel de la Réserve démontre comment cultiver de la nourriture pour se nourrier avec une très petite quantité d’eau ou d’apport chimique.

Quand les groupes d’étudiants viennent apprendre sur les animaux, la Réserve enseigne aussi sur l’agriculture écologique. En utilisant le jardin comme une salle de classe où on enseigne aux étudiants le compostage, les cultures mixtes, la collecte d’eau d’irrigation et les pratiques d’agriculture organique, la Réserve Wildlife aide à tracer une connexion entre l’importance de l’agriculture écologique et la conservation des éléphants, des girafes, des impala et d’autres animaux et oiseaux qui vivent dans le région. (Voir aussi Cultivating an Interest in Agriculture Conservation)

Pour en savoir davantage sur les moyens innovants de protéger l’agriculture et le monde naturel sauvage qui l’entoure, veuillez lire :
– From Alligator to Zebra : Wild Animals Find Sanctuary in the Lilongwe Wildlife Centre
– A Funny Thing Happened on the Way to Kigoma, Tanzania
– Protecting Wildlife While Improving Food Security, Health, and Livelihoods
– Helping Conserve Wildlife–and Agriculture–in Mozambique
– Honoring the Farmers that Nourish their Communities and the Planet
– Investing in Projects that Protect Both Agriculture and Wildlife
Si vous connaissez d’autres innovations qui nourrissent la Planète et si vous souhaitez partager avec nous, nous vous invitons à laisser un commentaire ou remplir notre enquête sur l’innovation de l’agriculture
– Photo : Bernard Pollack - A Botswana, la Mokolodi Wildlife Reserve articule la connexion entre l’importance des pratiques agriculturales écologiques et la conservation du monde naturel.
– Plus de photos dans la Galerie de Nourrir la Planète

Innovations qui nourrissent la Planète à suivre sur CDURABLE.info
Chaque semaine CDURABLE.info publie une innovation qui contribue à Nourrir la planète. Déjà en ligne au 28 Octobre :
L’irrigation au goutte à goutte en Afrique subsaharienne
Le rôle vital des femmes pour alimenter les communautés en Afrique subsaharienne
Des unités de biogaz pour transformer les effluents d’élevage en électricité propre
Obtenir de l’eau pour irriguer les cultures en Afrique - Zambie
Transformer la cour d’école en une classe d’enseignement agricole durable au Rwanda
Réduire ce que les femmes transportent en Afrique subsaharienne
Une solution pour transformer les déchets organiques humains en fertilisant agricole
Des solutions locales pour soulager la faim et la pauvreté en Afrique
Des solutions pour réduire la contamination par les eaux usées à Accra, au Ghana
Les agriculteurs qui apprennent aux agriculteurs de Maputo, au Mozambique