Les négociations préparatoires pour le sommet de Copenhague ont repris le 10 août dernier. La vedette de la première journée aura été la Nouvelle Zélande à qui les représentants des ONG présents à Bonn ont remis le titre de « fossile du jour », c’est-à-dire de la nation la plus irresponsable en terme de lutte contre le changement climatique. Explications par le WWF France.
Le pays a en effet annoncé un objectif de réduction de 10 à 20% de ses émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) par rapport au niveau de 1990, d’ici 2020. Cela reste bien trop faible par rapport à ce que préconisent les scientifiques pour éviter un changement climatique aux conséquences dramatiques. Mais ce qui a vraiment choqué les ONG, c’est une petite phrase du ministre néo-zélandais en charge des questions climatiques lancée au parlement nationale la semaine dernière : alors que ses voisins de l’Association des Petits Etats Insulaires du Pacifique, demandent aux pays industrialisés de réduire leurs émissions de 45% d’ici à 2020, le ministre avait répondu qu’ « il est un peu trop facile pour ces pays d’exiger des réductions très importantes alors qu’ils ne proposent pas d’engagement contraignants pour leurs propres réductions ». Belle provocation quand on sait que certaines de ces îles, responsables de 0.03% des émissions mondiales, risquent de disparaître à cause de la montée du niveau des mers. D’autant plus provocant que nombre de ces îles mènent des actions exemplaires : Tuvalu par exemple prévoit de ne plus émettre de carbone d’ici 2020, avant, probablement, de finir sous les eaux. En proposant un objectif de réduction des ses émissions deux fois plus faible que ce qui est nécessaire, il semble que la Nouvelle Zélande n’a pas encore compris, comme d’ailleurs la plupart des gouvernements des pays industrialisés, qu’il ne peut pas y avoir de « demi-mesure » face au changement climatique. Tout comme cela ne fait pas sens de prescrire un « demi traitement » à un malade. Cela ne vaut pas seulement pour la réduction des émissions mais aussi pour le soutien financier à apporter aux pays du Sud pour qu’ils limitent leurs émissions et s’adaptent aux changements climatiques. De ce point de vue, on peut se réjouir du fait que les Pays-Bas viennent à leur tour, après le Royaume Uni, de reconnaître le chiffre de 100 milliards de dollars par an comme étant un chiffre raisonnable, et qui ne doit pas être déduit du budget de l’aide publique au développement. Autre point positif, à la veille des élections nationales japonaises, le parti d’opposition se déclare favorable à une réduction de 25% des émissions nationales d’ici 2020 par rapport au niveau de 1990, alors que le parti en place ne propose qu’une réduction de 8%. Les négociateurs doivent avancer vite, très vite. Alors qu’un sondage de grande ampleur dans 19 pays ( http://www.guardian.co.uk/environment/2009/jul/30/climate-change-us ) a montré que 73 % de la population mondiale souhaite que leur gouvernement considère le changement climatique comme une priorité majeure, il est temps que ces derniers assument l’immense responsabilité d’agir concrètement pour limiter le réchauffement climatique mondiale bien en dessous du seuil des deux degrés.