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Social Auditing and Responsible Outsourcing : Improving a Sustainable Global Supply Chain

Intégrer la durabilité dans la chaîne d’approvisionnement mondiale : Le rôle de l’audit social

par Mohamed BEHNASSI - Directeur du Centre Nord-Sud de Recherches en Sciences Sociales (NRCS)

Cette communication a été présentée au 5ème Congrès de l’ADERSE (Association pour le Développement de l’Enseignement et de la Recherche sur la Responsabilité Sociale de l’Entreprise) sur le thème Transversalité de la Responsabilité Sociale de l’Entreprise. L’entreprise à l’aune de ses responsabilités vis-à-vis de l’homme, de l’environnement et du profit ? organisé par CERAG (Centre d’Études et de Recherches Appliquées à la Gestion-CNRS UMR 5820), UPMF (Université Pierre Mendès France de Grenoble) et Grenoble Ecole de Management, 10 et 11 janvier, Grenoble.

Abstract:

Outsourcing is increasingly considered as a value creation that can provide companies with a long-lasting competitive advantage. However, as supply chains become more global and complex, they also bring with them an added element of risk. Failure to manage the social and environmental impacts, that continue to plague the global supply chain, has increased the risk of non-compliance, which in turn harms the company’s reputation. Given the absence of a global enforcement mechanism and the regulation deficit of many developing countries, pressures have led many companies to develop CSR initiatives and a variety of monitoring mechanisms. Realising the difficulties in managing external relationships with independent suppliers operating in different contexts, the question is how a company can held its suppliers responsible and whether the social audit, embraced as a monitoring mechanism, is efficient in improving a sustainable outsourcing. The present contribution tries to address many of the issues raised. Firstly, a short description of the different underlying causes of ‘unsustainable’ outsourcing is provided. Secondly, the scope and typology of social audit and the quality of auditors are reviewed, and different aspects of the social audit process are highlighted. Finally, the paper evaluates the credibility and effectiveness of the social audit and outlines what this mechanism has to offer in relation to the core question of promoting a sustainable global supply chain. Key words: Supply Chain, Supplier, Sustainability, Social audit, compliance, Standards. Télécharger le texte complet de l’article

Introduction

Parmi les caractéristiques de la phase actuelle de la mondialisation c’est que l’activité économique n’est plus organisée sur une échelle nationale. La disparition progressive des obstacles au commerce et l’investissement et les progrès des TIC et des systèmes de gestion ont permis de localiser les processus de production dans différents pays afin de tirer parti de la réduction des coûts, la disponibilité des matières premières et des réglementations plus favorables. En conséquence, une proportion croissante de la production est fonctionnellement intégrée dans les systèmes coordonnés sur une base globale. Ce changement a produit un niveau qualitativement différent de l’intégration économique mondiale et des chaînes d’approvisionnement complexes. Et malgré le fait que ce type de structure rend difficile pour une entreprise de gérer l’ensemble des réseaux de fournisseurs, ce qui augmente la complexité de l’achat, la sous-traitance est de plus en plus considérée comme une création de valeur qui peut apporter aux sociétés multinationales succès et avantage concurrentiel durables. Une telle évolution a malheureusement d’importantes implications sociales et environnementales et à une préoccupation croissante existe actuellement sur les tensions entre les pressions du marché et la durabilité de la chaîne d’approvisionnement mondiale. Malgré les déclarations d’intention des entreprises multinationales de reconnaître les questions de durabilité, l’environnement concurrentiel actuel et le laxisme de plusieurs pays en voie développement représentent un grand défi. Dans de nombreux secteurs (comme les industries de textiles et de jouets), le marché du travail est plus souple et les relations de sous-traitance sont très répandues. De nombreuses pressions (prix, flexibilité, délais irréalistes et attentes en matière de qualité, associée à l’absence d’éducation et de savoir, et la faiblesse du pouvoir de négociation des fournisseurs) sont souvent plus renforcées lorsqu’on passe aux niveaux inférieurs d’une chaîne d’approvisionnement mondiale. En outre, aucun mécanisme efficace et crédible n’existe à l’heure actuelle pour d’identifier et corriger sur les niveaux informels des chaines. Ce fait représente un risque important pour la réputation d’une entreprise et sa valeur sur le marché, car il doit prendre la responsabilité de ses fournisseurs en face des différentes parties prenantes. La saturation, la fragmentation, et la déréglementation des marchés établis, ainsi que l’intensification de la pression concurrentielle rend cette réputation encore plus importante. Les ONG, les médias, les consommateurs, les investisseurs, les gouvernements et les syndicats sont de plus en plus préoccupés par les conditions dans lesquelles les produits sont fabriqués. Ces parties dévoilent en permanence les pratiques irresponsables et révèlent la manière avec laquelle les entreprises en tirent profit. Ainsi, les entreprises sont de plus en plus demandées de mettre fin à ces pratiques et de trouver les moyens susceptibles de gérer les risques inhérents. Elles sont demandées à la fois d’assurer la production sans désobéir aux normes sociales ou environnementales, et d’autre part d’intégrer les aspects du développement durable dans leurs politiques d’approvisionnement. La demande de la durabilité et de la responsabilité sociale s’impose actuellement plus que jamais. Les entreprises sont plus que jamais demandées de prendre soin de leur réputation, en particulier sous la pression combinée du boycott et des compagnes de dénonciation. En réponse aux incitations du marché, plutôt qu’à la contrainte publique, beaucoup d’entreprises ont adopté des mesures volontaires en matière de RSE visant à prévenir les abus. Ces mesures vont au-delà des exigences légales et aspirent à produire un impact globalement positif sur la société. Parmi les motivations, il y a l’envie de prendre en considération les préoccupations des parties prenantes (notamment les actionnaires) et de mettre en place des stratégies de réduction des risques. L’un des principaux défis pour les entreprises actuellement c’est de gérer les risques à travers plusieurs pays, cultures et situations socio-politiques surtout que la responsabilité des entreprises est devenue étendue pour couvrir les parties prenantes les plus éloignés (comme les fournisseurs). Certaines entreprises commencent à s’intéresser à leurs chaînes d’approvisionnement afin de renforcer leur aspect durable, et se percevaient comme des acteurs importants dans ce processus. Pour ce motif, des mécanismes ont été adoptés afin d’identifier de nouveaux critères pour la sélection et l’évaluation des fournisseurs. Dans cette perspective, l’audit social est considéré comme l’un des mécanismes novateurs, mais elle a également révélé à quel point la tâche est difficile. Ce mécanisme de contrôle peut être considéré au sens étroit comme un moyen de vérification des conditions de travail d’une organisation, et au sens large comme un moyen d’évaluation de l’état du système de management social et environnemental d’une organisation et son progrès en fonction d’une série d’indicateurs, en utilisant des mécanismes comme le reporting, le contrôle externe, la vérification et la certification. Par conséquent, l’audit social est en train de devenir un important mécanisme de surveillance des normes, et les activités de l’audit ont connu une croissance rapide ces dernières années, impliquant différents acteurs. Et malgré le fait que l’audit de la chaîne d’approvisionnement mondiale est sans aucun doute une question importante et rude – en raison de difficultés dues à la distance géographique et culturelle, aux intérêts parfois divergents et à la complexité des réseaux des fournisseurs – il existe aujourd’hui un grand besoin d’accroître la gestion et l’audit de l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement pour améliorer son aspect durable. Cependant, l’audit social, tel qu’il est pratiqué, est suspecté comme un outil de marketing, un moyen de duper le public, une simple formalité pour évaluer les risques potentiels et une politique protectionniste pour limiter les flux d’investissements étrangers vers les pays en développement. Le débat sur les codes de conduite et l’audit social souvent pose la question de savoir si de tels audits sont capables d’améliorer durablement la situation, surtout en présence d’un certain nombre de conflits d’intérêts existant entre les principaux acteurs impliqués dans ce processus. Selon certaines opinions, l’audit social est également moins efficaces et souvent ne fournissent pas une bonne image de la situation réelle. En termes généraux, l’inquiétude quant à la crédibilité et l’efficacité de l’audit social a été un problème majeur dans le débat public sur les instruments de la RSE. L’audit social est encore considéré comme un simple outil pour les entreprises de démontrer leur respect aux normes ou aux exigences réglementaires, par opposition à une fonction critique visant à produire le changement social dans le secteur privé. Cet outil est certainement utile, productive et dynamique, mais un outil qui est encore considéré comme imparfait. Pourquoi est-il important de développer une chaîne d’approvisionnement mondiale durable? Et qu’est-ce que l’audit social peut offrir à cet égard? Quelles sont les motivations derrière le développement des activités de l’audit et quelles sont les retombées en relation avec le développement durable? Qui devrait effectuer l’audit social de la chaîne d’approvisionnement mondiale? Ce type d’audit social doit être obligatoire ou volontaire? Y a-t-il convergence ou divergence entre l’audit social comme un mécanisme d’autorégulation et les mécanismes de régulation publique? Cette intervention est une contribution à ce débat et aborde un certain nombre de questions soulevées. Premièrement, nous donnerons une courte description des différentes causes sous-jacentes derrière la non durabilité de la chaîne d’approvisionnement mondiale. Deuxièmement, nous passerons en revue certains enjeux de l’audit social. Enfin, nous tenterons d’évaluer la crédibilité et l’efficacité de l’audit social et de voir qu’est-ce que ce mécanisme a à offrir en ce qui concerne la question essentielle de la promotion d’une chaîne mondiale d’approvisionnement durable.

I. Les causes de la non durabilité de la chaîne d’approvisionnement mondiale

Depuis l’émergence de la mondialisation, les entreprises ont été en mesure de récolter d’énormes profits tout en gardant les prix les plus bas pour les consommateurs. Un occident moyen peuvent à présent profiter d’une variété de biens et de services qui sont étrangement abordable en comparaison avec leurs prix il ya plusieurs années. La production dans des ‘‘Sweatshops’’, côté obscur de la mondialisation, explique largement ce changement dans les marchés. En effet, ce n’est plus actuellement un secret que des millions de personnes dans le monde souffrent de pratiques abusives à travers la chaîne d’approvisionnement mondiale. Les normes nationales et internationales qui rendent ces pratiques illégales existent bel et bien. Le problème est que de nombreux PED, où les fournisseurs sont situées, sont soit incapables, soit refusent tout simplement de faire appliquer leurs lois, pour une raison ou une autre. L’État dans ces pays, considéré comme acteur régulateur, est de plus en plus impuissant à faire appliquer ces normes, et il n’est pas en mesure d’aller vers d’autres normes plus strictes surtout dans un contexte marqué par une course effréné vers la déréglementation des marchés d’emploi. Les raisons en sont, entre autres, des craintes que cela va affecter leur compétitivité et leur attractivité pour les IDE et le coût élevé de la mise en conformité. Ces raisons poussent parfois les PED à offrir inutilement un certain nombre de concessions, notamment sur les plans sociaux et environnementaux. Ceci est lié souvent à un rapport de forces déséquilibré et favorable aux entreprises multinationales, leur permettant souvent de conclure des contrats ou de maintenir d’autres contrats existants moyennant des menaces de désinvestir ou de changer de destination. Cette situation pèse lourdement sur les conditions de travail chez les fournisseurs et sape souvent le pouvoir des organisations représentatives des employées. Une partie de la réponse à ce déficit de réglementation a été le développement de nouveaux cadres réglementaires internationaux de différentes natures. Certains prétendent que ces réponses ne sont pas suffisantes pour protéger les travailleurs et d’autres les voient comme de simples réactions protectionnistes pour limiter la concurrence des pays à bas salaires. Comme la compétitivité sur les marchés est définie essentiellement par des critères du marché, plusieurs causes sous-jacentes peuvent être dictées par le marché lui-même. En fait, les relations entre fournisseurs et acheteurs ont profondément changé au cours des dernières décennies. Dans le passé, les fournisseurs étaient les maitres de la chaîne d’approvisionnement et décident du rythme du processus de production. Aujourd’hui, ce sont les acheteurs qui mettent en place l’ordre du jour et les fournisseurs privilégiés sont ceux capables de répondre aux exigences des clients en termes de qualité, de quantité et de respect des échéances. Souvent, les efforts déployés pour satisfaire ces exigences, en vue de maintenir ou de conclure des contrats et de rester compétitif, sont au détriment du respect des normes sociales et environnementales. Parfois, le non-respect des ces normes est dû au faible intérêt accordé par un fournisseur à la RSE ou à un pouvoir de négociation limité de l’acheteur vis-à-vis un fournisseur. Certains facteurs de la non durabilité sont dus aux attitudes des acheteurs. La question du coût est également d’une préoccupation fondamentale lors de l’examen des causes de non-conformité. En plus des coûts directs de la mise en place des corrections, le contrôle de la conformité sociale comporte des coûts importants parce que les vérificateurs indépendants sont souvent coûteux. Ces couts sont parfois couverts par l’acheteur et, parfois, par le fournisseur lui-même. Pour les fournisseurs produisant pour un certain nombre de clients, chacun ayant ses propres références normatives, le fardeau devient plus lourd. Dans cette situation, seules quelques entreprises seront en mesure d’accéder à la certification sociale et bénéficier de récompenses. En conséquence, la conformité sociale devient de plus en plus inaccessible pour les sociétés vulnérables. La tension entre l’accessibilité grâce à la réduction des coûts et l’amélioration de la qualité de l’audit est actuellement un problème difficile dans de nombreux systèmes d’audit et de certification sociale. Le manque d’éducation et le manque de connaissance sont également des causes sous-jacentes de la non-conformité. En effet, durant les audits, il est question de formation plus que de vérification. Il existe actuellement un large accord que les travailleurs ne sont pas encore suffisamment impliqués dans le processus de conformité sociale, et que leur participation accrue permettra de réduire les problèmes sous-jacents et de garantir l’efficacité du processus. Donc, en l’absence d’éducation, de connaissances et de participation, les travailleurs n’ont d’autre choix que de renoncer à leurs droits en faveur des impératifs économiques. Au niveau des consommateurs, un récent sondage réalisé par la Banque mondiale montre que les entreprises interrogées ont indiqué que le comportement et les préférences des consommateurs sont contradictoires quand on parle de la responsabilité sociale. Le sondage a aussi montré que les consommateurs n’ont pas de source d’information à partir desquelles ils peuvent prendre des décisions et fonder leur comportement d’achat. Certaines réponses indiquent que les normes internationales du travail sont d’une importance pour les consommateurs, mais leur portée obligatoire n’est pas perçue de la même manière par tous.

II. Processus d’audit social : Aspects de la responsabilité

Une étape importante du processus de vérification est l’interprétation de ce que les auditeurs découvrent grâce à l’examen de la documentation, l’observation et les interviews des travailleurs et des dirigeants. Cela est rendu plus transparent lorsqu’il existe des référentiels clairs à la portée des auditeurs pour traduire les résultats de la vérification dans des rapports ou des plans d’actions correctives. Rares sont les initiatives qui ont défini des degrés de non-conformité à leurs normes respectives ainsi que les correspondants sanctions en fonction de la gravité du non-respect. Un autre aspect de la responsabilité concerne les plaintes et les mécanismes de recours mis en place pour tous les principaux intervenants concernés par le processus. On a identifié également les tensions résultant de la distance relationnelle entre auditeurs et fournisseurs. Si le processus de vérification est considéré comme un agent de changement pour un objectif social plus large, puis les auditeurs seront plus amenés à jouer le rôle de conseiller, par opposition à un rôle de vérificateur, ce qui réduit donc cette distance relationnelle. En même temps, cela pourrait impacter la transparence, la cohérence, et l’indépendance de l’activité d’audit. La question de la distance relationnelle est directement en rapport avec le domaine de l’audit social, compte tenu de la nature des questions de responsabilité sociale et de la nécessité de situer l’interprétation des normes sociales dans le contexte local du fournisseur. L’audit social doit être un processus d’apprentissage et doit mettre l’accent sur l’amélioration continue par le biais d’une approche systémique. En effet, comme l’audit peut servir pour le diagnostic et la vérification, le système de gestion joue un rôle essentiel dans l’identification des problèmes et le renforcement des capacités pour l’amélioration du respect. Aussi, et vu que l’incapacité de l’auditeur externe de surveiller en permanence les performances du fournisseur, ce qui constitue l’une des lacunes de l’audit social, le système de contrôle interne peut constituer un dans ce sens un outil essentiel pour un suivi plus régulier. Ce dernier sera ensuite complété par des audits périodiques prévus ou inopinés effectués par des vérificateurs externes. De cette façon, les fournisseurs peuvent jouer un meilleur rôle dans la mise en œuvre et le suivi de leurs performances au fil du temps. Toutefois, pour les autres parties prenantes, cela doit être concilié avec l’objectif de la performance. Sinon, l’audit social et les systèmes de certification seront inondés par les mêmes problèmes de crédibilité et le manque de clarté qui ont touché l’audit environnemental dans le cadre des démarches de certification.

III. Audit social de la chaine d’approvisionnement mondiale : Efficacité et critiques

Méthodologies d’audit social et Résultats Les objectifs fixes de la plupart des programmes de conformité sociale comprennent: l’identification du non-respect et les causes sous-jacentes, élaboration des mesures correctives, et le maintien de la collaboration avec les fournisseurs qui respectent ou aspirent à se conformer aux les normes. Concernant l’identification, l’audit social est relativement efficace quand on parle de certains droits du travail (tels que le harcèlement, la discrimination…). Pour les questions avec des paramètres bien définis, les informations recueillies ne peuvent pas toujours refléter la réalité complète avec précision. Les informations essentielles peuvent être généralement négligées ou mal représentées. De nombreux critiques de l’audit social ont porté sur la méthodologie erronée ou incohérente des audits des fournisseurs, et, en particulier, dans les interviews des travailleurs. Le lieu et les circonstances des entrevues peuvent donner des résultats biaisés. Les interviews on-site peuvent être sources des mesures de représailles vis-à-vis des travailleurs qui y ont participé. Ceux-ci peuvent être parfois briefés pour faire de fausses déclarations qui dissimuler les abus existants. Les interviews off-site sont difficiles aussi et posent des problèmes d’accessibilité, de logistique, de la volonté des employés, et les menaces de représailles contre les participants. Les audits redondants et inefficaces ont été cités également comme une faiblesse. Les exemples confirment que les audits répétitifs et la duplications des codes de conduite avec différentes exigences, contribuent à un manque d’engagement et d’appropriation du processus de conformité au niveau du fournisseur au manque du respect. En se référant à l’expérience, nous pouvons aussi considérer que nous avons besoin actuellement d’un code commun spécifique pour chaque pays à même de prendre en considération les spécificités locales et les lacunes dans les règlements existants. La nature de ce processus conduit certains fournisseurs à se concentrer sur des audits éphémères pour satisfaire des exigences externes plutôt que de s’approprier ses objectifs et de les intégrer dans les pratiques managériales pour créer des changements durables. Parfois, l’audit social est incapable d’améliorer le respect, car le fournisseur a mis au point des méthodes institutionnalisées de tromper les vérificateurs. Malgré la valeur relative des résultats, le coût des audits sociaux externes sont importants, ce qui à effets négatifs sur l’engagement au niveau du fournisseur. En plus, les activités de contrôle et de vérification diminuent de façon significative au fur à mesure qu’on se déplace vers le bas dans la chaîne d’approvisionnement. Alors que la plupart des codes de conduite aspirent à l’amélioration de la chaîne d’approvisionnement, et certains l’indique de manière explicite, la responsabilité de l’amélioration de la conformité du sous-traitant reste à la charge du fournisseur du premier niveau. En conséquence, beaucoup de travailleurs de la chaîne d’approvisionnement restent en marge de ce processus. Les progrès à ce niveau restent subordonnés à l’engagement et à la capacité des fournisseurs du premier niveau pour faire respecter les normes. Elle repose aussi sur de véritables changements dans les connaissances, les attitudes et les comportements des fournisseurs, des travailleurs, des gouvernements et des communautés. Indépendamment de la disponibilité des données et la méthodologie de collecte, les résultats de l’audit sont limités par la qualité des données recueillies et de son interprétation. Des études récentes mettent en lumière la nécessité de présenter les données de vérification avec plus de transparence en utilisant des moyens adaptés. Alors que certains (notamment les syndicats et les mouvements sociaux…) cherchent des données détaillées et comparatives pour l’analyse, d’autres groupes de parties prenantes (consommateurs, agences gouvernementales, médias et acheteur et fournisseur) peuvent avoir des besoins différents en termes de présentation et du niveau de sophistication. La critique de la bureaucratisation accrue de la part des fournisseurs de faire preuve du respect est aussi une réelle inquiétude. La plupart des opérations d’audits sociaux et de certification se base sur l’étude des documents, ce qui nécessite des politiques et des procédures pour une série de questions vérifiables. Alors que l’examen de la documentation est considéré parmi les composants essentiels de l’audit social, il reste insuffisant car il ne fournit que des preuves de planification ou de surveillance plutôt que la preuve de l’efficacité du système. Dans le but de découvrir des preuves de conformité, l’examen de la documentation doit être corroboré par des témoignages des travailleurs et des managers par le biais d’entrevues. Alors que les grandes entreprises ont déjà en place des systèmes de management sophistiqués, les plus petites sociétés, en particulier dans les PED, manque de tels systèmes. De plus, on a constaté une relation inverse entre la confiance et l’explosion de l’audit selon laquelle les fonctions de l’audit réduisent la confiance placée en entités contrôlées, tout en augmentant la confiance en rituels de l’audit. L’impact de l’audit sur la confiance peut être conceptualisé en termes de changement sur qui ou quoi nous devons placer la confiance. Toutefois, les relations de confiance sont beaucoup plus complexes qu’un simple transfert de processus. Souvent, les fournisseurs soumettent volontairement à l’examen d’un audit externe dans l’espoir d’obtenir des avantages par le biais de la certification. Mais, avant de se soumettre, ils doivent s’assurer que les règles régissant le processus d’audit sont transparents, cohérents, et honnêtes. La confiance continue est donc nécessaire pour que le processus de vérification et de certification opère, à la fois pour l’auditée et les utilisateurs finaux des résultats du processus, en particulier les consommateurs. Compte tenu de la nécessité de créer la confiance dans leurs propres systèmes, certaines initiatives (c’est-à-dire le SAI et FLA) essayent de fournir des incitations à l’audité pour coopérer. Si l’auditée échoue dans sa première demande de certification, ce constat demeure confidentiel. Ce n’est que lorsque la certification est accordée que ce fait soit rendu public. Cela peut être compris comme un élément crucial pour faciliter un processus d’apprentissage. Si l’auditée est puni par la publicité négative parce qu’il a échoué de se conformer à des normes sociales, il est peu probable de participer à nouveau. Cependant, une fois certifié, on observe une forte pression exercée sur l’audité de continuer à répondre aux exigences de la norme et d’améliorer la performance. Le cas échéant, les relations commerciales peuvent être rompre. Remédiation et renforcement des capacités: Comme mentionné ci-dessus, la plupart des recommandations d’audit social exigent des fournisseurs de mettre en œuvre des plans d’actions correctives dans des délais fixés. Si un fournisseur décide de ne pas appliquer le plan ou d’agir de bonne foi afin de corriger les problèmes, la relation acheteur-fournisseur est susceptible d’être touchée. Le fournisseur en cas de non-respect des obligations est en fait définir la relation comme un risque inacceptable. Cependant, la description des conséquences du non-respect sont souvent absents dans les codes de conduite. Par conséquent, il est assez peu clair, quelles sanctions sont prévues par un acheteur découvrant le non non-respect de son code par un fournisseur. La sanction ultime et la plus rapide est de rompre la relation avec le fournisseur. Cependant, cette stratégie a des limites surtout que son application dépend du pouvoir de négociation de chaque partie. La rupture est applicable uniquement comme une garantie, ce qui veut dire qu’elle a peu d’effet, si le fournisseur de produits et services est d’une importance vitale pour l’acheteur (dépendance de l’acheteur). Au contraire, le fournisseur a tendance respecter les termes d’un COC, si son avenir dépend de la coopération continue avec l’acheteur (dépendance de fournisseur). De toute façon, en cas d’interruption ou de résiliation de relations commerciales, les conséquences non intentionnelles des processus d’audit social sont dignes de considération. Si le processus n’est pas bien géré, il peut influencer négativement les droits des travailleurs. Si l’identification du non-respect par l’audit social conduit à la perte des contrats, le résultat final peut être la fermeture d’usines, un travail non rémunéré et la perte des emplois pour une main-d’œuvre importante. Si les pressions des parties prenantes ne facilitent pas l’application des mesures correctives, les fournisseurs peuvent simplement réorienter leurs ressources vers des acheteurs plus souples. Si continuation des affaires n’est pas le résultat des mesures correctives, les fournisseurs vont perdre foi dans les arguments de la promotion de la conformité et de la possibilité d’un résultat gagnant-gagnant pour les investissements effectués. Globalement, lors de l’échec, ceux qui sont les plus vulnérables paient le plus grand prix. Pour cette raison, de nombreux codes de conduite comprennent un engagement à maintenir la collaboration avec les fournisseurs, y compris des mesures de redressement et de développement des capacités, mais la question de savoir qui assume le coût reste. Beaucoup d’entreprises conviennent qu’elles doivent faire un investissement dans les premiers stades du processus afin de créer une dynamique et de soutenir les intentions et les efforts des fournisseurs qui n’ont pas les ressources financières et managériales pour commencer ce processus. Programmes de renforcement des capacités sont un investissement pour faire avancer le processus critiques et de construire une dynamique positive, mais ils devraient être un co-investissement par les acheteurs et les fournisseurs. Cependant, et à un certain point, il est fait obligation à des fournisseurs externes de levier des investissements, de systématiser les processus, et de faire en sorte d’améliorer la viabilité de leurs usines.

Conclusions

Parce que l’audit social est un outil profondément dans lesquelles les fournisseurs participent volontairement à démontrer leur respect, il va sans aucun doute continuer à fonctionner à condition qu’il soit souple et réceptive à leurs besoins et aux besoins des parties prenantes concernées. Et malgré ces critiques, les bonnes pratiques se font jour dans ce domaine. De nombreux exemples de création de l’identification, de l’assainissement et la correction des abus détectés dans la chaîne d’approvisionnement globale apparaissent, avec un accent sur le développement des capacités, l’augmentation de la communication sur le lieu de travail, l’amélioration des systèmes, et l’augmentation de la participation locale. Certaines initiatives sont notamment à une société, alors que d’autres sont ensemble de l’industrie des initiatives développées au niveau national ou international (WBCSD, 2002). Certaines initiatives se concentrent sur la certification environnementale et sociale d’un grand nombre de produits et de services, alors que d’autres approches plus douce prétention d’être des initiatives d’apprentissage dans le but de l’apprentissage de la vie sociale et performance environnementale des entreprises peut être amélioré et évalués. Même si l’audit social est le fardeau de difficultés méthodologiques et de la crédibilité des préoccupations, de nombreuses initiatives sont actuellement fondées sur les systèmes et les opérations qui permettent d’offrir une importante participation des principales parties prenantes ainsi que pour l’apprentissage et l’amélioration continue, ce qui permet ensuite de relever ces défis au fil du temps. Dans un monde où la crédibilité de l’audit d’entreprise a subi des attaques, peut-être d’autres domaines de l’audit d’apprendre à partir des structures et du fonctionnement de ces initiatives. De manière générale, l’audit social n’est pas, à l’isolement, un agent de changement. Si le processus s’arrête à « name and shame », les exigences de durabilité ne sera pas répondre sur une grande échelle. L’objectif est d’élever le niveau d’éducation et d’engagement, et pour démontrer la gravité des acheteurs et toutes les parties prenantes dans l’élaboration d’un nouveau modèle d’impartition qui fera de changement durable. En outre, la plupart des intervenants admettent que la dernière décennie a bien été une période d’apprentissage et d’adaptation, et que les meilleures pratiques sont lentement. L’audit est un instantané, mais le respect est un processus. Les efforts visant à combler les lacunes entre la performance, la conformité et les meilleures pratiques doivent être fondées sur un processus et des engagements mutuels. Au niveau mondial, des programmes sociaux et des initiatives ont exprimé un message fort que la durabilité est une valeur essentielle et peut être intégrée à la culture d’entreprise et des pratiques. Dans tous les cas, de soins et de mener une réflexion plus large dans lequel les exigences de durabilité sont en cours d’exécution, et un effort doit être fait pour offrir une voix commune et de la cohérence dans les exigences formulées sur ceux qui luttent pour se conformer à de bonnes pratiques dans le Chaîne d’approvisionnement mondiale. Les sociétés multinationales ont acquis un volume important de pouvoir depuis les tendances de la mondialisation a commencé à se développer, et avec cette augmentation de puissance entraîne une augmentation de la responsabilité. Ces sociétés ont effectivement le pouvoir de négociation et les ressources nécessaires pour susciter des changements positifs dans les fournisseurs qui produisent pour eux, en exigeant la mise en œuvre des normes qui prévalent (qui deviennent une condition de leur achat de l’usine tout au long de la chaîne d’approvisionnement) et en contrôlant l’application des résultats via sociale Vérification. Il s’agit en réalité d’un pouvoir qui peut servir de la durabilité et que de nombreux gouvernements n’ont pas d’usines ou de ne pas traiter à utiliser.

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[Mohamed BEHNASSI->mailto:
behnassi@gmail.com]
Docteur en Droit International de l’Environnement
Professeur à la Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales de l’Université Ibn Zohr (Agadir, Maroc)
Directeur du Centre Nord-Sud de Recherches en Sciences Sociales.
Consultant internationall en RSE

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