Un nouveau rapport des Nations Unies appelle à une plus grande action de l’Europe pour lutter contre la triple crise environnementale qui secoue la planète : les émissions de gaz à effet de serre, la pollution et la perte de biodiversité.Ce rapport a été présenté la semaine dernière lors de la neuvième conférence ministérielle « Un environnement pour l’Europe ». Il a été rédigé par la Commission économique des Nations Unies pour l’Europe (CEE-ONU) et le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE). Il faut agir, dit ce rapport, sur les émissions de gaz à effet de serre, les déchets, la pollution et la perte de biodiversité. Des solutions peuvent être trouvées en mettant l’accent sur une économie circulaire et des infrastructures durables.
« Les conclusions de cette évaluation doivent être un signal d’alarme pour la région », a déclaré Olga Algayerova, chef de la CEE-ONU. « La sécheresse historique à laquelle la région a été confrontée cet été annonce ce à quoi nous devons nous attendre dans les années à venir et montre qu’il n’y a plus de temps à perdre ».
Lutter contre la pollution atmosphérique
Malgré certains progrès, le rapport note que la pollution atmosphérique reste le plus grand risque pour la santé dans la région. Bien que 41 pays européens aient enregistré une réduction de 13% des décès prématurés suite à une exposition prolongée aux particules fines, les niveaux de concentration continuent de dépasser les lignes directrices de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en matière de qualité de l’air pour 2005.Réduire les gaz à effet de serre
Si les émissions de gaz à effet de serre ont diminué dans la partie occidentale de l’Europe, principalement entre 2014 et 2019, elles sont compensées par des augmentations sur le reste du continent. Le rapport indique également que l’utilisation des énergies renouvelables a progressé dans 29 pays entre 2013 et 2017, mais l’Europe dépend encore largement des énergies fossiles, qui représentent 78 % de la consommation d’énergie. Le rapport encourage donc les gouvernements à éliminer ou réformer les subventions néfastes, ainsi qu’à développer des mesures incitatives pour promouvoir la décarbonisation tout en orientant les investissements vers les énergies renouvelables.Gérer les ressources en eau
Selon le rapport, les bassins fluviaux, les lacs et les nappes phréatiques de la région sont soumis à de multiples stress hydriques. De plus, le changement climatique apporte des défis supplémentaires tels que des inondations, des sécheresses et des maladies transmises à travers l’eau. La pollution par le rejet d’eaux usées urbaines et industrielles reste un problème de santé publique. Le rapport préconise une conservation de l’eau plus attentive et des solutions fondées sur la nature pour les bassins de rétention d’eau.« Nous savons ce que nous devons faire, et nous devons agir ensemble », a déclaré Inger Andersen, Directrice exécutive du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE). « Alors que les citoyens ressentent des difficultés et sont confrontés à des factures d’énergie plus élevées que jamais, qu’ils voient des températures record et que leurs réservoirs d’eau diminuent, les pays doivent montrer qu’il existe un plan ».
Une économie circulaire
Même lorsqu’il existe un engagement politique fort en faveur d’une économie circulaire, comme dans l’Union européenne et d’autres pays d’Europe occidentale, les déchets générés continuent de croître. En réponse, le rapport exhorte les gouvernements à renforcer la prévention des déchets dans la production, la consommation et la refabrication, grâce à des incitations financières tels que des allégements fiscaux. Le rapport promeut un partenariat paneuropéen pour la gestion des déchets électroniques qui permettrait de récupérer des ressources précieuses. En parallèle, les extractions minières ont triplé au cours des cinquante dernières années. Ces extractions sont responsables de plus de 90% de la perte de biodiversité, du stress hydrique et d’environ 50% des impacts du changement climatique. En développant l’économie circulaire, les gouvernements régionaux pourraient renforcer la gestion des matières premières.« Comme le souligne le rapport, les Nations Unies ont élaboré de multiples outils et approches pour réduire la pollution, renforcer la protection de l’environnement, réduire l’utilisation des ressources et favoriser le passage à une économie circulaire. Leur mise en œuvre doit être considérablement accélérée », a rappelé Olga Algayerova, Secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Europe (CEE).
« Cela nécessitera un engagement politique urgent et audacieux et des changements de comportement de la part de chacun d’entre nous avant qu’il ne soit trop tard ».
Développer les infrastructures
Pendant la reprise de l’économie post-COVID, il a été démontré que les investissements dans les infrastructures durables ont un impact majeur. Toutefois, la plupart des pays n’ont pas encore mis au point des mécanismes permettant d’intégrer la durabilité. Le rapport des Nations Unies propose des outils pour y remédier.« Cette évaluation peut servir de guide pour la réduction des émissions et ainsi créer un environnement plus sain pour la population et pour la nature, une meilleure gestion des déchets et un air plus pur », a soutenu la Directrice exécutive du Programme des Nations Unies pour l’environnement.Un rapport des Nations Unies appelle à une plus grande action de l’Europe pour lutter contre la triple crise environnementale qui secoue la planète : les émissions de gaz à effet de serre, la pollution et la perte de biodiversité
A propos du PNUE
Depuis sa création en 1972, le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) est l’autorité mondiale qui définit l’agenda environnemental, promeut la mise en œuvre cohérente de la dimension environnementale du développement durable au sein du système des Nations Unies et fait autorité en tant que défenseur de l’environnement mondial.