Après presque 3 ans de luttes, Chapelle-Darblay, dernier site français de fabrication de papier journal et d’emballage 100% recyclé, est sauvé de la délocalisation. Sa production va pouvoir prochainement redémarrer. C’est une victoire pour les salarié·e·s de l’usine et le collectif Plus jamais ça qui se sont associés à cette occasion. Les luttes sociales et écologiques menées collectivement peuvent payer.
L’usine avait été mise à l’arrêt depuis l’été 2020, par son ancien propriétaire le groupe UPM, qui souhaitait délocaliser l’activité de production de papier pour de simples raisons de rentabilités, en sacrifiant 217 emplois et au mépris des enjeux économiques, environnementaux, sociaux et territoriaux de l’activité de cette usine.
Ce 10 mai 2022 signe donc la fin de la menace de démolition et de la vente des machines presque centenaires de Chapelle-Darblay. Il marque ainsi l’épilogue de 2 ans de luttes et de nombreux rebondissements pour conserver l’usine sur le territoire. La métropole rouennaise, qui avait préempté le site et les machines, a en effet signé l’acte de vente à un consortium d’industriels, Fibre Excellence et Véolia.
“C’est un véritable modèle d’industrie vertueuse pour la transition écologique, s’inscrivant dans la logique d’une économie circulaire, avec sa chaudière biomasse, sa station d’épuration et la possibilité d’acheminer le papier recyclé par la Seine ou par le rail qui va renaître”, se félicite le collectif Plus jamais ça.L’usine de Chapelle-Darblay était jusqu’à cette date, la seule usine en France capable de fabriquer du papier journal 100% recyclé. Jusqu’à sa fermeture, l’usine de Chapelle-Darblay recyclait une grande partie des déchets du quart Nord-Ouest de la France, jusqu’à la région parisienne. Ce bras de fer est le résultat de la lutte sans faille des représentants du personnel de Chapelle-Darblay mais aussi de tous « les pap’ chap’ » – nom donné aux salarié·es de Chapelle-Darblay, de toute la CGT, du collectif Plus jamais ça, de tous ceux et celles qui ont soutenu « les pap’ chap’ », œuvré à la reprise de près comme de loin, et enfin également des élus locaux qui ont suivi et appuyé cette lutte. C’est aussi le résultat de plusieurs mobilisations sur le site de l’usine, devant Bercy, et d’un rapport de force avec le gouvernement, mis face à ses responsabilités. Il y avait incohérence entre appeler à relocaliser les activités industrielles et laisser fermer un site rentable et écologique !
A propos
Plus jamais ça : Alliance Pour Une Rupture Ecologique et Sociale Plus jamais ça est né en janvier 2020 de la volonté de syndicats et d’associations environnementales de changer les termes du débat et de défendre une vision profondément sociale et environnementale de notre société. Convaincu·e·s de la fausse opposition entre la préservation de la planète et la création d’emplois, entre la fin du mois et la fin du monde, nous avons décidé de porter ensemble des propositions fortes de rupture avec le système capitaliste défaillant. Nos combats sont basés sur des actions concrètes, collectives et ancrées dans la réalité des luttes. Ils apportent une réponse aux crises que notre société traverse, qu’elles soient sociétales, environnementales, économiques ou sanitaires. Nos membres fondateurs « Nous en appelons à toutes les forces progressistes et humanistes, et plus largement à toute la société, pour reconstruire ensemble un futur, écologique, féministe et social, en rupture avec les politiques menées jusque-là et le désordre néolibéral. »