Les ministres de l’Environnement des pays du G8 et de nations en forte croissance économique dont la Chine et l’Inde se retrouvent à Kobe, dans l’ouest du Japon, pour de nouvelles discussions sur les émissions de gaz à effet de serre.
Cette réunion, étalée sur trois jours, s’inscrit dans les préparatifs du prochain sommet du G8, en juillet, et dans les négociations amorcées pour élaborer le successeur du protocole de Kyoto, qui encadre jusqu’en 2012 la réponse internationale au réchauffement climatique.
L’an dernier, à Heiligendamm, en Allemagne, les chefs d’Etat et de gouvernement du G8 étaient convenus de viser des réductions « substantielles » de leurs émissions de gaz à effet de serre. L’Union européenne, le Japon et le Canada avaient soutenu un objectif de diminution de 50% d’ici 2050.
L’enjeu consiste également à mieux intégrer les pays en développement rapide, dont les émissions de carbone sont en augmentation, dans les mécanismes de réduction des rejets de CO2 dans l’atmosphère.
« Nous devons envoyer un signal aux pays en développement pour leur dire que nous leur faciliterons la tâche par des mécanismes financiers et une coopération technologique », a dit le ministre japonais de l’Environnement, Ichiro Kamoshita, avant l’ouverture de la réunion de Kobe. « Dans le même temps, les pays du G8 doivent clarifier leur engagement à agir fermement », a-t-il ajouté.
Son homologue sud-africain, Marthinus van Schalkwyk, a souligné qu’il était vital que le G8 ouvre la voie: « A Kobe, nous attendons de nos partenaires du G8 qu’ils soutiennent la cause des pays en développement en s’attelant aux moyens (transfert de technologies et financement) qui permettront de mettre en oeuvre et de soutenir l’adaptation des pays en développement à la mesure des enjeux », a-t-il dit à Reuters. « S’ils le font, ils seront surpris par la bonne volonté, la confiance et l’action qu’ils rendront possible », a-t-il ajouté.
DES QUOTAS PAR SECTEURS D’ACTIVITÉ ?
Le ministre indonésien de l’Environnement, Rachmat Witoelar, a annoncé pour sa part que Djakarta envisageait de réduire de 17% d’ici 2025 les émissions de gaz à effet de serre dans le secteur de l’énergie.
Cette décision pourrait servir d’aiguillon pour les pays les plus riches, que l’Onu presse de se fixer des objectifs à moins long terme que 2050 afin d’accélérer les investissements nécessaires.
« Le secteur privé réclame à cor et à cris des perspectives d’investissement », a déclaré à Reuters Yvo de Boer, secrétaire exécutif de la Convention cadre des Nations unies sur le climat.
Quelque 190 pays ont accepté de négocier d’ici fin 2009 le futur cadre international de lutte contre le réchauffement climatique, appelé à succéder au protocole de Kyoto qui expire en 2012.
Mais les pays sont divisés et le Japon pourrait avoir du mal à rallier à Kobe un soutien élargi pour sa proposition de fixation de quotas d’émission par secteurs d’activité, comme la sidérurgie ou la cimenterie, qui viendraient s’ajouter aux objectifs nationaux.
De nombreux pays en développement redoutent que cette approche par secteur d’activité nuise à leur croissance économique.
Source : Agence Reuters