Il y a un paradoxe sur le financement public de la transition écologique. D’un côté la stratégie nationale bas carbone mise sur des investissements massifs et rapides des collectivités locales dans de nombreux secteurs, transports collectifs, infrastructures cyclables ou rénovation des écoles et autres bâtiments publics, mais de l’autre qui cherche à savoir si elles ont les moyens de faire ce qu’on attend d’elles. Tout se passe comme si ce débat était un sujet réglé, et comme si les villes, intercommunalités, départements et régions, feraient naturellement tout ce qu’il faut. Rien n’est pourtant moins sûr. « S’assurer de la convergence entre l’ambition climatique européenne et française et la capacité financière locale doit devenir une priorité » : voilà le débat que le rapport publié par I4CE et La Banque Postale cherche à ouvrir et documenter, à l’appui de 4 scénarios de financement de l’accélération de l’action climatique des collectivités à horizon 2030.
Dette, fiscalité des ménages et entreprises, tarification des services publics, dotations de l’État, efficacité de l’action publique, dépenses « vertes » et « brunes », arrêts ou reports de certains chantiers : ce sont tous ces sujets qui doivent être mis sur la table sans attendre, à l »échelle nationale et locale. Franchir le mur d’investissement climat nécessaire à la neutralité carbone est possible, mais à condition de changer des habitudes et parfois de briser des tabous, au sein de chaque collectivité et bien sûr pour l’État, pilote revendiqué de la planification écologique. La construction en 2024 d’une « stratégie nationale de financement de la transition écologique » doit être l’occasion d’adopter de nouveaux réflexes : toutes les discussions concernant l’avenir de la décentralisation et des finances locales doivent désormais être engagées au regard de l’urgence climatique ; de même, aucune feuille de route climatique ne sera traduite en action si elle ne repose pas sur une évaluation préalable de sa faisabilité financière par les collectivités. C’est à ce prix et à ce prix seulement que la feuille de route climatique de la France pourra passer de l’intention à l’action.2 minutes sur le financement des investissements climat des collectivités locales
En deux minutes, Julie Marcoff de la Banque Postale et François Thomazeau d’I4CE vous expliquent les principaux enjeux de financement des investissements climat qui pèsent sur les collectivités locales. Pourquoi et combien doivent-elles investir ? Comment peuvent-elles les financer ? Quels sont les leviers à leur disposition ? La réponse en deux minutes.Collectivités locales : comment financer l’accélération des investissements climat ?
Les collectivités territoriales, communes, intercommunalités, départements et régions, ont un rôle majeur à jouer dès aujourd’hui et dans la durée pour l’atteinte des objectifs nationaux et européens de réduction des gaz à effet de serre. S’assurer de la capacité financière des collectivités territoriales à porter les dépenses qui leur incombent est donc un enjeu majeur pour éviter l’inertie des politiques climatiques. I4CE et La Banque Postale se sont ainsi réunis pour modéliser une prospective du financement par les collectivités locales de leurs investissements à l’horizon 2030. Collectivités locales : comment financer l’accélération des investissements climat ?Collectivités : les besoins d’investissements et d’ingénierie pour la neutralité carbone
En 2022, I4CE estimait que les collectivités devraient réaliser au moins 12 milliards euros d’investissements chaque année de 2021 à 2030 pour atteindre les objectifs de la France. Cela représente presque 20% de leur budget d’investissement total actuel. Bien qu’aujourd’hui ces chiffres soient considérés comme un « minimum », la question des besoins reste la première étape de l’action climatique des collectivités locales. Collectivités : les besoins d’investissements et d’ingénierie pour la neutralité carbone