Face à une situation économique mondiale défavorable, les éco-activités résistent à la crise selon le commissariat général au développement durable (CGDD) qui vient de publier les chiffres 2010 de l’emploi dans ce secteur. Une tendance qui devrait se confirmer pour 2011. Vous retrouverez également dans ce dossier les principales tendances du marché du recrutement du développement durable et de la croissance verte en 2012 vues par le cabinet Orientation Durable.
Les éco-activités regroupent les entreprises et services publics produisant des biens ou services liés à la protection de l’environnement, ou la gestion des ressources naturelles : recyclage et tri des déchets, assainissement et distribution d’eau, isolation thermique et acoustique, agriculture biologique, gestion des parcs nationaux, fabrication et installation de panneaux solaires… En 2010, les éco-activités ont représenté 452.600 emplois, soit une hausse de 4,5% par rapport à 2009 alors que dans le même temps la moyenne nationale de l’emploi était quasi-stable (+0,1%). Face à une situation économique mondiale défavorable, les éco-activités résistent mieux à la crise. Une tendance qui devrait se confirmer avec les chiffres 2011 des éco-activités. L’emploi soutenu par le secteur des déchets et des énergies renouvelables Le secteur de la collecte et du traitement des déchets (97.500 emplois) et celui du traitement des eaux usées (95.500 emplois) restent les deux principaux employeurs, devant les énergies renouvelables (62.500 emplois). Ce dernier secteur connaît la plus forte progression avec une croissance de +19% par rapport à 2009. A noter également le dynamisme de l’agriculture biologique avec 22.500 emplois en 2010 (+22% par rapport en 2009). Les éco-entreprises françaises : 4èmes exportatrices mondiales Le marché mondial des biens et services pour la protection de l’environnement évalué par le PNUE en 2007 à 1.400 milliards d’euros, devrait doubler à l’horizon 2020 pour atteindre 3.100 milliards d’euros. Les entreprises françaises bénéficient de cette croissance et la France se hisse à la quatrième place des exportateurs mondiaux derrière les États-Unis, le Japon et l’Allemagne. Les éco- entreprises ont réalisé en moyenne 15 % de leur activité à l’exportation pour un chiffre d’affaires de 6,05 milliards d’euros en 2010 , en net rebond par rapport à 2009. L’excédent commercial est de 1,1 milliard d’euros, en hausse de 38 % alors que la balance commerciale française toutes branches confondues enregistre un solde négatif évalué à 49,4 milliards, avec une aggravation de déficit de 8,6 milliards entre 2009 et 2010.- Eau et assainissement : une forte présence à l’international
- Énergies renouvelables : une dynamique nouvelle à l’export
- Déchets et recyclage : un secteur innovant qui bénéficie de la croissance mondiale
Focus sur des PME championnes de l’exportation dans les éco activités
– L’Eau Pure : PME spécialisée dans les solutions innovantes de séparation membranaire pour les traitements des eaux industrielles et des collectivités a atteint le quart de son chiffre d’affaires à l’international en 2010 et mobilise 1/5e de son effectif à l’étranger. Groupe Vauché : Le groupe Vauché est concepteur et constructeur d’unités clé en main dans le domaine des déchets : centre de tri, de compostage, de biométhanisation. Avec un effectif de 150 personnes, il est le leader français et numéro trois européen dans les solutions innovantes de tri et de valorisation des déchets. Il est particulièrement implanté en Europe de l’Est, au Maroc et en Amérique du Sud. – Fonroche : La société située à Agen, fabricant de modules photovoltaïques, a développé avec succès une stratégie d’implantation à l’international en relais de ses marchés français. Elle réalise aujourd’hui 70 % de son chiffre d’affaires à l’étranger. Avec 280 salariés et 100 millions d’euros de chiffre d’affaires, elle négocie aujourd’hui la construction de centrales photovoltaïques dans plusieurs pays du monde, en Inde, en Amérique du Sud, et sur le pourtour méditerranéen. Elle a vendu en novembre 2011 une centrale solaire de 44 MW à Porto Rico. – McPhy Energie : Cette start-up grenobloise spécialisée dans l’industrialisation des systèmes de stockage d’énergie par stockage d’hydrogène est nommée pour la deuxième fois en 2011 dans le top 100 mondial des entreprises éco-innovantes, le Global Cleantech 100. Elle industrialise une technologie de stockage d’hydrogène sous forme solide permettant notamment aux industriels du solaire et de l’éolien de stocker l’énergie sur leurs sites de production. Cette société de 30 personnes débute son développement commercial par le Japon, qui est son premier marché, avec un contrat avec l’électricien japonais Iwatani et par l’Italie (contrat avec ENEL).Les principales tendances du marché du recrutement du développement durable et de la croissance verte en 2012 vues par « Orientation Durable »
Par Jean-Philippe Teboul et Nicolas Rapczyk, directeurs associés et responsables des études au sein d’Orientation Durable. Orientation Durable est un cabinet de recrutement intervenant exclusivement sur les métiers du développement durable. Le cabinet accompagne depuis sept ans des profils médium et top management en poste dans leur reconversion vers les métiers du développement durable et de la croissance verte. Le témoignage présenté ici s’appuie notamment sur le Baromètre des emplois du développement durable et de la croissance verte, réalisé par Orientation Durable, et dont la première édition est parue en septembre 2011. « Notre expérience de professionnels du recrutement nous amène à distinguer deux marchés de l’emploi bien spécifiques, à la fois en termes d’importance (nombre d’emplois) et de configuration du marché ». Le marché de l’emploi du développement durable « Le marché de l’emploi du développement durable représente 408 offres d’emploi au 30 septembre 2011 (Baromètre des emplois du développement durable et de la croissance verte – 2011). Nous avons pu constater, au cours des missions de recrutement réalisées ces derniers mois, que nos clients ont en commun de rechercher des candidats ayant intégré le développement durable à des compétences métier « classiques ». Ceci quel que soit le domaine professionnel du développement durable. Conséquence : le généraliste avec un master développement durable fait fuir le recruteur. Depuis 2008, les postes développement durable se recentrent très largement, voire uniquement sur l’évolution du coeur de métier. L’expérience demandée est celle de « bons vieux métiers » : expérience de la « communication », de « généraliste RH », de « gestion de projets »… À ce noyau d’expérience viennent s’ajouter des compétences et des connaissances développement durable spécifiques (par exemple, la RSE pour le management projet, l’ISR pour les postes d’analyste…). Les acteurs qui recrutent sont aussi ceux qui sont confrontés à des marchés réels et quantifiables : l’ISR, les critères RSE dans la commande publique (BTP et pharma) ou privée (depuis fin 2011, plusieurs indicateurs positifs montrent que l’événementiel semble avoir passé un cap). De plus, la publication de la norme globale ISO 26000 en 2010 a marqué l’entrée des approches RSE et performance globale dans l’ère de la standardisation. Dans ce secteur, le marché est ainsi sorti depuis dix ans du stade de la pratique marginale et du statut de tendance à une phase de stabilisation accompagnée d’une « babélisation » des initiatives : multiplication des normes, des référentiels et des labels, qui a pour effet de susciter par contrecoup une préoccupation d’harmonisation et d’unification de la part des acteurs ». Le marché des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique « Sur le marché des EnR et de l’efficacité et la rénovation énergétiques, le cabinet Orientation Durable a recensé 884 offres d’emplois au 30 septembre 2011 (Baromètre des emplois du développement durable et de la croissance verte – 2011). Nous avons observé très concrètement que la RT 2012, en particulier, a eu un impact très fort au niveau de l’habitat. Des entretiens réalisés avec nos clients, il ressort notamment que deux facteurs encouragent les investissements dans ce secteur :- La montée en puissance des actionnaires Clean Tech.
- L’attente d’une phase dite de la « parité réseau », qui se rapproche et multipliera la valeur de chaque point de marché.