Des progrès significatifs en faveur d’un fonds pour le climat en faveur des pays en développement pourraient être faits lors de la reprise des négociations de l’Organisation des Nations unies sur les changements climatiques (CNUCC) à Tianjin, en Chine, qui se déroule actuellement jusqu’au 9 octobre prochain. Les financements climat représentent un des rares domaines où des progrès sont possibles à la conférence de Cancun en novembre 2010 estime Oxfam France.
La secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), Christiana Figueres, a appelé hier les représentants de près de 190 pays à accélérer la recherche d’un accord global sur le changement climatique : « Un résultat concret à Cancun est crucial pour restaurer la confiance et la capacité des parties à aller de l’avant, pour éviter au multilatéralisme d’être perçu comme une route sans fin ». « Les gouvernements ont restauré leur confiance dans le processus, mais ils doivent garantir qu’un nombre croissant de gouvernements s’engage à combattre le changement climatique », a-t-elle encore déclarée. Dernière semaine de négociations avant le Sommet de Cancun, Tianjin est également la première conférence internationale de l’ONU sur le changement climatique organisée en Chine. Premier émetteur de gaz à effet de serre au monde, la Chine est en partie tenue pour responsable de l’échec du dernier rendez-vous de Copenhague sur le climat mais demande en retour plus d’efforts aux pays riches, européens en particulier. Les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre des pays industrialisés doivent être « considérablement revus à la hausse », a ainsi déclaré aujourd’hui le négociateur chinois pour le climat, Su Wei. « Les négociateurs de Tianjin n’ont pas besoin d’aller très loin pour voir l’impact du changement climatique sur la vie des populations les plus pauvres du monde. Des millions de Chinois pauvres ont déjà du mal à nourrir leur famille en raison de la météo de plus en plus imprévisible. Des millions d’autres personnes dans le monde sont dans la même situation et elles ont besoin d’aide pour s’y adapter », souligne Kelly Dent, d’Oxfam. Un cinquième des personnes pauvres dans le monde vivent en Chine et le pays est l’un des plus exposés aux impacts du changement climatique. Plus tôt cette année, à la suite de la pire sécheresse depuis un siècle, près de 20 millions de personnes dans le sud-ouest de la Chine n’avaient plus d’approvisionnement suffisant en eau. En juin, 800 000 personnes ont été déplacées et de nombreuses terres agricoles inondées après les pluies torrentielles qui ont conduit aux pires inondations depuis une décennie. En tant que grande économie émergente, la Chine représente près des trois-quarts de la croissance nette de la consommation mondiale d’énergie et est le plus grand émetteur mondial de dioxyde de carbone ; mais ses émissions par habitant représentent moins d’un quart de celles des Etats-Unis. Parallèlement, la Chine a été l’investisseur le plus important en énergie verte en 2009. Le gouvernement chinois a consacré un tiers de son plan de relance économique (221 milliards de dollars) aux infrastructures qui favoriseront l’efficacité énergétique, ce qui en fait le plus important plan de relance vert au monde.