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Les Etats-Unis, seule voix discordante sur le climat du G8

Le sommet de Potsdam prend fin sur un fragile consensus

Un consensus sur la nécessité de protéger l’environnement à l’échelle planétaire se dessine parmi les pays du G8 mais les Nations unies et certains pays divergent encore sur des points importants, a annoncé samedi l’Allemagne.

Les ministres de l’Environnement du G8, qui regroupe les sept pays les plus industrialisés du monde et la Russie, se sont réunis à Potsdam en Allemagne pour préparer un sommet, prévu en juin, où le changement climatique sera l’un des principaux thèmes abordés. « Sur deux dossiers, les Etats-Unis étaient les seuls à se démarquer du consensus », a déclaré aux journalistes le ministre allemand de l’Environnement, Sigmar Gabriel, qui a présidé cette réunion programmée sur deux jours. Gabriel a ajouté que Washington demeurait opposé à la mise en place d’un système international d’échanges de quotas d’émissions de dioxyde de carbone semblable à celui mis en place au sein de l’Union européenne. « Les Etats-Unis ont été le seul pays à réfuter » le point concernant l’obligation des pays industrialisés de contribuer aux efforts des pays en développement pour protéger l’environnement, et en particulier leurs forêts tropicales, a souligné M. Gabriel au cours d’une conférence de presse à l’issue d’un sommet du G8 +5 environnement à Potsdam, près de Berlin. « Nous trouvons cela regrettable », a-t-il dit, ajoutant qu’il « aurait été déçu s’il ne s’y attendait pas ». « Je crois que sur la durée, cette position ne pourra pas se maintenir, car je sais qu’il existe un grand intérêt aux Etats-Unis pour la survie des forêts tropicales », a-t-il ajouté. A l’exception des Etats-Unis, représentés par le directeur de l’Agence fédérale de protection de l’Environnement, les participants « étaient d’accord sur le fait qu’une partie du réchauffement climatique est irréversible et que les pays industrialisés sont responsables du changement climatique actuel », a affirmé M. Gabriel.
Le représentant des Etats-Unis pour l'Environnement, Stephen L. Johnson, a déclaré que les Etats-unis ne voulaient pas développer des instruments financiers pour aider les pays pauvres à protéger leur environnement.
Le représentant des Etats-Unis pour l’Environnement, Stephen L. Johnson, a déclaré que les Etats-unis ne voulaient pas développer des instruments financiers pour aider les pays pauvres à protéger leur environnement.
Ils ont estimé que les pays industrialisés devaient « prendre des mesures et développer des instruments financiers pour la gestion des conséquences dévastatrices dans les pays en développement », a résumé le ministre, dont le pays assure la présidence annuelle du G8 et de l’Union européenne au premier semestre 2007. La déforestation est responsable à hauteur de 20 % de la présence de CO2 dans l’atmosphère. Le sommet du G8 prévu en juin aura lieu à Heiligendamm, station balnéaire allemande sur la mer Baltique. Le changement climatique y sera longuement abordé, selon le souhait de la chancelière allemande Angela Merkel. Des pays en voie de développement présents à la réunion de Potsdam seront représentés à Heiligendamm: Chine, Inde, Afrique du Sud, Brésil et Mexique. Yvo de Boer, secrétaire exécutif de la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques, a déclaré aux journalistes que des progrès avaient été réalisés sur certains points, et s’est félicité du consensus sur les causes du réchauffement climatique. Washington soutient à présent les conclusions du rapport publié le mois dernier par le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat de l’Onu. Pour Tobias Münchmeyer, de Greenpeace, Merkel devrait faire du sommet de Heiligendamm une « réunion de crise sur le climat » lors de laquelle les membres du G8 s’engageraient à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 30% d’ici 2020. Selon lui, la communauté internationale ne devrait pas attendre que les Etats-Unis soient d’accord pour adopter des objectifs ambitieux et obligatoires. « Nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre le pays le plus lent », a-t-il dit. Le protocole de Kyoto expire en 2012 et la position des Etats-Unis revêtira une grande importance lors des négociations sur les plafonds d’émissions de l’après-Kyoto. En effet, les pays émergents pourraient être plus difficiles à convaincre, comme la Chine, et surtout l’Inde, qui craignent que les pays industrialisés veuillent leur faire porter le fardeau. D’après les dépêches de l’AFP (du 16/03/2007) et de Reuters (du 17/03/2007)

 

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David Naulinhttp://cdurable.info
Journaliste de solutions écologiques et sociales en Occitanie.

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