Vous pouvez vous demander quelle incidence sur votre vie quotidienne aura la conférence sur le climat (COP21), qui commence ce 29 novembre à Paris entre dignitaires et diplomates de près de 200 pays. Ces négociations mondiales sur le climat sont différentes. Selon beaucoup de personnes, le résultat de cette conférence est notre dernier espoir de parvenir à un accord international contraignant, qui aura également un impact sur nos vies personnelles. Et sur celles de milliards de personnes dans le monde.
7 raisons de vous intéresser à la conférence sur le climat de Paris (COP21)
Ces négociations mondiales sur le climat sont notre dernier espoir de parvenir à un accord international contraignant, qui aura également un impact sur nos vies personnelles. Et sur celles de milliards de personnes dans le monde. Voici pourquoi :1. Une dernière chance
Ceci est probablement notre dernière chance d’effectuer une action mondiale coordonnée sur le changement climatique. Nous ne réussirons que si nous abordons cette crise climatique en agissant tous ensemble, gouvernements, entreprises et citoyens. Depuis le début de la révolution industrielle, nous nous développons sans cesse à partir des énergies fossiles et la déforestation de vastes zones de terres. Tout pour le développement humain. Les cycles climatiques réagissent très lentement à l’augmentation des concentrations de gaz à effet de serre (GES) dans les océans et l’atmosphère, de sorte que les effets que nous ressentons aujourd’hui sont le résultat d’actions d’il y a des décennies. Même dans un scénario hypothétique dans lequel nous arrêterions à jamais la déforestation et l’utilisation des énergies fossiles, les cycles climatiques continueraient à changer pendant encore des dizaines d’années. Mais si les dirigeants du monde lors de la COP21 à Paris, ne parviennent pas à un accord qui freine l’utilisation des énergies fossiles de façon significative, la concentration de polluants et de gaz va accélérer le dérèglement climatique et rendre ses effets beaucoup plus violents. 2. Instabilité du climat = augmentation de l’insécurité alimentaire et de la violence Les conditions météorologiques sont cruciales pour les agriculteurs du monde entier. Lorsqu’elles changent de manière imprévisible, des récoltes entières peuvent être perdues. Le changement climatique a déjà un impact sur les cultures agricoles à travers le monde, en particulier le blé et le café. Le changement climatique signifie aussi des événements extrêmes (vagues de chaleur, sécheresses, pluies diluviennes, tempêtes…) plus intenses et plus fréquents. Tous ces phénomènes peuvent alors compromettre la sécurité alimentaire et conduire à des déplacements de populations, des flux massifs de réfugiés climatiques (en provenance des Etats insulaires victimes de la montée des océans ou des régions frappées par des sécheresses) et à une augmentation de la violence. Par exemple, la sécheresse prolongée est un facteur majeur contribuant à la guerre en Syrie. Les experts prédisent que la persistance des faibles rendements des cultures de maïs et de riz dans les pays en développement pourraient conduire à des migrations massives et des conflits violents. La réussite d’un accord international sur le climat à Paris est important pour un approvisionnement alimentaire stable et pour la sécurité mondiale. 3. Les effets de la déforestation sont doubles Rainforest Alliance travaille dans divers domaines, allant de l’agriculture au tourisme et au stockage du CO2. Mais tout revient toujours aux forêts. La protection des forêts est en fait le fondement de notre mission, et ce depuis plus de 25 ans. Les forêts jouent un rôle crucial en tant purificateurs d’eau et d’air. Elles filtrent la pollution et séquestrent les gaz à effet de serre. Elles empêchent aussi l’érosion des sols et offrent des débouchées économiques aux populations vivant dans les zones forestières. Des études montrent que les forêts contribuent à réguler le climat à l’échelle du globe. Ainsi, la forêt amazonienne aura une incidence sur les précipitations dans d’autres parties du monde. Lorsque les forêts sont abattues, les effets négatifs sont de deux ordres. Nous perdons la précieuse conversion du dioxyde de carbone en oxygène effectuée par les arbres, tout en libérant des tonnes de CO2 dans l’atmosphère qui, sinon, aurait été stocké dans les forêts. Lors des négociations sur le climat à Paris, Rainforest Alliance et d’autres ONG environnementales souligneront l’importance de l’utilisation des terres et de préserver les forêts pour contribuer à atténuer le dérèglement climatique.4. Océans acides
Vous avez peut être entendu parler de « l’acidification des océans ». Mais qu’est-ce que cela signifie exactement ? L’océan devient de plus en plus acide au fur et à mesure que nous brûlons des énergies fossiles. Le dioxyde de carbone libéré par la combustion de ces énergies fossiles est absorbé par l’océan, où il se dissout et change le pH de l’eau. L’acidification en cours des océans représente environ 30 % depuis l’ère préindustrielle. Selon les chercheurs, cette rapidité de l’acidification est inédite depuis plus de 250 millions d’années. Or de très nombreux organismes marins (mollusques, crustacés, planctons, etc.) sont très sensibles à l’acidité de l’eau. Par exemple, les huîtres, les crabes et autres animaux marins auront du mal à maintenir leurs coquilles dures. Cela entraînera de grands bouleversements dans la chaîne alimentaire, avec des effets majeurs sur les poissons que nous mangeons. Alors que 12 pour cent environ de la population mondiale dépend de la pêche et de l’aquaculture, c’est tout un secteur qui en souffrira. Et vous pouvez oublier les sushis.5. Le café et les agriculteurs
Le changement climatique affecte tout le monde, partout sur la planète, dans une certaine mesure, mais ce sont particulièrement les régions tropicales qui seront les plus durement touchées. Ce sont de mauvaises nouvelles pour ceux d’entre nous qui aiment les délices provenant des tropiques, comme le café, les bananes et le cacao. En d’autres termes, tout le monde. Les agriculteurs des régions tropicales sont déjà confrontés à des conditions météorologiques imprévisibles, évoquées en début d’article. Des étés plus chauds et plus humides ont favorisé une épidémie de rouille du café, un champignon parasite qui provoque la perte des récoltes. Et le café ne peut être cultivé qu’à des températures très spécifiques. Plus il fait chaud, moins il y a de récoltes. Pour de nombreux producteurs dont le seul revenu provient du café, le changement climatique a déjà dévasté leurs moyens de subsistance. Les pratiques agricoles et forestières durables constituent une partie de la solution. Un accord à Paris, contraignant et universel pour limiter le réchauffement climatique à 2 °C par rapport à l’ère préindustrielle, pourrait faire toute la différence pour effectuer la transformation de l’agriculture à une échelle nécessaire et aider les populations rurales dans les pays du Sud.6. Les femmes, les enfants et les populations indigènes
Les pays en développement subissent le plus les effets du changement climatique. Les populations qui vivent dans ces régions du monde les plus pauvres n’ont pas accès aux infrastructures ni aux services permettant de faire face aux préjudices causés par les dérèglements climatiques (montée du niveau des mers, inondations, tempêtes, sécheresses…). Assez injustement, ces populations ont une empreinte de CO2 beaucoup plus faible que celles des populations des pays développés comme la France. Pourtant, les pays pauvres connaissent déjà les effets du changement climatique les plus intenses. Les femmes, les enfants et les peuples autochtones sont les plus vulnérables. L’inégalité des sexes dans certaines parties du monde font que les femmes et les enfants font face à de plus grandes difficultés pour s’adapter au changement climatique. Et les peuples autochtones sont confrontés à la perte des ressources naturelles et aux conditions météorologiques, qui sont fondamentales pour leur mode de vie et débouchées économiques. Dans le cadre de ses objectifs de développement durable, l’ONU envisage d’éradiquer l’extrême pauvreté, de parvenir à l’égalité des sexes et d’améliorer la santé dans les pays en développement. La stabilité du climat joue un rôle énorme dans la lutte contre la pauvreté et l’amélioration de la santé. Un accord à Paris serait un pas en avant pour atteindre ces objectifs.7. Il n’y a pas de plan B
Nous sommes dans cette situation parce que nos prédécesseurs ont brûlé des énergies fossiles et déboisé de vastes zones de terres. Il est difficile de leur jeter le blâme car ils ne savaient pas mieux faire, la plupart du temps. Mais nous, nous savons ! Il serait extrêmement préjudiciable que les délégations des pays à la conférence sur le climat de Paris n’aboutissent pas à un accord. Cela reviendrait à une sorte de haussement d’épaules mondiale disant que « c’est une préoccupation pour plus tard ». Malheureusement, le changement climatique n’est pas un sujet qui peut être remis à plus tard. Retarder encore nos actions ne pourra qu’intensifier les dérèglements que nous ressentons déjà.