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Fondation pour la Recherche Médicale

3 mesures pour limiter l’impact des polluants chimiques sur la santé et 5 gestes simples pour en limiter l’exposition

La science alerte, la réglementation doit suivre !

L’Organisation mondiale de la Santé estime que 24 % des décès dans le monde peuvent être attribués à des facteurs environnementaux et des études solides établissent un lien entre l’exposition à certains polluants et des maladies chroniques (cancers, maladies neurodégénératives ou cardiovasculaires, asthme, obésité, diabète) ou encore l’autisme, l’infertilité, certaines anomalies congénitales. Face à ce contexte alarmant, la Fondation pour la Recherche Médicale présente 3 mesures pour limiter l’impact des polluants chimiques sur la santé et invite les pouvoirs publics à prendre les mesures nécessaires. En pratique, elle propose 5 gestes simples à adopter pour limiter l’exposition aux polluants chimiques.

L’Organisation mondiale de la Santé estime que 24 % des décès dans le monde peuvent être attribués à des facteurs environnementaux (qualité de l’air, de l’eau, de l’alimentation, exposition aux produits chimiques…).

Les études épidémiologiques et toxicologiques solides se multiplient, établissant un lien entre l’exposition à certains polluants et des maladies chroniques (cancers, maladies neurodégénératives ou cardiovasculaires, asthme, obésité, diabète) ou encore l’autisme, l’infertilité, certaines anomalies congénitales.

Face à ce contexte alarmant, la Fondation pour la Recherche Médicale (FRM) – qui a fait de la thématique « Environnement et santé » un axe prioritaire de recherche – constate que les réglementations françaises et européennes ne tiennent pas suffisamment compte des données scientifiques produites par les chercheurs :

  • des polluants chimiques industriels à la toxicité scientifiquement établie restent autorisés malgré les alertes des scientifiques ;
  • les doses et seuils autorisés ne tiennent pas compte de la poly-exposition et des effets cocktails des polluants dont les effets sont susceptibles de se combiner ;
  • en France et en Europe, on autorise l’importation de produits contenant des substances pourtant interdites sur le territoire…
  • et plus globalement, aucune mesure n’est prise alors même que la toxicité de certaines substances est démontrée à l’échelle moléculaire, cellulaire et sur des organismes entiers.

Aujourd’hui, alertée par les chercheurs experts du domaine et forte des preuves qui s’accumulent, la FRM appelle à l’action. Elle invite les pouvoirs publics français et européens à prendre en compte l’ensemble des données scientifiques issues des laboratoires publics de recherche, qui démontrent la toxicité de polluants chimiques sur la santé, et à prendre les dispositions légales et réglementaires nécessaires pour assurer la protection des populations et préserver la santé des générations futures.

Pour cela, elle propose trois mesures : 

  1. Retirer du marché les polluants chimiques industriels à la toxicité scientifiquement établie, ainsi que les biens de consommation en contenant, et interdire l’importation de ces derniers 
  2. Abaisser les doses et seuils autorisés des polluants chimiques en tenant compte de la poly-exposition et des effets cocktails
  3. Mener des campagnes de prévention et émettre des recommandations pour protéger les populations, en particulier pendant la période périnatale, moment de plus grande vulnérabilité à ces polluants

L’histoire a déjà démontré (notamment avec l’amiante ou le chlordécone) les conséquences sanitaires irréversibles de décisions réglementaires prises trop tardivement. Dernier scandale récent, celui du cadmium(1), un métal lourd classé comme cancérogène certain pour l’homme, et présent en trop grande quantité dans les engrais phosphatés en France. Selon l’Anses, une part des adultes (0,6 %) et des enfants (14 % des 3-17 ans et jusqu’à 36 % des moins de 3 ans) sont contaminés à travers l’alimentation, notamment la consommation de céréales, de pain ou de chocolat. Les risques pour la santé sont pourtant connus : cancers, effets sur la reproduction, atteintes rénales …

Il est du devoir des pouvoirs publics d’utiliser les résultats de la recherche et d’agir au plus vite pour protéger la santé des populations et celle des générations futures.

1- Retirer du marché les polluants chimiques, les biens de consommation en contenant et en interdire l’importation

Des substances chimiques à la toxicité avérée chez l’humain ou en laboratoire (perturbateurs endocriniens, substances toxiques pour la reproduction, cancérogènes…) sont encore autorisées en Europe et sur le sol français. Certaines, interdites depuis des années, comme des bisphénols et phtalates, imprègnent encore la population française (2).

Les autorités réglementaires renouvellent même l’approbation de circulation de certaines molécules prouvées comme dangereuses pour plusieurs années, en toute connaissance de cause, et au détriment de la santé des populations…Les raisons et arguments avancés par les parties prenantes (industriels, agriculteurs…) pour justifier de leur utilisation sont multiples : manque d’alternatives efficaces, risque de baisse des rendements, concurrence déloyale de produits étrangers importés de pays où la réglementation est moins contraignante, nécessité de préserver les filières industrielles et agricoles, etc.

Pourtant, il existe bel et bien des leviers actionnables, comme le montre l’étude « Prospective : Agriculture européenne sans pesticides chimiques en 2050 », publiée par l’INRAE. Des travaux qui ont mobilisé des centaines d’experts européens pour explorer différents scénarios et des pistes concrètes de solutions.

Les PFAS, ces « polluants éternels » ubiquitaires

Substances chimiques synthétiques, les per- et polyfluoroalkylées (PFAS) sont utilisées pour leurs propriétés multiples : imperméabilisantes, antiadhésives, résistantes à la chaleur. Mais la majorité des PFAS présentent des impacts néfastes sur la santé et sur l’environnement (3).

La toxicité d’un certain nombre d’entre elles est déjà clairement établie par les scientifiques – cancérogènes avérés ou suspectés, perturbateurs endocriniens pouvant affecter la fertilité, le développement du fœtus, les organes (foie, reins), interférer avec les systèmes endocrinien (thyroïde) et immunitaire, mais elles sont encore en circulation dans des milliers de produits d’usage courant comme les textiles, les chaussures, les ustensiles de cuisine, les cosmétiques, les emballages alimentaires ou encore les peintures et les aliments…

Persistantes plusieurs années dans l’environnement après leur rejet, elles s’accumulent aussi dans l’organisme, et leurs produits de dégradation sont eux-mêmes susceptibles d’être toxiques à leur tour. Véritable menace sanitaire environnementale et humaine, décuplée à la fois par leur mobilité et par leur très haute résistance à la dégradation, leur exposition est ainsi néfaste durant tout leur cycle de vie. En 2023, une enquête internationale sur l’extension de la contamination par les PFAS en Europe a montré l’envergure de cette pollution (4), carte à l’appui. En 2024, le Haut Conseil de la Santé Publique avait déjà conseillé d’abaisser les seuils de référence pour la somme de 4 PFAS dans les eaux de boisson (6).

En France, face à ce danger, la récente loi du 27 février 2025 vise à interdire progressivement certains produits contenant des PFAS à compter du 1er janvier 2026 : cosmétiques, vêtements, chaussures, imperméabilisants (7). En revanche le PTFE (ou Teflon®) n’est pas concerné par cette interdiction, malgré son omniprésence dans les batteries de cuisine.

Par ailleurs, l’usage de quelques-unes des PFAS reconnues comme les plus dangereuses est réglementé par l’Union européenne. Mais depuis 2023, la proposition d’élargir ces restrictions, faite par plusieurs États dont la France, n’a à ce jour toujours pas obtenu de réponse. En réalité, devant la dangerosité de ces substances et leur ubiquité, c’est la totalité des PFAS qu’il conviendrait de retirer des marchés français et européens. Un retrait total qui devrait nécessairement être accompagné de mesures de remédiation pour décontaminer les milieux pollués.

Des pesticides toxiques pour la santé toujours autorisés

Les pesticides (fongicides, herbicides, insecticides, antiparasitaires), destinés à lutter contre la présence d’organismes considérés comme nuisibles, sont aujourd’hui utilisés aussi bien par les professionnels que les particuliers. Mais nombre d’entre eux posent problème.

Le lien établi entre manipulation des pesticides et maladie de Parkinson a entraîné son inscription au tableau des maladies professionnelles du Régime agricole depuis 2012. L’exposition à de plus faibles doses, elle, est suspectée depuis plusieurs années d’être impliquée dans l’augmentation des cas de maladie de Parkinson en population générale (8)

Des études commencent aussi à pointer des mécanismes moléculaires communs à certains pesticides susceptibles de rendre compte de la survenue de cette pathologie (9). En outre, ces substances peuvent également être mutagènes, cancérigènes, toxiques pour la reproduction et perturbateurs endocriniens (10).

À ce titre, le renouvellement récent par l’UE d’approbations de molécules potentiellement nocives pour la santé humaine interroge : jusqu’en 2033 pour le glyphosate, classé comme cancérogène probable depuis 2017 par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC), jusqu’en 2039 pour le captan, suspecté d’être cancérogène et toxique pour la reproduction par les agences réglementaires européennes ; de même que le folpel, classé comme cancérogène possible et récemment incriminé dans le risque de maladie de Parkinson (11). Des pesticides principalement utilisés dans la culture du blé, des arbres fruitiers, des cultures maraîchères et en viticulture, tous des produits de consommation très courants.

Quant à l’impact des néonicotinoïdes, insecticides « tueurs d’abeilles » contaminant tous les milieux, interdits en agriculture en France depuis 2018, ils alimentent de fortes inquiétudes pour la santé humaine (perturbateurs endocriniens, cancérogènes, toxiques pour le foie, suspectés d’être impliqués dans le développement de troubles du spectre autistique, de maladies cardiaques chez le nouveau-né, etc.) (12). Leur potentiel réintroduction dans le cadre du projet de loi Duplomb pose donc question.

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2- Abaisser les doses et seuils autorisés des polluants chimiques

La poly-exposition aux polluants chimiques, c’est-à-dire l’exposition à plusieurs molécules tout au long de la vie, et les effets de leurs combinaisons (effets cocktails) sont rarement pris en compte dans l’établissement des seuils de référence réglementaires. Le mode d’évaluation de leur toxicité est très éloigné des conditions d’utilisation en vie réelle : association de plusieurs substances actives dans un même produit final, exposition à plusieurs produits simultanément, éventuellement par différentes voies (aérienne, cutanée, alimentaire).

Ainsi, une substance qui, seule, ne présente aucune toxicité, peut présenter un danger potentiel en poly-exposition et/ou en combinaison.

Les résultats scientifiques récemment publiés sur certains pesticides très répandus et sur l’effet de mélanges d’additifs alimentaires résument les enjeux sanitaires actuels et la nécessité d’abaisser les doses et seuils autorisés dans les meilleurs délais.Des seuils de tolérance aux pesticides trop hauts

Les pesticides (fongicides, herbicides, insecticides, antiparasitaires), destinés à lutter contre les nuisibles, les champignons et autres moisissures, sont très répandus et largement utilisés : en agriculture, pour protéger les cultures et le stockage des récoltes, mais aussi dans l’élevage pour la désinfection de locaux, dans la sphère domestique ou encore en médecine humaine.

Néanmoins, leur utilisation n’est pas sans conséquence sur la santé humaine. Selon les familles de molécules, de nombreux troubles ont déjà été répertoriés par les scientifiques : cutanéo-muqueux, ORL, ophtalmologiques, respiratoires, hépato-digestifs, neurologiques… Certains sont suspectés d’être cancérogènes, perturbateurs endocriniens, toxiques pour la reproduction et le système nerveux (13).

Depuis 2022, l’OMS est également en alerte sur l’apparition de résistances aux antifongiques en médecine humaine, conséquence notamment de l’utilisation massive de ces substances en agriculture (14).

D’autres préoccupations pour leurs impacts sur la santé humaine ont vu le jour au cours des dernières années. En 2018, des scientifiques avaient pointé pour la première fois l’effet cocktail de faibles doses (équivalentes aux doses limites autorisées dans l’alimentation) de 6 pesticides couramment utilisés en France chez la souris, conduisant à des troubles métaboliques différents en fonction du sexe (obésité, diabète (15)). Une autre étude a aussi montré que l’exposition de souris à un cocktail de 3 fongicides équivalents aux résidus autorisés dans l’eau du robinet, exacerbait les marqueurs cérébraux caractéristiques de la maladie d’Alzheimer (16).

Les travaux du réseau interdisciplinaire de recherche Holimitox (17) ont quant à eux mis en évidence la toxicité potentielle des SDHI (des fongicides à large spectre largement utilisés pour les cultures céréalières, fruitières, le maraîchage, la viticulture), souvent même aux doses autorisées par la réglementation, chez tous les êtres vivants, y compris l’humain. Les études sur des cultures de cellules humaines, notamment, ont montré plusieurs effets sur la physiologie de différents types cellulaires, questionnant leur innocuité pour notre santé.

Additifs alimentaires, le cocktail détonnant de l’alimentation ultra transformée

Les additifs alimentaires chimiques, ajoutés pour améliorer la conservation, le goût, la texture ou encore la couleur des aliments, sont largement utilisés dans l’industrie agroalimentaire, et présents en grand nombre dans les produits ultra-transformés (les aliments « industriels »). Aujourd’hui, plus de 300 additifs alimentaires sont autorisés dans l’Union Européenne (18).

Pourtant, au fil du temps, des études scientifiques pointent certaines toxicités des additifs alimentaires : allergies, troubles métaboliques, modifications du microbiote intestinal, risque accru de cancers, etc. En 2022, l’Anses a ainsi confirmé l’association entre le risque de cancer colorectal et l’exposition aux nitrites et/ou aux nitrates, présents notamment pour la conservation de la charcuterie (19). Des substances encore autorisées aujourd’hui.

Une vaste étude de 2024 a aussi découvert une association entre l’ingestion de certains émulsifiants et un risque accru de cancers, en particulier du sein et de la prostate (20). Autre exemple, une étude très récente de 2025 a permis d’établir un lien entre des cocktails d’additifs souvent consommés ensemble et le risque de diabète de type 2 (21)

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3- Mener des campagnes de prévention et émettre des recommandations

Présence de PFAS (polluants éternels) en quantité supérieure au seuil toléré dans la plupart des cours d’eau, eaux côtières et lacs en Europe (22), imprégnation généralisée de la population par les bisphénols et par les phtalates en France (23) ou encore particules fines présentes dans l’air : toutes ces substances ont un impact délétère avéré sur la santé humaine, notamment auprès de populations les plus fragiles. Parmi elles, les femmes enceintes et les nourrissons (et durant toute leur petite enfance), avec le risque d’apparition de maladies dans un jeune âge ou plus tardivement (troubles du neurodéveloppement, allergies, etc.).

Ces informations remettent en perspective les travaux récents des chercheurs sur les liens entre exposition périnatale et risque ultérieur de maladies.

Mener des campagnes de sensibilisation et de prévention reste donc essentiel pour protéger les populations des risques qu’elles encourent au quotidien.

Polluants chimiques, des expositions qui concernent la population générale

Que ce soit dans l’air (particules fines et ultrafines issues des transports, ozone, pesticides…), dans les assiettes (additifs alimentaires, résidus de pesticides, PFAS, substances provenant des emballages alimentaires…) ou dans les habitations (parfums, peintures et autres produits chimiques de synthèse dans les produits d’hygiène, les cosmétiques, les lessives, en contact avec la peau et inhalés…), les polluants chimiques sont partout et tout le monde est concerné.

La toxicité de nombreux polluants est clairement établie ou souvent suspectée et les réglementations françaises et européennes tentent de limiter les impacts sur la santé, avec néanmoins souvent plusieurs années de retard sur les premières évidences scientifiques. C’est d’ailleurs ce que pointe le rapport de l’Inspection générale de l’environnement et du développement durable (IGEDD) de 2022 sur les risques liés aux PFAS dans l’environnement, ainsi que la nécessité d’« actions de communication auprès de tous les publics » (24).

Exposition périnatale, des risques chez les enfants et ultérieurement

La période périnatale recouvre la période de préconception, la grossesse et les premières années de vie de l’enfant. Cette période est un moment critique à plusieurs titres. « L’em- preinte » parentale se joue avant la conception, puisque la trace de comportements (stress, tabac, alcool…) peut être transmise à la descendance via des marques épigénétiques (modifications de l’ADN qui modulent l’activité des gènes sans changer leur séquence) sur plusieurs générations. Par ailleurs, la période de la grossesse est une période clé pour la mise en place des organes et du développement cérébral du fœtus. Certaines pollutions chimiques peuvent traverser la barrière placentaire et impacter le développement, en particulier les perturbateurs endocriniens, qui interfèrent avec les signaux hormonaux. Des risques qui continuent après la naissance, notamment via l’allaitement maternel. 

Certains polluants auxquels est exposée la mère (peintures, ameublement, produits d’entretien, traitement des nuisibles, tabac, cosmétiques, proximité de réseaux routiers, de zones d’épandages agricoles, mais aussi expositions professionnelles) peuvent en effet passer dans le lait maternel et avoir un impact sur la santé infantile, voire de l’adulte plus tard. L’exposition dans l’enfance aux pollutions chimiques a elle aussi des répercussions sur la santé immédiate et ultérieure de l’enfant.

Ces expositions et leurs conséquences sont difficiles à évaluer au cas par cas et nécessitent des études épidémiologiques complexes avec un suivi au long cours. Des travaux scientifiques commencent néanmoins à documenter cet impact sanitaire. Ainsi, en 2019 une étude européenne a montré que l’exposition prénatale et postnatale à différents polluants chimiques communs (PFAS, phtalates, éthyl-parabène, etc.) était associée à une diminution de la fonction respiratoire des enfants (25).

Par ailleurs, une étude de la littérature publiée en 2020 a conclu à une augmentation du risque de troubles du spectre de l’autisme en cas d’exposition précoce à différents pesticides, le glyphosate présentant le niveau de preuve le plus important (26). L’impact des pesticides sur le neurodéveloppement a aussi été pointé par l’expertise collective de l’Inserm de 2021 (27): augmentation du risque de leucémies, d’altération des capacités motrices, cognitives, de maladies comportementales comme l’anxiété chez les enfants. En 2023, l’étude Géocap a établi un lien entre une augmentation du risque de leucémies chez les enfants vivant dans des communes à activité viticole et la surface cultivée (28).

Une étude de 2024 menée en modèle animal a conclu que l’exposition périnatale à un cocktail composé des 6 pesticides les plus utilisés en France sur les fruits et légumes et respectant les LMR (limites maximales de référence) aggravait la sévérité de l’asthme allergique, de la détresse respiratoire et de l’inflammation liée à l’allergie (29). Enfin, des résultats de 2025 (30) suggèrent que les PFAS peuvent altérer la structure du placenta, suggérant des échanges sanguins diminués entre la mère et l’enfant. Cette observation pourrait expliquer le lien de ces expositions avec un retard de croissance intra-utérin et des risques pour la santé de la mère, observés précédemment.



Notes

1 Qu’est-ce que le cadmium et comment réduire son exposition ? | Anses – Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail

https://www.anses.fr/fr/content/cadmium-reduire-exposition

2 Étude Esteban 2014-2016.

3 https:/ /sante.gouv.fr/sante-et-environnement/eaux/article/un-plan-interministeriel-sur-les-pfas-pour-repondre-aux-enjeux-sanitaires-et

4 The Forever Pollution Project. https:/ /foreverpollution.eu.

6 Avis du Haut Conseil de la Santé publique relatif à la gestion des risques sanitaires liés à la présence de composés PFAS dans les eaux destinées à la consommation humaine et les eaux minérales naturelles à usage de boisson, 9 juillet 2024.

7 https:/ /www.economie.gouv.fr/entreprises/tout-savoir-sur-linterdiction-progressive-des-pfas#pfas-quels-produits-seront-inter_2.

8 Sofiane Kab, et al. Agricultural activities and the incidence of Parkinson’s disease in the general French population. Eur J Epidemiol. 2017; 203-216: p.203-216. https://doi:10.1007/s10654-017-0229-z.

9 Nicolas Mathas et al. Inhibition by pesticides of the DJ-1/Park7 protein related to Parkinson disease. Toxicology,Vol. 487,2023.

10 Ministère du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles. Effets sur la santé d’un eexposition à des pesticides. État des connaissances et études en cours. 2019

https://sante.gouv.fr/sante-et-environnement/risques-microbiologiques-physiques-et-chimiques/pesticides/article/effets-sur-la-sante-d-une-exposition-a-des-pesticides#:~:text=Concernant%20les%20effets%20chroniques%2C%20des,en%20particulier%20en%20milieu%20professionnel

11 Paul, K.C., Krolewski, R.C., Lucumi Moreno, E. et al. A pesticide and iPSC dopaminergic neuron screen identifies and classifies Parkinsonrelevant pesticides. Nat Commun 14, 2803 (2023). https:/ /doi.org/10.1038/s41467-023-38215-z.

12 Jean-Marc Bonmatin. To bee or not to bee, l’exemple édifiant des insecticides néonicotinoïdes. A3 magazine, 2021, 77, pp.21-26. https:/ /hal.science/hal-03470797v1.

13 Inserm https://www.inserm.fr/expertise-collective/pesticides-et-sante-nouvelles-donnees-2021/#:~:text=C’est%20le%20cas%20notamment,respiratoires%2C%20et%20les%20pathologies%20thyro%C3%AFdiennes.

14 WHO fungal priority pathogens list to guide research, development and public health action. Report, octobre 2022.

15 Metabolic Effects of a Chronic Dietary Exposure to a Low-Dose Pesticide Cocktail in Mice: Sexual Dimorphism and Role of the Constitutive Androstane Receptor. Lukowicz Céline et al. Environmental Health Perspectives 126,2018.

16 Fungicide Residues Exposure and 𝛽-amyloid Aggregation in a Mouse Model of Alzheimer’s Disease. Environmental Health Perspectives, Vol 128, 2020.

17 https://holimitox.fr

18 Règlement CE n° 1333/2008 sur les additifs alimentaires.

19 Évaluation des risques liés à la consommation de nitrates et nitrites. Avis révisé de l’Anses, 2022. https://www.anses.fr/fr/system/files/ERCA2020SA0106Ra.pdf.

20 Laury Sellem et al. Food additive emulsifiers and cancer risk: results from the French prospective NutriNet-Santé cohort. PLoS Medicine, February 2024. https://doi.org/10.1371/journal.pmed.1004338.

21 Marie Payen de la Garanderie et al. Food additive mixtures and type 2 diabetes incidence: Results from the NutriNet-Santé prospective cohort. PLoS Medicine, April 2025. https://doi.org/10.1371/journal.pmed.1004570.

22 PFAS pollution in European waters. Agence européenne de l’environnement, 9 Dec 2024. PFAS pollution in European waters | European Environment Agency’s home page https://www.eea.europa.eu/en/analysis/publications/pfas-pollution-in-european-waters

23 Étude Esteban 2014-2016.

24 IGEDD. Analyse des risques de présence de per- et polyfluoroalkyles (PFAS) dans l’environnement. Décembre 2022. https:/ /igedd.documentation.developpement-durable.gouv.fr/notice?id=Affaires-0012697&reqId=cd14edcc-6b82-4f9a-b3e7-41e93ca69695&pos=4

25 Lydiane Agier et al. Early-Life exposome and lung function in children from the Helix cohort. The Lancet Planetary Health, Vol 3, Issue 2, e81 – e92. The Lancet.

https://www.thelancet.com/journals/lanplh/article/PIIS2542-5196(19)30010-5/fulltext

26 Jeanne Sandrine Ongono et al. Pesticides used in Europe and autism spectrum disorder risk : can novel exposure hypotheses be formulated beyond organophosphates, organochlorines, pyrethroids and carbamates ? A systematic review. Environmental Research, 2020. DOI: https:/ /doi.org/10.1016/j.envres.2020.109646.

27 Inserm. Pesticides et effets sur la santé : Nouvelles données. Collection Expertise collective. Montrouge : EDP Sciences, 2021. https:/ /www.inserm.fr/expertise-collective/pesticides-et-sante-nouvelles-donnees-2021/

28 Matthieu Mancini et al. Association between Residential Proximity to Viticultural Areas and Childhood Acute Leukemia Risk in Mainland France: GEOCAP Case-Control Study, 2006–2013. Environmental Health Perspectives,

Volume 131, 2023. https:/ /doi.org/10.1289/EHP12634.

29 Barbara Misme-Aucouturier et al. Impact of pesticide cocktail on development and severity of allergic asthma. Revue des Maladies Respiratoires, Vol 41, 2024. https:/ /doi.org/10.1016/j.rmr.2024.01.005.

30 Sadia Khan et al. PFAS exposure during pregnancy: Implications for placental health and functioning. Environment International, Vol 197, 2025. https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0160412025000595?via%3Dihub.


En pratique : 5 gestes simples à adopter pour limiter l’exposition aux polluants chimiques

1- Exit le plastique !

2- Mieux choisir les ustensiles de cuisine

3- Consommer bio autant que possible

4- Diversifier son alimentation

5- Aérer son logement une fois par jour

 

À propos de la Fondation pour la Recherche Médicale

Premier financeur caritatif généraliste de la recherche médicale en France, la FRM soutient depuis plus de 75 ans des projets de recherche sur toutes les pathologies : cancers, maladies cardiovasculaires, maladies infectieuses, maladies neurologiques et psychiatriques…

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