Les neuf organisations professionnelles de la bio réunies au sein de la Maison de la Bio et Natexbio saluent l’intégration dans la Stratégie Nationale pour l’Alimentation, la Nutrition et le Climat d’un objectif de développement de la consommation biologique (12% d’ici 2030) permettant de répondre aux objectifs de développement de la production (18% de la Surface Agricole Utile en 2027, 21% d’ici 2030).

C’est un signal fort pour les organisations de la filière bio : atteindre ce doublement de la consommation Bio en France en 5 ans est nécessaire pour accompagner le développement de la Bio à tous les niveaux et avoir des effets significatifs sur la réduction de pesticides dans l’environnement, la qualité de l’eau, la biodiversité et la santé publique.

Si elles partagent les constats énoncés de la Stratégie Nationale Alimentation Nutrition Climat (SNANC) et se réjouissent de la place reconnue à l’agriculture biologique pour atteindre les objectifs en matière de santé et de transition écologique pour la France, elles pensent que des actions précises et des moyens à la hauteur de ces ambitions doivent être déclinés pour y arriver.
10 actions concrètes pour accroître la consommation bio
1- Affirmer l’Agriculture Biologique comme levier pour la santé publique et la transition écologique dans le nouveau Programme National Nutrition Santé (PNNS) : afficher des mesures phares en faveur de la consommation de produits bio et de les communiquer auprès du grand public au même niveau que “5 fruits et légumes par jour”. Par exemple : “Privilégiez les produits bio à tous les repas”.
2- Décliner l’objectif de consommation bio dans tous les segments de marché : atteindre et dépasser à 2 ans les 20% de produits bio en restauration collective affichés dans la loi EGALIM, atteindre également les 20% de bio en restauration commerciale d’ici 2030, mesurer et encourager la présence de bio dans les linéaires de la GMS en doublant d’ici 2030 le chiffre d’affaire réalisé en bio.
3- Encourager l’achat de produits bio dans la grande distribution en imposant, dans toute l’offre promotionnelle et sur l’ensemble des canaux de diffusion, l’inclusion systématique des produits bio (opérations de promotion thématiques et saisonnières), co-financées par les transformateurs et les distributeurs.
4- Utiliser un levier fiscal fort pour faciliter l’accès à des produits alimentaires sains, de qualité et durable, et en particulier les produits bio comme cela a été fait dans d’autres secteurs (automobile, logement, réparation…).
5- Développer et renforcer les actions de communication et de promotion de la bio mises en œuvre par l’Agence Bio, pérennisée et dotée de moyens garantis chaque année et jusqu’à 2030 : 10 millions € sur 5 ans.
6- Assurer un réel suivi et pilotage interministériel de la production et de la consommation bio, comme c’est le cas pour la SNANC, en impliquant le ministère de la transition écologique, le ministère de l’agriculture, et le ministère de la Santé, ainsi que l’éducation, les finances et le secrétariat d’état à la consommation.
7- Rendre l’offre bio visible et lisible en soutenant toutes les mesures visant à lutter contre le greenwashing et à informer de façon loyale et sincère les citoyens sur les impacts santé et environnement des produits qu’ils consomment : agir pour un étiquetage environnemental des produits alimentaires permettant de valoriser les bénéfices de l’agriculture biologique et une directive européenne Green claims volontariste, lutter contre les fausses promesses et les labels environnementaux moins-disants.
8- Soutenir, promouvoir et valoriser les expérimentations visant à rendre accessible à tous l’alimentation saine et durable, dont la Bio, en pérennisant et augmentant le fonds “Mieux Manger pour Tous” avec une visibilité jusqu’à 2030.
9- Permettre à tous les acteurs des filières alimentaires saines et durables, dont la Bio, de vivre dignement de leur métier et reconnaître publiquement les labels de commerce équitable qui assurent la fonction de garantie et renforcent les solidarités au sein des filières, soutenant ainsi la transition agroécologique.
10- S’assurer que le dispositif de labellisation des Plans Alimentaires Territoriaux (PAT) inclut un critère sur l’agriculture biologique, en conditionnant en particulier l’octroi de financements publics à l’atteinte des objectifs EGALIM.

Les clés pour comprendre le bio
La voix des acteurs économiques des filières bio
