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Média & Publicité

Vers une publicité enfin éco-responsable ?

De la polémique entre le BVP et les ONG à l'initiative de GoodAction

Jean-Louis BORLOO, ministre d’Etat, ministre de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement durable et de l’Aménagement du territoire, et Luc CHATEL, secrétaire d’Etat chargé de l’Industrie et de la Consommation, signeront avec Jean-Pierre TEYSSIER, président du bureau de vérification de la publicité (BVP) et les représentants de l’interprofession publicitaire, la charte d’engagement et d’objectifs pour une publicité eco-responsable.

Une charte pour une publicité enfin éco-responsable ?

logofne.jpg A la suite du Grenelle de l’Environnement, les professionnels de la publicité font un pas vers une publicité plus éco-responsable. Le 11 avril, ils co-signeront avec le Gouvernement la CHARTE D’ENGAGEMENT ET D’OBJECTIFS POUR UNE PUBLICITE ECO-RESPONSABLE. Cette charte institue un Conseil Paritaire de la Publicité, rassemblant à part égale les professionnels de la publicité et les associations de consommateurs et de protection de l’environnement. « Nous veillerons à l’amélioration et au respect des règles déontologiques de la publicité, notamment afin d’éviter la diffusion de messages incitant à des comportements éco-irresponsables et de limiter les auto-proclamations environnementales » précise Bruno Genty, de France Nature Environnement (3000 associations). De plus, un jury de déontologie publicitaire permettra de sanctionner a posteriori les publicités litigieuses. C’est un premier pas vers la co-régulation tant attendue de la publicité. Mais cette charte soulève des questions. « Quelles seront les pénalités que pourra prononcer le jury ? Seront-elles réellement dissuasives ? » interroge Bruno Genty, avant de poursuivre « On ignore tout des moyens qui seront alloués au fonctionnement du Conseil Paritaire et du Jury. Les résultats de la charte dépendent pourtant de ces moyens. Nous regrettons aussi que l’article 5 de la Charte écarte les personnalités associatives du Jury de déontologie. Dans cette affaire, nous n’avons rien à vendre, si ce n’est nos convictions et la défense de l’environnement. » Dans un communiqué de presse du 9 avril 2008, France Nature Environnement note ce pas en avant pour passer de l’auto-régulation par les professionnels à une logique de co-régulation. De ce fait, fidèle à sa démarche responsable, FNE participera à la mise en place de ce système. Elle le fera dans une démarche constructive mais aussi extrêmement vigilante. France Nature Environnement donne rendez-vous dans 18 mois, pour mesurer l’impact de ces mesures en espérant qu’elles permettront de mettre fin aux errances du BVP en matière de développement durable. logo-9.gif Profitant de la mise en place de ce nouveau dispositif de dialogue et de travail en commun sur la déontologie publicitaire, le Bureau de Vérification de la Publicité (BVP) revient sur « la campagne de presse » qui la met en cause directement. En insistant sur son engagement qui se traduit par un nouveau slogan : BVP, Association des Professionnels pour une Publicité responsable… Dans un communiqué de presse du 8 avril, le BVP s’interroge :

Publicité et environnement : jusqu’où la désinformation ?

Une campagne de presse met en cause un conseil récent délivré par le BVP au sujet d’une publicité en faveur du tri des déchets ménagers. Elle met en doute l’impartialité de l’organisme français de régulation professionnelle de la publicité, qui serait enclin à protéger les intérêts des « pollueurs » et des « marchands », et à sacrifier les objectifs du Grenelle. Au total, le BVP continuerait, selon ses détracteurs, « à agir contre l’environnement ». Ces critiques calomnieuses, dénigrantes et mensongères, appellent plusieurs remarques : – les publicités en question ont bénéficié, avant leur diffusion, d’un long travail avec les juristes-conseil du BVP, permettant, notamment, d’en limiter la portée dénigrante pour des marques qui étaient initialement tout à fait reconnaissables. Ces conseils ont été suivis et deux versions modifiées ont reçu notre aval. Restaient en suspens cinq visuels posant des problèmes de détail, qui étaient donc diffusables au prix de très légères modifications (ex. changer la couleur d’un produit ou un mot dans une expression). Dans ces conditions, on peut s’interroger sur les motivations de l’indignation publique de l’annonceur… alors que le dossier était en passe d’être réglé et que, de surcroît, ses publicités ont été diffusées ; – en délivrant ce type de conseil, notre organisme assure non pas la représentation de « méchants pollueurs » ou de « coupables intérêts marchands », mais simplement le respect du droit puisque, chacun le sait, il n’est pas possible légalement en France aujourd’hui de faire de la publicité dénigrant des marques ou des secteurs industriels. Ce n’est pas le BVP qui l’a décidé, c’est une règle juridique, et lorsqu’un professionnel nous demande un conseil, nous rappelons cette règle. Rien que de très normal ; – Au delà de cette question du dénigrement de marques et/ou de secteurs, se pose une question de bonne information du public. Est-il possible, surtout dans une région exposée aux problèmes de pollution des eaux, d’écrire sur une publicité que « l’eau du robinet ça coule de source » ? Non, et d’ailleurs, l’annonceur lui même en a convenu, acceptant de modifier son visuel en conséquence. De même, est-il exact de faire croire au public que les fruits et légumes emballés ont perdu l’intégralité de leurs vitamines ? Il est trop facile de se prévaloir du bien fondé d’une « cause » (ici le tri des déchets ménagers et le Grenelle de l’environnement), si légitime soit-elle, pour s’exonérer du respect des règles de droit et de déontologie qui s’appliquent à tous les autres annonceurs. Bien évidemment, dans le cas évoqué, le bien fondé du message délivré ne nous a pas échappé, mais notre conviction est que la fin ne justifie pas les moyens. Tous les annonceurs, que leur message soit d’ordre commercial ou d’ordre citoyen, sont logés à la même enseigne, et il trop facile pour ceux qui souhaitent transgresser la règle commune de se poser en victimes, en dévoilant le contenu de conseils délivrés à titre confidentiel et en dénigrant tout à la fois l’organisme de régulation des professionnels de la publicité et certains secteurs économiques qualifiés de « pollueurs ». Que ceux qui ont à coeur l’éducation éco-citoyenne soient rassurés : le BVP a, au cours de ses derniers mois, étudié de très nombreuses campagnes publicitaires sur ce thème d’actualité et aucun n’a suscité les problèmes ici montés en épingle. Inversement, ceux qui dénoncent notre prétendu « laxisme » à l’égard des « marchands », savent-ils que les 2/3 des projets publicitaires commerciaux parlant de l’écologie soumis avant leur diffusion au BVP sont « retoqués », avec des demandes de modification ou de précision ?! A la veille de la mise en place d’un nouveau dispositif de dialogue et de travail en commun sur la déontologie publicitaire, faisant une large place aux associations environnementales, nous espérons que ce procès d’intention révèle une méconnaissance du système de régulation en place plutôt qu’une volonté de nuire.

Charte pour une publicité éco-responsable : ce sera sans nous !

logoalliance.jpgVoir le communiqué du WWF au nom de l’Alliance pour la Planète intitulé : « Charte pour une publicité éco-responsable: ce sera sans nous ! »

La publicité, une bonne action ?

logo_goodaction.png Nouveauté dans le secteur des régies publicitaires. Une nouvelle entité vient de faire son apparition. Il s’agit de GoodAction, la « 1ère régie publicitaire associative », créée par Laurent Vanexe et Guillaume Roland. L’association de loi 1901 « a pour but de développer des moyens et des services visant à démocratiser les valeurs humaines et citoyennes liées au développement durable, à l’écologie et à l’humanitaire », écrivent ses fondateurs. L’idée est donc de proposer de l’espace d’affichage (bannière, pub, …) négocié gracieusement et uniquement dans un but éthique et citoyen par la régie. GoodAction fournit ensuite des outils collaboratifs et des moyens d’informations et de communication aux associations qui ont besoin de se faire connaître, de trouver des fonds pour développer des projets, etc. GoodAction s’engage à proposer des solutions alternatives et durables en matière de communication et de consommation, des services et supports de communication aux annonceurs citoyens. GoodAction récolte ainsi des fonds pour subventionner des actions humanitaires et environnementales. L’outil collaboratif de GoodAction est destiné en priorité au tissu associatif qui n’a pas forcément les budgets communication à dépenser pour se faire connaître … Mais il est également disponible pour tous les professionnels qui souhaitent intégrer une démarche durable et solidaire dans leur mode de fonctionnement et valoriser leur identité à travers ce réseau. Cdurable.info est un site partenaire de la régie GoodAction avec le seul espace publicitaire visuel présent en page d’accueil. En savoir plus sur le blog GoodAction Le site GoodAction de la Régie Publicitaire du Développement Durable

 

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1 COMMENTAIRE

  1. Charte d’engagement et d’objectifs pour une publicité éco-responsable : ce sera sans nous
    Communiqué de presse du WWF 11 avril 2008

    Ce vendredi 11 avril, le secteur professionnel de la publicité et le Ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement durable et de l’Aménagement Territoire (MEEDAT) ainsi que le secrétariat d’Etat à l’industrie et à la consommation ont signé une « charte d’engagement et d’objectifs pour une publicité éco-responsable ». Cette signature est l’aboutissement d’une campagne menée depuis décembre 2006 par les ONG de l’Alliance pour la Planète afin que le secteur de la publicité prenne conscience de sa responsabilité environnementale. Pourtant aucune des ONG de l’Alliance n’a souhaité siéger dans le dispositif qui sera proposé demain.

    Tout d’abord, l’Alliance se réjouit de la volonté affichée par les professionnels de la communication de mettre un terme aux publicités faisant usage abusif de l’argument écologique (greenwashing) ou faisant la promotion de comportements écologiquement incompatibles. Pour mémoire, la publicité est l’un des secteurs les plus en retard en terme de responsabilité environnementale comme l’a montré le 21/03/08 le rapport de la Direction des Etudes Economiques et de l’Evaluation Environnementales (D4E) du MEEDAT portant sur l’application de l’article 116 de la loi du 15 mai 2001 dite loi NRE. Pourtant, le passage au vert de l’ensemble de notre économie ne pourra se faire qu’avec le soutien de la publicité.

    Pour l’instant, l’essentiel de la profession semble plus tentée de surfer sur la vague que de participer à cette nécessaire révolution des modes de vie et de comportement. L’action du BVP est à cet égard particulièrement symptomatique. D’un côté, des publicités vantant des automobiles ayant des taux d’émission supérieurs aux normes fixées par Bruxelles peuvent se prétendre écologiques et de l’autre, une campagne du SMICTOM des Châtelets (Côtes d’Armor) faisant la promotion de la prévention des déchets et donc des produits durables est jugée préjudiciable aux intérêts des secteurs économiques et cela malgré le soutien de l’ADEME, partenaire occasionnel du BVP !!!.

    C’est cette duplicité que l’Alliance pour la Planète ne cautionnera jamais.

    Le nouveau dispositif qui est présenté aujourd’hui n’est pas un réel dispositif de co-régulation. Sa gouvernance a été construite pour permettre aux professionnels de rester maitre du jeu et de passer outre les remarques des parties prenantes.

    1/ Les associations représentant la société civile sont en dehors du cœur du dispositif à savoir le contrôle avant diffusion. Présentes dans le Conseil Paritaire de la Publicité (CPP), leur rôle se limitera à la présentation de propositions et avis sur les règles déontologiques, à alerter sur les manquements et à contribuer à l’évaluation annuelle du respect des règles. Telles les oies du capitole, elles pourront jacasser mais ne jamais agir.

    2/ Le Jury de déontologie publicitaire composé de 9 personnalités « impartiales » et « indépendantes » majoritairement choisis par la profession. Le premier tiers sera désigné par le président du CPP composé pour moitié de professionnels, le second tiers procèdera du président du Conseil de l’Ethique Publicitaire désigné par les publicitaires et enfin le dernier tiers – dont le président du jury de déontologie publicitaire – sera directement désigné par le président du conseil d’administration de l’organisme français de régulation professionnel de la publicité (ex-BVP).

    Alors que le jury ne s’est pas encore réuni, ni n’a été désigné, on ne peut que s’étonner de la présentation ce matin de sa future présidente, Marie-Dominique Hagelsteen – ancienne directrice des services juridiques du Groupe Elf Aquitaine puis présidente du BVP de 1994 à 1998. Tout cela n’augure pas du meilleur alors que l’urgence écologique est à nos portes.

    A ce titre, les associations rappellent que 99 % des publicités automobiles en cours ne respectent pas la loi concernant l’affichage des consommations de carburant et les émissions de CO2 par les véhicules.
    Pour dénoncer ces pratiques illégales, une centaine de plaintes symboliques ont déjà été déposées sur le site http://www.affichezleco2.fr. Ce point a été soulevé ce matin lors de la signature de convention mais n’a pas soulevé beaucoup d’émoi des professionnels présents …

    Les ONG de l’Alliance pour la Planète ont donc constitué un Observatoire Indépendant de la Publicité afin de donner un contenu réel à la co-régulation souhaitée lors du Grenelle de l’Environnement.

    Rendez-vous est pris à la fin de l’année pour évaluer ensemble l’état de la publicité responsable en France.

    > Annexe

    Semaine du développement durable : les publicités écoblanchissent à la pelle.

    En deux semaines, nous avons assisté à un florilège de promotion de produits « respectueux » de l’environnement.

    Alpha Roméo 159 est la voiture officielle du Marathon de Paris.
    Avec 157 g de CO2 par Km, on cherche encore la cohérence.

    Areva : avec une nouvelle baseline « L’énergie au sens propre » et au sens sale ???

    Porshe : « tous nos modèles développent un plaisir durable. Comment concilier sportivité, plaisir et développement durable ? ».
    A 300 gr CO2/km, on se demande si l’on doit en rire ou en pleurer…

    Volvo V70 : « Conçue pour répondre au respect de l’environnement ». 157g CO2/Km et 1, 7 Tonne
    No comment.

    Et le best of the worst de ce 1er semestre 2008 : Volkswagen nous gratifie de plusieurs campagnes d’un très bon goût…

    Volkswagen Passat SW: « Vous allez prendre goût à l’écologie. » « Si vous cherchiez une bonne raison de vous intéresser à l’écologie, vous avez trouvé : « … » Avec de tels arguments, l’écologie pourrait bien devenir votre seconde nature. » 137g CO2 /Km, 1,4 Tonne. Sans commentaire.

    Volkswagen 4×4 Tiguan : Au choix une petite virée sur une piste amazonienne avec un Perroquet Ara qui passe du rouge au vert pour les accrocs de la jungle urbaine (sic) ou un petite séance de stock-cars pour essayer votre « brand new » pare-buffle sur des zèbres ou des éléphants sur le nouveau site : http://www.urbanjungledriving.com

    Contacts :

    WWF: Jacques-Olivier BARTHES 01.55.25.84.46 – 06.24.96.75.27

    Greenpeace: Adélaïde COLIN
    01.44.64.02.15

    R.A.P: Jean-Christophe VANDEVELDE
    01.43.28.39.21