Dix-huit ans après le Sommet de Rio s’est ouverte cette semaine la conférence de Nagoya sur la biodiversité. 193 Etats membres des Nations Unies sont réunis pour tenter de lutter contre la disparition de la biodiversité et restaurer le capital naturel de la Terre. Ces enjeux avaient déjà été identifiés comme majeurs en 1992, puis en 2002 avec l’engagement de stopper l’érosion de la biodiversité d’ici 2010. Un engagement loin d’être tenu car la biodiversité va toujours aussi mal : « La situation mondiale est alarmante car les pressions exercées sur la biodiversité ne cessent de s’intensifier », souligne la Commission Européenne dans son rapport d’évaluation du 8 octobre 2010 sur la mise en œuvre du plan d’action en faveur de la diversité biologique, qui fait le point sur la politique entreprise depuis 2006. Pourtant, des initiatives sont prises, des avancées sont réalisées, des acteurs se mobilisent. Rainforest Alliance, qui fait partie des pionniers engagés dans ce combat, agit pour la préservation de la biodiversité et des écosystèmes depuis maintenant 23 ans.
Vous trouverez ci-dessous de brèves informations sur l’actualité de Rainforest Alliance que vous pourrez approfondir en cliquant sur les liens Internet. Bonne lecture !SOMMAIRE
– 1. Agir sur la première activité économique mondiale : le programme tourisme de Rainforest Alliance lance VoyageResponsable.org, un guide touristique intelligent qui recense des hôtels, des restaurants, des tours opérateurs et d’autres prestataires de tourisme durable en Amérique Latine et dans les Caraïbes ; disponible en français, en anglais et en espagnol. – 2. Le petit « plus » ajouté au REDD : le programme des Nations Unies, devenu REDD+, inclut à présent le rôle de la conservation, de la gestion durable des forêts et de l’amélioration des stocks de carbone des forêts. Rainforest Alliance soutient une initiative au Honduras pour aller plus loin dans la mise en œuvre de ce nouveau programme. – 3. Agir sur l’élevage, l’une des principales causes de la déforestation. De même qu’elle avait, en 1992, créé le programme Agriculture Durable pour renforcer son action de lutte contre la déforestation, Rainforest Alliance propose, avec le soutien de l’USAID, la première norme d’élevage responsable pour les éleveurs de bovins des pays tropicaux, développée à partir d’un système de certification volontaire. – 4. Rainforest Alliance va plus loin pour inciter et accompagner les acteurs économiques vers plus de durabilité. Evaluation des risques environnementaux des ingrédients secondaires pour les produits portant la certification Rainforest Alliance. – 5. Quand la préservation de la biodiversité est source de qualité et de rentabilité pour les producteurs de café. Une étude menée auprès des producteurs de café du Nord du Nicaragua compare les impacts des différentes certifications sur l’amélioration de la chaîne d’approvisionnement et sur le niveau de vie des petits producteurs. – 6. Vers l’amélioration de filières industrielles entières …Agir sur la première activité économique mondiale
Le moteur de recherche tout juste lancé par Rainforest Alliance offre pour la zone Amérique Latine-Caraïbes une liste d’hôtels, de tours opérateurs et d’autres prestataires du tourisme (ex : restaurants, agences, excursions…), qui sont certifiés par une tierce partie et dont la crédibilité a été préalablement vérifiée. On trouve également, chaque mois, une mise à jour des « meilleurs élèves » en matière de tourisme durable, des actualités du secteur et des informations détaillées sur la procédure de sélection des établissements : le référentiel utilisé (Critères Mondiaux du Tourisme Durable – GSTC), les critères pris en compte, les exigences minimales établies, etc., pour une démarche qui soit la plus transparente possible. – Pour mémoire : Le lancement de cet outil, disponible en français, en anglais et en espagnol, coïncide avec le dixième anniversaire du programme de tourisme durable de Rainforest Alliance. => Pour plus d’informations, cliquez iciLe petit « plus » ajouté au REDD
Le programme des Nations Unies sur la Réduction des Emissions provenant de la Déforestation et de la Dégradation des forêts (REDD), lancé en 2008, visait à mettre une valeur monétaire sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre dues à la déforestation afin d’encourager les pays en développement à protéger leurs forêts, à en améliorer leur gestion et à en faire une utilisation judicieuse. Devenu le REDD+, il inclut à présent le rôle de la conservation, de la gestion durable des forêts et du renforcement des stocks de carbone des forêts pour réduire les émissions. Dans le cadre de ce programme, les flux financiers Nord-Sud pourraient atteindre 30 milliards de dollars chaque année. Première initiative prise en ce sens, en juillet dernier, le premier groupe de travail sur le changement climatique et les forêts s’est tenu au Honduras. Avec le soutien de Rainforest Alliance, de l’Agence Américaine pour le Développement International (USAID) et d’un groupe d’organisations partenaires et de bailleurs de fonds, la réunion sur « Les opportunités pour le Honduras de participer au mécanisme REDD » a abouti à un engagement prometteur : constituer une plateforme pour le REDD qui permette une meilleure gouvernance du secteur forestier au niveau national. Ce nouvel outil doit aider le pays à réduire ses émissions de gaz à effet de serre, mais également à éradiquer la pauvreté en milieu rural – en particulier au sein des populations dépendantes des forêts. => Pour plus d’informations, cliquez iciLa première norme d’élevage responsable
Destinée aux éleveurs de bovins dans les pays tropicaux, développée par un système de certification volontaire, la première norme d’élevage responsable a été publiée par Rainforest Alliance et l’USAID (United States Agency for International Development), le 31 août 2010. Cet outil permettra aux éleveurs d’Amérique Latine, d’Afrique, d’Asie et d’Océanie de mettre en place de meilleures pratiques environnementales, sociales et respectueuses des animaux. Ils pourront ainsi se porter volontairement candidats à la certification Rainforest Alliance. La norme, applicable uniquement pour les fermes dont le bétail a accès aux pâturages, prend en compte les critères environnementaux, sociaux et sociétaux du Sustainable Agriculture Network (SAN – Réseau d’Agriculture Durable) et repose sur les principes suivants :- Des systèmes de gestion raisonnée
- Une gestion durable des pâturages
- Le respect des animaux
- La réduction de l’empreinte carbone
- 26 % de la surface de la Terre est consacrée aux pâturages : l’élevage est l’une des principales causes de déforestation.
- L’élevage de bétail est responsable de 18 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
Accompagner les acteurs économiques vers plus de durabilité
Rainforest Alliance va plus loin pour inciter et accompagner les acteurs économiques vers plus de durabilité. Evaluation des risques environnementaux des ingrédients secondaires pour les produits portant la certification Rainforest Alliance. Certains produits composés de plusieurs ingrédients utilisent le logo Rainforest Alliance car l’ingrédient principal (le cacao pour le chocolat par exemple) provient de fermes agricoles certifiées ; mais ils contiennent également d’autres ingrédients (dans le cas du chocolat, l’huile de palme par exemple) dont la production a de sérieux impacts environnementaux et sociaux. Dans ce cas, Rainforest Alliance va exiger une évaluation des risques environnementaux des ingrédients secondaires avant d’autoriser l’utilisation du label. Si le niveau de risques est jugé trop élevé, les industriels devront s’engager à développer un plan d’approvisionnement durable pour ces ingrédients, avec, lorsque les produits sont disponibles, une stratégie de plus en plus tournée vers des sources responsables ou certifiées => Pour plus d’informations, cliquez iciPréservation de la biodiversité : qualité et rentabilité pour les producteurs de café
Quand la préservation de la biodiversité est source de qualité et de rentabilité pour les producteurs de café. Une étude menée auprès des producteurs de café au Nord du Nicaragua compare les impacts des différentes certifications sur l’amélioration de la chaîne d’approvisionnement et sur le niveau de vie des petits producteurs. Premier constat : les fermes certifiées Rainforest Alliance ont de meilleurs rendements et produisent des grains de café de meilleure qualité, augmentant ainsi le revenu global des petits producteurs. En effet, les auteurs de l’étude montrent que le Sustainable Agriculture Network (SAN) – groupe international d’organisations de protection de l’environnement qui cogère la certification Rainforest Alliance -, accorde une plus grande attention aux systèmes de production écologiques, à la préservation de l’eau et de la nature, et au maintien de la biodiversité locale. Le rapport note également que le SAN n’autorise pas l’expansion des fermes – phénomène souvent responsable de déforestation – et se concentre sur l’amélioration de la productivité et la mise en place de systèmes de production écologiques. Ainsi, selon cette étude, les fermes certifiées Rainforest Alliance…- sont moins dépendantes de la seule culture du café et ont réussi à maintenir une certaine diversification, permettant aux producteurs de faire les investissements nécessaires à l’amélioration des process
- ont des rendements de 20% à 40 % supérieurs
- proposent des produits de meilleure qualité
- ont vendu une part importante de leur production à un prix premium et ont globalement de meilleurs revenus – en partie grâce à des stratégies de gestion adéquates
- permettent une plus grande implication des femmes à la fois dans la production du café et dans les décisions au foyer
- appartiennent à des ménages aux niveaux d’éducation plus élevés
Vers l’amélioration de filières industrielles entières …
La consommation durable doit s’étendre au-delà des marchés de niches. La démarche de Rainforest Alliance permet d’accroître les volumes de produits certifiés selon les critères rigoureux définis par le réseau d’agriculture durable, dans le respect des bonnes pratiques de l’ISEAL et des exigences des normes ISO 65 (pour accéder aux critères, cliquez ici). « Nous améliorons des filières industrielles entières » indique Tensie Whelan, Présidente de Rainforest Alliance. « Quatre des cinq plus grandes entreprises mondiales de thé se sont engagées à s’approvisionner auprès de plantations certifiées Rainforest Alliance ; actuellement, au Royaume-Uni, un buveur de thé sur trois consomme du thé issu de plantations certifiées Rainforest Alliance. » – En France : Lipton a lancé le premier thé certifié Développement Durable en mars 2008 dans les linéaires français. Aujourd’hui, 100% du thé Lipton Yellow Label en sachets proviennent de plantations certifiées Rainforest Alliance. D’ici 2015, la certification sera étendue à tous les sachets de thé Lipton commercialisés dans le monde, soit 12% du marché mondial de thé ! => Pour plus d’informations, cliquez ici Concernant les bananes, culture à l’origine même du programme Agriculture Durable, Rainforest Alliance vise la transformation de 18 % du marché mondial d’ici 2015. Le premier à s’être lancé dans une démarche responsable est Innocent drink : la grande majorité des smoothies contient des bananes, et toutes proviennent d’exploitations respectant les principes d’Agriculture Durable de Rainforest Alliance. La dernière recette en date : un délicieux smoothies ananas-bananes-coco. Et d’autres sont encore à venir ! => Pour plus d’informations, cliquez ici – En matière de cacao : Mars a marqué un tournant dans l’industrie du cacao en s’engageant à acheter 100 % de cacao certifié d’ici 2020, ce qui représente 100 000 tonnes provenant de plantations certifiées Rainforest Alliance. Mars a déjà lancé sur le marché britannique la barre chocolatée Galaxy, estampillée de la petite grenouille verte. Pendant ce temps, en 2009, Côte d’Or lançait sa première tablette certifiée : la gamme « Dégustation Noir » du chocolat Côte d’Or contient au minimum 30% de cacao certifié Rainforest Alliance. D’ici fin 2012, la totalité du cacao des gammes Côte d’Or proviendra de plantations certifiées Rainforest Alliance. – Côté café : Après les Pures origines Costa Rica et Pérou (100% du café provient de fermes certifiées Rainforest Alliance), Jacques Vabre a lancé Bahia en 2009, contenant également 100% de café certifié Rainforest Alliance. Jacques Vabre a donc été une marque pionnière dans le processus d’achats responsables de Kraft – premier groupe en France à proposer un café dont l’ensemble des grains proviennent de fermes certifiées Rainforest Alliance – et est aujourd’hui suivie de près par Carte Noire. Sur la filière café, Rainforest Alliance participe en effet à l’évolution des pratiques, et espère convertir 2 % du marché mondial d’ici 2015. => Pour plus d’informations, cliquez ici – Ailleurs en Europe : Au Royaume-Uni, plusieurs marques ont lancé ou étendu de nouvelles gammes de produits affichant la certification Rainforest Alliance : Subway UK, Dallmayr, Gevalia, Marabou, Kenco, Twinings, Cafe Ottolina, Deli XL, Van Velze’s, Taylors of Harrogate (Yorkshire Tea), Good Natured, Coffeeheaven, The Chocolate Truffle Company, Tchibo, Lidl, Mars Drink’s FLAVIA, ASDA, HEMA, Centerparcs leisure parks, Country Range Foodservice et Bakker Bart. Aux Etats-Unis, de nombreuses marques ont également été lancées sur le marché : Back to Nature, Lipton, Caribou Coffee, Peet’s Coffee & Tea, Explorer’s Bounty, Vosges Haut Chocolat, Naked Juice, Dayka & Hackett, The Tao of Tea et Safeway. Au Canada, il s’agit des marques Nabob et Timothy’s World Coffee auxquelles il faut ajouter les cafés de Shell Canada et les thés de Red Rose et Salada. En Australie et au Japon, Lipton, The Cookie Man, Mars Drinks Japan, MOS Burger et Morinaga Milk ont lancé de nouveaux produits certifiés Rainforest Alliance. Le Costa Rica, le Kenya et la Corée du Sud affichent également le sceau Rainforest Alliance sur des produits.Qui est Rainforest Alliance ?
Rainforest Alliance est une alliance d’ONG locales de protection de la nature. ONG internationale à but non lucratif, Rainforest Alliance est née en 1987 pour lutter contre la déforestation tropicale. Elle agit depuis plus de 20 ans pour la préserver la biodiversité et pour garantir les moyens d’existence et l’amélioration de la qualité de vie des populations qui en dépendent. Pour ce faire, Rainforest Alliance aide les producteurs à améliorer leurs pratiques d’utilisation des sols au travers de normes environnementales, sociales et de bonne gestion pour une exploitation durable des ressources. Elle milite pour la transformation des pratiques commerciales et du comportement des consommateurs.Renforcer la valeur biodiversité
Compte-rendu en vidéo de la conférence « Restauration de la biodiversité, levier d’un nouvel équilibre » organisé par Rainforest Alliance en Décembre 2010