« Montrez-moi votre ville, je vous dirai qui vous êtes », pourrait dire l’urbaniste-devin. L’exercice serait aujourd’hui cruel pour notre société : nos villes sont dispendieuses, étalées, éclatées, irresponsables. Elles sont colonisatrices et féroces avec les campagnes qui les entourent, dangereuses pour l’air et l’eau qui les traversent et dures avec les personnes qui les habitent. Le constat n’est pas tout à fait nouveau, mais les enjeux se précipitent : l’urgence écologique générale et le réchauffement climatique en particulier accélèrent la mutation de notre société vers un développement durable. Mais comment espèrer y arriver à l’échelle planétaire si chacune de nos villes continue sur sa lancée ? Les auteurs s’attellent dans cet ouvage à renouveler l’urbanisme à l’aune de ces nouvelles exigences. Equité sociale, gestion responsable des terres et des transports, révolution du bâti, fin du mitage et des « champs de pavillons », ré-invention d’une proximité fonctionnelle… Des villes d’Europe montrent la voie. Ce livre les met en avant, et donne des pistes concrètes d’action et de réflexion pour changer nos villes, ici, maintenant.
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Extrait de l’introduction : […] « Nous pensons que l’urbanisme est l’un des éléments de cette solution d’ensemble. Aujourd’hui, au terme de plusieurs décennies de gaspillage, il est une des causes importantes des excès énergétiques, donc du réchauffement climatique. Il peut devenir demain l’un des éléments importants d’une solution efficace, qui préserve et même enrichisse la vie en société pour tous : c’est tout le sens de ce livre. Ouvrons les yeux. Non seulement notre urbanisme n’a pas su offrir un toit à tous les citoyens mais, en gaspillant l’espace et en accentuant le besoin de déplacements, il est à l’origine d’un accroissement redoutable des rejets de CO2. Pourtant, nous pensons qu’il est possible de concilier le droit au logement et un urbanisme durable. C’est le défi qui nous attend et auquel nous voulons aujourd’hui apporter notre contribution. L’urbanisme, ce mal aimé de la politique, peut devenir le pilier du développement durable. Pour cela, il faut déjà prendre la mesure de l’état de notre urbanisme contemporain. Nous reviendrons sur cinquante ans d’errances, dont le médiocre bilan montre qu’il devient urgent de changer de modèle. L’avenir se prépare aujourd’hui. Le réchauffement climatique et la fin du pétrole bon marché vont affecter profondément nos conditions de vie. Comment assurer à nos citoyens la mobilité, c’est-à-dire l’accessibilité aux fonctions de la ville, sans dépendre totalement de la voiture individuelle ? Mais il n’y a pas de solution d’ensemble efficace sans réforme significative et un peu dérangeante. Un autre monde urbain est possible, mais il suppose de revoir quelques raisonnements, certains privilèges, des habitudes désuètes, parmi lesquels une vision conservatrice de la décentralisation, et un véritable engagement des élus pour maîtriser l’espace et bien orienter le marché. Les conclusions du Grenelle de l’Environnement marquent un premier pas dans cette direction, au moins en termes d’engagements. Ce premier pas, timide tant qu’il n’est pas concrétisé par des décisions et des moyens, doit donc être confirmé et amplifié. La fin de cet ouvrage nous invite à agir sans attendre et évoque les actions les plus significatives, en France et en Europe. Car les politiques ne sont pas partout en retard sur l’opinion publique ! Il n’y aura pas de grand soir de l’urbanisme. Chacun, là où il est, peut agir, penser et construire des villes pour tous, économes en energie. Voilà peut être, sûrement, le nouveau défi et la nouvelle frontière des élus et des militants de la démocratie locale. »