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Expédition MED : 1 million de clics pour sauver la Méditerranée de l’invasion plastique

MED comme Méditerranée En Danger. Voici une campagne scientifique et environnementale qui va faire parler d’elle ! Des chercheurs issus d’une dizaine de laboratoires universitaires européens se mobilisent pour mettre en lumière un phénomène alarmant, la présence d’une pollution quasi invisible, susceptible de rentrer dans notre chaine alimentaire : les microfragments de plastiques. En effet, la première série d’analyses des échantillons réalisée par l’IFREMER et l’université de Liège, estiment qu’environ 250 MILLIARDS de microfragments de plastiques contaminent la Méditerranée en surface. La mer Méditerranée est-elle en train de devenir une « soupe de plastique » ingérée par les poissons et même le plancton, base de toute la chaîne alimentaire ?

La mer Méditerranée est un patrimoine exceptionnel pour les peuples riverains et l’humanité. Berceau de nombreuses civilisations et voie d’échanges à travers les siècles, son rôle socio-économique perdure pour le commerce maritime, la pêche professionnelle et les activités récréatives ou touristiques. C’est un « point chaud » de biodiversité marine avec pas moins de 17 000 espèces animales et végétales recensées, soit environ 9% des espèces marines mondiales pour moins de 1% de la surface des océans de la planète. Sa richesse écologique contribue à son attractivité, malgré les nuisances diverses sur le milieu et les espèces : amenuisement et dégradation des zones de vie des animaux et des végétaux (les habitats), impact de la pêche, réchauffement climatique et pollutions multiples (pesticides, métaux lourds, hydrocarbures, détergents, rejets de stations d’épuration, déchets solides, etc.). L’Expédition MED consciente de cette richesse et de cette fragilité souhaite contribuer à sa protection dans le cadre de ses programmes scientifique et pédagogique. La Méditerranée est réellement en danger si nous ne faisons rien ! Explications avec le chef de l’expédition, Bruno Dumontet interrogé par Mathilde Valingot du WWF France : Le projet MED c’est quoi finalement ? Un programme de recherche scientifique ou une opération de communication ? Bruno Dumontet : Les deux ! A la base, c’est une expédition qui regroupe des scientifiques sur un bateau l’ »Halifax », pour explorer la méditerranée. L’objectif : prélever des échantillons et faire un état des lieux sur la pollution par les microfragments de plastique avec le « Manta Trawl ». En fait, l’expédition s’est assignée quatre missions à remplir en 4 ans de 2010 à 2013. La première, étudier l’abondance et la dangerosité des microfragments de plastique qui dérivent en Méditerranée, s’y accumulent et menacent l’équilibre de la biodiversité marine. La seconde, sensibiliser les populations aux méfaits du plastique en mer et à la nécessité de réduire nos déchets en amont. Et la dernière, utiliser nos campagnes embarquées pour réaliser également une collecte de données spécifiques à l’échelle du bassin méditerranéen sur la biodiversité marine (plancton, méduses, algues…). Que peut-on faire contre ce désastre écologique que vous dénoncez ? Bruno Dumontet : Déjà, vous pouvez cliquer car votre souris a le pouvoir de contribuer à enrayer le phénomène. En effet, nous avons lancé l’opération 1 million de clics pour sauver la méditerranée car il faut au minimum 1 million de signatures pour saisir le parlement européen. Notre défi c’est donc de mobiliser le plus de monde en Europe et autour de la méditerranée autour d’une pétition appelant la commission européenne à légiférer sur cette question. Il faut être conscient que ces myriades de minuscules fragments de plastique piégés en mer ne s’en échapperont jamais. Pour les microfragments, il est déjà trop tard, même transformés en poudre, ils sont ingérables par le plancton et peuvent se retrouver dans l’estomac des poissons et des mammifères marins ! C’est pourquoi nous proposons d’agir en amont, avant que le plastique ne se retrouve dans l’eau. Nous voulons faire comprendre que cette contamination est l’affaire de tous et qu’il faut éviter d’en rajouter en limitant la pollution à la source. Et pour cela, nous invitons tous les citoyens à réclamer un cadre juridique d’envergure, à la hauteur des enjeux! Quels sont les risques d’une telle pollution pour la santé ? Bruno Dumontet : Difficile de répondre à cette interrogation à l’heure actuelle. On connaît les répercussions des déchets plastiques, avant qu’ils ne se morcellent, sur de très nombreuses espèces d’animaux marins. Les mammifères, tortues ou oiseaux, accumulent dans leur estomac une telle quantité de ces déchets, qu’ils finissent par mourir : 100 000 d’entre eux disparaîtraient ainsi chaque année ! En revanche, nous avons peu d’information sur l’impact des microfragments. C’est d’ailleurs pour palier cette lacune que nous avons décidé de lancer ce programme de recherche, inédit en France et en Europe. Durant l’été 2010, au cours d’une première mission d’un mois, notre équipe a réalisé les premiers prélèvements d’échantillons d’eau au large des côtes françaises, italiennes et espagnoles. La première série d’analyses en laboratoire, réalisée à l’université de Liège, a confirmé la présence de microfragments de plastiques dans au moins 90% des échantillons prélevés. Certains d’entre eux présentant des quantités alarmantes… Reste à analyser la dangerosité de cette pollution et ses retombées sanitaires, sociales et économiques sur les populations méditerranéennes. Vous vous attendiez à de tels résultats ? Bruno Dumontet : Honnêtement non. Si nous pressentions la présence de microfragments dans les échantillons, nous n’imaginions pas en trouver dans de telles proportions. Evidemment, ces premiers résultats obtenus et les questions qui en découlent confirment l’absolue nécessité de poursuivre le programme de recherche. Les données scientifiques collectées au cours de l’expédition MED sont fondamentales pour anticiper les risques réels de pollution dans les décennies qui viennent. Ces infos permettront d’alerter politiques, industriels et acteurs du monde associatif des risques qui pèsent sur une mer déjà fragilisée et considérée comme l’une des plus polluées du monde. Mais tout cela restera de peu d’effet sans la mobilisation durable et solidaire de ceux pour qui cette mer représente une ressource vitale, un travail, un avenir, un loisir…

Pour en savoir plus et signer la pétition

Pour tout savoir sur l'expédition MED
Pour tout savoir sur l’expédition MED
1 million de clics
Les ravages du plastique
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Image issue de la galerie des horreurs réalisée par MED, que vous pouvez consulter en cliquant ici.

 

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David Naulin
David Naulinhttp://cdurable.info
Journaliste de solutions écologiques et sociales en Occitanie.

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