Danielle Nierenberg est chercheur senior à l’Institut Worldwatch, une organisation environnementale basée à Washington, DC. Elle voyage actuellement à travers l’Afrique subsaharienne évaluant des solutions durables pour l’environnement dans la lutte contre la faim et la pauvreté. Cette étude aboutira avec la sortie de L’état du monde 2011 : Des innovations qui nourrissent la planète. A suivre sur CDURABLE.info … chaque semaine une nouvelle initiative pour nourrir la Planète.
Le niébé est un aliment de base important dans l’Afrique occidentale qui fournit des protéines à des millions de personnes. Contrairement au maïs, le niébé est indigène à la région et est adapté aux conditions locales de croissance, donc c’est une source idéale d’alimentation. Mais le parcours du niébé des champs jusqu’aux bols des agriculteurs n’est pas sans risque et ce trajet est un véritable défi au Niger et dans d’autres pays ( voir l’Innovation de la semaine : Réduire les pertes alimentaires). Le niébé ne pousse que quelques mois de l’année et le stockage en grande quantité de la récolte peut être difficile à cause des parasites. Ce risque est réduit grâce à un sac de stockage créé par l’Université de Purdue. Ces sacs, appelés Purdue Improved Cowpea Storage, ou PICS, se ferment hermétiquement, empêchant l’oxygène et les organismes nuisibles de contaminer le niébé. Selon le président de l’Université de Purdue, Martin C. Jischke, « La méthode est simple, sûre, peu coûteuse et très efficace, alors partager ces informations à ces personnes permettrait de leur apporter d’énormes avantages. » Avec le soutien de la Fondation Bill & Melinda Gates, le projet PICS espère atteindre 28.000 villages non seulement au Niger, mais aussi au Bénin, au Burkina Faso, au Cameroun, au Ghana, au Mali, au Nigeria, au Sénégal, au Tchad et au Togo avant 2011. Et tandis que de nombreux agriculteurs sont d’abord sceptiques de l’efficacité de ces grands sacs de stockage dans la protection du niébé pendant toute l’année, il faut le voir pour le croire – dans chaque village des sacs sont remplis de niébé et puis 4 à 6 mois plus tard, PICS organise un évènement « Open the Bag », permettant aux agriculteurs de voir que le niébé est toujours en bon état et prêt à manger. En plus de protéger le niébé contre les pestes, les sacs PICS permettent aux agriculteurs d’économiser de l’argent autrement dépensé pour des pesticides coûteux. Pour en savoir plus sur la prévention des pertes alimentaires et des systèmes innovants de stockage, veuillez consulter : – Réduction des déchets alimentaires dans le cas d’un volcan en éruption et d’autres risques agricoles, – Nourrir la planète dans le journal USA Today : Dans un monde d’abondance, les pertes de nourriture sont un crime – Food Chain Radio demande : que devons-nous faire avec nos restes ? – Découvrir la galerie de photos de Nourrir la PlanèteNourrir la Planète : Evaluation des solutions durables pour l’environnement afin de réduire la faim dans le monde et la pauvreté en milieu rural
Un projet du Worldwatch Institute soutenu par la Fondation Bill & Melinda Gates Le développement agricole arrive à un carrefour. Près d’un demi-siècle après la Révolution Verte – la première tentative systématique à grande échelle pour réduire la pauvreté et la faim dans le monde – une grande partie de la famille humaine souffre encore de la faim. Dans le même temps, les investissements dans le développement agricole par les gouvernements, les banques internationales et les fondations sont à leur plus bas niveau historique. Ceci ne pouvait arriver à un plus mauvais moment. La complexité des forces démographiques, économiques et naturelles concourent à rendre plus difficile le défi pour réduire la faim. Ceux-ci incluent la hausse vertigineuse des prix du pétrole et des denrées alimentaires ainsi que le changement climatique et la persistance d’accords commerciaux injustes. Cependant, cette crise nous donne l’opportunité de recentrer l’attention de l’opinion publique sur les ressources alimentaires, l’agriculture et les zones rurales. De façon globale, il s’agit de redonner priorité à la sécurité alimentaire. Dans les prochaines années, les preneurs de décision et les donateurs vont à nouveau attribuer des fonds au développement agricole, ces derniers auront donc grand besoin d’être conseillés. Durant des dernières décennies, a émergé une nouvelle génération d’approches innovantes pour soulager la faim. Celles-ci proviennent de communautés de fermiers, d’organisations bénévoles privées, d’universités et de compagnies agro-alimentaires. La plupart de ces approches offrent des modèles utiles pour des projets à grande échelle. Cependant, il semble de plus en plus évident que combiner les approches (techniques conventionnelles combinées à des approches agro-écologiques ou des méthodes d’auto-évaluation protégeant les ressources naturelles) soit plus efficace en termes de productivité, de revenu et de durabilité. Le projet Nourrir la Planète établira une évaluation des nouvelles techniques agricoles – des méthodes de récoltes aux technologies d’irrigation et aux politiques agricoles – en mettant l’accent sur le développement durable, la biodiversité, la santé des écosystèmes ainsi que la productivité. Le projet a un double but: celui d’informer sur les efforts mondiaux pour éliminer la faim et celui de promouvoir ces efforts. Le projet étudiera également les infrastructures institutionnelles nécessaires à chacune des approches, en suggérant les investissements complémentaires pouvant contribuer au leur succès – des banques de semences locales aux installations de traitement et aux bureaux de marketing. Le projet aboutira à la parution de State of the World 2011, un rapport complet sur la situation de l’agriculture ainsi que des documents d’informations dérivés, des résumés, des vidéos et des podcasts. Ce rapport fera office de guide pour les fondations, et les donateurs désirant soutenir les actions les plus efficaces dans le domaine de l’agriculture, dans des contextes agro-écologiques et socio-économiques divers. Les conclusions de ces recherches seront mises à la disposition des nombreux milieux influents dans le domaine agricoles, y compris les ministères des gouvernements, les décideurs en matière de politiques agricoles ainsi que les communautés de fermiers et les organisations non-gouvernementales dans le domaine de l’environnement (dont l’influence va en s’accroissant). Mettant l’accent sur les recherches de terrain, la co-directrice du projet Danielle Nierenberg est actuellement en déplacement en Afrique sub-saharienne afin de rencontrer des fermiers et communautés de fermiers, des représentants de gouvernements locaux, des donateurs et des organisations non-gouvernementales.