Le WWF-Hongrie a publié samedi dernier une photo aérienne prise en juin dernier du réservoir à l’origine de la coulée de boue toxique. Sur cette photo, on voit très clairement que le réservoir était endommagé et laissait déjà s’écouler de la boue. La pollution des cours d’eau, y compris du Danube, aurait pu donc être évitée…
Inquiet de l’état du réservoir de Kolontar et de sa proximité avec de maisons d’habitation, le WWF-Hongrie avait engagé un photographe de l’agence Interspect pour prendre des photos aériennes des piscines de boues, de l’exploitation minière à ciel ouvert et de l’état général du réservoir. Pour Gábor Figeczky, Directeur du WWF-Hongrie, « cette nouvelle preuve de l’état de dégradation du mur et des fuites importantes, depuis plus de 3 mois, devrait être un motif suffisant pour ouvrir de toute urgence une enquête officielle, pas uniquement sur cette catastrophe mais également sur l’état actuel de toutes les autres infrastructures similaires en Hongrie ». « La photo prise en juin montre très clairement qu’une partie du réservoir laissait déjà échapper de la boue. Même si il n’a pas cédé exactement à cet endroit, cela prouve clairement qu’il est fortement endommagé et qu’il est impératif de l’inspecter sur toute sa longueur » ajoute Gabor Figeczky. La boue rouge visible dans les canaux entourant l’usine est due à la fuite. La couleur rouge correspond généralement à de l’oxyde de fer non soluble dans l’eau – ce qui ne nous permet pas de connaître l’étendue des eaux de lixiviation [[La lixiviation désigne toutes les techniques d’extraction de produits solubles par un solvant, et notamment par l’eau circulant dans le sol (éventuellement pollué).]] contenant d’autres substances toxiques en mouvement dans le fossé. La construction de ces étangs se faisant de plus en plus à proximité d’habitations, des mesures strictes de sécurité auraient dues être prises. Le WWF-Hongrie demande instamment à ce qu’une enquête soit menée rapidement sur les autres réservoirs de la région, et qu’une cartographie aérienne des rives du Danube en Hongrie soit réalisée d’urgence. « Il est maintenant temps d’évaluer toutes les zones dangereuses dans le pays qui pourraient être une menace possible pour l’homme et l’environnement », a déclaré G.Figeczky. « Ces photos montrent qu’il existe des technologies disponibles, même en Hongrie pour détecter les dangers potentiels en moins de deux semaines. » « Nous sommes particulièrement préoccupés par le plus grand réservoir à Almásfüzitő, construit sur un zone à risque à seulement 80 km en amont de Budapest. »