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41è Congrès mondial Apimondia du 15 au 20 septembre à Montpellier

Apimondia 2009 : les apiculteurs face au déclin inquiétant des abeilles

Des colonies entières qui disparaissent, des ruches décimées… l’apiculture est en crise et la polémique enfle. Comment expliquer cette hécatombe, qui frappe aussi bien les butineuses européennes que leurs cousines américaines ou chinoises ? Mystère, mystère… Mais les suspects ne manquent pas. La Ville de Montpellier accueille cette année la 41e édition du Congrès international Apimondia et se trouve ainsi au cœur d’une réflexion fondamentale pour l’avenir de la biodiversité de la planète. Cet événement à caractère scientifique sera aussi l’occasion de sensibiliser le grand public à la cause des abeilles et à l’avenir de la planète.

Les pertes varient d’une région à l’autre, et peuvent atteindre jusqu’à 80 % dans certains ruchers Ils sont nombreux à en témoigner : des apiculteurs professionnels ou amateurs, des sédentaires ou transhumants, des « bio » ou conventionnels, qui assistent tous, impuissants, au dépérissement de leurs colonies depuis une bonne vingtaine d’années. « Les pertes varient d’une région à l’autre, d’une année sur l’autre, et peuvent atteindre jusqu’à 80 % dans certains ruchers, explique Fabrice Allier (Centre national du développement apicole), qui a réalisé la première enquête rigoureuse à l’échelle nationale durant l’hiver 2007-2008. Cet hiver-là, on a enregistré un taux de pertes de 30 %. » Soit bien plus que la moyenne normalement observée, de 5 à 10 %. Les abeilles françaises ne sont pas les seules touchées. L’hécatombe frappe les butineuses européennes, comme les américaines ou les chinoises. Et jusqu’aux nombreuses cousines sauvages de l’abeille d’élevage Apis mellifera, elles aussi en train de décliner. Weronika Zarachowicz expliquait cet été dans les colonnes de Télérama : « On a tout dit, ou presque, des scènes de crimes et de leur diversité. Tantôt, ce sont des colonies entières qui se volatilisent sans qu’on retrouve un cadavre, phénomène inédit que les Américains ont baptisé « syndrome d’effondrement des colonies ». Tantôt, c’est une ruche qui s’affaiblit, avec des abeilles de moins en moins productives. Ailleurs, c’est un tapis d’ouvrières retrouvées mortes devant la ruche… Mais l’assassin ? Quinze ans après les premières alertes, des trésors de connaissances accumulées et une médiatisation exceptionnelle, le dépérissement des butineuses reste un casse-tête. Car la plupart des scientifiques n’ont glané qu’une poignée de certitudes, dont celle-ci : LE coupable unique, le serial killer obnubilé par Maya l’abeille, n’existe pas. Tout indique que les butineuses meurent sous les coups conjugués de plusieurs assassins, soit, dans leur jargon, d’« une série de causes multifactorielles ». Prudentissime, le récent rapport de l’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments (l’Afssa), régulièrement accusée de faire le jeu de l’industrie agrochimique, en a même énoncé une quarantaine. Mais trois grandes familles de suspects ont bel et bien été cernées. Les pesticides. La dégradation de l’environnement – pratiques agricoles, raréfaction des fleurs, changement climatique… Et enfin les maladies, virus et autres parasites, avec en tête le redoutable Varroa destructor, un acarien qui suce l’hémolymphe des abeilles – l’équivalent du sang – , suivi de plus en plus près du Vespa velutina, un frelon asiatique fraîchement débarqué sur le sol français et qui ne cesse de faire de nouvelles victimes. En revanche, la piste des ondes à haute fréquence, évoquée par les Malvesin mais peu étudiée, a pour l’instant été écartée. »

L’Abeille, sentinelle de l’environnement, thème du Congrès Apimondia

Apimondia c’est notamment plus de 200 scientifiques qui vont présenter le fruit de leurs dernières recherches dans les différents domaines qui déterminent le développement de l’apiculture : biologie, pathologie, pollinisation, technologie, économie, apithérapie et développement rural. C’est aussi l’ApiExpo, au coeur du Corum du Palais des Congrès de Montpellier, où 200 exposants venus du monde entier présenteront leurs matériels et innovations. Mais cette année, c’est bien la sauvegarde de l’abeille qui sera au coeur des discussions du Congrès. A cette occasion, le Congrès appelle chacun d’entre nous à signer une charte lancée par l’UNAF dans le cadre de l’opération « L’abeille, sentinelle de l’environnement » pour alerter le grand public de cette situation inquiétante et tenter de protéger aussi bien l’abeille, que l’apiculture qui en dépend. Pour signer la charte, cliquer ici.

Des animations pour sensibiliser le grand public

La ville de Montpellier propose du 15 au 20 septembre de nombreuses animations pour sensibiliser le grand public
La ville de Montpellier propose du 15 au 20 septembre de nombreuses animations pour sensibiliser le grand public
Avec des stands au Corum et sur l’Esplanade, la Ville de Montpellier profitera de cet événement pour contribuer à informer les visiteurs de la nécessité de participer à leur niveau à la protection de la nature au travers de plusieurs animations : – La présentation d’une ruche (non vivante) par deux apiculteurs, – La plantation d’un acacia sur l’Esplanade – Des visites guidées de l’Esplanade sur le thème des plantes mellifères organisées dans le cadre de l’opération « Main verte, découverte des jardins », – Des ateliers bouturage de plantes mellifères (avec remise des boutures), – Un quizz sur la biodiversité à Montpellier avec de pots de miel du Mas Nouguier à gagner, – Une séance de dédicace par Jean-Pierre Fleury, auteur de « Et si les abeilles disparaissaient ? » – Une distribution gratuite de sachets de graines de plantes mellifères durant toute la durée de la manifestation… – Plus d’infos sur le site grand public d’Apimondia

 

– L’abeille est une butineuse au service de la biodiversité : 80 % des espèces de plantes à fleurs de notre planète, soit plus de 200 000 espèces, se reproduisent par pollinisation.
– C’est une ouvrière qui enrichit notre alimentation au-delà de la production de miel, pollen et gelée royale, l’abeille participe pour 65 % au maintien de la biodiversité et pour 35 % à la production de notre alimentation. (études récentes de l’INRA)

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Journaliste de solutions écologiques et sociales en Occitanie.

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