Le Gouvernement fait le point aujourd’hui avec les constructeurs automobiles sur le Plan National voitures électriques et hybrides. Les constructeurs automobiles français signeront avec l’Etat et une douzaine de collectivités locales une Charte d’engagement au déploiement d’infrastructures de recharge. France Nature Environnement se demande combien vont coûter ces mesures et pour quels gains environnementaux.
Combien vont coûter les infrastructures de recharge ?
Dans le Plan National présenté en octobre par le Gouvernement, plusieurs centaines de millions d’euros sont prévus pour ces bornes électriques. Le projet de Loi Grenelle II prévoit en outre toute une série de dispositions visant à encourager le déploiement de ces infrastructures. Alors que la voiture électrique ne devrait pas représenter plus de 10% du marché automobile d’ici à 2020, la course à la dépense publique laisse FNE interrogatif.
Pour Michel DUBROMEL, Responsable Transports à FNE : « Les constructeurs automobiles sont libres de leurs choix industriels. Mais que l’Etat et certaines collectivités locales se ruent sur ce marché, avec des investissements publics massifs, et sous couvert de développement durable, c’est largement oublier les besoins financiers des autres mobilités. Un kilomètre parcouru en transport en commun c’est deux fois plus d’emplois qu’un kilomètre en voiture ! »
Combien de CO2 en plus lâché dans l’atmosphère ?
Dans une étude récente du cabinet CE-DELFT publiée par notre Fédération européenne Transport and Environment, il est clairement montré que la mise sur le marché de voitures électriques, en l’état actuel de la réglementation européenne, conduirait à une augmentation des émissions de CO2 et de la dépendance énergétique. Rappelons que le Règlement européen, sur les émissions de CO2 de voitures neuves, impose, d’ici 2015, une moyenne de 130 g de C02/km pour l’ensemble des voitures vendues par chaque constructeur.
Céline MESQUIDA, Chargé de mission Transports à FNE explique : « Si on développe les voitures électriques sans prendre en compte l’ensemble des ventes de véhicules thermiques, c’est bel et bien à une augmentation des émissions de CO2 et de consommation de pétrole que l’on va assister ! Pour chaque voiture électrique vendue, les constructeurs pourront continuer à vendre des voitures thermiques énergivores émettant largement plus de 130 g/CO2/km. La législation européenne ne doit pas faire de la voiture électrique un permis de polluer ! ».
France Nature Environnement rappelle que la rupture annoncée par le Grenelle de l’environnement en matière de transports (par exemple 20% de réduction des GES d’ici à 2020 dans la Loi Grenelle 1) nécessite des investissements publics importants dans le domaine du fret ferroviaire autant que dans celui des transports collectifs. Les sommes publiques consacrées aux voitures électriques et hybrides, en l’état actuel de la législation européenne, sont en décalage avec les gains réels en matière d’emploi et d’environnement de cette nouvelle filière.