Action contre la Faim se mobilise à Paris et dans 13 villes de province pour lancer le défi de l’accès à l’eau pour tous aux nouvelles équipes municipales. Aujourd’hui, des outils concrets de mobilisation citoyenne existent en faveur de l’accès à l’eau et à l’assainissement pour les plus démunis. Mais ils sont sous-utilisés… Une opération organisée en partenariat avec l’Agence Française de Développement.
CHAQUE ANNÉE 5 MILLIONS DE PERSONNES MEURENT FAUTE D’ACCÈS A L’EAU POTABLE… … SOIT AUTANT QUE CELLES QUI POURRAIENT ÊTRE AIDÉES PAR LES COLLECTIVITÉS GRÂCE A UN NOUVEL OUTIL Photos de l’évènement organisé par Action contre la Faim pour la Journée mondiale de l’eau pour inciter les villes et les nouvelles équipes municipales à appliquer un nouvel outil de coopération décentralisée – la loi Oudin – qui permettrait d’aider 5 millions de personnes par an pour l’accès à l’eau potable et à l’assainissement.L’URGENCE DE L’EAU EN QUELQUES CHIFFRES
DES SITUATIONS INADMISSIBLES … L’URGENCE DE L’EAU EN QUELQUES CHIFFRES > 1,1 milliard de personnes n’ont pas accès à l’eau (dont les 2/3 sont situés en Asie et 42% de la population des régions sub-sahariennes – soit le taux de couverture le plus faible au monde). > 2,6 milliards de personnes n’ont pas accès aux services d’assainissement de base. > 5 millions de personnes meurent chaque année de maladies liées à l’eau (1.8 million de personnes meurent chaque année de maladies diarrhéiques, 1,2 million de personnes meurent du paludisme,…). > 80% des maladies, selon l’OMS, dans les pays en développement, sont liées à la consommation d’une eau contaminée (malaria, diarrhées, …). > Dans les camps du Darfour, les déplacés ne vivent en moyenne qu’avec 7 litres d’eau par jour, les habitants des bidonvilles d’Oulan Bator ne disposent, eux, que de 6 litres. > Dans les pays en développement, les femmes doivent marcher en moyenne 6km par jour en portant 20 kg d’eau. > 27% des enfants de moins de 10 ans, dans les villages du Nord Ouest du Népal, sont atteints de diarrhée et 11,6% de dysenterie. 83% des gens se disent affectés par les maladies liées à l’eau, 81% des gens s’approvisionnent en effet à des points d’eau non protégés au fort risque de contamination selon une enquête menée dans un village en août 2006 par les équipes d’Action contre la Faim. Sources : OMS, ONU, ACF …QUI NE VONT PAS ALLER EN S’AMÉLIORANT SI RIEN N’EST FAIT ! > Pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) d’ici 2015, il faudrait que chaque jour 260 000 personnes de plus aient un accès à l’eau > Selon le dernier rapport du GIEC (Groupe International d’Experts sur le Climat), d’ici 2080 ce serait jusqu’à 3.2 milliards de personnes qui seraient exposées à de graves pénuries d’eau. > Plus globalement, face aux défis de l’augmentation démographique, du changement climatique, de la pression croissante sur la ressource en eau, on peut affirmer avec certitude que si rien n’est fait, le nombre de personnes n’ayant pas un accès à l’eau et à l’assainissement en quantité et qualité suffisante augmentera dans les années à venir. Face à l’urgence en matière d’accès à l’eau et à l’assainissement, il est urgent de mobiliser toutes les forces – notamment pour réussir à atteindre l’objectif 7 des OMD : « RÉDUIRE DE MOITIÉ LES PERSONNES N’AYANT PAS ACCÈS À L’EAU ET À L’ASSAINISSEMENT D’ICI 2015 », pour lequel la France s’est engagée aux Nations-Unies en 2000. « Nous ne battrons ni le HIV, ni la tuberculose, ni la malaria ou aucune autre maladie infectieuse qui frappent les pays en développement avant que l’on ait gagné la bataille de l’eau potable, de l’assainissement et de l’hygiène de base. » Kofi Annan, ancien Secrétaire Général des Nations UniesSAUVER 5 MILLIONS DE PERSONNES, CHICHE ?
Au lendemain des élections municipales, Action contre la Faim lance un premier défi aux nouvelles équipes : secourir 5 millions de personnes ! Et le défi est de taille : 5 millions de personnes meurent chaque année de maladies liées à une eau contaminée. Pourtant, les moyens d’agir à l’échelle des collectivités (citoyens et élus) existent ! Si les citoyens français peuvent être solidaires par leur consommation d’eau, il ne tient qu’aux villes de transformer l’essai : si toutes les collectivités françaises appliquaient la loi Oudin, 5 millions de personnes par an – soit le nombre qui en meurent – pourraient bénéficier d’un accès à l’eau ! MON EAU PEUT ÊTRE SOLIDAIRE. ET MA VILLE ? > ACF met en lumière le lien et la responsabilité entre les collectivités, les citoyens français et les enjeux de l’eau. Ainsi, le Forum Mondial de l’Eau de Mexico en 2006 avait déjà établi le lien fondamental entre les collectivités et l’eau en baptisant cette rencontre : « actions locales pour un enjeu global ». Le thème du prochain Forum Mondial de l’Eau à Istanbul en mars 2009 invite pour sa part tous les acteurs à s’unir au-delà de leurs différences pour l’eau. Tant au Nord qu’au Sud, les collectivités territoriales sont les entités responsables de la gestion de l’eau. En France, les mécanismes de coopération décentralisée positionnent les élus locaux et leurs administrés comme les acteurs majeurs de ces actions en faveur de l’eau et de l’assainissement des pays du Sud. «Votre facture peut sauver des vies !» Par le simple fait de s’acquitter de leur facture d’eau, et de pousser leurs élus à appliquer la jeune loi Oudin dans leur collectivité, les Français peuvent financer des projets d’eau et d’assainissement dans le monde et contribuer ainsi à sauver 5 millions de vies ! A contre-pied de la vision habituelle d’une facture toujours malvenue et trop chère (notamment sur l’eau), payer sa facture d’eau devient un acte citoyen et humanitaire ! Sachant que ce sont les élus locaux via leurs administrés, qui décident de la mise en œuvre de la loi Oudin pour leur collectivité, Action contre la Faim invitera les habitants des grandes villes françaises à s’associer à un appel aux maires de France: “Mon eau peut être solidaire. Et ma ville ?“ Rappelons que la mise en œuvre de la loi Oudin est jusqu’à maintenant indolore pour les usagers étant donné que la plupart des acteurs de l’eau utilisant la loi Oudin, prélèvent les montants sur les bénéfices existants. Même si cela n’est pas le cas de toutes les collectivités, selon de nombreuses enquêtes, les marges faites dans le domaine de la gestion de l’eau sont plus que suffisantes pour alimenter ces 1% et permettent d’utiliser efficacement les bénéfices propres à ce secteur. SELON LES ESTIMATIONS, une application complète et entière de la loi Oudin partout en France ne provoquerait au maximum qu’une hausse de 3 à 4 euros par an et par famille de la facture d’eau mais permettrait le dégagement de près de 120 millions d’euros, soit une aide à plus de 5 millions de personnes ! « L’absence d’eau ou sa mauvaise qualité tue dix fois plus que toutes les guerres réunies » Conseil Mondial de l’Eau, 2005 Télécharger le dossier complet URGENCE EAU d’Action Contre la Faim
Qualité de l’eau en France : le WWF-France salue le volontarisme du Ministre
Suite aux déclarations de Jean-Louis BORLOO dans Le Parisien – Aujourd’hui en France du 20 mars 08, le WWF-France salue les engagements du ministre d’Etat sur la mise en conformité de nos stations d’épuration.
Il semblerait donc que les menaces de Jean-Louis BORLOO adressées aux collectivités le 14 septembre 2007 aient été entendues puisque 57 des 146 stations, qui n’étaient pas aux normes en 2007, sont, à présent, en conformité.
« A deux jours de la journée mondiale de l’eau et au cœur de l’étude d’imprégnation des PCB sur l’Homme lancée par le WWF-France et l’association de 300 médecins (ASEP), les propos du Ministre en faveur de la qualité de nos fleuves et son engagement de mise en conformité des 89 stations restantes nous rassurent » déclare Serge ORRU, Directeur général de WWF-France.
Urgence eau : nos villes sont-elles sur la bonne voie ?
La loi OUDIN une aubaine pour les villages des pays du Sud privés d’eau
L’appel d’Action Contre la Faim aux maires France en faveur des collectivités du Sud est très important, surtout quand il s’agit d’une solidarité Nord – Sud autour de l’eau.
L’information des anciens et des nouveaux maires sur la loi Oudin leur donnera le chemin pour proposer un financement de solidarité peu coûteux et efficace. En effet, « cette loi met en exergue la responsabilité de tous : citoyens et leurs représentants élus qui peuvent s’engager légalement à protéger, respecter et mettre en œuvre le droit à l’eau ».
Aux cotés d’Action Contre la Faim nous devons largement diffuser cette information afin de participer à l’atteinte des Objectifs de Développement du Millénaire. Néanmoins, nous devons attirer l’attention des élus et des citoyens que les programmes de la Coopération Décentralisée ne pourront atteindre pleinement leurs objectifs en fournissant durablement de l’eau en qualité et quantité que si les communautés du Sud :
se mobilisent elles aussi pour assez la gestion durable des ouvrages puits ou forages ;
se forment pour assurez la bonne gestion de l’environnement afin de recharger les nappes phréatiques par une agriculture qui facilite l’infiltration de l’eau, l’aménagements des bassins versants avec des travaux de Conservation des Eaux et des Sols et de Défense et Restauration des Sols. La mise en défens de grands espaces sur les bassins versants devra aussi un souci majeur des bailleurs potentiels afin que l’investissement d’une commune ne soit pas sans effet à long terme.
Tout programme d’hydraulique villageoise doit être complété par un programme de formation participative des communautés qui recevront l’ouvrage de telle sorte qu’elles s’approprient cette infrastructure. Nous pouvons citer en exemple l’association Eau Vive qui fait dans ce domaine un excellent travail. A titre indicatif, il serait utile de consacrer 10 à 15% du budget pour la réflexion, la formation de la communauté autour de la création des points d’eau, sa gestion et l’aménagement du bassin versant pour faciliter la recharge de la nappe phréatique.
Tout puits, forage ou aménagement de point d’eau qui ne prend pas en compte l’aspect de la gestion environnementale pour sa pérennisation est voué à l’échec.
Voici quelques éléments qui mériteraient d’être pris en compte si l’appel d’Action Contre la Faim aux Maires de France débouchait sur des créations de milliers de point d’eau.
Jean Yves CLAVREUL
Expert en Communication pour le Développement Durable
Jean-Yves CLAVREUL
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