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Une proposition du Cercle des Economistes Citoyens

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Imaginez : une idée simple, transposable aux autres pays du monde, qui permettrait de répondre de façon satisfaisante à l’immense défi humain et écologique de notre siècle, en proposant de nouvelles activités épanouissantes et socialement utiles, sans impôts supplémentaires, sans endettement et sans s’opposer aux intérêts en place… Impossible ? Si vous vous demandez comment nous dépêtrer de la contradiction qui prône d’un côté la croissance pour guérir l’économie et de l’autre la décroissance pour l’écologie ? Si vous vous inquiétez de l’avenir de la planète et de celui de vos enfants, si vous souhaitez que tous les peuples atteignent un niveau de suffisance digne, si vous nourrissez au fond de votre cœur(même sans y croire vraiment) le rêve d’un monde où il ferait bon vivre pour tous en lien avec une Terre respectée, lisez ce livre : ce rêve est à portée de main, car « Rien n’est plus fort qu’une idée dont l’heure est venue » (Victor HUGO).

« Nos économies savent-elles encore faire une place à des activités non motivées par la rentabilité ? Dans leur ouvrage, André-Jacques Holbecq et Philippe Derudder défendent un « plan B » pour répondre aux enjeux économiques de l’avenir. » Marianne « Entre un vieux monde en déliquescence et un autre à construire, il existe une transition. Celle-ci constitue un espace qui s’offre à l’imagination pour préparer la suite de l’histoire. Mais cela ne peut se faire sans un changement radical de paradigme plaçant l’humain et la nature au coeur de nos préoccupations. L’homme ne vit pas que de pain, mais de toutes les richesses immatérielles qui nourrissent son coeur, son âme, son esprit. L’argent peut offrir des plaisirs éphémères, mais ce bien suprême appelé la joie n’est pas à sa portée. Car lui aussi a trop de valeurs pour avoir un prix. Merci à André-Jacques Holbecq et Philippe Derudder de contribuer, avec leur ouvrage, à mettre l’essentiel en évidence ». Pierre Rabhi

Extrait

Avant-propos par André-Jacques Holbecq et Philippe Derudder Avez-vous déjà pratiqué une pyramide de champagne ? C’est une activité festive. On dispose sur la table un lit de coupes qui se touchent bord à bord et qui forment un cercle. Sur ce premier lit, tenant en équilibre sur les bords des coupes constituant cette fondation, on forme un nouveau lit en cercle d’un diamètre forcément inférieur. Puis un autre, et ainsi de suite jusqu’à ce qu’il n’y ait plus que la possibilité d’installer une coupe en haut de la pyramide ainsi construite. Le bouchon claque, le champagne se déverse alors dans la coupe supérieure qui sera la seule à être alimentée du début à la fin. Une fois pleine, la coupe déborde et le champagne se déverse dans les coupes sur lesquelles elle repose jusqu’à ce qu’elles aussi débordent. Le processus s’achève lorsque toutes les coupes de la pyramide ont été remplies par ruissellement. Ainsi en est-il de la logique économique dite de production qui préside à notre destinée. Les moyens sont confiés à l’oligarchie économique et financière dont la fonction est d’orchestrer la « création » de richesse par la production de biens et de services, « la main invisible du marché » chère à Adam Smith, se chargeant de distribuer la richesse vers toutes les couches de la société, par ruissellement. Voyez-vous l’analogie avec la pyramide de champagne ? La première vague de la crise financière mondiale vient de nous en donner une démonstration magistrale. Pour faire court, voilà que le secteur bancaire, grisé par la liberté qu’offrent la dérégulation et la libre circulation des capitaux, a trouvé beaucoup plus lucratif de jouer l’économie « casino » qu’à assumer sa mission de financement de l’économie réelle, entendons par là celle qui produit les biens et services nécessaires aux entreprises et aux personnes. Ce qui devait arriver arriva : le château de cartes s’écroula, plaçant les banques face au risque d’être entraînées dans la faillite les unes après les autres par effet domino. Solution : renflouer les banques, autrement dit tâcher de sauver la situation en remplissant la coupe de haut : le système bancaire. Que diriez-vous si votre patron sortait du casino et vous annonçait qu’il a tout perdu y compris la prochaine paye, et que si vous voulez conserver votre job vous allez devoir prendre sur vos économies ou emprunter pour que l’entreprise ne disparaisse pas ? Peut-être le feriez-vous la rage au ventre en vous disant malheureusement vous n’avez pas d’autre choix. Il semble à l’évidence que cette résignation se soit imposée aux dirigeants politiques mondiaux qui, mises en part quelques remontrances courroucées sur la pointe de la langue, ont jugé qu’entre deux maux il fallait choisir le moindre. Ainsi la tête des Etats a-t-elle rempli la coupe de la tête de la finance. Pouvait-on faire autrement ? Oui certainement, mais cela aurait demandé plus de courage et la volonté de réviser les fondements du capitalisme financier, ce qui, manifestement, n’a jamais été envisagé. L’analogie avec la pyramide de champagne s’arrête toutefois là, car dans cette pratique festive, les coupes se remplissent peu à peu et tout le monde finit par être servi. C’est d’ailleurs ce que pensait Adam Smith en son temps. Toute personne, une fois parvenue à satiété, redistribue naturellement son surplus, croyait-il. Mais cette prévision ne s’est pas vérifiée… Bien que la croissance n’ait pas cessé d’augmenter depuis la dernière guerre mondiale, la pauvreté, elle, s’est développée également et le fossé entre les plus riches et les plus pauvres s’est creusé plus profondément. C’est que, voyez-vous, dans notre système, le bord des coupes du haut s’élève au fur et à mesure qu’elles se remplissent, retardant et tarissant le flux destiné à irriguer celles du bas. Ne crachons toutefois pas dans la soupe – pardon dans la coupe ! Car nous devons certainement la survie de notre espèce à la logique de la pyramide. Il n’y a en effet que bien peu de temps que nous sommes capables de produire en suffisance. Sans remonter loin dans l’histoire, les hommes n’avaient pas les connaissances et les moyens techniques pour assurer la subsistance de tous. Obéissant ainsi à la loi de la sélection naturelle, les plus forts étaient favorisés comme étant les plus aptes à pérenniser l’espèce. Mais la bataille pour la survie a été gagnée ! Aujourd’hui, nous sommes parvenus à nous affranchir des exigences de la survie ; notre appareil productif est considérable et permettrait – si nous le voulions vraiment – non seulement d’assurer l’essentiel à tous mais aussi du superflu. Cela ne saute pas aux yeux, bien sûr, tant la misère qui s’étale à la surface de la planète peut laisser croire qu’on est encore loin du but. là réside l’illusion qui nous tient prisonniers. La misère est aujourd’hui artificielle : bien réelle pour ceux qui la subissent, mais créée artificiellement par le seul fait de la persistance à maintenir en fonction un système dont la dynamique intrinsèque conduit à inonder les coupes du haut et assécher celles du bas. Voilà une bonne trentaine d’années maintenant que nous connaissons un chômage chronique. Voilà une bonne trentaine d’années que les différents gouvernements qui se succèdent y vont de leur plan de relance. Or, vous observerez qu’en règle générale, les mesures obéissent à la règle de la pyramide de champagne : défiscalisation, primes à l’embauche et autres emplois subventionnés, autant de cadeaux offerts aux entreprises dans l’espoir que celles-ci feront ruisseler la manne en créant de nouveaux emplois. Le résultat est que le travail s’est détérioré, tant en rémunération qu’en qualité, tandis que les profits du capital prospéraient et que la situation globale de l’emploi n’enregistrait aucun progrès durable. Pourquoi ? Parce qu’il y a refus absolu d’accepter l’idée que les progrès technologiques permettent maintenant d’assurer toujours plus de production avec moins de personnel. Parce qu’il y a refus absolu d’admettre que la production ne pourra plus à elle seule assurer le plein emploi. Parce que les détenteurs des coupes du haut ont avantage à distiller au compte-gouttes ce qui tombe dans les coupes du bas, mettant ainsi leurs possesseurs dans un étal tel de dépendance à la survie qu’ils n’ont même plus la possibilité de se révolter. Le seul espoir collectif se loge alors dans la croissance globale dont l’effet, à défaut de résoudre le problème, permet au moins d’espérer que la situation ne se détériore pas plus. Mais un autre spectre surgit : celui de l’épuisement des ressources naturelles non renouvelables sur fond de pollution généralisée. Car si la croissance est synonyme de bonne nouvelle pour l’économie, elle est signe de mauvaise augure pour l’écologie. Comment sortir de ce guêpier ? Facile ! (Pardon pour cette affirmation un peu suffisante) mais oui, facile. Il suffit de changer de regard et de se dire que c’est une bénédiction que ne plus devoir être employés à temps plein par la production. Grâce aux personnes actuellement sans travail, grâce au temps libéré et qui sans doute le sera de plus en plus, nous allons pouvoir orienter la créativité et l’activité humaine vers l’amélioration de la qualité de vie et répondre ainsi de façon cohérente et durable aux problèmes qui créent actuellement tant de souffrances et menacent gravement la vie des générations futures. Tel est le champ nouveau de l’économie du XXIe siècle qui reste à défricher et cultiver en complément de l’existant et dont ce livre va dessiner les contours et imaginer la mise en valeur.

Références

Les auteurs : André-Jacques Holbecq est un ancien pilote de Concorde. Il profite d’une retraite dans la force de l’âge pour revenir à sa première passion, l’économie. Il milite dans diverses associations. Il habite à Aix en Provence. Il a publié en 2002 « Un regard citoyen sur l’économie » aux éditions Yves Michel et ses travaux de recherche l’ont amené à publier en septembre 2005 « Une alternative de société : l’écosociétalisme » toujours aux éditions Yves Michel. Vous pouvez trouver ses articles et ses réflexions sur son site internet en cliquant ici. Alors qu’il était patron d’une P.M.E. florissante dans le domaine du transport et du négoce international, Philippe Derruder décide un jour de démissionner de ses fonctions, poussé par le refus de continuer à apporter sa contribution à un système auquel il ne croit plus. Un système où la prospérité des uns se traduit par l’appauvrissement des autres, à l’inverse même du fondement de l’économie libérale. Philippe Derudder se consacre depuis à la recherche de solutions économiques et financières alternatives, ainsi qu’à l’évolution des mentalités, pour lutter contre cette logique de misère dans l’abondance. Il est consultant et anime des séminaires sur l’économie alternative. Une monnaie nationale complémentaire de André-Jacques Holbecq et Philippe Derudder – Editeur : Yves michel – 176 pages – ISBN : 978 2 913492 89 9 – Prix public : 12 €

 

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David Naulin
David Naulinhttp://cdurable.info
Journaliste de solutions écologiques et sociales en Occitanie.

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