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Une étude du PNUE confirme la portée mondiale du potentiel environnemental de la RDC mais prévient d’importants défis

Les entrepreneurs sociaux sont des acteurs clés dans la création d’emplois et la transition de la RDC vers une “économie verte Avec la moitié des forêts et des ressources en eau de l’Afrique, ainsi que des réserves minérales estimées à 24 000 milliards de dollars US, la RDC pourrait devenir une locomotive pour le développement africain, à condition que les différentes menaces pesant sur ses ressources naturelles soient rapidement jugulées. Une évaluation environnementale majeure de la République Démocratique du Congo (RDC) menée par le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) souligne l’importance mondiale et le potentiel extraordinaire des ressources naturelles et minières du pays. Toutefois, l’étude met en garde contre des tendances alarmantes, telles que l’accélération de la déforestation, l’extinction de certaines espèces, la pollution par les métaux lourds et la dégradation des terres résultant des activités minières, ainsi qu’une pénurie aiguë d’eau potable affectant quelques 51 million de Congolais. Les résultats de cette évaluation, réalisée sur deux ans, ont été révélés aujourd’hui à Kinshasa par le Directeur Exécutif du PNUE, M. Achim Steiner, et le Ministre de l’Environnement, de la Conservation de la Nature et du Tourisme, M. José Endundo. Menée en coopération avec le Ministère de l’Environnement, de la Conservation de la Nature et du Tourisme de la RDC, cette évaluation met en lumière des initiatives qui ont été couronnées de succès et identifie les opportunités stratégiques qui permettraient de restaurer les moyens de subsistance, promouvoir la bonne gouvernance, soutenir la durabilité de la reconstruction économique, et renforcer le processus de consolidation de la paix en RDC. Selon le rapport, la bonne nouvelle est que la majeure partie de la dégradation environnementale de la RDC n’est pas irréversible et que des progrès substantiels ont déjà été faits en termes de gouvernance environnementale. Par exemple, à travers des mesures telles que le renforcement de patrouilles anti-braconnage, l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature a permis de sécuriser le Parc national de Virunga qui, au pic de la crise congolaise, perdait l’équivalent de 89 hectares de forêt chaque jour du fait de la collecte illégale de bois énergie. Toutefois, une intense croissance démographique (le pays compte aujourd’hui près de 70 millions d’habitants, qui dépendent pour la plupart des ressources naturelles pour leur survie), ainsi que la vive concurrence internationale pour les matières premières, font peser encore davantage de pressions sur les ressources naturelles de la RDC.

Conclusions principales

– La biodiversité de la RDC est la plus importante en Afrique, mais 190 espèces sont classées comme étant en danger critique d’extinction, en danger ou vulnérables sur la Liste Rouge des Espèces Menacées de l’UICN. Les éléphants et les gorilles de montagne font partie des espèces menacées. – Jusqu’à 1.7 million de tonnes de viande de brousse (principalement de la viande d’antilope, de duiker, de singe et de sanglier sauvage) sont récoltées chaque année à travers la chasse non réglementée et le braconnage, contribuant à l’extinction de ces espèces. – La forêt tropicale de la RDC s’étend sur plus de 1.55 million de km2 et représente plus de la moitié des ressources forestières de l’Afrique – ce qui en fait un prestataire critique de services écosystémiques au niveau mondial et une source potentielle de revenus, qui pourraient s’élever à 900 millions de dollars annuels jusqu’à 2030 à travers REDD+. – La RDC a la plus importante main d’œuvre d’exploitation minière artisanale au monde, estimée à deux millions de personnes, mais le manque de contrôle de ce secteur a contribué à la dégradation des terres et à la pollution. Les réserves minérales inexploitées de la RDC (estimées à 24 000 milliards dollars US) ont une importance stratégique pour l’économie mondiale. – Quelques 15 tonnes de mercure sont utilisées chaque année dans l’exploitation minière artisanale en RDC, faisant du pays la deuxième plus importante source d’émissions de mercure en Afrique. – Le bassin du Congo soutient les pêcheries continentales les plus importantes d’Afrique, avec une production potentielle estimée de 520 000 tonnes par année. Si ces ressources sont sous-exploitées au niveau national, il existe plusieurs cas de surexploitation grave au niveau local. – Le problème le plus alarmant lié au changement climatique est la vulnérabilité de l’agriculture pluviale à petite échelle. Par exemple, en 2020, la durée de la saison des pluies dans la région du Katanga, fréquemment touchée par la sécheresse, pourrait passer de sept à cinq mois. – On observe actuellement un phénomène remarquable d’éclosions de petites entreprises sociales, qui dépendent pour la plupart de l’exploitation des ressources naturelles. Cependant, du fait de la fragilité du système bancaire et du manque d’incitations à formaliser les transactions, ce secteur informel, échappant aux normes du travail et environnementales, s’est fortement développé et représente désormais un problème structurel majeur. – Dans ce pays émergeant d’une longue période de crise et de défaillance de l’Etat, la fourniture de services de bases, notamment en termes d’énergie et de provision en eau, ainsi que les problèmes environnementaux dans les centres urbains, restent des enjeux de taille. – Afin d’aider la RDC à relever ces défis, un doublement de l’aide au développement est urgemment requis (y compris 200 millions de dollars US pour l’environnement). Selon Achim Steiner, Sous-secrétaire Général des Nations Unies et Directeur Exécutif du PNUE, l’évaluation met en avant des opportunités stratégiques pouvant soutenir la durabilité de la reconstruction économique post-conflit de la RDC et accélérer les efforts de consolidation de la paix. « Cette évaluation confirme la richesse unique des ressources naturelles de la RDC et illustre comment celles-ci peuvent contribuer à une croissance économique durable. Cependant, elle révèle aussi les séquelles laissées par un conflit financé largement par l’exploitation de ces ressources, ainsi que la tragédie humaine dont souffre le peuple depuis trop longtemps » a-t-il dit. « Le PNUE espère que les résultats de cette évaluation galvaniseront l’action et un soutien plus marqué de la communauté internationale et aidera la nation à s’orienter sur une voie plus durable, capitalisant sur les opportunités offertes par une économie verte en RDC » a ajouté le Directeur Exécutif du PNUE. L’évaluation vise à appuyer la création des conditions favorables à « l’économie verte » en RDC et à promouvoir un changement d’approche fondamental dans l’exploitation des ressources naturelles du pays. S’exprimant lors du lancement du rapport, le Ministre de l’Environnement, M. José Endundo, a déclaré que le gouvernement avait accueilli positivement cette évaluation, qui met en lumière les principaux problèmes et les opportunités, y compris le potentiel du marché du carbone et de l’écotourisme en tant que sources majeures de financement. « Nous savons, grâce à cette étude conjointe de deux ans, que les vastes réserves minières de la RDC sont de nouveau l’objet d’une vive concurrence étrangère et que cela exerce de fortes pressions sur nos forêts, notre faune, notre flore et nos ressources en eau» a déclaré le Ministre. « Le schéma REDD + dans lequel la RDC est déjà engagée pourrait potentiellement générer le financement nécessaire permettant de répondre à un large éventail de défis de développement et environnementaux et nous comptons sur ce genre de mécanismes pour soutenir le relèvement à long terme en RDC » a déclaré le Ministre. Financée par le Gouvernement de la Norvège, l’Evaluation Environnementale Post-Conflit de la RDC, couvre la totalité du pays, et pas seulement les zones affectés par le conflit, et fournit 70 recommandations, articulées autour de 15 secteurs et 13 « zones sensibles » en terme de dégradation environnementale.

Recommandations principales

– S’engager dans la transition vers une «économie verte» pour parvenir au développement durable, capitalisant sur l’économie sociale émergente de la RDC afin de créer des emplois verts et d’autres emplois, notamment pour les anciens combattants. – Développer un bouquet énergétique durable afin de relancer la plupart des activités économiques. La RDC a un immense potentiel hydroélectrique de 100 000 mégawatts – l’équivalent de 13% du potentiel hydroélectrique mondial – qui pourrait aussi générer des revenus d’exportation. – S’attaquer aux impacts environnementaux d’un siècle d’exploitation minière, en particulier par le biais d’actions immédiates dans les zones minières sensibles polluées de la province de Katanga, en introduisant des méthodes modernes d’exploitation et en formalisant le secteur minier afin de promouvoir le respect des standards environnementaux et des normes sanitaires de travail. – Promouvoir la coopération transfrontalière pour la gestion durable des ressources halieutiques des lacs internationaux de la vallée du Rift. – Renforcer les capacités institutionnelles pour la préparation aux catastrophes – tels que les épidémies, les éruptions volcaniques, les inondations et les feux de forêts, y compris les systèmes d’alerte précoce. – Encourager davantage de recherches et de recensements des ressources naturelles et intégrer l’évaluation économique des systèmes écosystémiques dans l’ensemble de la planification au développement. – Télécharger L’Evaluation Environnementale Post-Conflit de la DRC du PNUE : Synthèse à l’intention des décideurs. Cette étude intègre les apports de plus de 50 partenaires, incluant des ONG, des universités et des agences partenaires des Nations Unies.

En savoir plus

Cette Synthèse à l’intention des décideurs résume les principales conclusions et recommandations politiques du rapport d’Evaluation Environnementale Post-Conflit de la RDC du PNUE, réalisée sur une période de deux ans. Ce rapport de synthèse ainsi qu’un rapport technique sur l’eau (faisant aussi partie de l’évaluation) sont disponibles en anglais et en français sur www.unep.org/drcongo. L’évaluation se focalise sur les problèmes relatifs à l’environnement et à la gestion des ressources naturelles affectant la RDC, et notamment sur les liens entre le conflit et les ressources naturelles, les impacts environnementaux des déplacements de populations, les ressources forestières, les aires protégées, les ressources en eau, la pêche, le changement climatique, l’exploitation minière et la gouvernance environnementale. Le rapport complet d’évaluation devrait être publié au début de l’année 2012. Avec cette étude, le PNUE ouvre la voie à un soutien de la coopération internationale à la RDC afin de gérer durablement ses ressources naturelles sur le long terme. Le PNUE propose de soutenir activement son partenaire gouvernemental principal, le Ministère de l’Environnement, dans cet effort. Une étape déterminante consistera à attribuer aux recommandations de cette évaluation une place prioritaire dans un Plan d’Action National pour l’Environnement.

Contacts

Nick Nuttall, Porte Parole du PNUE/ Chef des Média : +254 733 632 755 – Silja Halle, Conseillère en Communication du PNUE : +243 995 686 207 or +41 79 634 0899 – Solange Montillaud-Joyel, Communications & Publications : +33 (0)1 44 37 76 20
UNEP
UNEP
United Nations Environment Programme
Division of Technology, Industry and Economics
15, rue de Milan
F-75441 • Paris Cedex 09 • France
Phone: +33 (0)1 44 37 14 50
Fax: +33 (0)1 44 37 14 74
www.unep.org/dtie

 

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