Toute entreprise est tôt ou tard confrontée au défi du changement. C’est le cas lors de l’engagement dans une stratégie RSE qui nécessite une implication des équipes. Mais modifier ses habitudes n’est jamais une mince affaire. Malgré les bénéfices potentiels annoncés, la RSE signifie aussi effort supplémentaire et peut même provoquer la crainte1. Certains collaborateurs peuvent privilégier la continuité à l’incertitude de la transition. Pour réussir ce défi que représente une stratégie RSE, la clé est d’impliquer et d’accompagner les équipes tout au long du processus. Dans ce rapport de la Chaire à Impact Positif, les 3 principaux leviers sont présentés pour permettre aux réfractaires de recevoir positivement cet appel au changement.
« Une entreprise peut avoir une stratégie RSE en « béton » et se faire critiquer en interne. Pas frontalement. En silence. Dans les couloirs ou à la machine à café. Une blague, un soupir, un regard qui fuit. Et surtout : des salariés qui n’embarquent pas. Qui disent oui en salle de réunion mais qui font non dans les faits« .
Thomas PINET, auditeur qui veut rendre la CSRD opérationnelle pour tous, sans migraine, pense que « ce n’est pas de la mauvaise volonté ni un problème de communication. C’est juste une stratégie qui n’a pas touché les vraies tensions du système.
Si tu veux embarquer les sceptiques ?
Thomas PINET, auditeur qui veut rendre la CSRD opérationnelle pour tous
Commences par les prendre au sérieux.
3 profils qui résistent
Un rapport de la chaire Impact Positif identifie 3 profils qui résistent :
1- Le calculateur : « qu’est-ce que j’y gagne ?«

2- Le pragmatique : « ça va ralentir le business ».

3- Le sceptique : « on va encore faire semblant« .

Plutôt que de les percevoir comme des opposants, il est possible de considérer qu’ils sont des « capteurs de vérité » qui montrent ce qui n’est pas clair dans la stratégie RSE de l’entreprise. « Ce qui n’est pas incarné, aligné. Et tant que ça n’est pas vu, le risque est de s’épuiser à convaincre. La bonne question n’est pas comment mieux expliquer. C’est qu’est-ce que cette résistance révèle de la stratégie RSE ?«

R. Soparnot (2013). Les effets des stratégies de changement organisationnel sur la résistance des individus, Recherches en Sciences de Gestion, N° 97
Pour y répondre, il faut un outil de transformation :
une analyse de matérialité sociale
L’analyse de matérialité sociale part du modèle économique, puis cartographie les tensions, les peurs, les frictions. Elle identifie là où la croissance a généré une dette (structurelle, organisationnelle, humaine, environnementale etc…) qu’il faut absolument régler pour pouvoir repartir en croissance.
L’analyse transforme une posture défensive en dynamique collective.
Thomas PINET, auditeur qui veut rendre la CSRD opérationnelle pour tous
Voir aussi :
Transition écologique et sociale juste
Défis et opportunités pour les entreprises et les salariés
68% des salariés français considèrent que la transition écologique et sociale représente plutôt une opportunité pour les entreprises
Après avoir traité des modalités de transformations durables des modèles économiques, la chaire Impact Positif d’Audencia ouvre le chapitre de la transition écologique et sociale juste.
Les organisations ont intégré de façon croissante les enjeux écologiques. Cependant, la justice sociale n’est pas encore suffisamment intégrée au cœur des modèles économiques.
Ce nouveau cycle d’études s’ouvre avec trois questionnements :
- Quelles sont les perceptions de la transition écologique et sociale juste pour les salarié(e)s français(e)s ?
- Quelle est la contribution attendue des entreprises par les salarié(e)s ? Sur quels périmètres et enjeux doivent-elles s’impliquer ?
- Quels sont les principaux défis et obstacles pour agir en faveur d’une transition écologique et sociale juste ?

Stratégie RSE :
comment embarquer en interne & dans la durée ?
L’objectif de cette étude est de comprendre les leviers d’implication et d’embarquement des collaborateurs dans la durée, dans la stratégie RSE* (Responsabilité Sociétale des Entreprises) de leur entreprise.
Comment impliquer les membres d’une entreprise engagée dans une démarche RSE dans la durée ? Quels sont les freins et les leviers concrets pour passer à l’action collectivement ?
Identifier et prioriser ses enjeux RSE
pour construire une stratégie RSE et créer un impact positif

L’analyse de la matérialité
La chaire Impact Positif d’Audencia a accompagné le Crédit Agricole Atlantique Vendée dans la réalisation d’une nouvelle version de sa matrice de matérialité.
Forte de cette expérience, la chaire Impact Positif a décidé de créer un guide pour sensibiliser les entreprises ou organisations à l’intérêt de l’analyse de la matérialité et à les outiller au déploiement de la méthode pour structurer leur stratégie RSE et in fine créer un impact positif.
- Les raisons sont multiples : peur de l’inconnu, attachement aux acquis, manque de confiance dans le contexte économique … ↩︎