Dans le contexte du Grenelle de l’environnement où la question de l’efficacité énergétique sera au premier plan, la rédaction de L’Usine Nouvelle, pour son numéro du 27 septembre, s’est mobilisée autour de la réalisation d’une édition entièrement consacrée aux enjeux énergétiques planétaires, intitulée « Énergie, le nouveau souffle ».
L’Usine Nouvelle décrypte en 148 pages les grands défis énergétiques auxquels la planète devra faire face pour sortir du cercle vicieux dans laquelle elle s’est enfermée : une consommation toujours croissante alors que les ressources viennent à se raréfier, sur fond de dérèglement climatique.
A l’occasion de ce numéro spécial de 148 pages, le journal trace les grands défis énergétiques que les industriels devront relever.
Après plus d’une décennie d’analyse et de réflexion, la prise de conscience est douloureuse et les industriels font feu de tout bois pour développer des solutions écologiquement et financièrement viables…
Réduire les consommations d’énergie
Favoriser les économies d’énergie, voilà le nerf de la guerre. Si tous les secteurs sans exception sont concernés, le bâtiment (45% des dépenses énergétiques en France, en raison du poids des postes chauffage et climatisation) sera un sujet incontournable du Grenelle de l’environnement.
Grâce à l’amélioration des pratiques constructives actuelles et au foisonnement d’idées des ingénieurs, architectes et fabricants de matériaux, les marges d’amélioration existent. Encore faut-il pouvoir financer le montant des investissements nécessaires à la rénovation du bâti existant…
D’une manière générale, les solutions en matière d’économies énergétiques dans l’industrie (40% de la consommation d’électricité mondiale) ne manquent pas. Toutefois, elles nécessitent que les industriels acceptent de réaliser des diagnostics énergétiques encore trop peu usités et qu’ils puissent effectuer les investissements nécessaires. Pour cela, les grands groupes industriels ont un rôle pilote à jouer, à l’image de Siemens et Schneider qui ont ouvert la voie en se fixant des objectifs d’amélioration de l’efficacité énergétique de leurs sites.
Capturer le CO2
Si les économies d’énergie contribuent à réduire les émissions de CO2, elles ne sont pourtant pas suffisantes pour ce qui concerne les industries les plus consommatrices, comme les centrales électriques thermiques. Dès lors les procédés et les initiatives se multiplient, à l’image de la solution la plus porteuse à ce jour : la capture du CO2 à la
source et son stockage. Le stockage géologique du CO2 tend d’ailleurs à se structurer en marché. En matière de captage du CO2, trois technologies sont en lice : la postcombustion, l’oxycombustion et la précombustion.
Baisser le coût des énergies renouvelables
Autre source d’énergie à avoir le vent en poupe : l’éolienne. Si le défi est de réduire le coût de production énergétique, force est de constater que l’éolienne est la forme d’énergie qui sera la moins coûteuse en 2015, contrairement à ses consoeurs issues du nucléaire et du charbon. Faisant l’objet de vives tractations boursières, avec une demande deux fois supérieure à l’offre, l’énergie éolienne pourrait voir son prix significativement réduit par une décentralisation de sa production, réduisant par là même les frais de transport et de montage. Outre l’éolienne, d’autres sources d’énergie suscitent aujourd’hui l’espoir des
chercheurs : le silicium et la houille bleue (l’énergie des vagues et des courants).
Améliorer le stockage de l’énergie
Au-delà des aspects économiques, le principal obstacle identifié quant au
développement des énergies renouvelables est la difficulté de faire correspondre l’offre et la demande à un temps donné, ce qui conduit, in fine, une mauvaise gestion des stocks énergétiques. De fait, lorsque la production s’avère excédentaire, il conviendrait d’accumuler et de stocker l’énergie pour la restituer ensuite. Et pour cela, les méthodes
originales ne manquent pas : de l’électrolyse de l’eau, avec production d’hydrogène, à la compression de gaz ou le stockage thermique dans un matériau réfractaire, les candidats au stockage énergétique font preuve d’une grande assiduité.
D’autres solutions sont également sur les rangs telles que l’accumulateur électrochimique « rajeuni » par les progrès de la filière lithium-ion ou, méthode plus « prohibitive », le stockage électromagnétique supraconducteur (Smes).
Créer la voiture « zéro pollution »
Si aujourd’hui aucune énergie n’a encore réussi à détrôner le moteur à explosion, les technologies hybrides se multiplient : biocarburants, électricités, hydrogène…
Une cohabitation temporaire qui tend vers un but commun : trouver le sésame du monde automobile, c’est-à-dire la voiture zéro pollution. Si la solution électrique, souffre d’un déficit de puissance et d’autonomie, et la pile à combustible, après 10 ans n’a toujours pas dépassé le stade des essais, les constructeurs tentent d’appliquer ces systèmes sur des marchés de niche adaptés à leurs contraintes sous forme de « véhicules spécialisés ». La voiture électrique sera donc privilégiée pour les courts
trajets urbains et les solutions hybrides, autorisant un mix essence-ressources naturelles, pour les parcours plus conséquents.
Au dernier salon de Francfort, les constructeurs n’ont d’ailleurs pas hésité à montrer leur voiture propre de demain.
Reste que la voiture devra elle-même s’intégrer dans un réseau de transport plurimodal pour devenir un maillon de la chaîne écologique et que des infrastructures devront être mises à disposition des usagers par les pouvoirs publics pour garantir l’efficacité de cette démarche.