La Note de La Fabrique Ecologique « Circuits courts de l’énergie et solidarités énergétiques locales : Accélérer le développement de projets d’énergies renouvelables locales dans une dynamique circulaire » issue du groupe de travail co-présidé par Justine Bain Thouverez et Sébastien Delpont est désormais disponible en ligne et ouverte au débat collaboratif.
La crise actuelle du marché de l’énergie nous rappelle l’urgence de gagner en résilience à travers plus de sobriété et d’efficacité énergétique d’une part, et par un développement des énergies renouvelables locales d’autre part. Cette Note s’attelle à montrer les bénéfices des circuits courts de l’énergie tout en exposant les multiples freins qui entravent le développement de ces projets.
La crise actuelle du marché de l’énergie nous rappelle l’urgence de gagner en résilience à travers plus de sobriété et d’efficacité énergétique d’une part, et par un développement des énergies renouvelables locales d’autre part. Ce qui permettra également de contribuer à la réduction de nos émissions de gaz à effet de serre. Il s’agit maintenant de passer des intentions aux actes en développant ces projets à plus grande échelle. Il est ainsi l’heure de réinventer nos systèmes énergétiques avec une « urgence du moyen terme », tel que nous y exhorte le GIEC. Les projets qui vont pouvoir être mis en œuvre dans les dix prochaines années vont être décisifs pour nous placer sur une meilleure trajectoire carbone. Les petits projets de territoires ont des capacités à être mis en œuvre bien plus rapidement que des centrales nucléaires ou des parcs éoliens offshore. Il est donc temps de faire basculer la planification énergétique du niveau national au niveau local de façon plus précise.
A ce titre, il est décisif de promouvoir toutes les formes de circuits courts énergétiques renouvelables, quels qu’en soient les vecteurs : électricité, gaz ou chaleur. Pour cela, et afin d’œuvrer à la création d’un cadre plus propice au développement de boucles énergétiques locales multi énergies intégrant plus de solidarités, nous formulons trois recommandations, qui, en complément d’actions déjà engagées ou proposées par d’autres pour promouvoir une gouvernance citoyenne de ces projets ou la levée des freins relatifs aux processus d’autorisations, nous semblent de nature à améliorer le modèle économique des projets (pour des porteurs citoyens, publics ou privés) et à en faciliter le déploiement.
L’urgence d’un changement d’échelle dans le déploiement des énergies renouvelables locales
Les gilets jaunes ont exprimé leur exaspération quant au poids des charges énergétiques. La jeunesse exprime son impatience vis-à-vis de la lenteur des actions mises en œuvre pour lutter contre le changement climatique et son envie d’une accélération bien plus importante de la transition énergétique. L’invasion de l’Ukraine par la Russie et les conséquences géopolitiques qui en découlent ont souligné notre très faible indépendance énergétique. Le retard dans l’investissement dans de nouvelles infrastructures de production contribue à la hausse des prix. Il est l’heure de réinventer nos systèmes énergétiques, en pensant le long terme mais aussi en organisant le moyen et le court terme, avec des projets pouvant émerger rapidement. Les rapports du GIEC nous l’ont rappelé, il va être décisif d’agir massivement dans les dix ans à venir.
La première étape de toute démarche sérieuse de transition est de rendre nos modes vies plus sobres et nos systèmes énergétiques plus efficaces. Favoriser la production et la revente d’énergies renouvelables notamment dans une logique de circuits courts et d’économie circulaire entre « consomm’acteurs » en est l’étape suivante. L’envie de transition énergétique, au plus près d’eux sur leurs territoires, est réelle chez les Français, mais ils la veulent juste et solidaire. Les élus locaux seront attendus sur ces questions lors de leurs prochains mandats, et il est nécessaire au plan national de bâtir un cadre mieux adapté à ces développements, en lien avec les dynamiques européennes. Cette demande pour des énergies renouvelables locales émerge aussi des entreprises.
Beaucoup d’initiatives énergétiques locales émergent sur nos territoires, mais lorsqu’il est question de passer d’expérimentations à grande échelle, les choses se compliquent, faute de cadre juridique stable et satisfaisant.
Trois échelles de coordination publique à considérer : européenne, nationale et locale
Une organisation centralisée franco-française des systèmes énergétiques n’est plus adaptée à notre temps et à la maximisation du potentiel énergétique des territoires. La structuration des nouvelles filières technologiques décarbonées (hydrogène, batteries, éolien offshore, solaire) s’effectue à une échelle européenne, notamment à travers le renfort d’interconnexions entre réseaux nationaux. Le développement de projets de production se joue à une échelle territoriale.
L’échelon national est de moins en moins pertinent pour organiser le développement de projets, mais il reste celui de la loi, de la fiscalité, des engagements internationaux, de l’actionnariat des opérateurs de réseaux énergétiques, des fournisseurs historiques et des réflexions prospectives. La planification des productions énergétiques renouvelables doit être pensée au niveau des territoires. L’énergie prend une trajectoire circulaire dans une architecture faite d’infrastructures de production mises en réseau pour le transport et la distribution. Afin d’éviter les oppositions stériles entre les logiques de production et de réseau, il est temps de mettre en œuvre une politique énergétique qui concilie les deux afin d’atteindre les objectifs de la Stratégie Nationale Bas Carbone.
Mieux intégrer la dimension de solidarité dans le développement de projets renouvelables
Le développement de projets d’énergies locales et renouvelables est absolument nécessaire et doit s’accélérer. Il faut concilier préservation de l’intérêt général et développement de circuits courts de l’énergie, ce qui fonctionne en de nombreux endroits du monde. Il convient de démythifier l’idée que le développement d’énergies renouvelables décentralisées impactera forcément la solidarité énergétique nationale. La mise en œuvre de boucles énergétiques locales pour développer les énergies renouvelables peut et doit rendre notre système énergétique plus juste.
I. Les énergies renouvelables locales : de quoi parle-t-on ?
II. Etat des lieux des énergies locales : chiffres clés et cadre, où en est-on ?
III. Comment accélérer ce développement de circuits courts de l’énergie ?
Annexes
– Télécharger la Note "Circuits courts de l’énergie et solidarités énergétiques locales"
Cette Note est actuellement ouverte à la co-construction citoyenne. Ceci signifie que chacun(e) peut contribuer à son amélioration en faisant des commentaires et surtout en proposant des amendements précis, soit ci-dessous ou par email à l’adresse contact@lafabriqueecologique.fr. À l’issue de cette période collaborative, le groupe de travail qui a rédigé le document initial se réunira une dernière fois pour retenir les amendements jugés pertinents. Leurs auteurs seront dans ce cas sollicités pour que leur nom figure, s’ils le souhaitent, dans la fiche de présentation de la note en tant que contributeur. La version définitive sera ensuite publiée.
Membres du groupe de travail
Grands témoins
Avocate associé - LLC et Associés
Directeur associé - GreenFlex