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Ma planète en héritage

Un dossier Radio France Multimédia

Les experts du Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) rendent ce vendredi leur quatrième rapport scientifique. Créé en 1988, à la demande du G7, par l’Organisation météorologique mondiale et le Programme pour l’environnement des Nations unies, le GIEC a déjà publié trois rapports confirmant notamment le rôle de l’homme dans le réchauffement constaté au XXe siècle et tablant sur une hausse de température de 1,4 à 5,8 degrés d’ici à 2100, selon les scénarios. Jacques Chirac a également convoqué cette semaine à Paris une Conférence internationale pour une gouvernance écologique mondiale. Objectif : aboutir à une mobilisation internationale en faveur de la préservation des équilibres écologiques et à la création d’une Organisation des Nations unies pour l’environnement, appelée de ses vœux par le président français.

Reportage : Apprends-moi notre environnement

Alors que près de la moitié des Français jugent que le réchauffement climatique est « l’enjeu de ce siècle pour l’humanité »[[Selon un sondage de l’institut CSA réalisé par téléphone les 21 et 22 décembre 2006 auprès d’un échantillon national représentatif de 1.003 personnes âgées de 18 ans.]], apprendre à adapter ses comportements aux nouveaux défis environnementaux semble plus que jamais nécessaire. Une sensibilisation qui commence dès le plus jeune âge. Rencontre avec des acteurs de cette sensibilisation et de futurs « éco-citoyens ». ►Qu’est-ce que l’air, un gaz à effet de serre ou encore un éco-geste ? Qu’est-ce qu’une énergie, pourquoi ne faut-il pas gaspiller l’eau et comment l’utiliser ? Les jeunes peuvent-ils jouer sur le destin de la planète et influencer les décideurs ? Pour le savoir, direction la Maison de l’Air à Paris, l’école Joffre de Neuilly-Plaisance, l’un des 26 établissements français labellisés Eco-Ecole, et rencontre avec Loredana, membre de l’Eco-Parlement des jeunes… Ecoutez le reportage de Cécile Mimaut. 270000107-photo.jpg Photo ci-contre : Avec leur maîtresse, les élèves de la classe de CM1 de l’école Joffre, à Neuilly-Plaisance (93), apprennent à comprendre les énergies à travers des exposés et des expériences, afin de mieux les utiliser. Si la création du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) remonte à 1972, la notion d’éducation à l’environnement dans une perspective de développement durable est plus récente. Lors du sommet de la Terre de Rio, en 1992, 173 pays adoptent l’Agenda 21, une déclaration commune fixant un programme d’actions pour le 21ème siècle. Le principe 21 de la déclaration de Rio sur l’environnement et le développement préconise de « mobiliser la créativité, les idéaux et le courage des jeunes du monde entier afin de forger un partenariat mondial, de manière à assurer un développement durable et à garantir à chacun un avenir meilleur ». En décembre 2002, l’Assemblée générale des Nations Unies proclame la période 2005-2014 « Décennie de l’éducation en vue du développement durable » et désigne l’UNESCO comme organe responsable de sa promotion. 270000106-photo.jpg© RF / C. Mimaut Photo-ci-contre: Petite interrogation sur l’environnement devant la Maison de l’Air, à Paris. ► Quels comportements adopter pour préserver notre environnement ? Des élèves de l’école Saint Isaure, dans le 18ème arrondissement de Paris, et de l’école Joffre, à Neuilly Plaisance, en Seine-Saint-Denis, nous donnent leur avis sur la question et leurs recommandations… Ecoutez leurs témoignages. En France, l’éducation à l’environnement prend également une dimension nouvelle. Né en 1995 pour faire vivre l’Agenda 21 au niveau national, le Comité 21 met notamment en place un programme d’éducation au développement durable. Dans sa circulaire du 8 juillet 2004, le ministère de l’Education nationale précise que « l’éducation à l’environnement pour un développement durable doit être une composante importante de la formation initiale des élèves, dès leur plus jeune âge et tout au long de leur scolarité ». Intégrée à la Constitution française, la Charte de l’environnement promulguée le 1er mars 2005 par Jacques Chirac, indique enfin dans son article 8 que « l’éducation et la formation à l’environnement doivent contribuer à l’exercice des droits et devoirs » définis par la Charte. Pour autant, si les intentions sont bien réelles, dans la pratique, la généralisation de l’éducation à l’environnement pour un développement durable (EEDD) pose encore de nombreuses questions « tant au niveau des contenus et des objectifs que dans ses possibilités d’intégration dans le cadre de l’organisation scolaire actuelle ». C’est ce que souligne notamment une enquête menée par l’Institut national de recherche pédagogique (INRP) publiée en 2005.

Le  »paradoxe 21 »

335000160-encadre.jpg Roland Gérard, co-directeur du réseau Ecole et Nature. © RF / C. Mimaut ► Né au début des années 80, le réseau Ecole et Nature travaille à la mise en commun des savoir-faire, des pratiques et des outils pédagogiques pour pouvoir développer l’éducation à l’environnement. Il regroupe aujourd’hui plus de 1000 personnes physiques (citoyens, éducateurs, enseignants,…) et autant de structures (associations, collectivités, entreprises,…). Pour son co-directeur, Roland Gérard, si les bonnes volontés ne manquent pas, les moyens ne sont pas à la hauteur des ambitions et des enjeux. C’est ce que qu’il appelle le « paradoxe 21″… Ecoutez ses précisions, au micro de Cécile Mimaut.

Analyse : Plaider la cause environnementale à l’OMC

270000097-photo.jpg Directeur de Recherche au CNRS et directeur du CIRED, le Centre International de Recherche pour l’Environnement et le Développement, Jean-Charles Hourcade est également membre du Giec. Il analyse le poids de la France dans un débat mondial et les défis qui attendent le prochain président français. Au lendemain de la réunion du GIEC, le président Jacques Chirac organise une conférence pour une gouvernance écologique mondiale. Cette gouvernance n’est pas un projet nouveau. Il remonte même à la création du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) en 1972. Jean-Charles Hourcade est économiste, directeur de recherche au CNRS et directeur du Centre International de Recherche pour l’Environnement et le Développement. Il est aussi membre du groupe 3 du GIEC. Ce groupe est chargé des questions des politiques écologiques. Si le GIEC ne fait que des constats, son groupe est le plus à même de proposer des pistes de réflexion aux hommes politiques qui souhaitent prendre en main ce dossier. Radio France: Que va-t-on apprendre du GIEC et de son 4ème rapport ? Jean-Charles Hourcade :… Il y a une révision à la hausse de la sensibilité climatique… Cela s’est plutôt dégradé. On a des mauvaises nouvelles de ce côté-là…► Ecoutez toute la réponse RF: Que pensez-vous également de la Conférence organisée par Jacques Chirac à l’issue de la réunion du GIEC ? L’absence de responsables de l’administration américaine n’est-elle pas regrettable ? Jean-Charles Hourcade : …On voit qu’il peut y avoir une initiative du reste du monde, non pas pour isoler les Etats-Unis, mais pour leur montrer que le reste du monde serait prêt à marcher et que s’ils ne marchent pas avec eux, ils seront isolés… ► Ecoutez toute la réponse RF: Un chef d’Etat seul ne peut pas grand-chose pour l’environnement mais dans quelle instance peut-il plaider efficacement cette cause? Si l’ONU ne fait pas l’unanimité, où cela peut-il se passer ? Jean-Charles Hourcade : … Quand on regarde l’Histoire, ce qui forçait un pays à respecter une signature, c’était la guerre ou des mesures économiques… Je ne vois pas aujourd’hui d’autres instances que l’OMC… ► Ecoutez toute la réponse RF: Jacques Chirac s’est montré très actif sur ce sujet mais la relève est-elle assurée pour l’après-2007 ? Jean-Charles Hourcade : …Aucun grand leader n’est favorable à une action écologique mondiale… ► Ecoutez toute la réponse

Bilan 2002-2007 : Les appels dans le désert

La dernière mandature est marquée par des efforts en matière environnementale, mais plutôt sous l’impulsion européenne que nationale. Jacques Chirac a tout de même tenté d’alerter plusieurs fois ses homologues sur le sujet. L’avenir de la planète et de Jacques Chirac. Au sommet de la Terre à Johannesburg en 2002, le président de la République se fait le chantre de l’écologie dans un discours devenu célèbre : « notre maison brûle et nous regardons ailleurs… Prenons garde que le XXIème siècle ne devienne pour les générations futures celui d’un crime contre l’humanité, contre la vie ». La même année, toujours sous l’impulsion du chef de l’Etat, le ministère de l’Environnement se transforme en ministère de l’Ecologie et du développement durable. Autre mesure très symbolique, il inscrit en 2005 dans le préambule de la Constitution de 1958 la Charte de l’environnement qui induit un « droit de vivre et de se développer dans un environnement équilibré et favorable à sa santé ». L’appel de Paris et la Conférence pour une gouvernance écologique mondiale organisés début février donnent une nouvelle fois l’image d’un président soucieux de l’avenir du monde malgré le fait qu’il arrive au terme de son mandat. Pourtant, au début de sa carrière politique, il n’avait visiblement pas été touché par l’écologie puisqu’en tant que ministre de l’Agriculture ou Premier ministre, il a toujours défendu l’agriculture intensive auprès des instances européennes. Il a aussi beaucoup œuvré pour les essais nucléaires français dans le Pacifique dès 1976, puis en les reprenant en 1995. 270000098-photo.jpg Hubert Védrine, Alain Juppé et Laurent Stéfanini présentent Citoyens de la Terre. © ALB/RF Le réchauffement climatique. En 2004, la France adopte le plan Climat. Signataire du protocole de Kyoto depuis 1997, elle s’engage à stabiliser ses émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990. Bruxelles, ayant jugé le plan français d’affectation de quotas de CO2 trop laxiste, a demandé au gouvernement de revoir sa copie. Chose faite depuis janvier. En 2006, plusieurs mesures pour développer des énergies renouvelables sont mises en place comme des crédits d’impôts pour des appareils de chauffage. La même année, le Premier ministre et son ministre de l’Economie mettent en place des aides pour des moteurs plus propres et pour utiliser des « agri-carburants ». Thierry Breton annonce la création de 500 pompes vertes en France et des efforts pour ramener le prix de ce carburant au prix du gazole. Cependant, les associations se demandent si la production de ce carburant ne polluera pas plus. Elles réclament aussi des moratoires sur les autoroutes et une meilleure fiscalité pour les collectivités locales à qui l’Etat décentralise les transports en commun, sans gros efforts financiers. La loi sur l’eau. Après vingt mois de longs débats, le Parlement a finalement adopté en décembre dernier une loi qui instaure un droit d’accès à l’eau potable pour tous et qui prévoit un bon état écologique des eaux en 2015, comme le demandait l’Union européenne. Le débat le plus âpre portait sur le principe du « pollueur-payeur », notamment pour les agriculteurs utilisant des nitrates et des pesticides. Les nouveautés portent sur une redevance de pollution pour les élevages basée sur le nombre d’unités de gros bétail, une pour les pollutions diffuses, mais aussi un crédit d’impôt pour la récupération des eaux pluviales. Des sanctions ont également été renforcées pour des infractions déjà existantes. Les députés, notamment de gauche et quelques UDF, ont voté contre et ont regretté que le projet ne soit pas plus ambitieux et plus sévère en particulier envers les agriculteurs.

Histoire : 1967, le Torrey Canyon

En 1967, la marée noire du Torrey Canyon va marquer l’opinion publique. En 1971, le président Pompidou crée le premier ministère de l’environnement. Mais dans une France du plein emploi et de la performance industrielle, l’heure de l’écologie n’a pas encore sonné. En 1967, la marée noire du Torrey Canyon va plus marquer l’opinion publique que le pouvoir en place. La France entière observera, médusée, ces bénévoles bretons ramasser à mains nues de lourdes galettes visqueuses de pétrole brut. Cette catastrophe écologique – mais ce terme viendra plus tard – amènera le Président Pompidou, élu en 1969, à créer le premier ministère de l’environnement en 1971. Mais dans une France du plein emploi et de la performance industrielle, l’heure de l’écologie n’avait pas encore sonné… 270000084-photo.jpg La France des Trente Glorieuses voit le triomphe de la bagnole, péché mignon des Français, un art de vivre, presque une obsession. L’histoire de l’automobile est aussi ancienne que l’électrification du pays. Louis Renault a fondé sa société de Billancourt, à l’époque où les frères Lumière inventaient le cinématographe. Le pays compte de puissants constructeurs : Renault, Citroën, Peugeot, SIMCA, Panhard. Des empires industriels comme Michelin sont dévolus à la voiture. En 1967, la France est le 4ème producteur mondial d’automobiles. Le Salon de l’Auto, à cette époque, c’est l’occasion pour de nombreux provinciaux de monter à Paris. Ils débarquent des gares parisiennes car en 1967 le réseau autoroutier reste très modeste. En 1970, on ne compte que 1440 km d’autoroute soit le trajet Lille-Paris-Lyon-Marseille plus une portion de l’autoroute de Normandie. C’est maigre même s’il subsiste le mythe de la fameuse Nationale 7. La voiture mais aussi ses indispensables routes supposent une puissante pétrochimie. Le prix de l’essence à la pompe est ridiculement bas et n’incite pas à l’économie. Pour fonctionner, la France, elle-même, tire majoritairement son énergie des hydrocarbures. Dans les centrales électriques, le diesel a remplacé le charbon. On a besoin du mazout pour se chauffer, du fuel dans les chaudières du paquebot France, du kérosène dans les réservoirs de la Caravelle ou du futur Concorde. Lorsque les mines de charbon ferment l’une après l’autre, les dérivés pétroliers prennent le relai dans la chimie, l’industrie des plastiques, la cosmétique… Aussi lorsque le 18 mars 1967, le Torrey Canyon vomit plus de 77 000 tonnes de brut dans la Manche, on se dit qu’après tout c’est la rançon du progrès. La Pollution ? La mer va l’absorber et la digérer bien vite. D’ailleurs, les principaux rejets industriels se font dans les rivières sans traitement préalable et ces rivières se jettent dans la mer. Pas de quoi en faire un drame. C’est à Robert Poujade, un jeune gaulliste, rien à voir avec Pierre Poujade, qu’on va confier en 1971, en donc bien après le désastre du Torrey Canyon, le premier Ministère de la protection de la nature et de l’environnement. Titre ronflant mais vide de sens car Poujade y est un ministre « délégué » sans véritable pouvoir. Il partagera quelques bureaux situés au Ministère de la Mer et consignera son …amère expérience dans un livre dont le seul titre en dit long : Le Ministère de l’Impossible (1976). 270000085-photo.jpg Tregastel © AFP Photo Le Torrey Canyon était un tanker américain de 60 000 tonnes dont la capacité avait été portée à 120 000 tonnes par des travaux de Jumboïsation qui avaient fragilisé ses structures et rendu le pétrolier peu manœuvrable. L’un des officiers de bord avait commis une faute de navigation et la réaction du commandant s’était avérée lente et inappropriée. Les récifs de Seven Stones vont éventrer six citernes du tanker qui s’échouera non loin des iles Scilly, au large de la pointe ouest de l’Angleterre. Les secours britanniques tenteront de sauver le Torrey Canyon dont les flancs laissent échapper du pétrole brut avant qu’il ne se brise en deux. Mais en matière de lutte contre les pollutions maritimes, tout reste à inventer. La Navy utilisera des détergents pour tenter de disperser la nappe d’hydrocarbure. Au bout du compte, la Royal Air Force va bombarder le Torrey Canyon pour mettre le feu à la cargaison. On utilisera ensuite le napalm. Comme au Vietnam. A partir du 10 avril 1967, plus de vingt jours après le naufrage du Torrey Canyon, une marée noire épaisse de 10 centimètres apparaît au large des côtes de Bretagne et du Cotentin… Le cauchemar ne fait que commencer, le pire n’est pas encore venu.

 

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