Rappel des faits. En termes de renommée et d’apparition de nouveaux acteurs, 2001 fait figure d’année clé pour le commerce équitable. En quelques mois, cette démarche pour une économie humaine et sociale dépasse le champ des initiés et accède aux oreilles d’un grand public en manque d’éthique dans ses achats. Face à cet emballement médiatique et au décuplement des ventes, certaines organisations de commerce équitable s’affolent. Beaucoup demandent l’édiction de règles communes officielles, car des sociétés profiteuses se faufilent, attirées par de juteux chiffres d’affaires, dans la carence juridique : il n’existe en effet aucun label public (tel que « AB » pour l’agriculture biologique, par exemple), ni en France ni dans le reste du monde. En octobre 2001, l’Agence française de normalisation (Afnor) tente de prendre les choses en main. Le défi est ambitieux : réunir les membres de la plate-forme pour un commerce équitable, les associations de consommateurs, les institutions publiques et la grande distribution, afin de convenir d’une définition commune et d’élaborer « un projet de norme expérimentale »... Avec pour objectif à plus long terme d’élaborer un label public.